Le philosophe, Michel Onfray, est revenu sur la lutte que mène le gouvernement aux trafiquants de drogue en France : «Il faut couper la tête de l'hydre»
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00:00Mais est-ce qu'on peut voir d'où ça vient, ça ?
00:02C'est le travail du philosophe.
00:04En gros, plutôt que de juger en disant c'est bien, c'est pas bien,
00:06là où ça se passe, de dire d'où ça vient.
00:08Et quand vous faites un travail de généalogie,
00:10quand vous avez réussi à voir d'où ça venait,
00:12alors à ce moment-là, vous coupez la tête.
00:14Mais il faut couper la tête de l'hydre, pas juste dire,
00:16on a juste coupé un tout petit bout pour dire à la télévision,
00:18vous avez vu, on a fait une opération terrible à Cavaillon.
00:22Oui, d'accord, on a déplacé un centre de drogue,
00:25enfin, un centre de vente de drogue, on sait très bien que ça s'est passé.
00:28La télé est là, on dit, vous avez vu, on a fait ceci, on a fait cela,
00:31et puis le trafic est suspendu pendant quelques heures.
00:35Le temps qu'il y ait les renforts policiers.
00:36La police est partie, ça recommence, et puis voilà.
00:39Personne n'est dupe de ça.
00:40Donc, il y a un moment donné, il faut arrêter de laisser croire
00:42qu'on touche vraiment aux choses quand on sait comment on peut toucher.
00:44C'est une affaire d'État.
00:46Il faut un chef d'État qui soit capable d'aller voir les chefs d'État
00:48en disant, maintenant, vous allez vous calmer
00:50et vous allez arrêter d'envoyer, de cultiver, d'abord, du pavot.
00:54Aujourd'hui, par satellite, vous savez bien où sont les champs de pavot
00:56et ils ne se retrouvent pas dans le Cantal ou en Beserre.
00:58Ou de Cannabis.
00:59Savoie ou en Normandie.
01:00On sait où ça se trouve, voilà.