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Après les chants homophobes entendus dans le Parc des Princes et les violences entre les supporters marseillais et montpelliérains le week-end dernier en Ligue 1, le Ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau était l'invité exceptionnel de Jérôme Rothen pour évoquer les mesures qu'il souhaite mettre en place pour éradiquer ces phénomènes.

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Transcription
00:00— Mais l'événement, c'est tout de suite donc sur RMC, dans Rotenn sans flammes,
00:03puisque dans le studio, nous a rejoint le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillot, Jérôme.
00:07— Bonsoir, monsieur le ministre. — Bonsoir, bonsoir Jérôme Rotenn.
00:10— Déjà, merci de répondre à notre invitation.
00:14On aurait préféré vous avoir dans d'autres circonstances, mais...
00:16— Moi aussi. — C'est important de parler de foot,
00:20ma passion, notre passion du football.
00:23Donc... Bon. Alors, on en est où, là ?
00:27— Ben voilà, je suis venu parce que je vais pousser un coup de gueule.
00:30Je suis désolé. Je sais que vous êtes des passionnés,
00:33et ceux qui vous écoutent sont aussi des passionnés.
00:37C'est pas le rôle, je pense, effectivement, naturellement,
00:40de recevoir un ministre de l'Intérieur dans une émission de sport, dans une émission de foot.
00:44Mais moi, le coup de gueule que je veux poser ce soir,
00:49c'est tout simplement pour exprimer un ras-le-bol.
00:52Rapidement, on a eu le 6 octobre un supporter de l'OL qui reçoit un couteau.
00:59C'était à l'époque, sur le match contre Nantes.
01:02Ensuite, le 19, c'est les chamophobes.
01:04Ensuite, le 20, le lendemain, c'est des supporters...
01:09Voilà, il y avait 80 et quelques supporters montpéliérins,
01:12casqués, armés, barres de fer,
01:15qui attendaient 400 supporters de l'OM.
01:19Il a fallu qu'on coupe l'autoroute, la 9.
01:21Il a fallu que j'envoie des renforts,
01:25notamment de gendarmes, policiers, etc.
01:28Et ça, ça ne peut plus continuer.
01:29Ça ne peut plus continuer parce que la violence, c'est pas le sport.
01:32On sort de plusieurs mois où on a tous été exaltés, enchantés par les Jeux olympiques.
01:38Les valeurs du sport, j'ai toujours dit que le sport, c'est plus que le sport.
01:41C'est des valeurs, c'est plein de choses.
01:43C'est une communion.
01:44C'est ce qu'il y a de plus beau, en réalité, parce que ça peut réunir des gens,
01:48des peuples qui ne sont pas de la même couleur,
01:50qui ne pratiquent pas la même religion, qui ne sont pas de la même nationalité.
01:54– Bruno Retailleau, face à ces événements,
01:56vous avez décidé de convoquer toutes les parties prenantes
01:59de l'organisation des tribunes en France,
02:00instances sportives, représentants de supporters, de clubs.
02:04Donc aujourd'hui, au ministère,
02:06quelles mesures ont été décidées à l'issue de cette réunion ?
02:08– Attendez, ce que je veux dire, c'est que dans le coup de gueule…
02:10– Le concret, c'est ce qui intéresse tout le monde, c'est pourquoi je vous permet d'accélérer un peu.
02:13– Oui, mais justement, ce que je veux dire, c'est que chaque dimanche,
02:16je mobilise 30% des forces de l'ordre, qui sont dédiées à l'ordre public.
02:2030% le dimanche pour un sport, le football.
02:24Vous trouvez que c'est normal ?
02:25– Et donc là, c'est fini, en fait ?
02:27– Non. – Vous nous dites, ça y est, c'est fini ?
02:29– Non, j'ai décidé, on a fait cette rencontre cet après-midi.
02:33Il y avait les trois participants, si j'ose dire, ils étaient plusieurs.
02:36Évidemment, l'Association nationale des supporters,
02:40il y avait la Ligue et il y avait le président Diallo, pour la Fédération.
02:43Les choses sont très simples, très claires.
02:46Moi, j'ai exigé trois réponses.
02:48Un, parce que les sanctions collectives, c'est trop facile.
02:51Je veux des sanctions individuelles.
02:53Pour avoir des sanctions individuelles, des frappes chirurgicales,
02:57je veux que d'ici le 31 décembre, il y ait des billets nominatifs.
03:01On l'a fait pendant les Jeux Olympiques,
03:03et dans ces stades-là, quand il y a des concerts,
03:06il y a une formule de billetterie nominative.
03:07– Mais pour tous les matchs ?
03:09– Pour d'abord, jusqu'au 31 décembre, ce sera Paris, Lyon, Marseille qui seront…
03:14– Mais monsieur le ministre, vous savez que c'est déjà le cas ?
03:18– Non, c'est pas…
03:19– Au Paris Saint-Germain, moi je suis abonné au Paris Saint-Germain.
03:22– Oui, mais pas pour tous les matchs.
03:23– À Lyon aussi.
03:24Alors, si, il y a pour tous les matchs,
03:25en revanche, ce qui n'est pas fait, c'est les contrôles de présidents.
03:27– C'est ça, c'est plus ça.
03:28– Exactement, la concordance, c'est ce qu'on appelle la concordance.
03:31Mais il faudra des billets nominatifs.
03:33Et pour l'instant, ce qu'ils m'ont dit,
03:35c'est qu'ils pourraient être prêts le 31 décembre, mais pas avant.
03:37– Ça veut bien dire qu'il y a des trous dans la raquette ?
03:39– Oui, ça veut dire qu'il n'y a pas de contrôle, comme l'a dit Jean-Louis.
03:42Ça veut dire que les billets nominatifs pour Paris et du Paris Saint-Germain,
03:45mais il n'y a pas qu'au Paris Saint-Germain que ça se passe.
03:47Ils sont tous nominatifs, mais il n'y a pas de contrôle.
03:49– De concordance.
03:50Moi, ce que je veux, c'est que quand il y a un problème,
03:53on puisse faire une frappe chirurgicale.
03:55Par exemple, pour les champs homophobes,
03:57on a découvert les deux meneurs.
04:00Les deux meneurs qui ont lancé les champs.
04:02Ces deux meneurs, vous les appelez les capos,
04:04je trouve que c'est des noms qui sont horribles,
04:06vous pourriez peut-être en changer.
04:08Pourquoi est-ce qu'on les a découverts ?
04:09– C'est le vocabulaire ultra du monde.
04:10– Exactement.
04:12Eh bien, ce que je vais faire,
04:14et bien sûr, ils seront interpellés,
04:16et j'espère qu'ils seront sévèrement punis.
04:19– Donc là, ils sont identifiés et pas encore interpellés.
04:22– Ils seront interpellés dans les prochaines heures.
04:24Là, du coup, ce n'est pas à moi de le faire, à moi de le dire,
04:27en tout cas, c'est aux forces de l'ordre de le faire,
04:29mais ce sera judiciarisé, bien entendu,
04:31et ils répondront de leurs actes.
04:33Voilà, première chose.
04:34– Mais c'est quoi, monsieur le ministre,
04:36les sanctions sur ces gens-là ?
04:37Parce qu'il y a déjà eu plein de ministres,
04:39on en a reçu, on en a écouté, plein de plans mis en place,
04:42et il va leur arriver quoi en fait ?
04:43– C'est le juge, ça c'est le juge, je ne peux pas le dire.
04:45Si jamais le ministre de l'Intérieur se prononce,
04:47j'espère, moi, qu'ils auront une sanction sévère.
04:50– Oui, parce que si on les revoit dans deux matchs…
04:53– On est d'accord.
04:53– La sanction sévère, c'est l'interdiction de PAV, IDS.
04:55– Je viendrai ensuite sur les sanctions.
04:59Ce qu'on va faire aussi, c'est que je placerai des policiers
05:01ou des gendarmes, très régulièrement,
05:03qui seront en tenue civile dans les stades.
05:05L'objectif, c'est de repérer individuellement
05:10tel ou tel qui conduit la danse,
05:12tel ou tel qui est en train de déraper.
05:14Encore une fois, les fauteurs de troupes,
05:17je veux qu'on ait des sanctions
05:19beaucoup plus personnalisées, individualisées.
05:22La sanction, c'est quoi ?
05:23– Alors, attendez juste quand même là-dessus.
05:24Donc il y aura des policiers en civil
05:25dans les tribunes des groupes ultras ?
05:27– Que vous ne verrez pas.
05:29– Oui, mais eux, les groupes de supporters, pour le coup...
05:31– On aura un dispositif.
05:33– Puisqu'ils connaissent tout le monde,
05:34tout le monde se connaît dans ces tribunes-là.
05:35– Je ne vais pas non plus vous dire où ils sont.
05:37– La NS a dit d'accord à ça ?
05:39À la présence de policiers en civil ?
05:40– Je leur ai donné et je n'ai eu aucune réaction.
05:43– D'accord.
05:44– Et pourquoi ? Pourquoi pas ?
05:46Il y a des policiers partout, il y a des gendarmes partout.
05:48– Non mais parce que Jean-Louis,
05:49parce que c'est un mouvement de liberté, le mouvement ultra.
05:51– Dans tous les stades, ça s'appelle ça.
05:53– En tout cas, lorsqu'il y a des probabilités de désordre,
05:57pour repérer les fauteurs de troubles,
06:00eh bien, il y aura aussi...
06:01– Oui, mais je suis désolé, je vous coupe,
06:03mais les probabilités de désordre, on est d'accord,
06:05il y a des matchs à haut risque, on les a vécus.
06:08Moi, je les ai vécus quand j'étais joueur,
06:09et même encore aujourd'hui.
06:10Mais il y a aussi des matchs qui ne sont pas à haut risque,
06:12où là, on parle de champs homophobes, par exemple,
06:14et qui se passent en Ligue 2, par exemple,
06:16il y a des champs homophobes,
06:17et ça ne sera pas forcément des matchs à haut risque,
06:20mais c'est présent.
06:22Donc, s'il n'y a pas ce renforcement,
06:26comment de fait, de votre part, comment on fait ?
06:30– J'ai demandé à ce qu'il y ait des systèmes de caméras, etc.
06:33Et ça, on peut aussi, avec des systèmes de technologie...
06:37On a eu, par exemple, pendant les Jeux Olympiques,
06:39ce qu'on a appelé des caméras algorithmiques.
06:42C'étaient des caméras qui étaient capables,
06:43avec des critères, ce n'est pas la reconnaissance faciale,
06:45mais elles étaient capables de distinguer des mouvements.
06:47– Quelle est la différence avec la reconnaissance faciale ?
06:49– La reconnaissance faciale, c'est que vous avez
06:51une reconnaissance personnelle, faciale,
06:53et nous, par exemple, un des critères,
06:55il y avait huit critères, je vous en donne deux ou trois.
06:57Par exemple, là où il y a une zone qui doit être interdite,
06:59il fallait, dès que la caméra détectait une présence, ça sonnait.
07:04Ensuite, quand vous avez des flux qui doivent se diriger dans un sens,
07:07dès qu'il y avait un contre-flux, voilà le critère.
07:10Peu importe, c'était adapté pour les Jeux Olympiques.
07:12Mais je veux qu'on utilise de plus en plus ces technologies-là,
07:15qui vont relayer les hommes, parce que vous avez raison,
07:18je ne peux pas, moi, placer des policiers partout en France,
07:20pour tous les matchs, c'est impossible.
07:22En revanche, on peut quand même cibler.
07:24On peut cibler, on sait qu'il y a des matchs à risque.
07:26Après, il y a les sanctions.
07:27Il y a trois types de sanctions, et il faut vraiment qu'on les applique.
07:31Il y a les sanctions qui sont judiciaires, l'interdiction, bien sûr.
07:35Il y a les sanctions qui sont à ma main, administratives.
07:39Ça peut aller jusqu'à une durée qui peut être doublée quand il y a récidive.
07:43Je le ferai systématiquement.
07:45Et il y a les sanctions, dans le code du sport,
07:47qui sont des sanctions disciplinaires.
07:49Il y en a 17, donc il y a le choix.
07:52Mais ça, c'est au mouvement sportif de les appliquer.
07:54– Votre niveau, c'est l'interdiction administrative dont vous parlez.
07:57– Exactement.
07:57– C'est celle qui est retoquée par le Conseil d'État la plupart du temps.
07:59– Oui, pourquoi ?
08:01Parce qu'on n'a pas suffisamment d'éléments qui justifient la personnalisation.
08:07Donc, tout se tient.
08:08Il faut identifier pour personnaliser.
08:11Ensuite, soit on judiciarise quand il y a du pénal,
08:14quand c'est de l'administratif, on aura un dossier
08:16où on sera capable de dire, mais c'est M. Truchmol, c'est lui et pas un autre.
08:21Quand on est souvent retoqué, c'est effectivement qu'on n'a pas suffisamment de preuves,
08:25d'éléments probants qui nous permettent de dire à ce moment-là…
08:27– Puisque la priorité, c'est l'identification des gens,
08:29est-ce que les clubs vous ont donné la garantie
08:31qu'ils allaient collaborer avec vous là-dedans ?
08:33Puisqu'on sait, attends Jean-Michel, juste là-dessus,
08:35puisqu'on sait que parfois, les clubs prennent des pieds aussi
08:38pour protéger leurs supporters.
08:39– Il y a un manque de courage pour la plupart.
08:42– Alors, évidemment, je les avais en face de moi,
08:44donc ils ont dit, au ministère de l'Intérieur.
08:46J'avais des policiers, des gentarmes,
08:48donc ils ne m'ont pas dit, monsieur le ministre de l'Intérieur,
08:50on ne fera rien.
08:51Non, et franchement, ce n'est pas parce qu'ils étaient au ministère de l'Intérieur,
08:56j'ai senti, j'ai poussé un coup de gueule,
08:58comme introduction, en début de réunion.
09:00J'aurais dit, écoutez, c'est intolérable.
09:03Moi, je m'en fiche, je dirai aux Français,
09:05je prendrai les Français à témoin si vous ne prenez pas les décisions
09:08et si vous ne les faites pas appliquer.
09:10Au cours de la réunion, j'ai senti qu'il y avait une vraie volonté de collaboration.
09:13Mais ils jouent grossi, ils jouent leur image, c'est le foot qu'ils jouent.
09:17On en parlait tout à l'heure avec Jérôme Rotten,
09:19c'est mardi, je crois, dans votre émission,
09:21où un père de famille a témoigné pour dire que son fils de 8 ans,
09:24il l'avait amené et il est dans un match.
09:26À Montpellier-Marseille.
09:27Montpellier-Marseille.
09:28Monsieur Rottayau, puisque vous le mentionnez,
09:30il est avec nous en direct, David.
09:32C'est comme ça RMC, on met en lien directement les gens.
09:35Et donc, David a poussé ce coup de gueule il y a deux jours,
09:36il est de nouveau sur RMC dans Rotten.
09:38Je serais heureux de l'entendre.
09:39Salut David.
09:41Oui, bonsoir messieurs, bonsoir monsieur le ministre.
09:43Je te laisse avec le ministre.
09:44Bonsoir David.
09:45Raconte-nous.
09:45Non mais, du coup, les sujets que vous évoquez
09:49sont tout à fait ce que j'ai vécu en fait.
09:51Que ce soit dans le stade ou aux abords du stade.
09:53Et là, on dira aux abords que ça vous concerne tout d'abord,
09:56monsieur le ministre, puisqu'on était à 200 mètres du stade.
09:59Il y avait déjà une bande de 50 ou 60 personnes vêtues de noir.
10:03Donc je disais, ce n'est pas des supporters.
10:04Vous allez dire à Marseille, les supporters sont en blanc ou autre.
10:07Là, c'est des gens en noir.
10:08Un peu le système des Black Blocs, on va dire.
10:10Et qui étaient munis soit de barres de métal ou de plastique,
10:16de tuyaux, j'avais expliqué, dont on se sert pour construire
10:19et amener de l'eau sous haute pression, donc très rigides.
10:23Donc ça veut dire que c'est des gens qui voulaient en découdre.
10:24Et ensuite, ces personnes-là, on les a retrouvées dans le COP,
10:27donc dans le stade.
10:29Et ces personnes, à un moment donné, je ne sais pas pour quelle raison,
10:33ont voulu en découdre avec des supporters adverses marseillais,
10:36mais qui étaient tout à fait en minorité.
10:38Je pense qu'il y a quand même un plaisir de l'affrontement là-dedans.
10:40Et qui cherchait la bagarre par-dessus tout.
10:43Et la problématique, c'est que ces gens ont essayé à la déléguerie.
10:47S'ils avaient essayé un peu plus, ils y seraient passés.
10:49David précise bien que tu étais avec ton fils de 8 ans.
10:53J'étais avec mon fils de 8 ans, c'est exactement ça.
10:58Et du coup, on suit le club de Perpignan en rugby tous les week-ends à domicile.
11:03Tout se passe bien.
11:04On voit les joueurs adverses, les supporters adverses.
11:07Il n'y a aucun problème.
11:08Et donc, on est allé dimanche au foot, mon fils a 8 ans.
11:10J'en ai 38 et j'ai essayé de lui transmettre mon plaisir du foot
11:15et ma passion de l'OM en l'occurrence.
11:17Et là, ça a été catastrophique.
11:19C'est la honte, mon fils m'a dit.
11:20Et qu'est-ce que tu demanderais au ministre de l'Intérieur maintenant, David ?
11:23Tous nos parents avec des enfants, ça a été la honte.
11:26Qu'est-ce que tu demanderais au ministre ?
11:28Sur ce que dit M. le ministre, puisqu'en fait,
11:29moi, je pense que le foot est le reflet de la société, en fait.
11:33Je pense qu'aussi bien quand la France gagne, c'est un effet de liesse.
11:37Aussi bien, ça peut être très destructif.
11:39M. le ministre, j'ai écouté, vous disiez que
11:42vous allez mettre des policiers en civil dans les tribunes.
11:44Je pense que ça serait bien que les policiers
11:46passent déjà les contrôles de sécurité en civil.
11:49Moi, quand je suis rentré, j'avais une doudoune.
11:50On m'a demandé de cacher l'écharpe de mon fils.
11:52Je l'ai mis dans ma poche.
11:53Au milieu de tout ça, j'aurais eu un couteau.
11:55J'aurais eu même une arme plus importante que ça.
11:57M. le ministre, je rentrais en tribune.
11:59Un jour, quelqu'un fera un carnage.
12:02Oui, mais David, alors, une question, David.
12:04Est-ce que les types en noir...
12:06C'est passé, mais on n'en est pas loin.
12:07Attends, David, le ministre a une question pour toi, du coup.
12:08Est-ce que les types en noir étaient cagoulés ?
12:13David, est-ce que tu entends le ministre ?
12:14Une fois qu'ils ont été dans le stade, ils étaient cagoulés.
12:16À l'extérieur, ils ne l'étaient pas.
12:18Oui, oui, tout à fait.
12:19On devrait interpeller...
12:20Je disais qu'à l'extérieur du stade,
12:21ils ne l'étaient pas.
12:23Mais dans le stade, ils l'étaient.
12:25Le problème, c'est que j'ai fait passer, moi, une loi à l'époque
12:28pour créer un délit de dissimulation du visage
12:31dans l'espace public.
12:32Donc, c'est le cas typique.
12:33Simplement, ce que je veux dire, c'est que sur les contrôles,
12:35je suis désolé, mais ce n'est pas nous.
12:37Là, du coup, c'est au club de prendre la responsabilité.
12:41On a beaucoup parlé des fumigènes.
12:42On a beaucoup parlé de tous ces engins
12:45qui peuvent, et souvent, il y en a parfois des centaines.
12:48Il faut faire des fouilles.
12:49Et ça, c'est la responsabilité des clubs.
12:51Ça ne peut pas être la responsabilité du ministère de l'Intérieur.
12:54Bruno Rottagno, ministre de l'Intérieur sur RMC,
12:56en direct dans Rotten, sans flammes, il est 19h14.
12:58Jean-Michel Larquet.
12:59Monsieur le ministre, bonsoir.
13:01Monsieur le ministre...
13:02Bonsoir, Jean-Michel Larquet.
13:03Très heureux de vous entendre.
13:05Je suis d'accord avec vous.
13:08J'ai entendu qu'il y aurait des policiers en civil dans les tribunes.
13:13Mais il y a quelque temps, il y a eu une finale de Ligue des champions
13:17qui a été organisée en France
13:19et où il y avait, soi-disant, des contrôles à distance
13:23du respectable du Stade de France.
13:26Ça a été un carnage total qui a débouché, d'ailleurs,
13:29sur un mensonge d'État, quasiment sur un mensonge d'État.
13:34Et vous pensez qu'aujourd'hui, financièrement et humainement,
13:40les clubs sont équipés pour faire des contrôles lorsqu'il y a
13:4540 000 personnes, du billet et de la carte d'identité ?
13:49Et s'ils ne venaient à ne pas le faire,
13:51quelles seraient les sanctions pour les clubs ?
13:54Là, il y a deux choses qui sont très différentes.
13:58Je me souviens, à l'époque, j'étais sénateur.
14:00On avait créé une commission, d'ailleurs,
14:02avec un certain nombre de conclusions
14:04sur ce qui s'est passé à l'entour du Stade de France.
14:07Et c'est souvent le cas, d'ailleurs.
14:09Ce ne sont pas des passionnés de foot qui créent le désordre.
14:12Ce sont des gens qui viennent chercher la violence.
14:14Ce sont des gens qui veulent mettre le bazar,
14:17si j'ose dire, au sein d'un stade, etc.
14:20Là, c'est différent.
14:21Là, je pense qu'il y a une responsabilité de l'ordre public.
14:24Autant je serais intransigeant avec les clubs
14:27pour ce qui concerne leur responsabilité.
14:29Dans le stade, je pense d'ailleurs que,
14:31parmi les sanctions, on ne l'a pas évoquée,
14:33mais il doit y avoir des interruptions de jeu
14:36alors qu'il y a un certain nombre de points.
14:37C'est là où je voulais en venir, mais finissez sur cette réponse.
14:40Pardon, je termine pour Jean-Michel Larcher.
14:42En revanche, là, il y a eu de graves manquements.
14:44Les choses ont été claires, on les a éclaircies avec le Sénat.
14:47Et il ne s'agit pas de responsabilité des clubs,
14:50de la Ligue ou de la Fédé.
14:51Là, il s'agit vraiment de la responsabilité
14:53du maintien de l'ordre public.
14:55Il n'y a eu aucune sanction pour les responsables ?
14:59Je sais, je sais, je sais, je sais.
15:01Je pense qu'on a fait énormément de progrès désormais.
15:03Oui, mais l'exemple vient d'en haut, Monsieur le Ministre.
15:05Vous l'aurez compris, l'exemple vient d'en haut.
15:07Il n'y a eu aucune sanction pour les responsables de ces manquements.
15:11Vous voulez dire les responsables politiques ?
15:12Non, Gérald Darmanin, Gérald Darmanin à l'époque.
15:15Et qui a chargé les supporters de Liverpool à l'époque.
15:18Je sais tout ça, je sais tout ça.
15:22Simplement, je ne veux pas charger la mule maintenant.
15:25Remontons sur un cas concret.
15:27Puisque la base de la Réunion,
15:28c'est quand même la lutte contre les champs homophobes.
15:30Donc, il y a eu le cas...
15:31Non, ce n'était pas seulement ça, c'était les déplacements.
15:33Ne bloquez pas juste là-dessus.
15:35Non, mais les déplacements.
15:36Je remets juste sur Marseille-PSG dimanche au Vélodrome.
15:39C'est un énorme match avec une grosse rivalité.
15:42S'il y a un champ homophobe lancé par les Marseillais,
15:44que va-t-il se passer ?
15:46Eh bien, ça, c'est un protocole sportif.
15:49Moi, ce que je souhaite, évidemment,
15:51c'est au mouvement sportif de prendre ses responsabilités,
15:54c'est qu'il y ait une interruption.
15:56Interruption du match.
15:56On arrête le match.
15:57Ce n'est pas à moi de le décider.
15:59On n'arrête pas le match.
16:00Une interruption temporaire.
16:02Je pense que...
16:03Je pense qu'arrêter des matchs, c'est très compliqué.
16:05Vous le savez par cœur.
16:07Donc, l'arbitre doit prendre les responsabilités.
16:08Et ce n'est pas la solution ?
16:09Je pense que ce n'est pas la solution, la bonne solution.
16:12En revanche, dire attention, là, c'est inacceptable.
16:16Il y a une interruption provisoire.
16:18Annonce du speaker.
16:19Annonce, bien entendu, du speaker.
16:21Et si ça continue ?
16:22Éventuellement, un certain nombre aussi,
16:25en matière d'ordre public,
16:26parce que quand c'est repéré,
16:28on peut aussi parfaitement avoir des arrestations
16:31à l'intérieur du stade,
16:33à l'intérieur du stade.
16:34Il peut y avoir des exfiltrations,
16:37même si c'est compliqué,
16:38parce que je sais parfaitement qu'au sein d'une tribune,
16:40quand il y a un bloc, etc., de supporters
16:43qui ne deviennent plus des supporters, d'ailleurs,
16:45mais des gens violents, c'est compliqué.
16:47Et je pense qu'on doit interrompre.
16:48Il faut, si les champs continuent.
16:50Parce qu'au parc, malgré les annonces du speaker samedi,
16:52les champs ont continué.
16:53On arrête le match définitivement ?
16:55Ça, je ne veux pas me prononcer.
16:58Ça, c'est le mouvement sportif.
16:59Le mouvement sportif, c'est une résolution de l'UFA de 2013
17:02qui dit que, justement, c'est ça,
17:03arrêt du match et victoire pour l'équipe responsable,
17:06donc défaite pour l'équipe responsable, l'équipe qui organise.
17:09Vous êtes favorable à ça ?
17:10Non, mais je suis ministre de l'Intérieur
17:11et jamais je n'irai empiéter sur ce que je considère
17:15comme de la responsabilité du mouvement sportif.
17:17Alors, le mouvement sportif était sur BFM tout à l'heure.
17:19Le ministre des Sports, Gilles Averrous, était sur BFM.
17:21Ce n'est pas le mouvement sportif, Gilles Averrous.
17:24C'est le ministre des Sports.
17:25Ce n'est ni la fédération, ni la ligue.
17:28C'est le ministre des Sports.
17:29Non, mais ce n'est pas le mouvement sportif.
17:30C'est la délégation de pouvoirs publics, la ligue et la fédération.
17:33Bien sûr.
17:34C'est évidemment l'émanation du ministère des Sports.
17:35Si lui, ce n'est pas le mouvement sportif, comment on fait ?
17:38Quand on parle du mouvement sportif,
17:39on parle de la ligue et des fédérations, des clubs.
17:41Mais ils sont dépendants du ministre des Sports.
17:43C'est l'administration, c'est les pouvoirs publics.
17:45Bon, bref, passons là-dessus.
17:46Ne pensez pas là-dessus.
17:47Là, je tombe de larmes.
17:49Mais il a dit tout à l'heure, il faut aller au bout de l'arsenal de sanctions
17:51décidé par la résolution de l'UEFA de 2013,
17:54qui mène à l'arrêt du match et la défaite sur tapis vert de l'équipe qui a gagné.
17:57Mais ce n'est pas au ministre de le dire,
17:59c'est au mouvement sportif de l'assumer.
18:01D'accord.
18:02Et y compris en matière d'un match gagné, d'un match perdu.
18:06Là encore, c'est le mouvement sportif.
18:08Ce n'est pas l'homme politique, le ministre, qui doit dire
18:11ça sera la responsabilité du mouvement sportif.
18:13Encore une fois, je suis précis là-dessus.
18:15Je veux parler quand même aussi des déplacements.
18:18Parce qu'il y a de nombreuses interdictions de déplacement de supporters, c'est ça ?
18:21Exactement.
18:22Mais ça coûte beaucoup.
18:25Ça coûte énormément.
18:26Combien à peu près ?
18:28Je ne sais pas, mais quand je vous dis quand même que
18:31sur un dimanche, j'ai 30% des policiers et des gendarmes
18:35qui sont uniquement mobilisés en France.
18:38Ceux, attendez, je ne parle pas de la frontière,
18:40des policiers qui sont chargés des frontières,
18:42de l'ordre public, 30%, près d'un tiers.
18:45Vous vous rendez compte ?
18:46Ça veut dire de l'argent public en veux-tu, en voilà.
18:49Et ça veut dire mettre des policiers là
18:52et dégarnir d'autres secteurs où on en aurait besoin.
18:54Oui, donc c'est dramatique.
18:56Là à Lyon, ce soir, je crois qu'il y a 500 policiers mobilisés
18:58pour un match où il n'y a pas de déplacement de supporters.
19:00Exactement.
19:02Non, mais c'est gigantesque, c'est faramideux.
19:04C'est pour ça que je pousse ce coup de gueule.
19:06Moi, je leur ai dit, voilà,
19:07vous nous accompagnez, vous prenez décision
19:11avec des déplacements qui doivent se dérouler.
19:14Il y a une heure de départ, une heure d'arrivée.
19:17Il y a un nombre, il y a un nombre de quarts.
19:19Vous ne tolérez rien d'autre.
19:21Ou vous arrivez à mettre de l'ordre.
19:23Et alors, très bien, on continuera sur un régime
19:25qui est le régime où la règle, c'est qu'on autorise les déplacements.
19:28Ou alors, si vous ne mettez pas d'ordre,
19:30si vous ne réussissez pas à affirmer votre autorité,
19:33on basculera.
19:34La règle, ce sera l'interdiction
19:37de déplacement et l'autorisation, ce sera l'exception.
19:41D'accord, donc il faudra demander l'autorisation
19:44avant de faire un déplacement.
19:45Je ne le souhaite pas.
19:46Je suis en train de vous dire que si
19:49il n'y a pas cette capacité à organiser des déplacements
19:53dans l'ordre, dans la sérénité,
19:56là, on devra en venir à des mesures beaucoup plus fortes.
20:01D'accord.
20:02Alors, dernière question avant de vous libérer.
20:03Le 14 novembre, il y a France-Israël au Stade de France.
20:07Match qui aura lieu dans des conditions normales,
20:10au Stade de France, sans jauge, au Stade de France.
20:12Mais vu le contexte politique,
20:14est-ce que c'est un match que vous surveillez particulièrement ?
20:16Bien sûr.
20:17Est-ce que vous redoutez des débordements ?
20:19Évidemment, et j'en ai parlé il y a déjà plusieurs semaines,
20:22pratiquement tout juste après ma prise de fonction,
20:25avec Laurent Nunez, qui est le préfet de police.
20:28En fait, on avait un choix, une alternative.
20:32On le laisse au Stade de France ou Tardier-Prince.
20:35Vous connaissez la jauge ?
20:37Voilà, moitié plus.
20:3940 à peu près et 80 pour le Stade de France.
20:43On a décidé de le laisser au Stade de France.
20:46C'est un choix qui est un choix à la fois technique et politique.
20:49Politique parce qu'en France, le symbole,
20:52on ne peut pas importer le conflit Moyen-Oriental.
20:56Donc, le symbole, c'est de dire on est en France
20:58et on est capable d'assumer un match dans des conditions normales.
21:02Et le choix technique que j'ai écouté de la part de ceux qui connaissent
21:05et notamment du préfet de police de la préfecture de Paris,
21:10où il m'a dit on est capable de faire.
21:12Il m'a dit écoutez, vous êtes bien certain, monsieur le préfet de police,
21:15vous êtes capable de maintenir l'or, d'anticiper les choses ?
21:17Il m'a dit, monsieur le ministre, je suis capable,
21:19sinon je ne vous le proposerai pas.
21:21Eh bien, dans ces conditions, la décision que nous avons prise,
21:23c'est de maintenir ce match.
21:25Vous avez raison, à haut risque, le 14 novembre.
21:28Avec un dispositif, j'imagine, exceptionnel pour le coup.
21:32Qui sera une fois de plus.
21:33Et qui va mobiliser encore beaucoup, beaucoup de monde.
21:3540% là, cette fois.
21:37Jérôme, évidemment.
21:38Eh bien, oui.
21:39Non, mais bien sûr.
21:40Ça va être ça.
21:41Bien sûr.
21:41Monsieur le ministre.
21:42Ce que je voulais dire, c'est qu'en réalité,
21:43quand on voyait les deux dispositifs, en termes de force de l'ordre,
21:47entre une option Paris-Les Princes et une option Stade de France,
21:52il n'y avait pas vraiment beaucoup de différence.
21:54Ça a été aussi un des arguments qui a fait pencher la balance,
21:57parce que quitte à mettre pas mal de force de l'ordre,
22:00autant que ça se passe dans une zone normale,
22:02pour permettre aux gens passionnés de vivre le match.
22:05Monsieur le ministre, on a reçu beaucoup de ministres.
22:08C'est vrai, depuis que je fais l'émission et même avant,
22:12on n'a jamais fait un bilan avec eux.
22:14Jamais.
22:15Est-ce qu'avec vous, des annonces, il y en a eu, il y en a eu beaucoup.
22:17Est-ce qu'avec vous, il y aura refait un bilan avec vous ?
22:19Bien sûr.
22:20Parce que vous êtes attendu là-dessus.
22:21Mais bien sûr.
22:22Mais vous savez, quand on pousse un coup de gueule,
22:24quand on réunit le mouvement sportif,
22:26on essaie de prendre des décisions.
22:27On n'est jamais sûr que ça va marcher à 100%.
22:30Moi, je viens pas vous vendre la lune.
22:31Je viens pas dire que je suis sûr de moi.
22:34Simplement, ce que je viens dire, c'est que ça ne peut pas continuer comme ça.
22:37Moi, je compte sur un partenariat avec la Ligue, avec la FED.
22:41Je pense et je le sens qu'ils sont très mobilisés.
22:44Je m'adresse aussi aux clubs de supporters.
22:46Je m'adresse aussi à l'Association nationale de supporters.
22:49Je les avais en face de moi, présents par Télémis.
22:52Je compte sur eux.
22:53Je suis prêt, moi, à rendre des comptes.
22:55Mais dans la vie, on avance en marchant,
22:58en tâtonnant, dans la vie politique comme dans la vie tout court.
23:01Ce que je veux, moi, c'est de préserver le sport en général
23:05et faire que le foot, un papa qui a 38 ans,
23:08puisse emmener son enfant de 8 ans dans de bonnes conditions,
23:11sans que le gamin revienne traumatisé.
23:13– Vous faites référence à David qui est avec nous au 32-16, que l'on salue.
23:16Merci beaucoup Bruno, retenez-vous.
23:18Et du coup, rendez-vous dans un an pour faire un bilan.
23:21Vous êtes le bienvenu pour le faire.
23:22– J'espère que vous m'inviterez.
23:23– Dans six mois !
23:24– Si je suis encore ministre !
23:25– Dans six mois !
23:26– Merci Bruno, retenez-vous.
23:28– Dans une seconde, on revient.
23:29– Les sirotelles sans flammes existent tous les jours.

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