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Le philosophe Michel Onfray était l'invité ce jeudi d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00 Donc les français, ils n'en ont plus rien à faire de la politique.
00:02 Et je fais partie de ceux qui disent "ne nous demandez pas notre avis si c'est pour le jeter à la poubelle".
00:06 Si vous avez ces élections-là et ailleurs, et partout ailleurs,
00:10 c'est simplement parce que les gens disent "mais oui, nous on veut quelqu'un qui secoue tout,
00:13 qui casse tout, qui détruit tout".
00:14 Avec ces excès, je ne vais pas, un, défendre ce monsieur, deux...
00:17 - Gerd Wilders, en l'occurrence, le hollandais.
00:20 - Je ne vais pas voter pour ce monsieur-là, parce que d'abord, il n'est pas candidat français.
00:26 Je dis simplement qu'il y a un moment donné où on ne peut pas avoir les pleins pouvoirs.
00:29 Fasciser tous ceux qui ne pensent pas, comme l'Europe de Maastricht,
00:32 et estimer que 50% des gens qui ne votent pas, c'est comme si c'était rien du tout.
00:37 Donc oui, Emmanuel Macron, il est élu avec 50% des gens qui ne votent pas,
00:40 et parmi ceux qui votent, à peu près 50% des gens qui ne votent pas pour lui,
00:44 mais contre Marine Le Pen, qu'on nous présente comme une dangereuse fasciste.
00:47 Donc effectivement, la démocratie ne va pas très bien, c'est une litote de le dire comme ça.
00:52 Ce qui fait que quand vous avez des gens qui disent "on va tout secouer, on va tout casser",
00:55 on peut effectivement faire l'imbécile qui regarde le doigt alors qu'il s'agit de regarder la lune,
00:59 et estimer que "oh là là, c'est un dangereux fasciste".
01:01 Il est extrêmement dangereux, vous avez entendu tout à l'heure sur le plateau,
01:04 en disant "mais Marine Le Pen, elle a félicité cet homme-là".
01:08 Mais personne n'a dit que sur ce cinglé à la tronçonneuse en Argentine,
01:12 Emmanuel Macron avait envoyé un message de félicitation à ce monsieur-là.
01:15 C'est les usages diplomatiques.
01:16 Alors voilà, dites-le quand il s'agit de Marine Le Pen.
01:18 Donc quand il s'agit de Marine Le Pen, c'est une dangereuse fasciste, la preuve, elle a fait un message.
01:22 - En le cas de cela, pour le coup, il y a quelque chose d'assez différent, Michel Onfray.
01:26 Autant je vous laisse toujours vous exprimer, allez-y,
01:29 mais là, vous ne pouvez pas mélanger les torchons et les serviettes, j'ai envie de dire.
01:32 C'est-à-dire qu'il y a d'un côté un usage,
01:34 c'est-à-dire qu'en effet, qu'entre chefs d'État, on félicite un autre chef d'État qui a été élu,
01:39 c'est l'usage diplomatique.
01:40 Là, pour le coup, Marine Le Pen a en quelque sorte fait un peu de zèle,
01:44 mais elle en a parfaitement le droit, ce n'est pas du tout...
01:46 - Quand c'est Marine Le Pen, c'est du zèle, quand c'est Emmanuel Macron, c'est un usage diplomatique.
01:49 - Non, Michel Onfray, là, pour le coup, c'est...
01:51 - Mais tout le monde comprend, vous savez.
01:52 - Mais non, ce n'est pas la question.
01:53 - On n'a pas besoin de longuement disserter.
01:55 C'est-à-dire que vous passez à Macron ce que vous ne passez pas à Marine Le Pen.
01:57 - Pas du tout, pas du tout.
01:59 - Autre question.
02:00 - Non, non, pas du tout.
02:01 Alors, Michel Onfray, on s'arrête quand même un instant,
02:03 parce que vous pouvez me faire dire ce que je ne dis pas.
02:05 Il y a la question, en effet, des usages,
02:07 qui est que, automatiquement, un chef d'État félicite un autre chef d'État.
02:10 Et ensuite, il y a la question politique.
02:12 Si je ne m'abuse, Marine Le Pen n'est pas encore présidente.
02:15 - Emmanuel Macron est un grand démocrate.
02:17 - Et vous remarquerez qu'Emmanuel Macron n'a pas...
02:18 - Marine Le Pen est une grande fasciste. Donc c'est vrai, ça change.
02:19 - Pas du tout, je n'ai jamais dit ça.
02:20 Je vous dis simplement que hier, en l'occurrence,
02:23 Emmanuel Macron n'a pas encore félicité...
02:25 - Vous voulez laisser penser.
02:27 - Mais, Michel Onfray, je vous laisse parler.
02:29 Et vous faites un petit cinéma, là, depuis tout à l'heure.
02:31 C'est quoi, ce cinéma, là ?
02:32 - Vous êtes méprisante quand on vous...
02:33 - Mais non, mais parce que vous...
02:34 - Vous posez des questions, on vous donne pas les réponses que vous attendez.
02:36 - Non, mais il y a deux situations. Et d'ailleurs, je vous précise qu'Emmanuel Macron,
02:39 tout seul l'État qu'il est, n'a pas encore félicité le vainqueur des élections hollandaises.
02:46 Il attend simplement qu'il soit officiel.
02:48 C'est une question de diplomatie.
02:49 - Oui, absolument.
02:50 - C'est tout. Je ne disais pas qu'il y en a une qui est fasciste et pas l'autre.
02:52 - Absolument, c'est vrai.
02:53 - Je dis simplement qu'il y a une question de règles.
02:55 - Macron ne fait pas de politique, il fait de la diplomatie,
02:56 et Marine Le Pen est une fasciste, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse.
02:57 - Est-ce que j'ai dit ça ?
02:58 - Non, mais c'est moi qui le dis.
02:59 - Tu as bien vu que c'est moi qui suis en train de le dire.
03:01 - Michel Enfray, je vous interroge sur Gert Wilders.
03:03 - Oui, et je vous raconte ce que je suis lié.
03:05 - Anti-islam, anti-immigration, anti-Europe libérale.
03:07 En effet, il dit comme slogan "les Pays-Bas avant tout".
03:11 Il estime qu'il n'y a pas de panique.
03:13 - C'est plutôt pas mal, non, de dire ça.
03:14 Vous vous rendez compte, quand on fait l'éloge de chefs de l'État,
03:16 qui nous disent "Trump, c'était un salaud parce qu'il avait dit l'Amérique d'abord".
03:21 Donc en France, on dit quoi ?
03:22 Pas la France d'abord, pas les Français d'abord, les Français après, les Français ensuite.
03:26 La France après, pensez que c'est le rôle d'un chef d'État de dire
03:29 "je suis le chef de l'État français", mais en même temps, c'est d'abord autre chose,
03:33 ensuite la France.
03:34 Je suis sidéré, moi, qu'on puisse imaginer qu'on est un dangereux personnage
03:38 quand on est à la tête de l'État et qu'on a juste envie de protéger les citoyens,
03:42 les sujets de la République.
03:44 On est là pour ça, quand on est élu comme on a été élu.
03:48 Pour M. Macron, on devrait dire "les Français d'abord".
03:50 Ça me paraît évident, c'est pas fasciste, ça.

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