Linda Kebbab : «On est champions du monde de la non-exécution des peines prononcées.»

  • il y a 2 heures
Linda Kebbab : «On est champions du monde de la non-exécution des peines prononcées. [...] On a une question de politique pénale qui est un peu défaillante.»

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00:00Si on les associe à des moyens, on parle régulièrement de la surpopulation carcérale qui conduit les magistrats à ne pas prononcer de peines d'emprisonnement fermes
00:08et en tout cas quand ils les prononcent, elles sont rapidement aménagées ou reportées, parfois même jamais exécutées.
00:14On est quand même champion du monde de la non-exécution ou en tout cas d'une exécution à long terme des peines qui sont prononcées.
00:20Donc déjà un, c'est des mesures administratives, notamment plus de places.
00:23On entend souvent parler de cette surpopulation carcérale qui, je l'entends, est tout à fait inadmissible parce que je pense très sincèrement
00:31que de mettre quatre personnes dans une même cellule qui s'engraignent ne feront pas de meilleure personne à la sortie de la prison.
00:36Donc oui, il faut pouvoir gérer notre situation carcérale de la meilleure des façons qui soient.
00:40Mais de l'autre côté, des gens qui nous disent « Oui, mais on n'a jamais eu autant de personnes derrière les barreaux ».
00:45En gros, ça, c'est la conséquence. Peut-être faudrait-il aller voir du côté des causes.
00:49On a une question de politique pénale qui est un peu défaillante, notamment des circulaires comme celle qui a toujours cours à l'heure où je vous parle,
00:56celle de Mme Belloubet, qui demande aux magistrats de prononcer des peines d'emprisonnement en fonction de la capacité hôtelière des établissements pénitentiaires.
01:03Il y a aussi des paradigmes à instaurer, une philosophie à instaurer.
01:06Moi, au sein du centre de réflexion que j'ai cofondé il y a quelques années, on a fait une étude sur les très courtes peines.
01:11Et quand je parle de très courtes peines, on parle de peines de moins d'un mois qui ne désociabilisent pas et qui ont vocation.
01:17À condition qu'on mette en place un vrai sas d'accompagnement et qu'on ne mette pas des jeunes avec une PlayStation pendant 15 jours,
01:23mais qu'on les prenne en charge, on met un choc d'autorité face à un parcours délinquant en devenir.
01:30Et là, peut-être éviter que ces ados… Parce que c'est ça le problème, c'est que souvent les auteurs qui sont dans le monde adulte,
01:36multirécidivistes et qui ont un parcours délinquant puis criminel et qui ont un accès aux actes les plus graves,
01:42eh bien ce sont les personnes qui, au cours de leur adolescence, n'ont pas eu de choc pendant leur parcours délinquant.
01:47Et donc, ce genre de peine, je pense, peut être une solution tout à fait entendable.
01:50Encore, il faut qu'il y en ait, c'est pour montrer l'administratif et politique.

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