Retrouvez le replay de la chronique "Pourquoi ?" de l'Équipe de Greg du 21/10/2024.
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00:00Bonsoir Jean, bonsoir les amis, bonsoir, bonsoir. Habituellement on aime bien venir pour faire un sourire un petit peu.
00:05Ce soir, ça va pas tout à fait être le cas. On a un week-end de Ligue 1 qui a été terni par plusieurs incidents, on va y revenir en détail.
00:12On avait déjà eu au début du mois, souvenez-vous, ce qui s'était passé avec les supporters lyonnais.
00:16Pour la première fois, le ministre de l'Intérieur depuis un mois a réagi, c'est ça la nouveauté.
00:21Il était 21h06 hier, juste après le coup d'envoi de Montpellier-Marseille quand Bruno Rotaio a posté ceci.
00:28Il parle de violences injustifiables, insupportables, que chaque semaine le sport soit le théâtre d'agistement intolérable.
00:34Je ne le tolérerai pas. Il parle de prendre les mesures nécessaires au retour de l'ordre.
00:40Alors ce que l'on sait, c'est qu'il y a une réunion programmée jeudi entre le ministère et la Ligue de foot.
00:45Retour de l'ordre, c'est les mots qu'il aime bien utiliser Bruno Rotaio depuis qu'il est arrivé au pouvoir, en tout cas au ministère de l'Intérieur.
00:51Coup de com ou pas, on va se poser cette question. Violence, racisme, homophobie en tribune, pourquoi on ne s'en sort pas ?
00:57Des membres du gouvernement parlent encore aujourd'hui des incidents en tribune au Parc des Princes, celle du dernier.
01:00A la fin de PSG-Strasbourg, comme entendu l'an passé au Parc des Princes avant d'affronter l'OM,
01:06des chants homophobes sont entonnés depuis la tribune Hauteuil contre les supporteurs marseillais et Adrien Arabio.
01:11Ça a duré longtemps, depuis la 80e minute, alors le speaker du PSG intervient deux fois.
01:15Il est sifflé par cette tribune et les chants repartent de plus belle.
01:18Alors on a joint tout à l'heure un abonné du Parc des Princes qui a souffert de cette séquence.
01:23Il s'appelle Jean-Baptiste Montarnier.
01:25Il se trouve qu'il est président d'une association de supporteurs LGBT+, des Bleus.
01:30Il nous raconte ce qu'il a vécu en tribune.
01:34Moi en général, quand j'entends des chants homophobes, je ne reste pas sans rien dire
01:37et je vais toujours voir les personnes qui sont autour de moi et qui relaient ces chants-là.
01:42Chose que j'ai fait encore une fois, mais là c'est vrai que vous avez ceux qui comprennent
01:49et ceux qui ne comprennent pas et qui vous insultent jusqu'à vous dire de sortir du stade
01:53que je suis un faux supporter, que ma place n'est pas au stade, n'est pas au parc
01:58et que si ça ne me convient pas, on pourrait en découdre à la fin du match
02:03en dehors de l'enceinte sportive.
02:06Il espérait un arrêt du match, vous savez que c'est possible.
02:09Il nous dit qu'il va porter plainte contre le collectif Ultra Paris et contre la Ligue de foot.
02:13Il se pose la question d'ailleurs de retourner ou pas à l'avenir au Parc des Princes
02:17La Ligue a réagi ce week-end, il condamne évidemment les chants homophobes
02:21il explique que l'ensemble du foot professionnel travaille depuis plusieurs saisons
02:24pour bannir des stades les comportements et les chants homophobes.
02:26En trois saisons, 93 ateliers de lutte contre les discriminations ont été organisés dans 33 clubs
02:31et la commission de discipline va évidemment être appelée.
02:34On parle d'amende et possible fermeture des tribunes comme on le voit souvent.
02:37Ces ateliers dont on parle, la Ligue, c'est Johan Lemaire, le président de l'association Foot Ensemble
02:44qui amène notamment le PSG, pour lui, quand on lui en a parlé, mauvais élève.
02:49C'est quoi vos projets que vous dites là, que vous faites depuis plusieurs années ?
02:53La LFP propose des ateliers de lutte contre l'homophobie aux supporters, aux joueurs
02:58et aux top management et les salariés.
03:01Pratiquement tous les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 ont voulu le faire et le font.
03:06Donc on était un petit peu partout au France avec plusieurs associations, avec l'UNFP et la LFP.
03:12Paris Saint-Germain est un des seuls clubs à ne pas s'intéresser aux ateliers.
03:17Ça ne change peut-être pas la face du monde, mais c'est quand même un bon début,
03:20au moins de faire ces ateliers-là.
03:22Alors si le PSG ne fait pas tout ce qu'il faut, alors que dans un communiqué,
03:25notamment, ils disent le contraire, évidemment, forcément, ça va être compliqué.
03:29On n'avait pas envie de tout mélanger, mais double problématique liée évidemment
03:33aussi aux supporters, la violence, la grande violence hier lors de Montpellier-OM
03:37qui aurait franchement pu tourner à la catastrophe.
03:40Problème en tribune et même un peu plus loin.
03:43Vous allez voir, si vous n'avez pas vu ces images, on a quelques heures du match
03:45dans la périphérie de Montpellier.
03:46Des quarts de supporters de l'OM ont arrêté un péage de l'autoroute A19
03:50selon les forces de l'ordre.
03:51En fait, ils sont trop nombreux pour aller à la Mosson.
03:53Et qu'est-ce qui va se passer ?
03:55C'est que ça va dégénérer.
03:57On a eu ensuite un communiqué du préfet de l'Héros à 20h13,
04:00donc avant le coup d'envoi du match,
04:02où il nous explique qu'il y a eu des troubles importants à l'ordre public.
04:05Il parle d'individus cagoulés, munis de barres de fer et de fumigènes.
04:09Il parle de jets de projectiles contre les forces de sécurité.
04:12Aucun supporter de l'OM n'est autorisé, à partir de ce moment-là,
04:16à se rendre à la Mosson.
04:18Sauf que, débordement en tribune ensuite.
04:20Parce qu'en plus, le match n'est pas forcément bien placé pour les Montpellierains.
04:23Des supporters de la Paillade veulent en découdre
04:26avec des Marseillais isolés.
04:28Vous voyez, la photo est catastrophique.
04:29On voit même des enfants qui sont assez proches de la situation.
04:32Alors, on a parlé ce matin avec Maître Pierre Barthélémy.
04:35C'est l'avocat de l'Association nationale des supporters
04:38C'est un mal tourné, notamment à cause de ça.
04:41Pour les Marseillais, hier, ils avaient 1100 places à titre réglementaire
04:45au stade de la Mosson.
04:46La préfecture, de manière complètement injustifiée,
04:49dit que ce ne sera que 450.
04:50Comme ça, tardivement.
04:51Et il y a évidemment plus que...
04:53Sauf que cette fois-là, il y a un peu plus que 450 supporters
04:56quand vous les avez placés.
04:57Ça a créé des tensions.
04:58Il y a d'autres supporters qui sont allés ailleurs dans le stade
05:00et ça a créé des tensions.
05:01Si on avait ouvert le parkage et qu'on avait permis
05:03aux 1100 supporters marseillais d'aller dans cette tribune,
05:07Les interdictions de déplacement,
05:09c'est un sujet qui crispe beaucoup, évidemment, les supporters.
05:12Depuis le début de l'année, on en parle souvent.
05:15Très souvent, ici, de ces interdictions de déplacement
05:17parce qu'il y en a trop, sans raison,
05:19pour l'Association nationale des supporters.
05:22On était, il y a quelques années,
05:24sur 4 arrêtés ministériels et 30 arrêtés préfectoraux par saison.
05:27On est déjà à 9 arrêtés ministériels
05:30et 60 arrêtés préfectoraux au bout de 2 mois sur cette saison.
05:33Il y a eu une baisse du nombre d'incidents
05:35à l'occasion des manifestations sportives,
05:37donc ça a eu l'explosion du nombre d'arrêtés
05:39et complètement déconnecté de la réalité.
05:42Aujourd'hui, on va avoir davantage sur une saison
05:44d'interdictions collectives de déplacement
05:46que d'interdictions individuelles de stade.
05:48Au lieu de faire l'effort d'aller chercher les fauteurs de troubles
05:50individuellement, les délinquants, on les met dehors.
05:52On préfère interdire tout le monde.
05:54Dans un état de droit, jamais on n'accepterait
05:56d'interdire toutes les manifestations revendicatives
05:58parce que dans certaines manifestations,
06:00une minorité de personnes se comportent mal.
06:02On s'est posé la question, est-ce qu'on va interdire
06:04collectivement ces prochains jours ?
06:06Regardez, la semaine des tribunes en France,
06:09ça va être une semaine importante quand même.
06:11Paris Saint-Germain, PSV, il n'y aura pas de supporters néerlandais.
06:14Le ministère de l'Intérieur avait interdit ça.
06:16Finalement, le Conseil d'État a enlevé cet arrêté
06:19à la demande des supporters.
06:20Mais le club, le PSV, finalement, n'en verra pas
06:22ses supporters parce que la sécurité n'est pas au rendez-vous.
06:24Jeudi, il y aura un Lyon-Belsictas à Lyon.
06:26Supporters turcs qui ne seront pas autorisés.
06:28C'est un arrêté de la préfecture du Rhône.
06:30Lundi, on aura Lens-Losque également.
06:32Il y aura un déplacement hélilois quand même.
06:34Il sera très encadré.
06:36On parle d'un match classé à très haut risque.
06:38Et puis dimanche, évidemment, Marseille-PSG.
06:40Il n'y aura pas de supporters parisiens à un arrêt
06:42de la préfecture du Rhône, du ministère de l'Intérieur,
06:44depuis avril 2015.
06:46Les supporters parisiens sont privés de déplacement
06:48à Marseille.
06:49Ceux de l'OM de se rendre au Parc des Princes
06:51depuis 2018.
06:52On s'habitue quand même.
06:54Oui, ou pas.
06:55Mais il y a le risque qu'il faut, je ne sais pas,
06:57j'y vais méfiant,
06:59croire une avancée avec le retour à l'ordre
07:01souhaité par Boudin et Taillot.
07:03Franchement, avec tous les interlocuteurs
07:05qu'on a parlé aujourd'hui,
07:07on a appelé la Ligue aussi,
07:09on n'est pas très optimiste, franchement.
07:11En parlant avec les associations notamment,
07:13celles des supporters,
07:15ils nous expliquent qu'ils n'ont eu aucun contact
07:17avec Bruno Rotaillot depuis qu'il est arrivé
07:19à la Place Beauvau au début du mois.
07:21Malgré leurs tentatives, ils parlent simplement
07:23de mépris.
07:24On a l'impression qu'à chaque fois qu'il y a
07:26un changement de ministre, qu'il y a un changement
07:28on est obligé de tout réexpliquer,
07:30on est obligé de recommencer toujours la même chose.
07:32Du côté des supporters, on est bénévole,
07:34c'est épuisant.
07:35Ça fait notamment longtemps qu'on demande
07:37que le ministère de l'Intérieur
07:39rédige une circulaire qui synthétise
07:41toutes les avancées obtenues par le dialogue
07:43depuis plusieurs années.
07:44Il y a une seule circulaire synthétique
07:46avec toutes les bonnes pratiques,
07:47tout ce qui doit être fait en avant d'une rencontre
07:49et ça n'avance pas.
07:51Il y a une lassitude pour les supporters
07:53et Johan Lommer, qu'on a écouté au début
07:55de cette chronique, le président de Foot Ensemble,
07:57on lui a posé la même question.
07:58Il a été joint pendant qu'on lui parlait
08:00par le ministère.
08:01Il va avoir un rendez-vous cette semaine à priori
08:03mais lui, il n'est pas convaincu.
08:05Les prises de position des ministres,
08:07on sait bien qu'ils sont là pour ça,
08:09ils sont dans leur rôle,
08:11mais quand on leur demande des plans d'action,
08:13qu'est-ce qu'on fait concrètement avec l'ANS, l'INS,
08:15avec les associations, avec la LFP, avec la FFF,
08:17fini, il ne se passe plus rien après.
08:19On passe vite à autre chose.
08:21Il faut être un peu sérieux,
08:23dire des choses c'est très bien,
08:25ils sont dans leur rôle, ils dénoncent l'homophobie,
08:27c'est déjà une belle avancée,
08:29mais maintenant derrière, il faut arrêter les conneries,
08:31il faut avancer sérieusement et mettre des plans d'action
08:33et faire ce qu'on dit.
08:35Ça, c'est plus important.
08:37Voilà, parce que le tweet d'un ministre
08:39en prime time, c'est bien.
08:41On a remarqué le timing quand même.
08:43La semaine de Marseille-Paris-Saint-Germain,
08:45on surveillera donc très attentivement
08:47les réunions et ce qui va en sortir cette semaine.
08:49Merci Georges pour ce pourquoi, vous gardez bien
08:51vos arguments Ludo, Charlotte, Giovanni et Vincent.
08:53Pareil pour vous Camille et Romain.
08:55Georges, vous restez avec nous parce qu'on va débattre de cela.
08:57Est-ce que c'est vraiment insoluble ?
08:59Est-ce qu'il y a des solutions ?
09:01Qu'est-ce que vous avez pensé de ce week-end ?
09:03Quelles sont vos idées ? Est-ce qu'on avance ?
09:05Est-ce qu'on recule ? Est-ce que c'est la cata ?
09:07Est-ce qu'il faut s'attendre au pire ?
09:09On en parle dans quelques minutes.
09:19De retour dans le DG pour vous parler d'un sujet pas simple,
09:21le racisme, l'homophobie en tribune ce week-end.
09:23Beaucoup de choses, on va évidemment traiter
09:25les deux sujets de manière différente,
09:27on va décorréler tout ça. Vous avez fait votre boulot,
09:29vous nous avez tout exposé Georges.
09:31Mais on va aussi d'abord parler de ces deux sujets
09:33qui sont très différents l'un de l'autre.
09:35Avec vous autour de la table,
09:37on va commencer avec le classico dont on a parlé tout à l'heure,
09:39avec l'homophobie entendue au Parc des Princes,
09:41Vincent Duluc.
09:43Bon, c'est récurrent,
09:45malheureusement, quand revient le classico,
09:47d'un coup ils s'énervent en tribune,
09:49ils se mettent à chanter des trucs invraisemblables,
09:51interdits et homophobes.
09:53Le débat avait été assez intense
09:55et j'avais trouvé constructif,
09:57il y a 4 ou 5 saisons,
09:59le ministère était rentré dans la danse,
10:01tout le monde s'en était mêlé
10:03et les supporters aussi, je trouve,
10:05avaient porté un peu le nouveau message.
10:07Il y avait des choses qu'on pouvait encore dire,
10:09les insultes, même s'il ne vaut mieux pas s'insulter,
10:11mais c'est la culture de la rivalité.
10:13Il y a des choses qu'on ne pouvait plus dire.
10:15Et je trouve que depuis ce moment-là, on ne les disait plus.
10:17Donc la nouveauté, c'est qu'il y a une partie du vocabulaire
10:19qui est revenue.
10:21Oui, c'est-à-dire qu'il y a quand même des mots
10:23qu'on n'entendait plus en tribune,
10:25beaucoup moins qu'il y a quelques années,
10:27comme s'il y avait un début
10:29de prise de conscience.
10:31S'il faut dire les choses clairement,
10:33jusque-là, tout le monde avait compris
10:35que péder ce n'est plus possible,
10:37qu'on n'a plus le droit, que c'est insultant,
10:39que c'est blessant et il faut arrêter avec ça.
10:41Et dans les tribunes, honnêtement, je ne l'ai plus entendu
10:43jusqu'à la semaine dernière.
10:45Il est moins question
10:47d'une orientation sexuelle unique.
10:49C'est différent.
10:51C'est des mots, je ne veux pas dire
10:53bannis d'un stade,
10:55qu'on entendait moins.
10:57Et là, on a quand même l'impression que...
10:59C'est inévitable quand il y a des rivalités
11:01qu'on en revienne à des insultes
11:03d'un autre temps ?
11:05Inévitable, je ne sais pas.
11:07Parce qu'aujourd'hui,
11:09peut-être que nous, on entend ça,
11:11on se retourne vers le voisin et on se dit
11:13pour faire beaucoup de stades,
11:15j'ai souvenir récemment,
11:17j'étais à Rennes, un match de coupe d'Europe,
11:19et il y a un gamin qui se lève
11:21et qui insulte un joueur adverse
11:23et il y avait sa mère à côté
11:25qui l'a rassi, qui l'a pourri.
11:27Donc c'est vrai, ce que vous dites,
11:29parfois, il y a peut-être un peu plus de dialogue
11:31qu'était le cas auparavant.
11:33Maintenant, sur la question des insultes,
11:35etc., les ministres,
11:37ils ont beau faire tous les communiqués de la Terre,
11:39pour moi, ça parle de l'éducation.
11:41C'est un problème
11:43qui est, à mon sens, insoluble
11:45puisqu'il y aura toujours
11:4715, 20 personnes
11:49qui, parce qu'ils n'ont pas eu l'éducation
11:51qu'ils auraient dû avoir, vont se permettre
11:53d'insulter. On peut y avoir une prise de conscience
11:55globale, mais le risque zéro.
11:57Il y a quand même tout le virage.
11:59Il faut quand même sensibiliser et punir.
12:01Je suis totalement d'accord.
12:03Il faut sensibiliser d'abord et punir après.
12:05Samedi, ce n'est pas 15 minutes.
12:07Le problème, et c'est vieux comme le monde,
12:09et c'est là où ça peut rejoindre
12:11la question des violences,
12:13c'est que, malheureusement,
12:15le sentiment d'impunité
12:17dans un stade de foot lié au nombre,
12:19à l'effet de masse,
12:21en fait, ça, c'est quelque chose qui est
12:23difficilement contrôlable. Et tant
12:25qu'il n'y aura pas
12:27les clubs de foot, la ligue
12:29et l'État,
12:31je ne parle pas que des ministres,
12:33il n'y a même plus le ministre des Sports,
12:35mais que les ministres s'entendent entre eux
12:37pour trouver des solutions financières.
12:39Parce qu'en fait, le fond du problème,
12:41c'est que les clubs ne veulent pas payer pour l'État,
12:43que l'État ne veut pas payer pour les clubs,
12:45et que la ligue ne veut pas.
12:47Pourquoi, par exemple,
12:49un leader d'un collectif,
12:51que ce soit à Paris ou ailleurs,
12:53ne peut pas prendre le dessus ?
12:55On peut s'envoyer des SMS,
12:57on peut se faire passer des tracts.
12:59Il y a quand même un moyen de dire à vos gars,
13:01quand vous avez une sorte de contrôle,
13:03qu'on n'y va pas.
13:05Ils ne vont jamais identifier 500 personnes.
13:07Le virage va être fermé.
13:09Et qu'ils s'auto-sanctionnent.
13:11Mais non, parce qu'ils s'en foutent de ça.
13:13Ce n'est pas eux qui payent.
13:15Les fumigènes, par exemple.
13:17Sauf qu'au PSG, l'autre fois,
13:19quand le virage était fermé,
13:21il y avait une partie des ultras en bas à gauche.
13:23Et c'était pareil aussi à Lyon.
13:25On termine avec la partie dramatique de l'homophobie,
13:27puis on ira sur les violences de Montpellier-Marseille.
13:29Charlotte et Ludo,
13:31on a demandé, pourquoi on ne s'en sort pas ?
13:33Pourquoi c'est insoluble ?
13:35On va se retrouver chaque année,
13:37autour de la table,
13:39en se disant qu'on a avancé un peu,
13:41mais pas assez.
13:43Il y a quelque chose que Georges a avancé tout à l'heure.
13:45C'est la communication entre les différentes parties.
13:47Si vous autorisez un déplacement
13:49de 1000 supporters marseillais,
13:51et que deux jours avant,
13:53alors que les gens ont acheté leur billet
13:55et qu'ils ont prévu un déplacement,
13:57qu'aujourd'hui le foot coûte cher,
13:59vous avez engagé 300 euros pour vous déplacer à Montpellier,
14:01il n'y a plus que 400.
14:03Vous pensez sincèrement que les 600 qui restent,
14:05ils vont dire, mince, on a perdu 300 euros,
14:07on ne va pas y aller.
14:09Evidemment qu'ils vont y aller,
14:11ils vont trouver d'autres solutions.
14:13Et c'est là où tu te tires déjà une balle dans le pied.
14:15C'est déjà dans la non-communication
14:17entre les clubs, la préfecture,
14:19les sociétés de sécurité,
14:21la non-communication.
14:23Après, on parlait aussi des...
14:25Moi, la sanction collective,
14:27j'y crois pas, j'y crois plus,
14:29je ne sais pas encore non plus,
14:31puisqu'on a chopé des gens
14:33qu'on fait pointer,
14:35mais ça n'agit sur rien.
14:37Peut-être qu'il faut aller plus loin là-dessus.
14:39Moi, je taperai aujourd'hui,
14:41c'est mon idée,
14:43peut-être qu'elle marchera, elle ne marchera pas.
14:45Quand tu commences à taper au portefeuille fortement,
14:47je peux vous dire que les gens y commencent à réfléchir.
14:49Quand tu te fais attraper
14:51à dire un truc, 10 000 euros d'amende,
14:5310 000 euros d'amende,
14:55et peut-être de la prison exsurcie.
14:57Quand tu as 10 000 euros d'amende,
14:59tu commences à réfléchir avant de faire une connerie.
15:01Mais est-ce qu'on peut aller jusque-là juridiquement ?
15:03J'en sais rien.
15:05Quand vous tapez au portefeuille,
15:07les gens, généralement, ça commence à cogiter un peu en haut.
15:09Même toi, Ludo.
15:11Même moi.
15:13Il faut mettre 100 000.
15:1510 000 balles, il y va, il l'insulte encore plus.
15:17Il en donne 30.
15:19Quand tu vas commencer à pointer tous les week-ends,
15:2110 000 euros d'amende, plus peut-être du social...
15:23On dit ça, mais pour être tout à fait honnête avec vous,
15:25ce n'est pas une piste qu'on a évoquée.
15:27Je ne sais pas ce qui est possible juridiquement.
15:29Là, je vous laisse mettre de vos propos.
15:31C'est une solution que vous amenez.
15:33Il n'y a pas un barème financier
15:35qui est prévu.
15:37Je préfère le dire et le redire.
15:39Charlotte, vous avez été joueuse.
15:41Vous avez été sur les terrains.
15:43Est-ce qu'il y a un moment où on entend,
15:45on s'habitue, on ne s'habitue pas ?
15:47Peut-être que dans le foot féminin,
15:49il y en avait moins,
15:51mais même quand vous allez commenter,
15:53vous, je suis plus choqué aujourd'hui
15:55qu'il y a encore 2-3 ans,
15:57peut-être parce que j'étais plus sensibilisé.
15:59Merci.
16:01Je ne suis pas plus choquée.
16:03Je pense que les joueurs n'entendent quasiment rien.
16:05Ils sont tellement focus entre eux
16:07qu'ils ne donnent pas assez d'importance.
16:09Je rejoins Ludo.
16:11Le fait qu'il faut prendre un par un
16:13et leur mettre 10 000 euros d'amende,
16:15il n'y a pas de souci.
16:17Il y a aussi une autre solution,
16:19mais le problème avec le calendrier drastique,
16:21c'est que tu pénalises les joueurs
16:23qui n'ont rien demandé.
16:25Regardez à Montpellier.
16:27Les joueurs ne sont pas responsables de ça.
16:29Je suis d'accord avec toi,
16:31mais mettre à huit clos ça ne marche pas
16:33parce qu'au final ça revient.
16:35Je pense que les joueurs
16:37doivent encore plus appuyer,
16:39encore plus communiquer
16:41pour dire que c'est une équipe,
16:43c'est une famille.
16:45Les supporters font partie du club.
16:47Tu mets des amendes individuelles.
16:49Et tu arrêtes le match.
16:51Pour moi, tu arrêtes le match.
16:53Déjà, la Ligue a renoncé à son action
16:55contre l'homophobie symbolique
16:57parce que trop de joueurs n'étaient pas d'accord
16:59pour porter le brassard.
17:01Il y a quand même eu un problème culturel
17:03qui fait que beaucoup de joueurs
17:05refusent de porter le brassard.
17:07C'est difficile de passer du terrain aux tribunes
17:09en disant que vous devez être irréprochable
17:11alors que les joueurs ne le sont pas.
17:13Il y a quelque chose qui est fort.
17:15On l'a vu l'an passé,
17:17avec l'incident de Fabio Grosso.
17:19Trop souvent,
17:21le sentiment d'impunité
17:23est présent.
17:25C'est-à-dire qu'on passe longtemps
17:27à nous expliquer
17:29et je n'ai rien contre M. Barthélémy
17:31quand il nous dit...
17:33Président de l'association des supporters.
17:35Exactement.
17:37Il y a plein de supporters qui sont formidables.
17:39Mais quand il dit que c'est injuste,
17:41qu'on ne peut pas se déplacer...
17:43Moi, je suis une préfecture.
17:45J'ai 500 abrutis qui arrivent
17:47et qui massacrent la ville
17:49et qui fracassent des gens.
17:51En plus, quand il se passe des incidents comme ça,
17:53c'est les contribuables qui payent.
17:55Ce n'est pas les clubs.
17:57Ils vont vous dire que c'est deux énergumènes
17:59et pas les 500.
18:01Il y a quand même une différence à faire majeure
18:03entre des ultras et des ultra-violents.
18:05Le vrai problème, c'est qu'en France,
18:07on traite tout le monde comme si c'était des ultra-violents.
18:09Je suis totalement d'accord.
18:11Mais quand il y a des incidents,
18:13l'abruti qui tape quelqu'un,
18:15qui insulte, il est responsable
18:17et il s'en tire toujours.
18:19Le sentiment d'impunité, il est total.
18:21– Je disais tout à l'heure,
18:23est-ce que la communication de Bruno Rotailleau
18:25est un hasard sur une semaine de Marseille-Paris-Saint-Germain ?
18:27Il va y avoir une réunion ce jeudi.
18:29On va voir s'il va y avoir des avancées ou pas.
18:31Il y avait Thierry Braillard tout à l'heure dans l'équipe du Choc.
18:33C'était intéressant, l'ex-secrétaire d'État au sport.
18:35Il est revenu sur ce timing intéressant pour lui.
18:37– En octobre 2019,
18:39c'était P, G, O, M.
18:41Et c'est Roxana Marestinano,
18:43la ministre de l'époque,
18:45qui était intervenue.
18:47En octobre 2023, il y a un an,
18:49c'était P, G, O, M.
18:51Et là, c'était Amélie Audeach, etc.
18:53qui étaient intervenues.
18:55Et là, c'est juste avant P, G, O, M.
18:57qu'on intervient.
18:59Et il se trouve quand même qu'il y a eu,
19:01après ces interventions politiques de ministres,
19:03des conséquences positives à ces réunions.
19:05– Ça, c'est bien.
19:07Ça veut dire que les réunions font avancer.
19:09On se réunit sans se faire insulter avant.
19:11Peut-être que ça pourrait être une idée de timing
19:13qui pourrait être assez intéressante.
19:15Je ne sais pas ce que vous en pensez.
19:17Il y a peut-être autre chose.
19:19On va prendre notre petite part,
19:21parce qu'on n'est pas violents.
19:23Ludo nous posait la question, pour tout vous dévoiler,
19:25est-ce qu'il y a eu des interdictions de stade
19:27avant qu'on prenne l'antenne ?
19:29Quand certains se font choper qu'il y a des sanctions,
19:31on devrait peut-être, nous, prendre vraiment 5 minutes
19:33pour dire, on les suit,
19:35mais peut-être prendre le temps d'expliquer qu'il y a eu ça.
19:37En faire un plus grand écho pour qu'il n'y ait pas
19:39le sentiment d'impunité au moins dans l'esprit des gens.
19:41Alors qu'il y a quand même eu, là, dans la rixe
19:43entre supporters lyonnais, des interdictions de stade.
19:45– 19. – 19. Des plaintes déposées par le club.
19:47– Le club a fait des choses. – 16.
19:49C'est bien aussi de dire qu'il y a des choses qui avancent.
19:51Vous parlez de l'incident de Nice.
19:53Bon, il y a 50 interdictions de stade.
19:55Ça vous oblige à pointer en pleine vacances,
19:57pendant les fêtes, à tout moment.
19:59– Dans l'imaginaire global de masse,
20:01on n'a pas conscience de ça.
20:03– On n'est pas responsable des insultes et de la violence.
20:05On descend dans un stade alors que les gamins sont à côté.
20:07Ce sont des abrutis finis.
20:09– Greg, si je ne dis pas de bêtises, pendant les Jeux Olympiques,
20:11il y a beaucoup de moyens qui ont été déployés.
20:13Il n'y a eu aucun incident.
20:15La réalité… – Ce n'est pas le même public.
20:17– Je suis d'accord que ce n'est pas le même public.
20:19– Ce n'est pas la même culture, ce n'est pas le même public.
20:21Il n'y a pas de rivalité entre supporters.
20:23– On est totalement d'accord. Maintenant, je pense quand même
20:25que, et toutes les réunions,
20:27on a parlé d'Odéa Castella, Mme Maracine Hanou,
20:29on avait fait, etc. Je pense quand même
20:31que si l'État,
20:33en mettant plus d'argent,
20:35il y aurait un peu moins de problèmes.
20:37– On a déjà baissé
20:39le budget des ministères.
20:41– Le budget des ministères des sports est déjà baissé de 900 millions.
20:43– On ne peut pas boucler Paris comme Bruegel.
20:45– La solution, ce n'est pas plus de sécurité,
20:47tu l'as dit toi-même,
20:49c'est sans doute plus d'éducation, plus de sensibilisation.
20:51Encore une fois, ça avait marché
20:53avec l'association de supporters et même les ultras.
20:55Je trouve qu'ils avaient changé.
20:57Ils n'ont pas assez changé,
20:59mais la majorité a changé.
21:01C'est mieux que ce que c'était il y a 2 ou 3 ou 4 ans.
21:03– Et puis si chacun fait bien son boulot,
21:05les supporters se comportent bien,
21:07les forces de l'ordre auront peut-être autre chose à faire
21:09que de surveiller un match de foot.
21:11Le jour où on n'arrive plus à avoir assez de forces de l'ordre autour d'un match de foot,
21:13on aura gagné, ça sera bon signe.
21:15En dehors de Vigipirate, évidemment,
21:17parce que là, c'est encore autre chose.
21:19– On a réussi.
21:21– Merci Georges.
21:23Ce n'était pas simple ce pourquoi,
21:25mais il fallait qu'on en parle évidemment
21:27parce que c'était l'énorme sujet de ce week-end