Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.
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00:00Je saisis la balle au bond puisque vous évoquiez la question de la fiscalité sur le gaz, là précisément je prends à témoin ceux qui nous regardent.
00:06Difficile de comprendre quelle est la ligne du gouvernement. Samedi, vous dites il n'y en aura pas. Dimanche midi, sur cette chaîne, la porte-parole du gouvernement dit il n'y aura pas de hausse de la fiscalité sur le gaz.
00:14À votre place, Dimanche soir, Antoine Armand, ministre de l'économie et des finances, dit en l'état il n'y en a pas, mais la discussion parlementaire permettra peut-être de voir ce qui peut être fait.
00:23Maintenant, dans les colonnes de Libération, votre collègue à l'écologie, ouvrez les guillemets, la discussion parlementaire sera l'occasion d'aller plus loin pour verdir notre fiscalité.
00:31D'où cette question...
00:32Forcément sur le gaz.
00:33Oui, sauf que c'est une question sur le gaz qui lui est posée quand elle répond cela.
00:35Donc, question extrêmement simple, Laurent Saint-Martin, les Français vont-ils payer plus cher leur gaz parce que la taxe sur le gaz aura augmenté ?
00:44Je ne vous demande pas ce que vous souhaitez, mais ce qui, à la fin, sera soumis à la représentation nationale et, si j'ose dire, ce qui apparaîtra sur les factures des Français.
00:54Écoutez, je suis ministre du budget, permettez-moi de vous répondre en ministre du budget, qui est à la fois ma conviction et à la fois, comme on dit, l'arbitrage qui a été donné sur le texte du projet de loi de finances de 2025.
01:06Non à la hausse de la fiscalité sur le gaz, je peux vous le répéter plein de fois.
01:10Non à la hausse de la fiscalité sur le gaz.
01:12Pourquoi Agnès Pannier-Renachez dit « non mais on va voir, peut-être, les parlementaires pourraient... »
01:15Parce qu'il y aura du débat au Parlement.
01:17Elle se trompe, votre collègue Agnès Pannier-Renachez.
01:20La position du gouvernement, c'est qu'il n'y a pas, ni dans le texte initial, ni de volonté de donner un avis favorable aux amendements de hausse de fiscalité du gaz.
01:29Mais vous comprenez, Laurent Saint-Martin...
01:31Juste parce que c'est facile d'expliquer au fond que c'est...
01:34Je ne peux pas vous répondre plus simplement que la façon dont je l'ai fait.
01:37Au fond, il y a cette idée que ce serait les journalistes qui chercheraient des noix, des divisions.
01:40Là, vous avez une ministre de l'écologie qui dit et qui ouvre la porte une nouvelle fois,
01:46alors même que vous avez fermé la porte vous-même, qu'il pourrait y avoir cette augmentation.
01:49Comprenez qu'on a le sentiment que vous n'êtes pas aligné.
01:52Mais elle peut souhaiter quelque chose de différent à la base.
01:56Et le débat parlementaire vivra.
01:59Et je vous répète que l'arbitrage du gouvernement est de ne pas augmenter la fiscalité du gaz.
02:03Donc même si c'est proposé par des parlementaires, vous vous y opposerez ?
02:05Oui. Oui. Je vous redis, oui.
02:08Et il y a quelque chose quand même d'assez savoureux, je trouve, dans vos propos.
02:11C'est que c'est comme si deux ministres ne pouvaient pas avoir des opinions différentes.
02:15Vous savez, il y a quelque chose d'assez formidable qui se passe, je trouve, dans le débat politique.
02:19C'est que ce n'est pas mineur, Laurent Saint-Martin, quand deux ministres importants sur un sujet comme celui-là disent des choses diamétralement opposées.
02:25Avec Agnès Pannier-Runacher, on se connaît bien, on a d'excellentes relations et on peut avoir des avis divergents.
02:29Il y a ce qui s'appelle les arbitrages au sein d'un gouvernement.
02:32Et les arbitrages, effectivement, font foi.
02:34Et Agnès Pannier-Runacher pourrait dire, écoutez, je pensais ça, j'ai été, si j'ose dire, désavouée ou contre-arbitrée, et donc il n'y aura pas d'augmentation.
02:41Je respecte ses propos, de la même manière que j'entends un peu trop souvent que des députés du groupe, par exemple,
02:47Ensemble pour la République, Modem ou Horizon, pourraient parfois être en désaccord avec le texte du gouvernement, mais encore heureux en démocratie.
02:53On a peut-être un peu trop oublié, pardon, vous savez, moi j'ai été élu député en 2017.
02:57On me traitait de godillot à l'époque, parce qu'on disait toujours qu'on était 100% d'accord.
03:01Donc là, les frondeurs, c'est formidable.
03:02Ce sont des députés qui ont des opinions, et vous devriez en être heureux.
03:05Et que deux ministres ne partagent pas systématiquement la même opinion sur un article d'un texte qui en compose plusieurs dizaines, je pense aussi que c'est bon pour la démocratie.