Arthur Delaporte (PS): "Ce n'est pas un durcissement supplémentaire qui réglera les problématiques et les nécessités de l'immigration"

  • il y a 4 heures
Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados, était l'invité de BFMTV ce samedi après-midi et s'est exprimé sur la nouvelle loi immigration souhaitée par le ministre de l'Intérieur Bruneau Retailleau.

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Transcription
00:00Arthur Delaporte, bonjour, député socialiste du Calvados, merci d'être avec nous.
00:04Une nouvelle loi immigration dès 2025, notamment pour allonger cette durée de détention en centre de rétention administrative.
00:11Votre réaction ?
00:13Écoutez, tout a été dit à l'instant par Anthony Lébos, c'est-à-dire que le constat est sans appel.
00:18Il s'agit ici d'un clin d'œil supplémentaire à l'extrême droite, qui est le seul soutien véritable de ce gouvernement.
00:24Si jamais Madame Le Pen décide de se mettre à censurer le gouvernement de Michel Barnier,
00:29dont Bruno Retailleau est le ministre de l'Intérieur, alors c'est fini pour ces projets de loi funestes.
00:33Et donc oui, ils sont obligés de donner des gages pour survivre.
00:36Et malheureusement, ça se fait avec de nouvelles promesses qui seront évidemment derrière suivies par de nouveaux durcissements.
00:42Parce que c'est ce que nous dénonçons déjà il y a un an quand Emmanuel Macron a fait passer sa loi immigration
00:48grâce au soutien du Rassemblement national et déjà à l'époque parce que Bruno Retailleau avait été l'artisan d'un durcissement très fort de ce texte.
00:56Eh bien oui, on peut le dire, il y a aujourd'hui un mauvais climat, un vent malsain qui souffle sur la France.
01:01Et ça ne fera après tout que la 30e loi immigration en l'espace de 40 ans, comme si ce sujet avait besoin de lois supplémentaires pour être réglée.
01:08Alors qu'évidemment, ce n'est pas un durcissement supplémentaire qui réglera à la fois les problématiques et les nécessités de l'immigration.
01:16Avec donc comme objectif d'allonger cette durée dans les centres de rétention administrative 90 à 210 jours.
01:23Le problème aussi, c'est la place, les places dans ces centres, parce qu'il y a moins de 2000 places aujourd'hui.
01:28Il y a un objectif de 3000 places en 2027, mais il y a ce problème de place.
01:33Non, mais vous voyez bien ici à quel point c'est absurde.
01:35Si c'est 200 demain, pourquoi pas 300 ou 400 après-demain ?
01:39Si on a un étranger délinquant, eh bien dans ce cas-là, il va en prison.
01:42Et ça, c'est la peine de droit commun.
01:44Si on veut maintenir des gens enfermés dans des centres de manière indéfinie, ça, c'est un vrai problème.
01:49Ne serait-ce que de respect des libertés fondamentales des personnes et des individus.
01:53Donc là, on a un fait divers extrêmement tragique, l'affaire de Philippine.
01:57Mais on ne doit pas faire du Sarkozy dans le texte, même si je sais que Bruno Rattaio a été un de ses soutiens.
02:02Je le dis parce que franchement, aujourd'hui, on voit très bien que ce n'est pas parce qu'on aura plus de places dans les cras,
02:07plus de monde dans les cras, qu'on arrivera à renvoyer les gens.
02:10Et par ailleurs, ce n'est pas comme ça qu'on arrivera à faire exécuter les OQTF.
02:14Vous savez, plus on donne d'OQTF, plus on donne l'impression d'être sévère.
02:17Et pour autant, moi, on arrive à les faire exécuter parce que le nombre d'OQTF exécuté, il reste, lui, stable dans le temps.
02:23Parce qu'évidemment, il y a plein de sujets et plein de personnes qui sont sous OQTF qui, par ailleurs, ne le méritent pas forcément.
02:29Moi, j'ai dans ma circonscription pas mal de gens qui sont intégrés, qui travaillent, qui ont des enfants, etc.,
02:34qui ont des conjoints de nationalité française, qui ne demandent rien à personne et à qui on demande de retourner dans leur pays,
02:38alors qu'ils n'en sont plus depuis 20 ou 30 ans pour certains.

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