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Retrouvez " Moi ce que j'en dis" de Karim Duval et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-karim-duval

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Transcription
00:00Karim Duval est avec nous, je l'ai dit, et il a littéralement sauté de joie
00:03lorsque on lui a donné le sujet de l'émission aujourd'hui.
00:06Oui, les amis, Technopolis, c'est vraiment un sujet qui me touche.
00:09D'abord parce qu'on dirait que ma tête a été générée par une IA.
00:12Si, si, j'ai bien conscience de ce visage de synthèse, et c'est normal.
00:15Père franco-marocain, une mère chinoise de Tahiti, en moyenne, je suis mexicain.
00:20J'ai une gueule de portrait robot, en fait.
00:22Mais genre le tout premier portrait robot qu'on montre à la victime.
00:25C'est lui l'agresseur ? Non. Puis il change les oreilles. C'est lui l'agresseur ? Non.
00:28Il change le nez. C'est lui ? Non.
00:29Et petit à petit, le visage se précise et on voit apparaître Gérald Darmanin.
00:33Et puis je suis bien placé pour comprendre le bonheur procuré
00:36par toutes ces données issues de la Technopolis.
00:39Je m'explique, dans une autre vie, j'ai été ingénieur,
00:41avant d'être atteint d'intermittence du spectacle.
00:43Cette maladie orpheline qui fait de moi un fichier S des assurances.
00:46Intermittent, oulala, trop risqué.
00:48C'est vrai qu'en lisant un papier assis sur une chaise, je frôle l'invalidité totale.
00:52Bref, histoire vraie, en 2002, j'ai fait un stage
00:55dans un laboratoire de mathématiques appliqué à Pékin.
00:57Aujourd'hui, je galère avec les divisions opposées de mon fils en CM2.
00:59Mais à l'époque, j'ai travaillé sur les petits algorithmes d'intelligence artificielle
01:02capables de détecter un papillon dans un ciel bleu,
01:05une fleur au milieu d'un champ, un ouïgour au milieu d'une foule.
01:08Et je trouve ça beau. Le sens de l'abstraction.
01:11Peu importe le champ d'application, la radiologie, la police.
01:14Pour l'ingénieur en IA, comme pour Bruno Retailleau,
01:16un quiste, un activiste, c'est pareil.
01:18Ce sont des données qui permettent de valider un modèle mathématique pur.
01:23L'IA, c'est comme un jeu, et pour savoir s'il a gagné,
01:25l'ingénieur a besoin de données, et c'est addictif.
01:27Alors un bon paquet de données bien fraîches,
01:30même si on viole l'intimité des gens, c'est bon.
01:32C'est comme une bonne côte de bœuf bien grasse, ça pollue, mais on s'en fout, c'est bon.
01:36C'est de la chair, la bonne petite tata, ma petite Manon.
01:41Oui, je sais, ce regard est gênant, Mme Mariani,
01:44mais c'est pour exprimer l'aveuglement de l'ingénieur face à un jeu de données.
01:48Un de ces quatre, un fichier Excel qui va coller un mytho à un data scientist.
01:52Mais c'était pour la science !
01:53Parce que le scientifique se lave les mains de la portée de l'IA, il fait de la science, point.
01:59L'éthique, c'est un service à part, il y a un François du service éthique,
02:01comme il y a une Sylvie de la Compta, ils ont chopé Rabelais,
02:04ils lui ont mis une boule sado-mazo dans la bouche, il est là « J'ai un sans-conscience, je n'ai qu'une dalle ! »
02:09Oui, fanfantes et citations, c'est sympa pour le bac français,
02:11mais là, il y a Estrosi qui nous a commandé un système de vidéosurveillance pour le carnaval de Nice.
02:16Estrosi, c'est le mec qui a envie d'affiner son système de reconnaissance faciale
02:19alors qu'il n'avait pas été foutu de gauler à un gars déguisé en camion.
02:22Et puis, choisir le carnaval de Nice pour tester un système de flicage,
02:27si un mec a envie de nuire, tu penses bien qu'il prendra le soin de mettre un masque ou une perruque,
02:32tout comme il pensera étiqueter son bagage dans le TGV,
02:33le gars a commis un attentat, il peut bien mentir sur son code postal.
02:37Je n'incite évidemment personne à mettre un masque ou une perruque pour déjouer la vidéosurveillance,
02:41non, la tendance est plutôt à assumer son crâne rasé à visage découvert,
02:45passion baseball, une beauté froide, une beauté pure, comme un modèle mathématique.
02:49Comme vous, comme vous Karim Duval, merci !
02:51Ah, mon cher Karim Duval, ça fait plaisir de vous retrouver, merci, à vous !

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