Le politologue, Jean-Christophe Gallien, parle des relations diplomatiques entre la France et Israël : «C’est compliqué de faire de la diplomatie, même pour la France».
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00:00Sur ce sujet, je ne crois pas, c'est pas du tout ce dont il s'agit.
00:04Je pense qu'il y a une difficulté aujourd'hui
00:06de naviguer pour la diplomatie française en général
00:09et son principale intervenance, c'est Emmanuel Macron,
00:11dans un monde qui n'a plus de boussole.
00:13C'est compliqué de faire de la diplomatie aujourd'hui,
00:15même pour la France, même pour Emmanuel Macron,
00:17et surtout pour Emmanuel Macron, qui aime beaucoup parler.
00:19C'est un temps aujourd'hui où, quand on est en diplomatie,
00:22pour le faire régulièrement, on parle peu,
00:24en tout cas on conseille aux gens de parler peu,
00:25par contre d'essayer d'agir, de trouver des conditions.
00:27On doit parler avec tout le monde, par exemple.
00:29Ce qui a beaucoup choqué Emmanuel Macron,
00:31c'est qu'il y avait un canal avec l'Ouest-Bola,
00:32que ce canal, on lui a fait saucer sa tête,
00:34ça a provoqué une colère chez lui
00:36par rapport à la relation avec Israël.
00:38La diplomatie française voulait être présente au Liban,
00:41elle n'a pas été très bien présente,
00:42mais elle avait au moins ce canal-là.
00:44Ça concerne aussi l'Ouest de l'Afrique,
00:45parce que l'Ouest-Bola est très présent,
00:46tout ça étant très entremêlé.
00:48Et aujourd'hui, on a quelqu'un d'un peu isolé,
00:51qui, à mon avis, manque de points de repère autour de lui,
00:54je ne parle pas de lui en particulier, c'est un capteur comme d'autres,
00:57qui a l'habitude de trop parler sur ce terrain-là,
00:59et c'est un moment où il faut beaucoup moins parler en ce moment.
01:02Personne n'est audible de toute manière,
01:03c'est-à-dire dans la zone en particulier de celle dont on parle.
01:05Les Américains, on voit bien qu'ils osent le ton de temps en temps,
01:07Blinken hier, qui dit, cette fois-ci, il faut arrêter,
01:09c'est compliqué, on va stopper sinon.
01:12La dernière fois que ça a marché, je doute que ça marche cette fois-ci,
01:14parce qu'il y a un mouvement qui fait
01:16que personne n'est audible depuis l'extérieur,
01:18ni envers Israël, encore moins vers l'Iran,
01:21et même entre l'Iran, et c'est ce qu'on appelait ces satellites auparavant.
01:23Donc on est dans un contexte qui ne favorise en rien ce qui est en train d'être fait,
01:27qui plus est, au-delà des verbatimes qui sont maladroits,
01:30alors c'est plus que maladroit, on est dans un mode qui est...
01:33Vous vous rendez compte, qui parle à l'histoire de la naissance d'Israël,
01:37donc c'est pas acceptable.
01:38Après, derrière, il convoque une conférence sur le Liban,
01:40dans laquelle il fait venir, il annonce l'Algérie,
01:42des acteurs qui sont, si vous voulez, méditerranéens,
01:45oui, important, parce qu'on pourrait faire l'union de la Méditerranée,
01:48mais en réalité, dans ce contexte-là, c'est aussi jeter de l'huile sur le feu,
01:51prendre une initiative qui n'est pas partagée avec les autres,
01:53notamment avec les deux partis prenants de principales.
01:56Il a aujourd'hui un point de repère, là où pourtant la France
02:00a une chance aujourd'hui, paradoxalement, dans ce monde très déboussolé,
02:04de reprendre une part de marché diplomatique, si vous voulez.
02:06C'est le paradoxe, c'est-à-dire que dans ce contexte-là,
02:09c'est plus simple.
02:10À la veille d'une élection américaine qui est compliquée,
02:12qui met une difficulté aux Américains, on peut faire des choses.
02:14Aujourd'hui, on ne les fait pas,
02:15et on a perdu du terrain en Europe, on pourra en reparler aussi,
02:18c'est quelque chose qui est compliqué.
02:19Karim, c'est vous.
02:21Sous-titrage Société Radio-Canada