• il y a 2 mois
C'est une conséquence méconnue du cancer : 75% des malades connaissent des difficultés financières. Gaëlle est tombée dans la précarité dès l'annonce de son cancer. Elle s'est tournée vers l'association LIFE, qui a pu l'aidé a payer son loyer et ses courses. 

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Transcription
00:00On ne peut pas se concentrer que sur le thérapeutique.
00:02On a forcément l'aspect financier qui est là, omniprésent.
00:06J'ai été diagnostiquée d'un cancer du sein fin 2019.
00:09J'étais contractuelle dans un établissement hospitalier à l'époque.
00:13Quand j'ai annoncé à ma cadre que j'avais un cancer du sein,
00:18on m'a répondu que mon contrat ne serait pas prolongé.
00:23Pendant neuf mois, j'ai touché la moitié des indemnités journalières,
00:27à savoir environ 600 euros par mois.
00:29J'ai dû aller à l'épicerie sociale.
00:33Ça aussi, ça a été très compliqué.
00:35À 35 ans, aller à l'épicerie sociale parce que tu as un cancer,
00:39ça fait bizarre.
00:41Au chômage, s'ajoutent les frais liés à la maladie,
00:44dépassement d'honoraires réguliers,
00:46crème au silicone à 19 euros les 6 grammes non remboursés.
00:49Par exemple, quand j'ai eu la récidive,
00:51j'ai eu 75 euros à payer pour la chambre
00:54parce que je suis restée tant de nuit et que ma mutuelle ne prenait pas.
00:57Maintenant, j'ai une mutuelle et une surcomplémentaire.
01:00Je paye 90 euros par mois et j'ai encore un reste à charge.
01:0375 % des malades du cancer rencontrent des difficultés financières
01:07alors qu'ils n'avaient souvent jamais connu de problème d'argent.
01:10Quand Nathalie, notaire, apprend son cancer du sein à 34 ans...
01:13Ça a pris des proportions que je n'avais absolument pas anticipées,
01:16que je n'avais pas imaginées,
01:18parce que j'avais l'impression d'avoir un métier dans lequel j'étais protégée.
01:21On a habité chez des amis avec mon fils pendant plusieurs mois.
01:24Elle se sent abandonnée par le système.
01:26En me rendant compte que la prise en charge médicale
01:29était de plus en plus efficace,
01:32je me suis rendue compte aussi que la prise en charge sociétale
01:35était de plus en plus catastrophique.
01:37Une fois remise sur pied, elle fonde l'association Life
01:40pour apporter une aide financière ponctuelle aux malades isolés
01:43dans une précarité qu'ils n'ont pas pu anticiper.
01:4512 ans plus tard, l'association a un budget annuel de 100 000 euros
01:48récolté à bout de bras auprès de donateurs ou lors d'événements
01:51sans aucune aide publique.
01:53De quoi aider 300 à 400 dossiers par an.
01:55C'est un système qui est mauvais, les traitements sont très agressifs.
01:58Il ne peut plus travailler et ses ressources sont fortement diminuées
02:01et les finements restent difficiles.
02:03Donc il finit les mois à moins 120.
02:05Les postes sur lesquels on a le plus de demandes
02:08et sur lesquels on intervient, c'est les postes de loyer.
02:11Il y a l'alimentaire, donc on envoie des cartes prépayées.
02:15Il y a les factures d'énergie,
02:17qui prennent énormément de place aussi dans notre budget.
02:21Sur le principe de l'aider ce mois-ci,
02:23est-ce qu'on est d'accord pour lui envoyer des cartes prépayées ?
02:25Moi je suis d'accord, oui.
02:27Après trois mois de galères financières et d'emprunts à ses proches,
02:30Gael passe le cap et envoie une demande à l'association.
02:32Quand Jeannie m'a appelée pour me dire qu'ils allaient prendre en charge
02:35un loyer et m'envoyer des cartes alimentaires,
02:38j'ai pleuré de joie.
02:40J'ai bouffé d'oxygène avant de pouvoir faire la démarche
02:43pour demander le RSA.
02:45Bonsoir, je suis touchée par votre générosité, je suis émue, merci.
02:49Ça fait vraiment chaud au cœur de se sentir considérée.
02:52Merci Gael.
02:53C'est le message que je leur ai envoyé à la récidive.
02:56Mon dossier, je m'en rappelle, je l'avais envoyé un lundi,
02:58et là on était le mardi.
03:00La commission avait eu lieu le jour même, ça avait été hyper rapide.
03:05J'avais envie de les remercier.

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