Ça vous regarde - Les dépenses sociales au régime minceur

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Grand invité : Guillaume Durand, journaliste, animateur radio et auteur de « Bande à part » (Plon)

GRAND DÉBAT / Les dépenses sociales au régime minceur

« Le récap » par Bruno Donnet

Vendredi 11 octobre 2024, Antoine Armand, ministre de l'économie et des finances, et Laurent Saint-Martin, ministre du budget, ont été auditionnés par la commission des finances de l'Assemblée nationale. Ils sont revenus sur les grands axes du budget 2025. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) a pour objectif principal de limiter les dépenses de santé afin de contenir le déficit. L'Assurance Maladie va ainsi devoir faire près de 5 milliards d'euros d'économies. Pour y parvenir, les consultations des médecins et des sages-femmes, les transports médicaux et les arrêts maladie seront moins bien remboursés. L'Assurance Maladie versera toujours, à partir du quatrième jour d'arrêt, une indemnité équivalente à 50% du salaire journalier, mais dans la limite de 1,4 SMIC, contre 1,8 auparavant. L'indexation des retraites sur l'inflation devrait être reportée au 1er juillet 2025. Le PLFSS 2025 signe-t-il la fin de l'État-Providence à la française ?

Invités :
- Jérôme Guedj, député socialiste de l'Essonne,
- Nathalie Coutinet, économiste de la santé en poste à l'université Sorbonne Paris Nord,
- Fanny Guinochet, journaliste économique à « La Tribune »,
- Martin Garagnon, porte-parole du parti « Ensemble pour la République ».

GRAND ENTRETIEN / Guillaume Durand : rencontre avec ces stars de la politique

« Bande à part » est une galerie de portraits d'artistes et de personnes politiques que Guillaume Durand a eu l'occasion de rencontrer au cours de sa carrière. De Jacques Chirac à François Hollande en passant par Françoise Hardy, l'auteur évoque des anecdotes révélatrices des personnalités de figures largement connues du grand public. Tiraillé entre sa passion pour la littérature et son attrait pour la politique, il introduit le lecteur dans les coulisses de la vie de célébrités adorées ou détestées. En questionnant des personnages publics et d'anciens Présidents, Guillaume Durand parvient à répondre à des interrogations courantes : comment atteindre les plus hautes sphères d'influence ? Une carrière politique peut-elle être préméditée ? Comment préserver une vie privée tout en étant une personne illustre ?

Grand invité : Guillaume Durand, journaliste, animateur radio et auteur de « Bande à part » (Plon)

LA SÉANCE DE RATTRAPAGE / Coups bas, enquête et veillée d'armes : si vous avez manqué la semaine...

- David Revault d'Allonnes, rédacteur en chef de la revue « L'hémicycle »,
- Jean-Baptiste Daoulas, journaliste politique à « Libération »,
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économiqu

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Transcription
00:00Générique
00:02...
00:05Musique rythmée
00:07Bonsoir et bienvenue.
00:08Ravie de vous retrouver dans ça, vous le reconnaissez,
00:12Guillaume Durand. Bonsoir.
00:13Merci d'être notre grand témoin ce soir.
00:16Journaliste, écrivain, vous publiez
00:18bande à part chez Plon.
00:20C'est une galerie de portraits très personnelle et touchant
00:23de politiques, de rockeurs, de grands penseurs
00:26que vous avez aimés, que vous avez rencontrés.
00:28C'est une partition funèbre de la Ve République,
00:31qui date de bien avant la crise institutionnelle
00:34que nous traversons.
00:35Comment en sortir du deuil quand elle frappe une nation ?
00:38On va en parler tout à l'heure.
00:40Dans la 2e partie, mais d'abord,
00:42on va s'arrêter ce soir sur le budget de la sécurité sociale.
00:46Gros coup de frein dans les dépenses de santé.
00:49Les dépenses sociales restent à charge.
00:52Arrêt maladie, retraite, le gouvernement table
00:54sur 15 milliards d'économies.
00:56Qui va trinquer ? Les plus malades, les plus âgés ?
00:59On en débat dans un instant avec mes invités.
01:02Enfin, un nouveau rendez-vous, le vendredi soir.
01:05Ca s'appelle séance de rattrapage.
01:07Toutes les coulisses, toutes les images,
01:09les temps forts de la semaine à l'Assemblée.
01:12Ce sera avec nos chroniqueurs.
01:14Ca vous regarde. Installez-vous.
01:16On y va, Guillaume Durand ?
01:17C'est parti.
01:18Générique
01:19...
01:30L'Etat-providence battrait-il un petit peu de l'aile ?
01:34On va s'arrêter ce soir sur le tour de vis budgétaire
01:37dans les dépenses de santé.
01:39C'est un sujet qui nous concerne tous.
01:41Le projet de loi de financement de la sécurité sociale
01:44a donc été présenté hier.
01:465 milliards d'économies sur la santé,
01:48avec des mesures très concrètes qui vont affecter
01:51la prise en charge des malades dans notre pays.
01:53Bonsoir, Jérôme Guedj.
01:55Bienvenue, député socialiste de l'Essonne.
01:57Bonsoir, Martin Garagnon.
01:59Ravi de vous retrouver,
02:00porte-parole du Parti Ensemble pour la République.
02:03C'est le parti présidentiel.
02:05Bonsoir, Nathalie Coutinet,
02:07économiste de la santé à l'université Sorbonne-Paris Nord.
02:10Enfin, bonsoir, Fanny Guinochet.
02:12A mes côtés, merci pour m'accompagner
02:14sur ces sujets budgétaires, techniques,
02:17mais très importants pour les Français.
02:19Vous êtes journaliste économique à la Tribune et à France Info.
02:22Votre regard nous intéresse.
02:24Vous avez traversé des épreuves de santé importantes,
02:27passé par l'hôpital.
02:28N'hésitez pas à intervenir quand vous le souhaitez.
02:31Un débat qui s'ouvre par le récap de Bruno Denec.
02:34On accueille tout de suite.
02:35Générique
02:36...
02:43Vous retournez.
02:44Bonsoir, Myriam, bonsoir à tous.
02:46Dans votre récap, ce soir,
02:48des économies et une subtile querelle sémantique.
02:51C'est le ministre de l'Economie qui l'a dit ici même, ce matin.
02:54Certes, il veut bien augmenter les impôts,
02:57mais il cherche aussi d'autres solutions.
03:00Je m'engage à ce que chaque proposition documentée
03:03qui permettra de remplacer 1 euro de fiscalité
03:06par 1 euro d'économie sera instruite et retenue
03:09à chaque fois que ce sera possible.
03:12Il souhaite limiter les dépenses.
03:14Voilà pourquoi le projet de loi de financement
03:17de la Sécurité sociale va subir une cure d'amégrissement,
03:21notamment dans un secteur très précis
03:24que son prédécesseur appelait déjà de ses voeux.
03:27Il faut que nous tous, sur nos dépenses de santé,
03:30nous fassions plus attention.
03:31Les dépenses de santé.
03:33Alors, très concrètement, ça veut dire que l'assurance-maladie
03:37va devoir faire près de 5 milliards d'euros d'économies.
03:41Dans le détail, le niveau de remboursement
03:43des cotisations de médecins et de sages-femmes
03:46va diminuer d'un milliard.
03:47Les arrêts maladies seront moins bien remboursés.
03:50Le plafond va passer de 1,8 à 1,4 SMIC.
03:53Et enfin, les transports médicaux vont également être concernés
03:57puisque les patients dont l'état de santé le permet
04:00auront l'obligation de partager leur taxi
04:02s'ils souhaitent continuer à être remboursés.
04:05Ca s'appelle une cure d'austérité ?
04:07Aïe, aïe, aïe ! Surtout pas, malheureuse !
04:09Ca, c'est beaucoup plus subtil que ça.
04:11Ecoutez ce qu'a répondu ce matin
04:13celui qui est en charge des comptes publics.
04:17Les dépenses de l'ensemble de la Sécurité sociale,
04:20toutes branches confondues, vont augmenter.
04:22Elles vont augmenter en 2025.
04:25L'austérité, c'est pas ça.
04:26Voilà. Alors, c'est vrai.
04:28Le plan présenté prévoit une augmentation
04:31des dépenses de Sécurité sociale
04:33de 18 milliards d'euros pour 2025.
04:36Quant à l'ONDAM,
04:38c'est l'objectif national de dépenses d'assurance maladie,
04:41il devrait lui aussi augmenter.
04:44Donc, il faut impérativement surveiller notre langage.
04:48Il n'y a pas d'austérité pour la Sécurité sociale
04:51quand l'ONDAM est proposée à plus de 2,8 %
04:55et que l'inflation est à plus 1,8 %.
04:58C'est pas vrai.
04:59Il n'y a pas de cure d'austérité.
05:01Bam ! C'est pas vrai, il n'y a pas d'austérité.
05:05Dans les faits, c'est assez subtil.
05:07Ce que souhaite le gouvernement,
05:09c'est une baisse de la hausse des dépenses.
05:12Dit comme ça, ça ressemble à une formule signée Coluche.
05:15Il n'en est rien, car en politique, ça porte un nom plus élégant.
05:20C'est la différence entre un État-providence
05:22qui finance tout, tout le temps, pour tout le monde,
05:25et l'État auquel je crois,
05:26qui protège réellement et totalement les plus fragiles.
05:29Et voilà, ça s'appelle l'État-providence.
05:32Reste à savoir jusqu'où il est possible de lui tordre le cou.
05:35Vous vous souvenez, Myriam, des petits rhumes
05:38que François Fillon voulait cesser de rembourser.
05:41En 2017, cette formule l'avait conduit au très fond des sondages.
05:45Le trou de la Sécu est abyssal,
05:47mais il a déjà englouti plus d'un gouvernement.
05:50Merci beaucoup, Bruno Donnet.
05:52On va commencer par un tour de table.
05:54C'est un peu le même petit jeu qu'hier soir,
05:56où on parlait du budget de la France,
05:58celui de la Sécurité sociale.
06:00Un mot, Jérôme Guedj.
06:02On entend que c'est pas de l'austérité.
06:04Vous êtes d'accord avec ça ?
06:06Un mot pour le qualifier, ce budget de la Sécu.
06:08Un peu brutal.
06:09Ca fait 28 ans que je suis les projets de loi
06:12de financement de la Sécurité sociale.
06:14Je suis tombé dedans quand j'étais petit,
06:16car c'était mon métier au ministère des Solidarités.
06:19Celui-là est un peu brutal, sur la forme et sur le fond.
06:22Les conditions d'élaboration...
06:24Hier, les derniers arbitrages étaient en cours
06:26sur le contenu de ces PNFSS.
06:28J'ai entendu Michel Barnier dire qu'il allait faire des choses
06:31pendant le débat parlementaire, mais on va tuer le suspens.
06:34Il y aura un 49-3 sur le projet de loi de financement.
06:37Le gouvernement peut choisir quel 49-3 ?
06:39C'est ça, le pire.
06:41Depuis plusieurs jours, on prépare les amendements,
06:44car on est des parlementaires sérieux
06:46qui prennent à coeur notre rôle.
06:47Mais comme les deux dernières années,
06:50à la fin, il y a 49-3, et il picore
06:51en retenant rarement les amendements
06:54qu'on a réussi à faire voter,
06:55en en prenant qui n'avaient pas été examinés.
06:58Il est brutal sur la forme et surtout sur le fond,
07:01car c'est assez inédit de s'en prendre,
07:03notamment à l'hôpital, car je vais démentir
07:06la présentation de Laurence Saint-Martin.
07:08A l'hôpital, ça va être très dur,
07:10parce que, je peux le dire tout de suite,
07:12il y a une progression du montant,
07:14mais qui intègre, et c'est une passe-passe comptable,
07:17on a demandé aux hôpitaux de payer une augmentation
07:20des cotisations retraites des personnels hospitaliers.
07:23On leur compense, donc, optiquement,
07:25le montant augmente, mais défalquer
07:28de ce tour de passe-passe, on a quasiment
07:31une progression de zéro pour le budget hospitalier.
07:33Il faut toujours écouter ce que dit Michel Barnier.
07:36Sa première sortie, c'était à l'hôpital Necker,
07:39quand il a été nommé, et il dit qu'il ferait des économies
07:42à l'hôpital. J'avais tiqué en disant qu'à peine arrivé,
07:45il dit qu'il ferait des économies à l'hôpital.
07:48Quand on connaît que l'hôpital est déjà à l'os.
07:51Martin Garagnon, brutal, quel est votre mot
07:53pour qualifier ce budget ?
07:55C'est un budget responsable.
07:57On a une stratégie qui est claire,
07:59c'est la responsabilité et le redressement
08:01des comptes publics.
08:03Les modalités peuvent être définies au Parlement
08:05et vous ferez votre travail de parlementaire.
08:08Il peut y avoir des modifications, y compris par des députés
08:11de notre camp, Ensemble pour la République.
08:14Il y aura des modifications sur cette première version.
08:17Elle est quasiment ornée.
08:18Ni votre camp, ni la gauche, ni la droite
08:21n'en veut véritablement.
08:22Je respecte la séquence qui va s'ouvrir.
08:24On verra s'il y a un 49.3 et quel est le périmètre de ce 49.3,
08:28mais il y a toute une séquence qui s'ouvre
08:30avec la présentation qui a démarré ce matin.
08:32L'objectif est la responsabilité.
08:35On n'est pas, contrairement à ce qui peut être dit,
08:37dans une cure d'austérité, on est dans un redressement.
08:41Lorsque vous avez un budget...
08:42J'ai été un peu plus bref que vous, monsieur le député.
08:45Il faudra que vous fassiez plus court.
08:48En un mot, et ça a été dit dans votre présentation,
08:51lorsque vous avez un budget qui est en augmentation,
08:54deux fois moins que l'année dernière,
08:56mais supérieur au taux de l'inflation,
08:58on ne peut pas parler d'austérité, de dépenses et de contraintes sociales.
09:02L'objectif est de maîtriser la dépense sociale.
09:05On entend brutal, responsable, pas d'austérité,
09:08si c'est de l'austérité.
09:09Il y a de l'austérité, évidemment.
09:11Je qualifierais un peu d'incroyable ou d'insoutenable
09:14pour nous, les citoyens, qui sommes des patients potentiels,
09:18quand on connaît déjà la difficulté de l'hôpital,
09:21d'un certain nombre de déserts médicaux,
09:25de situations médicales dans les territoires catastrophiques,
09:28c'est irresponsable de faire ça.
09:30Je suis désolée, je ne suis pas d'accord avec vous,
09:33parce que 2,8, moins 8 d'inflation, ça fait 1 %.
09:36Si vous ajoutez la hausse de la consultation médicale
09:39qui passe à 30 euros,
09:40vous avez quasiment déjà mangé, vaut 1 %,
09:42donc c'est forcément un budget d'austérité.
09:45Juste pour comprendre, 15 milliards d'économies
09:48sur l'ensemble de la sécurité sociale,
09:50ça veut dire que toutes les branches,
09:52c'est beaucoup plus que l'année précédente ?
09:54Disons que oui, c'est plus,
09:57et c'est surtout après des années et des années
09:59où on continue à réduire les dépenses
10:02et à réduire aussi les recettes,
10:04parce que la politique qui a été menée
10:06par les différents gouvernements Macron
10:08depuis plusieurs années, c'est de baisser les recettes,
10:11de générer des déficits et ensuite de dire
10:13que comme on a des déficits, il faut réduire les dépenses.
10:17Cette stratégie politique est connue aujourd'hui,
10:19et c'était la fameuse théorie du revissellement
10:22que nous avait vendue Emmanuel Macron,
10:24qui a montré un échec patent,
10:26puisque si le revissellement avait fonctionné,
10:29on n'aurait pas ce déficit budgétaire.
10:31Continuer dans ce type de politique
10:33alors qu'elles ont montré leurs échecs,
10:35c'est complètement irresponsable.
10:37On va rentrer dans le détail.
10:39Un mot également juste ?
10:40C'est un sacré tour de vis, il n'y a pas de doute là-dessus.
10:43Pour bien comprendre, on va se concentrer
10:46sur la santé ce soir, parce que là, ça parle vraiment aux gens.
10:49Mais la sécurité sociale, c'est quoi ?
10:51C'est important, on parle beaucoup du budget,
10:54mais le budget de la sécurité sociale,
10:56ce qu'on appelle un peu vulgairement le PLFSS,
10:58ça touche tous les gens, puisque ça touche tout le monde.
11:02La sécurité sociale, pour faire très simple,
11:04c'est cinq branches.
11:05C'est une branche retraite, donc la part de la Vierge,
11:08c'est le plus gros poste de dépense des Français.
11:11C'est ensuite l'assurance maladie,
11:13donc effectivement, les malades, l'hôpital, etc.
11:16Vous avez aussi une part qu'on appelle ATMP,
11:19qui sont les accidents du travail,
11:21donc ça, ça touche aussi une partie du monde du travail.
11:24Et puis, vous avez la famille, les allocations familiales,
11:27tout ce qui a trait à la famille.
11:29Et enfin, dernière, vous connaissez ça très bien,
11:32la petite dernière, mais qui a tendance à bien grossir
11:35du fait du vieillissement de la population,
11:37c'est la dépendance, c'est comment, en fait,
11:39en fin de... Après la retraite,
11:41vous avez malheureusement souvent la dépendance
11:44et qui, avec le vieillissement de la population française,
11:47ne cesse de croître.
11:48C'est pour ça que c'est sensible.
11:50Ca touche tout le monde.
11:52Plus de malades, plus de personnes à choc.
11:54C'est très important de le dire,
11:56parce qu'on est derrière l'ondame, des mots un peu barbares,
11:59la progression des dépenses,
12:01mais inévitablement, ces dépenses augmentent
12:04de toute façon, de façon très importante,
12:06parce qu'il y a de plus en plus de retraités
12:08et des frais de dépendance.
12:10Quand vous avez une population qui vieillit,
12:12forcément, vous avez plus d'actes médicaux.
12:15Et tout ça, ça pèse lourd.
12:17Alors, on va parler déjà de deux mesures.
12:19On va parler des consultations médicales,
12:21qui vont être moins bien remboursées,
12:23et on va parler des arrêts maladies,
12:25eux aussi moins bien indemnisés.
12:27Les Français comprennent ce que ça veut dire.
12:30On est allés dans le 18e ce matin, on leur a posé la question.
12:33Parole de français d'Ario Borgogno,
12:35on en parle juste après.
12:39Un budget santé au régime.
12:41Incompréhensible pour Pascal,
12:43ancienne fonctionnaire de l'APHP.
12:45La santé, il y a besoin énormément d'argent.
12:48Je crois qu'on confond
12:50rationaliser et rationner.
12:53Donc, voilà,
12:56rationaliser, faire en sorte de faire attention,
12:59effectivement, les robinets, ils ne sont pas ouverts,
13:03mais là, c'est vraiment du rationnement.
13:05Et c'est très inquiétant.
13:06La préoccupation dans l'esprit des Français,
13:09cette baisse du remboursement des visites médicales
13:12par la Sécurité sociale, une économie d'un milliard d'euros,
13:15met en conséquence une probable augmentation des mutuelles.
13:18Igor, artiste retraité, ne se fait pas d'illusion.
13:21C'est sûr qu'elle va augmenter, c'est fort probable.
13:25On sera bien obligés de se faire avec,
13:27on ne peut pas se passer de mutuelle.
13:29Si on n'a pas le droit à la CMU et que vous n'avez pas de mutuelle,
13:32vous avez un PEPA majeur,
13:34voyez les frais d'hospitalisation,
13:35vous ne pouvez pas vous passer de mutuelle.
13:38Autre hypothèse évoquée,
13:39certains médicaments ne seraient plus remboursés.
13:42Pour Lili, mère célibataire au SMIC,
13:44la situation risque de devenir compliquée.
13:46J'ai un enfant, il a une maladie chronique.
13:49Vu que j'ai pas un salaire élevé,
13:55du coup, j'ai peur si j'arrive pas à payer
13:58les médicaments et les soins de mon enfant.
14:02Musique douce
14:05Voilà, donc, pour ces paroles de Français
14:07qui illustrent combien le sujet est sensible
14:10et il faut faire de la pédagogie,
14:12mais il y aura aussi une question d'acceptabilité.
14:15Jérôme Gage, partons de ces visites médicales,
14:18de ces consultations qui seront moins bien remboursées par l'Etat.
14:22C'est forcément, ce n'est pas ce que dit la ministre de la Santé,
14:26derrière les assurances et les mutuelles sur leurs tarifs ?
14:29Il faut se remettre le contexte.
14:31Il y a une bonne nouvelle pour les médecins,
14:33c'est qu'on va augmenter le tarif de la consultation médicale,
14:36qui va passer à 30 euros.
14:38C'est le résultat de la convention qui a été apprement négociée
14:41tout au long de l'année 2024.
14:43On pouvait s'attendre, les médecins sont mieux payés
14:46par la Sécurité sociale, en tous les cas,
14:48la consultation est augmentée,
14:50à ce que le remboursement suive pour les usagers.
14:53Et au même moment, l'idée, c'est que là où ce qu'on appelle
14:56le ticket modérateur, c'est-à-dire la partie
14:59qui reste à la charge de l'usager,
15:01qui a déjà augmenté au fil du temps.
15:03Maintenant, c'est 30 %.
15:04Donc là, il passe à 30 %, à 40 %.
15:06Concrètement, sur une consultation de 30 euros,
15:09ça veut dire que l'usager, le malade, le patient,
15:12va devoir sortir de sa poche 12 euros.
15:14S'il a une mutuelle, c'est la mutuelle qui va couvrir.
15:17Mais il y a 3 millions de Français qui n'ont pas de mutuelle.
15:20Donc, eux, c'est le problème du renoncement aux soins,
15:23de l'évitement des soins en consultation
15:25quand on est un peu malade.
15:27On attend d'être très malade, on va à l'hôpital,
15:29et ça revient plus cher à l'ensemble de la collectivité.
15:32Deuxième problème, la nature ayant horreur du vide,
15:36puisque les mutuelles doivent mieux rembourser,
15:39en passant à 40 %, immanquablement,
15:42elles vont augmenter leurs cotisations
15:44au moins de 4, 5, 6 % l'année prochaine.
15:48Et j'ajoute un dernier point,
15:49parce qu'on parle du vieillissement et des retraités.
15:52Au même moment, ces mêmes retraités,
15:55pendant le premier semestre 2025,
15:57on va leur dire qu'on n'augmente pas,
15:59c'est la fameuse désindexation des pensions de retraite,
16:02c'est pas sur le sujet de la maladie...
16:04C'est la sécurité sociale.
16:06Ca a une conséquence. On va parler en chiffres concrets.
16:09Il y a 17 millions de retraités en France.
16:11L'économie générée, c'est 3,6 milliards.
16:14Ca veut dire qu'en moyenne, chaque retraité
16:16va perdre sur ses six mois 250 euros.
16:18C'est la moitié de sa cotisation pour une mutuelle.
16:21Mi-bout à bout, ça devient très dur.
16:23Pour les retraités et les plus âgés,
16:25on a une fragilisation de l'accès aux soins
16:27au moment où on cherche, face aux déserts médicaux,
16:30à le rendre plus aisé.
16:31Qu'est-ce que vous répondez ?
16:33Plusieurs sujets ont été évoqués.
16:35Le procès est assez lourd.
16:37On ne serait pas d'accord, mais on va essayer de débattre.
16:40Premier point, il faut rappeler,
16:42parce qu'on prend la situation française,
16:44ses mesures annoncées,
16:45ne préjugeons pas de ce qui va sortir du débat parlementaire.
16:49Il faut rappeler que la France est le pays qui, en Europe,
16:52prend ce qu'on appelle le reste à charge,
16:54puisque vous parlez du ticket modérateur,
16:56est le plus faible parmi les pays européens.
16:59Il faut le contextualiser.
17:01On a tendance...
17:02C'est l'un des plus faibles de tous les pays.
17:04C'est le génie de la Sécu française.
17:06Il y a une chose qu'il faut rappeler,
17:08c'est que la gratuité, ça n'existe pas.
17:11On a vécu, je vous repasserai un extrait de Bruno Le Maire,
17:14qui parlait d'Etat-providence,
17:16mais l'Etat-providence, ce n'est pas l'Etat-abondance.
17:19La gratuité, ça n'existe pas.
17:21On a la capacité à payer et à financer.
17:23On ne va pas rentrer dans un débat de chiffres,
17:26mais on a affaire à un vieillissement de la population.
17:29La vraie question à long terme, c'est la soutenabilité
17:32de notre modèle social.
17:33Est-ce qu'on y tient ? Comment on le finance ?
17:36C'est aussi ça, la solidarité intergénérationnelle.
17:39Ce qui existe à l'heure actuelle et ce dont certains bénéficient,
17:43comment le transmettre aux générations futures ?
17:45Change le modèle ?
17:47Ou accepte-t-on de refaire des ajustements
17:49pour se pérenniser ?
17:50C'est le débat de fond.
17:52On peut parler de mesure par mesure,
17:54mais il ne faut pas perdre de vue
17:56quel est l'objectif final et ce pourquoi on se bat tous
17:59avec des propositions différentes,
18:01mais qui est notre attachement viscéral à un modèle
18:04spécifique à la France, qui a fonctionné,
18:06qui ne fonctionne plus à l'heure actuelle,
18:09et qui va falloir trouver des ajustements.
18:11Vous parliez tout à l'heure de Fillon.
18:14Il s'est beaucoup fait déchirer, pardonnez-moi l'expression,
18:17il a dit qu'on va séparer le petit risque et le gros risque,
18:20on va moins rembourser le petit risque,
18:23la consultation médicale,
18:24on va se concentrer sur l'hospitalisation.
18:27Petit à petit, on y arrive, quand on passe de 30 à 40 %,
18:30un prochain gouvernement encore plus libéral,
18:32il pourra dire...
18:33Est-ce que le gouvernement a les moyens
18:36de faire pression sur les mutuelles ?
18:38Ce que dit la nouvelle ministre de la Santé,
18:40c'est qu'on va les mettre autour de la table
18:43et on va travailler avec eux.
18:44Par rapport à ce que disait monsieur,
18:47on est tous, je vais vous rejoindre,
18:49mais peut-être sur un point,
18:50on est tous très attachés à notre modèle social.
18:53Moi, je le suis.
18:54Il y a plusieurs façons de voir les choses.
18:56Depuis 7 ans, vous n'avez fait que de réduire
18:59les recettes de la Sécurité sociale.
19:01Si vous réduisez les recettes, vous ne pouvez pas dire
19:04que vous voulez conserver un modèle social
19:06dont vous privez de revenus.
19:08La désinsectation, la désocialisation,
19:11comme on dit,
19:12enfin,
19:13des heures complémentaires.
19:14On ne paye plus de cotisations sociales
19:17sur les heures complémentaires.
19:19C'est des recettes en moins pour la Sécurité sociale.
19:22Sur les mutuelles, est-ce que le gouvernement
19:24a des vrais moyens de contrainte ?
19:26Le gouvernement n'a pas tellement de moyens de contrainte.
19:29Pourquoi est-ce qu'on mettrait les mutuelles en difficulté
19:32pour sauver la Sécurité sociale ?
19:34Depuis des années, et ça date du gouvernement Hollande,
19:37on s'est assuré que 99 % ou 96 % de la population
19:40avait une mutuelle.
19:41A partir du moment où on s'est assuré ça,
19:44on a dit qu'on allait progressivement transférer
19:46de plus en plus de dépenses sur les mutuelles.
19:49Or, elles sont inégalitaires.
19:51La Sécurité sociale est égalitaire.
19:53Les mutuelles, elles tarifient au nombre d'enfants,
19:56à l'âge, même si c'est plus ou moins interdit,
19:58elles le font quand même.
20:00C'est un mode de remboursement inégalitaire
20:02et qui exclut, en plus, les plus précaires.
20:05Ceux qui n'ont pas de mutuelle, ce sont qui ?
20:07Ce sont les chômeurs, les travailleurs précaires,
20:10ce sont les étudiants qui n'ont plus, aujourd'hui, de mutuelle.
20:13Ce sont ces populations-là qu'on va mettre en difficulté
20:16et aussi les retraités...
20:18On verra dans le débat parlementaire.
20:20La configuration politique fait que tout est possible
20:23dans ce budget de la Sécurité sociale.
20:25Il y a beaucoup de mesures très concrètes.
20:27Fanny Guinochet, les arrêts maladie.
20:29Là, ce qu'on sait, pour l'instant,
20:31c'est que le plafond de remboursement va baisser
20:35de 1,8 à 1,4 SMIC.
20:37Quelles conséquences ?
20:38En fait, ça veut dire qu'en fonction de combien vous êtes payé,
20:42vous ne serez pas remboursé de la même façon.
20:451,8 SMIC, ça veut dire, grosso modo,
20:483 180 euros bruts par mois.
20:51Donc, effectivement, pour ces personnes-là,
20:54ces salariés-là, quand ils se mettront en arrêt maladie,
20:57ils auront un taux de remboursement qui sera moindre.
21:00Là aussi, il y a une inégalité,
21:02mais après, elle va être discutée au Parlement,
21:05puisqu'il y a des inégalités sur les arrêts maladie
21:08avec des jours de 40.
21:09Et des employeurs prennent plus en charge que d'autres.
21:12Ils sont plus importants dans le privé.
21:16Vous avez trois jours d'arrêt maladie.
21:18Dans le public, c'est différent.
21:20Vous avez un certain nombre de conventions collectives,
21:23donc des secteurs ou des entreprises
21:25qui peuvent prendre en charge ces arrêts maladie.
21:28Donc, certains salariés ne verront pas la différence
21:32et d'autres verront tout de suite la différence.
21:35Il faut savoir, pour replacer dans les masses,
21:37que ces arrêts maladie, si le gouvernement les regarde,
21:40ils sont en constante augmentation.
21:42Plusieurs explications à ça.
21:44Progression de 52 % d'arrêts maladie.
21:47Plusieurs explications.
21:48La cour des comptes, 52 %, c'est quand même pas rien.
21:51Il y a plusieurs explications.
21:53Le vieillissement de la population, là encore,
21:56quand vous êtes plus âgé, vous avez plus de...
21:58Et puis, vous avez aussi des arrêts maladie
22:01qui tiennent aux conditions de travail.
22:03C'est ce que portent les syndicats,
22:05qui disent que si les gens s'arrêtent,
22:07c'est parce qu'ils sont malheureux au travail.
22:09C'est un peu normal que les employeurs...
22:12-...c'était le débat pendant les retraites.
22:14Ca, c'est un débat qui, forcément, va revenir,
22:17mais les arrêts maladie, c'est 15-16 milliards d'euros
22:21dépensés aujourd'hui.
22:22C'est pas une petite...
22:24C'est des masses énormes.
22:25Le gouvernement, aujourd'hui, se dit
22:27où est-ce que je peux récupérer de l'argent ?
22:31Effectivement, en plus, c'est une demande du patronat
22:34qui se plaint qu'il y a des arrêts maladie
22:36entre guillemets de complaisance,
22:38et le patronat pousse notamment à ce que...
22:41On entend beaucoup dire que c'est pas possible,
22:44que ça coûte trop cher, qu'il y a trop d'abus
22:46en matière d'arrêts maladie.
22:48Pourquoi vous ne souhaitez pas un jour de carence ?
22:51Au moins, là, ça pose la question du débat,
22:53clairement, dans le public.
22:56Juste un point sur ce que vous venez de dire,
22:58vous liez l'augmentation du nombre d'arrêts maladie
23:01au vieillissement de la population.
23:03Mais l'augmentation des arrêts maladie,
23:06il est pas de cette année, il se voit depuis plusieurs années.
23:09Les arrêts maladie, ça ne concerne pas les retraités.
23:12Le vieillissement de la population n'est pas en cause.
23:15Quand vous avez plus de 50 ans,
23:17on vous demande de rester au travail jusqu'à plus tard.
23:20L'explosion, qui est constatée, est massive.
23:22Elle ne correspond pas à une détérioration
23:25de la santé publique.
23:26Justement, c'est pour cela aussi que,
23:28vous avez évoqué les chiffres, on est à autour de 15 milliards.
23:32C'est colossal. 15 milliards d'économies.
23:34Sur ces 15 milliards, tout ne peut pas être revu.
23:37Mais ça pose, en fait, la question aussi de...
23:39Vous parliez du malheur, donc du sens au travail.
23:42Ca pose aussi la question du rapport au travail,
23:45qui est un autre sujet, mais qui a un lien direct
23:47avec la santé du salarié, avec la santé mentale,
23:50qui est la cause nationale annoncée par le Premier ministre.
23:53Il y a eu des efforts de consentiment budgétairement,
23:56il y a eu des baisses et des mesures qui rognent sur des acquis.
23:59Il y a aussi des marges de manoeuvre,
24:01parce que, je le rappelle, le budget est en augmentation,
24:05pas en baisse.
24:06Ca permet aussi de choisir, politiquement.
24:09Il s'agit de limiter la hausse.
24:11Mais...
24:12Je suis là juste pour expliquer,
24:14pour donner les éléments d'explication.
24:17Dans les éléments d'explication,
24:18est beaucoup avancé le rapport au travail.
24:21La hausse est due aux jeunes adultes,
24:23et c'est essentiellement pour des raisons psychologiques.
24:26La France est aussi un des pays,
24:28dans les études qui sont faites sur le travail,
24:31où la souffrance au travail est la plus importante.
24:33Au lieu d'empêcher les gens d'avoir des maladies,
24:36peut-être travailler sur l'économie du travail.
24:39La nouvelle ministre du Travail pose le sujet aux partenaires sociaux.
24:43Chaque année, il y a des mesures de serrage de vis.
24:46On a parlé du durcissement des indemnités journalières.
24:49Elle va rapporter 600 millions d'euros.
24:51C'est une économie, mais il faut comparer
24:53aux 250 milliards de dépenses de l'assurance maladie.
24:57Donc, on fait...
24:58Politiquement, on ne peut pas y aller trop brutalement.
25:01Chaque année, c'est un peu comme la grenouille
25:04qu'on précipite dans une casserole d'eau tiède
25:06et qu'on fait chauffer, elle s'endort et elle laisse faire.
25:09Si l'eau est brûlante, elle saute et elle résiste.
25:12Là, les Français n'accepteraient pas un tour de vis brutal.
25:15Le problème, et madame Coutinet l'a dit à juste titre,
25:18il n'est pas du côté des dépenses.
25:20Avec le vieillissement de la population,
25:23les progrès médicaux,
25:24il y a une augmentation de la dépense médicale.
25:27On a appauvri durablement le financement de la Sécu.
25:30Le pognon de dingue, le vrai pognon de dingue,
25:32il est dans les exonérations de cotisations sociales.
25:35En 2020, c'était 50 milliards d'exonérations,
25:38même un peu moins, 45 milliards d'exonérations de cotisations.
25:41On est passé à 75 milliards.
25:43Vous pouvez crier victoire,
25:45puisque ce Premier ministre de droite,
25:47Michel Barnier, il remodule complètement
25:49les allégements de charges, vous le réclamiez depuis...
25:52...des années.
25:53Expliquez, pour ceux qui nous regardent.
25:55J'explique très rapidement.
25:57On a fait des exonérations de cotisations
25:59depuis 1993 en disant que le coût du travail,
26:02je n'aime pas ce terme, empêche le recrutement.
26:05Ca a marché sur les emplois peu qualifiés,
26:07mais ça s'est étendu au fil du temps.
26:09Il y a des exonérations de cotisations
26:11jusqu'à 3,5 SMIC, c'est-à-dire quasiment
26:14presque 5 500 ou 6 000 euros bruts de rémunération.
26:19L'employeur, c'est pas parce qu'il a une exonération
26:22qu'il peut embaucher un cadre supplémentaire ou pas.
26:25Pour la première fois, enfin...
26:26Coup de canif dans la politique de l'offre,
26:29totem du macronisme.
26:30Ca, c'est une bonne nouvelle, mais il faut aller plus loin.
26:33Ils font que 4 milliards de baisse des exonérations.
26:36Si, à la place, on revenait sur 8, 10, 12 milliards
26:39de ces exonérations, qui ne servent pas à grand-chose,
26:42on n'aurait pas besoin de faire toutes ces mesures.
26:45Que vous inspire ce débat, Guillaume Durand ?
26:48Alors, moi, j'ai passé carrièrement
26:50pratiquement un an à l'hôpital,
26:52donc mon témoignage n'aura aucun rapport avec l'économie,
26:55je vous écoute avec beaucoup d'intérêt
26:57et je partage un peu la vie de tout le monde,
27:00mais ce qu'on m'a fait, moi, c'est-à-dire qu'on m'a pris
27:03mon père en nez, parce que j'ai un cancer de la mâchoire,
27:06qu'on m'a mis là, à la place de la mâchoire, en 3D.
27:09La même opération aux Etats-Unis,
27:11300 000 dollars minimum,
27:13voire, à la Mayo Clinic, 450 000 dollars,
27:17donc 150 000 dollars pour le chirurgien.
27:19En France, vous en sortez,
27:21dans des conditions qui sont les miennes,
27:23les conditions d'un privilégié,
27:25mais quelqu'un aurait été opéré, ne serait pas un privilégié,
27:28ne serait pas journaliste et n'aurait pas mes revenus,
27:31serait quasiment opéré dans les mêmes conditions
27:34avec les mêmes moyens techniques.
27:36Il faut pas transformer le paysage français
27:38en une sorte d'enfer, alors que partout dans le monde,
27:41on est dans une situation bien pire que la nôtre,
27:44pour des gens...
27:45-"L'évidence est toujours là."
27:47Dieu merci.
27:48Point numéro 2, concernant la vie quotidienne à l'hôpital.
27:51Qu'est-ce que j'ai vu ? Quand vous restez à l'hôpital,
27:54allongé, dans des situations qui sont quand même...
27:57Limite, je tombe et limite, je vais pas passer la journée.
28:00Vous voyez, les gens, les infirmières sont...
28:03Les infirmières de tous les niveaux sont très mal payées,
28:06travaillent énormément.
28:09C'est aussi vrai dans les hôpitaux publics
28:13que dans les cliniques conventionnées
28:16que j'ai fréquentées aussi.
28:18En revanche, il y a deux choses qui peuvent être, à mon avis,
28:22beaucoup plus inquiétantes que la bataille
28:24que nous avons actuellement sur les chiffres.
28:27C'est que vous avez de plus en plus de profs de haut niveau...
28:31-...qui se barrent. -...qui se barrent.
28:33Ils se barrent parce qu'ils en ont ras-le-bol
28:36de la bataille qui est livrée avec l'administration de l'hôpital.
28:39C'est une bataille interne, pas la bataille des chiffres,
28:43mais vous avez des profs de haut niveau.
28:45Je vais vous donner un exemple.
28:47À 35 ans, l'homme qui m'a opéré,
28:49chef de service à Bichat, je vais pas donner son nom,
28:52il est 35 ans, il n'a pas de secrétaire.
28:54Il se dirige vers le patron de l'hôpital dans lequel il est.
28:57Bichat lui demande une secrétaire.
28:59Il peut difficilement faire une opération comme la mienne
29:03qui a duré 11 heures et après commencer à rédiger.
29:05Pas de secrétaire pendant 6 mois.
29:07Il est parti dans une clinique.
29:09Mais le même, qui a fait 15 ou 17 ans d'études,
29:14à la fois à la chirurgie du cancer
29:17et à la chirurgie de la reconstruction de la face,
29:20il est encore en France.
29:21Il travaille encore en France,
29:23comme Chloé Berthelus, qui a donné le livre magnifique
29:26de Philippe Lanson, Le Lambeau.
29:28Ils sont pas partis, ils sont là.
29:30Ils nous sauvent tous les jours.
29:32Je parle des gens atteints par des maladies très graves.
29:35Je crois qu'il faut absolument...
29:37...se retenir en ayant les capacités et les moyens
29:40pour remonter la pente.
29:41Je termine, Myriam.
29:42La notion d'accident, qui est, par exemple, mon cas
29:46et qu'on doit comprendre,
29:49c'est aussi la notion de ce qui est arrivé,
29:51et vous le savez,
29:52puisque vous parlez de la souffrance au travail,
29:55au pays en entier avec l'affaire du Covid.
29:57Quand Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir,
30:00il avait envie de faire plein de choses,
30:02paf, deux crises financières.
30:04Quand François Hollande est arrivé au pouvoir,
30:06il avait envie de faire plein de choses.
30:09Il est tombé sur des attentats.
30:10Quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir,
30:14il y a une chose qu'il n'avait pas prévue,
30:17qui est, en filigrame, ce dont on parle tous,
30:20c'est une maladie qui est devenue un phénomène mondial.
30:24Vous en dites un peu sur votre livre.
30:26Non, mais pas du tout.
30:27Ca gère... Ca implique la question du poids qu'il en coûte.
30:31Est-ce qu'on a été trop loin quand on s'est arrêtés ?
30:34Qu'est-ce que c'est le maire de ce qu'il a raconté à Macron
30:37sur le moment où il fallait arrêter ?
30:39Qu'est-ce qu'il a proposé ?
30:41Je sais un certain nombre de choses qui sont assez loin
30:44de la vérité officielle dans ce domaine,
30:46mais vous allez en parler.
30:47On n'en sait rien, mieux, que personne.
30:50On voit bien que la difficulté du budget de la Sécurité sociale,
30:53c'est que c'est d'autant plus difficile
30:56de couper dans les dépenses qui touchent les plus âgés,
30:59les plus fragiles, les malades.
31:00Effectivement, c'est très sensible, économiquement,
31:03mais aussi politiquement.
31:05Après, la question qui se pose, c'est que personne n'a envie
31:08qu'on rogne les droits, le modèle social,
31:11le fait d'être aussi bien soigné quand on est riche
31:13que quand on est pauvre.
31:15C'est un basique.
31:16La seule difficulté, c'est où on trouve l'argent.
31:19C'est ça. Et là, pour le coup,
31:21vous voyez, j'entendais sur les dépenses des retraites,
31:24les retraites, c'est le premier poste de dépense.
31:26Le gel... Est-ce qu'il faut, par exemple,
31:29que le gel des pensions de retraite soit le même
31:31pour tous les retraités ?
31:33Effectivement.
31:34On va le laisser à la discussion parlementaire.
31:37Vous pensez qu'on peut différencier
31:39en fonction des pensions des retraités.
31:41Et là, vous voyez, le combat de croissance est sensible.
31:44Il y a beaucoup de sujets. On va s'arrêter là.
31:47On aurait pu parler du transport médical,
31:49ça coûte 6 milliards, j'ai découvert ça
31:51en préparant l'émission à l'Etat.
31:53Les choses vont être différentes en termes de prise en charge.
31:57On y reviendra.
31:58C'est un cas précis, ça.
31:59Il y a une question de responsabilité personnelle.
32:02Moi, sachant que je pouvais payer,
32:04j'ai refusé de me faire transporter
32:07par des choses qui étaient remboursées,
32:09alors que j'avais les moyens de payer.
32:11Il y a un moment où...
32:12Votre témoignage est un magnifique plaidoyer
32:15pour la singularité de la Sécu française
32:17et de l'hôpital public.
32:19Vous le comparez avec la carte bleue.
32:21Il y a du système français. Il y a les deux formes d'hôpitaux.
32:24Sauf que dans les deux cas, c'est la Sécu qui les finance.
32:27Il n'y a pas de sélection avec votre carte bleue
32:30quand vous arrivez à l'hôpital.
32:32Si il y a quelque chose qui peut nous rassembler
32:34comme Républicains, c'est de ne pas le fragiliser.
32:37Vos infirmières, dont vous parliez,
32:39c'est la conséquence de notre ondame à 2-8 %,
32:42elles ne pourront pas être mieux payées.
32:44On est obligés de s'arrêter là pour parler de Bande à part.
32:47On a ouvert quelques tiroirs dans ce budget santé.
32:50On y reviendra longuement,
32:51puisque le débat va commencer à l'Assemblée nationale.
32:54Bande à part, chez Plon,
32:56ce sont des anecdotes.
32:58C'est aussi un récit très personnel,
33:00avec une plume au bord du chagrin, j'ai envie de dire,
33:04et ça donne beaucoup de rencontres de Nicolas Sarkozy
33:07à Claude Lellistros.
33:09On va en parler juste après l'invitation
33:12de Stéphanie Despierre.
33:14Regardez.
33:15Si on vous invite, Guillaume Durand,
33:18c'est pour parler de votre dernier livre
33:20dans lequel vous dressez une série de portraits
33:23de stars et d'hommes politiques.
33:25Après une longue carrière de journaliste,
33:27à 72 ans, dites-vous, je n'interview plus,
33:30je converse.
33:32Nicolas Sarkozy vous accorde une longue conversation.
33:35L'ancien président revient sur son parcours
33:38avec la modestie qui le caractérise.
33:40-"La politique, comme une mystique,
33:42m'a choisi davantage que je ne l'ai choisi."
33:45Pour vous, Laurent Wauquiez est le carnassier de la politique.
33:48Vous le surnommez Burt, comme Burt Lancaster.
33:51François Bayrou est l'éternel disparu qui réapparaît.
33:55Malgré vos multiples tentatives de lui faire raconter en détail
33:59la discussion avec Emmanuel Macron, qui scella leur alliance en 2017,
34:04le Béarnais n'est pas bavard.
34:07Jean-Luc Mélenchon, lui, n'a même pas répondu
34:09à vos sollicitations.
34:11Vous racontez, en revanche, deux rencontres,
34:14en 2014 et 2024, avec Bruno Le Maire,
34:17l'ange exterminateur.
34:19On sent qu'il vous intrigue.
34:20Vous partagez l'amour de la littérature.
34:23D'ailleurs, vous posez la question.
34:25Le prix Goncourt ou l'Elysée ?
34:27-"Il y a 10 ans, je t'aurais répondu les deux.
34:29Je veux être fier de ce que je fais.
34:31Je suis arrivé à faire avancer mon pays dans la bonne direction."
34:35Vous trouvez quelques qualités à Marine Le Pen ?
34:37-"La politique au plus haut niveau nécessite une qualité majeure,
34:41comme en boxe, savoir encaisser."
34:43Elle sait.
34:44L'autre boxeur du livre, c'est le maire du Havre.
34:47Edouard Philippe est de droite, mais n'est pas bien pensant.
34:51Bernard Cazeneuve est tout sauf une évidence.
34:54Personne n'aurait parié un centime sur son accession à Matignon
34:58en 2016, dites-vous.
34:59Le socialiste, d'ailleurs, n'est pas tendre
35:02avec le président de la République.
35:03-"Emmanuel Macron n'est pas arrivé dans un monde vierge.
35:06Le reconnaître serait élégant de sa part.
35:09J'ignore pourquoi il ne le fait pas."
35:11Dans votre galerie, il y a un absent, Michel Barnier.
35:14Vous nous direz ce que vous inspire ce moment.
35:17L'Ancien Monde tente de cohabiter avec l'ex-Nouveau Monde.
35:22-"Alors, avant d'en parler, justement, de Michel Barnier,
35:25ce qui m'a frappée, c'est que vous faites un peu bande à part
35:28dans le journalisme politique.
35:30C'est tout sauf un bouquin de journaliste politique à thèse
35:33avec la recherche d'une forme de vérité très, très peu pour vous.
35:37Qu'est-ce qu'ils représentent, pour vous, les politiques ?
35:40-"D'abord, j'ai toujours travaillé un peu tout seul,
35:43même si j'ai travaillé dans des collectivités journalistiques,
35:47donc je me sens tout à fait partie prenante de ces rédactions.
35:51Mais...
35:52-"Il y a un côté front-tireur."
35:54-"Voilà, j'ai toujours fait ça.
35:55Je disais souvent, le soir, je vais les voir,
35:58parce que j'ai l'impression que vous le savez aussi bien que moi,
36:01mais on ne peut pas trouver des informations dans les poubelles.
36:05Si vous n'allez pas voir les gens qui sont en responsabilité,
36:08c'est pas possible de savoir quelque chose.
36:11Au bout d'un certain temps, ça crée évidemment des relations,
36:14ça crée des inimités terribles, il y en a beaucoup dans le livre.
36:17-"Avec qui vous avez rompu."
36:19-"Oui, par exemple, il m'est arrivé
36:21de subir des colères terribles de Nicolas Sarkozy,
36:24d'avoir des fâcheries terribles avec Villepin,
36:26d'avoir des moments avec beaucoup d'autres
36:29où c'était très compliqué, mais c'est pas pour ça
36:31que je vais écrire sur eux de manière méchante,
36:34parce que ça n'a pas de sens.
36:36Il faut qu'on comprenne ce qui leur est arrivé.
36:39-"Vous avez compris ce qui vous attire chez eux ?"
36:41-"Ce qui, si vous voulez, moi, m'a attiré ma génération,
36:45c'était l'armée des ombres.
36:48C'est-à-dire que moi, j'ai voté à gauche,
36:51j'ai voté à droite, mais dans mon imaginaire,
36:54j'ai d'abord voté pour la résistance,
36:57et donc tous ceux qui se sont bien comportés pendant la guerre,
37:00c'est une question qu'on posait à nos parents,
37:03puisque c'était ça qui était en question quand je suis né,
37:06en 1952, c'était qu'est-ce que t'as fait ?
37:08On sortait d'un monde terrible.
37:10Voilà.
37:11Et ça a marqué aussi bien François Hollande,
37:13qui a un père de droite, Nicolas Sarkozy,
37:16qui est un grand amoureux de Romain Garry,
37:19tout à l'heure, on a vu Edouard Philippe,
37:21ou même Bruno Le Maire.
37:23Ils se sont posés les mêmes questions,
37:25y compris Villepin. Pour moi, le critère numéro un,
37:28c'est de savoir si ce qui est né avec le général de Gaulle,
37:31c'est-à-dire la Ve République, cette espèce de pièce
37:34shakespearienne, est-ce qu'elle est encore,
37:36est-ce qu'elle trouve encore les acteurs
37:38comme Richard Burton pour l'interpréter,
37:41ou est-ce qu'ils ne sont plus du tout au niveau,
37:43ils sont rentrés dans des querelles effrayantes,
37:46et ça va finir très mal.
37:47C'est pour ça que je parle beaucoup de la culture,
37:50vous parliez de Lévi-Strauss,
37:52je parle d'Apocalypse Now, de Coppola, à la fin,
37:55parce que la réponse à cette interrogation
37:57sur la pérennité de la Ve République,
37:59elle est plus dans la culture que dans le monde politique.
38:02Alors, pourquoi ? Ca, ça m'intéresse,
38:05parce que vous dites qu'au fond,
38:06ce crépuscule de la Ve, que vous décrivez très bien...
38:09-"Je le ressens."
38:10-...vous le ressentez. C'est ça qui est intéressant.
38:13Et ça fracasse tous les hommes politiques,
38:16le mur de la réalité.
38:18C'est bien en avance ce qui nous arrive
38:20dans cette crise institutionnelle.
38:22Vous dites que cette Ve, elle est à bout de souffle,
38:25au sens, comme un pays qui est épuisé,
38:28qui n'en peut plus.
38:29Alors, qu'est-ce qu'on fait ? Quel sursaut ?
38:32Vous le voyez ?
38:33Quand Michel Debré a rédigé la Constitution,
38:35elle était en partie parlementaire,
38:37et c'est le général de Gaulle, qui est le mythe français,
38:40qui a ramené ça entièrement à lui en 62.
38:43Ca, c'est le point numéro un.
38:45Après, ce qui se passe, petit à petit,
38:47c'est qu'on entre dans un système de promesses électorales,
38:50que tout le monde connaît, changer l'avis avec Mitterrand.
38:53J'ai pas peur de le dire, j'ai voté pour lui,
38:56sauf qu'en édition, c'est la même conversation que tout à l'heure.
38:59La grâce, puis la disgrâce,
39:01qui ne peut pas honorer ces promesses.
39:03Nous avons, nous, les médias,
39:06et les Français, une responsabilité
39:09dans ce qu'on est capable d'accepter comme promesses
39:12en sachant pertinemment qu'elles n'ont aucun sens.
39:15Mais c'est quoi ? C'est culturel ?
39:17C'est le peuple régicide qui a besoin d'un roi ?
39:20C'est cette espèce de mélange
39:22de l'envie de croire à des promesses électorales
39:26qui sont forcément des promesses légèrement démagogiques.
39:31Pierre Moroy, Premier ministre de François Mitterrand,
39:34que j'ai vu à la fin de sa vie,
39:36ne croyait pas une seconde au programme de la gauche,
39:39et pourtant, il a été le premier à le mettre en musique.
39:42Il y a une démagogie qui s'est installée,
39:44et le deuxième chose que vous avez souligné
39:47et qui est importante, c'est qu'à chaque fois,
39:49on est tamponné par quelque chose qui n'était pas prévu.
39:52Les attentats, le Covid, les crises financières...
39:57Le chaos du monde est de plus en plus fracassant.
40:00Là, on est ensemble,
40:01parce que vous avez maintenant une espèce de guerre effrayante
40:05et la position de la France aujourd'hui,
40:07on parle du budget de la Sécurité sociale,
40:09mais il y a aussi de notre responsabilité.
40:12On a été un moment la gloire du monde,
40:14pour l'instant, la position française,
40:16tout le monde s'en fout.
40:17Je voudrais qu'on parle de ces politiques
40:20que vous rencontrez, avec qui vous conversez,
40:22dans votre conversation.
40:24Je suis frappée, parce que c'est un livre sur le corps,
40:27sur ce que c'est que la politique,
40:29physiquement, presque, jusqu'à l'épuisement.
40:31C'est très dur.
40:33Vous avez hésité à la raconter, cette scène inaugurale,
40:36sur Jacques Chirac ?
40:37Franchement, parce qu'on est presque...
40:39Il y a Mitterrand dans le premier chapitre.
40:4295, et Chirac, 2001.
40:45Vous avez attendu, parce qu'à la fois,
40:47on est bouleversés, on est fascinés,
40:49mais on est aussi gênés.
40:51On est gênés de voir ce Chirac,
40:54presque, voilà,
40:57malade de la tête.
40:58C'est ça que vous racontez.
41:00Quand j'ai vu François Mitterrand,
41:02il était porté par les gens du GSPR,
41:04il prenait à latcher les médicaments.
41:06Il a beaucoup conversé avec mon épouse.
41:08Il m'a téléphoné pour me remercier
41:10de l'affaire de Maastricht, sans laquelle il n'y aurait pas eu l'euro.
41:14J'étais pétrifié.
41:15Je voyais l'usure qu'il portait sur son visage
41:18depuis le cancer de la prostate,
41:20qu'il a connu en juillet 81,
41:21qui avait transformé le vainqueur, triomphant,
41:24disons, de la gauche,
41:25en un homme incroyablement intelligent et charismatique,
41:29mais pulvérisé par la politique.
41:31Pareil avec Chirac.
41:33Chirac, après son AVC,
41:35bien qu'Athénienne Nel a décrit quand il a été réélu,
41:38il était dans un état de dépression terrible.
41:41Le poids d'un système non parlementaire
41:43qui repose uniquement sur un homme
41:45devient tellement colossal
41:47que, petit à petit, il y a une sorte de déréalisation
41:50qui finit par les toucher tous.
41:52Les portraits que vous avez cités,
41:54vous avez vu les gens, Vasse, Barouin et beaucoup d'autres,
41:57ils disparaissent.
41:59Regardez Bruno Le Maire, 7 ans à l'économie.
42:02Il ne se remettra pas, à votre avis,
42:04des comptes publics ?
42:05Il va régler ses comptes.
42:07Il avait prévu un budget avec l'accord DLR
42:09où il y aurait les économies qui seraient considérables.
42:12Ca lui a été refusé pour cause d'élections.
42:15On lui fait porter le chapeau.
42:16Comme il écrit très bien, le livre va arriver très vite.
42:19Il va dire ce qui s'est passé avec le président de la République.
42:23C'est une affaire extrêmement compliquée.
42:25Je ne voudrais pas que ce soit un livre funèbre,
42:28mais plutôt un livre d'espoir.
42:29On a l'intérêt, comme vous l'avez fait pendant l'émission,
42:33à regarder les choses en face,
42:34ce qui n'est pas totalement, vous l'avez suggéré,
42:37le cas des Français qui ont un problème avec l'économie
42:41et qui ont en même temps un côté régicide assez dangereux.
42:44Je voudrais qu'on dise un petit mot.
42:46Il y a Nicolas Sarkozy, c'est hyper intéressant.
42:48Je donne quelques anecdotes pour donner envie de lire.
42:51Il déteste le mot égalité, j'ai appris ça.
42:54Il dit que c'est un mensonge libre, fraternel, différent.
42:57Voilà ce que devrait être la devise de la France.
43:00Ca dit beaucoup de lui.
43:01Vous les questionnez beaucoup aussi sur Marine Le Pen
43:04et sur la montée du populisme en Europe.
43:06Vous avez trouvé un politique, peut-être Édouard Philippe,
43:09peut-être Michel Barnier à venir...
43:11Ils disent tous la même chose.
43:13...qui arrive à mettre le bon diagnostic.
43:15Ils disent tous la même chose.
43:17Justement, le fait que la France ne soit plus
43:20le pays de la gloire européenne avec l'Allemagne
43:23fait que, fondamentalement,
43:24c'est comme un moment où on se casse la figure à ski,
43:27on essaie de se relever et tout d'un coup,
43:29les mouvements populistes gagnent partout en Europe.
43:32C'est pas un phénomène français.
43:34Vous êtes un nostalgique ?
43:36Godard, Zeppelin, Norman Mailer, les Beatles,
43:39Chinatown, Roman Polanski,
43:41tout ça, c'était avant ?
43:42C'était pas mieux avant ?
43:43C'est que j'ai eu la chance de les rencontrer.
43:46J'ai commencé ma carrière à la fin des années 70.
43:49Et...
43:50Et on a quand même,
43:52avec Jean-Paul André Quincelle,
43:54Claude Lévi-Strauss,
43:56on a quand même des géants en France,
43:58on a eu des géants de la pensée.
44:00Et c'était très émouvant.
44:02Il était à votre place et à côté de moi.
44:04J'étais en train de réaliser cette interview.
44:07On avait foutu des câbles partout chez lui,
44:09on avait eu des marronniers.
44:11C'est la télévision que nous représentons.
44:13Sa pauvre épouse, que j'aime et que je salue,
44:15qui est une chercheuse au CNRS, avait été quasiment poussée
44:19par l'équipe de télé dans la cuisine.
44:21Il m'a dit que ce qu'il y a de plus primitif au monde,
44:24c'est d'abord et avant tout la télévision.
44:26On va s'arrêter là. Merci.
44:28Merci pour l'homme de télévision
44:30et pour l'homme de plume, aussi,
44:32pour continuer cette conversation.
44:34Il faut lire Bande à part, chez Plon.
44:36Vous restez avec moi, Guillaume Durand,
44:38parce que c'est l'heure d'inaugurer un nouveau rendez-vous.
44:42Ca s'appelle la séance de rattrapage.
44:44On vous dit tout, tout de suite.
44:46Musique dynamique
44:48...
44:56Alors, désormais, chaque vendredi soir,
44:58on va rembobiner la semaine à l'Assemblée.
45:01Et quelle semaine !
45:02On pourrait lui donner un titre de film,
45:04ça franchit, je sais pas, moi,
45:06Hold up, arnaque et trahison.
45:08Il y a pas mal de choses à dire cette semaine.
45:11David Rodallon, bonsoir.
45:12Rédacteur en chef de la revue L'Hémicycle.
45:15On va voir s'afficher à l'antenne la une de L'Hémicycle cette semaine.
45:19On l'a ou on ne l'a pas, on la montrera tout à l'heure.
45:22Jean-Baptiste Davoulas de Libération, bonsoir.
45:25Elsa Mondingava, ma consoeur d'LCP.
45:29Ambiance western, je le disais, au Palais Bourbon.
45:32On raconte tout ça en commençant par la surprise de la semaine.
45:35Oui, on peut parler d'un coup de théâtre.
45:37Ca s'est passé mercredi matin à l'Assemblée.
45:40Il y avait des élections dans des commissions
45:42puisque certains sont devenus ministres.
45:45C'était le cas aux affaires économiques.
45:47Enorme surprise, c'est une présidente insoumise
45:50qui a remporté la tête de cette commission,
45:52Aurélie Trouvé, députée de Seine-Saint-Denis.
45:55Ca ne devait pas du tout se passer comme ça.
45:57Pourquoi on rembobine un peu ?
45:59En juillet dernier, la droite et l'ex-majorité
46:01avaient passé un accord pour ces postes à responsabilité.
46:05Depuis, on le sait, Michel Barnier est à Matignon,
46:07il y a vraiment une alliance politique
46:10entre la droite et les macronistes.
46:12On pensait que ça simplifierait les choses.
46:14Pas du tout, puisque Laurent Wauquiez,
46:16président de la droite républicaine,
46:19a décidé de faire monter les enchères,
46:21de remettre en cause l'accord de juillet en disant
46:23qu'on réclame, on revendique une commission.
46:26Ils ont présenté un candidat.
46:28Il a été retiré au troisième et dernier tour,
46:30mais les députés de droite n'ont pas voté
46:32pour le candidat du groupe de Gabriel Attal,
46:35Stéphane Travers, et c'est une insoumise
46:37qui a remporté à la fin.
46:39Gabriel Attal, devant ses troupes, a dit
46:41qu'on est tous écoeurés de ces méthodes.
46:44Ca raconte quoi, Laurent Wauquiez ?
46:46Les haines recuites entre la droite et les macronistes
46:49sont toujours là ?
46:50Ca raconte surtout que dans cette pseudo-majorité,
46:53qui est en réalité une minorité absolue,
46:56on le voit avec cet examen du budget
46:58qui va nous occuper dans les prochaines semaines,
47:00on a des groupes rivaux, des rivalités de personnes,
47:03des rivalités d'intérêts.
47:05J'utilisais la métaphore de l'Assemblée générale
47:08de petits copropriétaires.
47:09Les copropriétaires ne sont jamais d'accord entre eux
47:12pour faire la réflexion du parking, de la toiture.
47:15Là, évidemment, chacun essaie de faire monter
47:18ses actions à la hausse.
47:19Laurent Wauquiez n'est pas content.
47:21Il estime qu'il a été malservi sur la répartition des postes.
47:25Il fait tout péter et ça promet vraiment de l'ambiance.
47:28Là, on va avoir l'étape majeure pour Michel Barnier,
47:31qui est l'examen du budget.
47:32Si vous imaginez que les deux principales composantes
47:35de son bloc central, puisque c'est le vocable qu'on utilise,
47:39sont à couteau tiré, ça va être difficile.
47:41Jean-Baptiste Daoula, ça fait deux présidences de commission
47:44pour les insoumis à l'Assemblée,
47:46sans compter que la gauche est majoritaire
47:49au bureau de l'Assemblée.
47:50Eric Coquerel, au finance, c'est stratégique,
47:53c'est aussi trouvé pour les affaires économiques.
47:55Quelles conséquences ?
47:57Ca va avoir des conséquences, disons, sur les pouvoirs
48:00qu'un président de commission peut avoir,
48:02comme on va le voir en en parlant sur la commission des finances.
48:06C'est plus facile de transformer une commission permanente
48:09en commission d'enquête sur les personnes
48:12que vous pouvez interpeller, que vous pouvez convoquer.
48:15Vous pouvez être plus pugnace avec les ministres
48:18que vous pouvez convoquer devant votre commission.
48:20Ca veut dire une Assemblée qui a toujours eu
48:23ce rôle de contrôle de l'exécutif,
48:25mais qui va l'avoir encore plus
48:27et avec une dimension politique bien plus importante qu'auparavant.
48:31C'est vrai qu'en plus, c'est la commission des finances
48:34qui examine les amendements pour le budget,
48:36qui les valide, les amendements de l'opposition,
48:39et ensuite, c'est le bureau de l'Assemblée
48:41qui les valide encore.
48:43Le projet de loi de finances va avoir un chemin extrêmement difficile
48:47avec cette situation politique.
48:48C'est que la semaine d'avant, le désordre était à gauche
48:51avec les déclarations de Glucksmann contre Mélenchon.
48:54C'est-à-dire que le problème se pose dans tous les camps.
48:57Ce qui a motivé cette dissolution un peu invraisemblable
49:01du président de la République, c'est que dans un premier temps,
49:04quand il a pris cette décision après le Didet,
49:07il s'est dit qu'il allait avoir comme majorité
49:09le RN, qu'il allait les décriminaliser très rapidement
49:12et qu'ils seraient mis en minorité à l'Assemblée,
49:15donc qu'il serait débarrassé d'eux,
49:17mais aussi, je vais...
49:19Grenade, dégoupillé, c'était, vous vous souvenez,
49:22la métaphore de l'époque.
49:24Je vais aussi expliquer à mes alliés,
49:26qui veulent tous devenir président de la République,
49:29qui ont utilisé les trois ans qui me séparent
49:32de la fin de mon mandat pour s'organiser,
49:34que j'ai une situation compliquée,
49:36et bien, on y est.
49:38C'est-à-dire qu'on y est totalement,
49:40plus personne n'est prêt, et c'est la guerre entre Attal et Guillaume.
49:44C'est une guerre.
49:45On voit bien, et on l'a vu cette semaine,
49:47que 2027 pèse énormément sur les premières discussions
49:50qui s'installent sur le budget.
49:52A gauche comme à droite.
49:54Le plus dur commence à l'Assemblée, sur ce budget.
49:57Tout peut changer, tout peut être réécrit de fond en comble.
50:00Oui, puisque la gauche espère obtenir des majorités,
50:03même avec le Bloc central.
50:05Le Bloc central n'a pas vraiment l'intention
50:07de faciliter la tâche à Michel Barnier.
50:09On voit bien que la droite essaye de négocier
50:12quelques victoires dans son coin.
50:14Même ceux qui sont censés être ensemble
50:16ne sont pas tous d'accord sur les choses.
50:18Pour Barnier, le plus dur commence sur ce budget.
50:21Comme David le disait, il ne peut même pas se reposer
50:24sur une minorité.
50:25Sa minorité, déjà, elle est très tendue, très divisée.
50:28Ca veut dire que la coalition,
50:30la toute nouvelle, le socle commun,
50:32peut rompre ?
50:33Comment vous voyez ce budget ?
50:35On avait un député hier qui nous disait non
50:38à toutes les mesures proposées par le Premier ministre,
50:41c'était de droite.
50:42On mesure...
50:43Il aurait fallu être ensemble.
50:45La question, c'est de savoir si ces gens
50:47veulent faire tomber Barnier.
50:49C'est la seule question qui se pose.
50:51La seule qui se pose à Barnier, c'est
50:53est-ce que vous allez me censurer ?
50:55Après moi, le chaos, débrouillez-vous
50:58avec la situation politique et financière du pays.
51:00C'est comme ça.
51:02On peut considérer qu'à droite et chez les macronistes,
51:05c'est pas le cas.
51:06Il faut regarder amendement par amendement,
51:08article par article.
51:10Vous avez des gens qui vont vous dire
51:12que le décalage de la revalorisation des retraites
51:15ne va pas. L'Assemblée va peut-être voter contre.
51:17A la fin, il va y avoir un 49-3.
51:19Ce sera au Premier ministre de dire
51:21que il garde tel amendement,
51:23qu'il écrase tel autre vote de l'Assemblée,
51:25à moins que vous ne me fassiez tomber.
51:28La question, c'est est-ce que les gens
51:30iront le faire tomber ?
51:31Pour comprendre l'ambiance
51:33entre ces deux groupes parlementaires,
51:35ensemble pour la République,
51:37les macronistes et la droite républicaine,
51:39il y a eu une réunion de groupe cette semaine.
51:42Racontez-nous les coulisses.
51:43Il s'est montré vraiment cassant.
51:45Il s'est montré cassant.
51:47C'est vrai que ça a été mal parti.
51:49Souvenez-vous, dès la passation de pouvoir
51:51entre Gabriel Attal et Michel Barnier,
51:53il y avait eu des petites piques.
51:55Il avait renvoyé dans ses 16 m, comme on dit en football,
51:58son prédécesseur, le nouveau Premier ministre.
52:01Il y avait eu cette nouvelle pique
52:03après sa déclaration de politique générale,
52:05quand Attal avait proposé des pistes d'économie.
52:08Il avait proposé des pistes d'économie
52:10pour résorber le déficit que vous avez laissé.
52:13Ca avait considérablement...
52:14Il y avait matière à se rabibocher.
52:16Absolument. D'ailleurs, on pourra en parler après.
52:19C'est très intéressant.
52:21Il y avait eu un peu de pommade
52:22qui avait été passée après ces premières passions.
52:25Cette réunion de groupe commençait plutôt bien.
52:28Il y avait eu une volonté de réconciliation.
52:30Pas mal de députés macronistes ont posé des questions qui fâchent.
52:34Le Premier ministre s'est agacé et a nouveau piqué.
52:37Même avec les meilleures intentions, la meilleure volonté,
52:40la situation reste tendue,
52:41entre les deux composantes de la majorité.
52:44Ca va être très périlleux.
52:45On avait recueilli quelques phrases à la sortie de ces réunions.
52:49Des députés nous disent qu'effectivement,
52:51c'était bien parti au début, ambiance délétère.
52:54Barnier ne nous a mis que des scud, c'était lunaire.
52:57Une réunion qui se passe aussi mal, c'est du jamais vu en sept ans.
53:00C'est un petit panaché des réactions
53:02de différents courants du groupe.
53:04C'est pas que l'aile droite ou que l'aile gauche.
53:07Ils étaient unanimes en disant qu'on ne comprend pas.
53:09Il a été cassant avec nous.
53:11Le dernier thème de la semaine,
53:13car je voudrais qu'on y consacre un peu de temps,
53:15c'est une commission d'enquête qui va commencer.
53:18Ca raconte aussi un budget et des déficits catastrophiques.
53:22Oui, c'est Philippe Brun,
53:24le vice-président PS de la Commission des finances,
53:27qui veut que la Commission des finances
53:29se transforme en commission d'enquête,
53:31parce que la situation a été volontairement cachée
53:34par le gouvernement.
53:35On a vu que la gauche, après la présentation du budget,
53:38avait attaqué tous azimuts.
53:40Il y a eu la contestation des 4000 suppressions de postes
53:43dans l'Education nationale, la mise à contribution des retraités,
53:46le fait qu'on ne mette pas assez, au contraire,
53:49à la contribution des plus riches.
53:51Là, on est dans le niveau d'au-dessus.
53:53Est-ce que ça va prospérer ?
53:55Oui, ça peut tout à fait prospérer et mettre en difficulté
53:58le gouvernement. Ca met le doigt où ça fait mal
54:01dans la situation. Comment est-on passé
54:03d'une prévision de déficit de 5,1, il y a quelques mois,
54:06à 6 %, et ça, cette question, tout le monde se la pose,
54:09et pas seulement dans l'opposition.
54:11Pierre Moscovici, qui n'est pas un membre de la France insoumise,
54:15il faut le rappeler, président de la Cour des comptes,
54:18demande, souhaite, je cite encore,
54:19que l'on sache pourquoi et comment cela s'est produit.
54:23Je discutais avec un ministre il y a quelques heures
54:25qui me disait la même chose,
54:27il faut bien comprendre ce qui s'est passé,
54:29et comment on a pu se tromper à ce point.
54:32Je reste poli, son langage était plus fleuri.
54:34Le feuilleton de la recherche des responsabilités,
54:37au-delà de la polémique politique, ne fait que commencer.
54:40D'un mot, très court.
54:42Vous avez sur une chaîne concurrente,
54:44mais néanmoins amie, Geoffroy Roux-de-Bézieux,
54:46qui dit que c'est 100 milliards qui ont disparu.
54:49Les 100 milliards ne peuvent pas être
54:51une moindre rentrée fiscale ou des dépenses considérables
54:54des collectivités territoriales.
54:56Il y a un mystère, et le mystère, il est dans le cercle
54:59du pouvoir, c'est-à-dire à quel moment
55:01ils ont décidé ou pas d'arrêter le quoi qu'il en coûte,
55:04sachant que les élections arrivaient
55:06et qu'ils n'avaient pas envie de fâcher les Français.
55:09Elle est démocratique, même, les Français veulent savoir.
55:13A-t-elle une chance d'aboutir, Elsa ?
55:15C'est très simple, Myriam.
55:16Je vais vous citer l'article 5 R de l'ordonnance
55:19numéro 58 1100 du 17 novembre 1958,
55:21parce que c'est celle qu'avait dénichée le Parti socialiste
55:24au temps de l'affaire Benalla.
55:26C'est ce qu'il faut pour transformer
55:28une commission permanente de l'Assemblée
55:30lui doter des pouvoirs d'une commission d'enquête.
55:33Il faut que la commission soit d'accord.
55:35Il faut qu'aucun des groupes de l'Assemblée
55:38ou du gouvernement ne s'y oppose.
55:40S'il y a une opposition, il peut y avoir un vote.
55:43Est-ce que le camp présidentiel va grattouiller le règlement
55:46pour voir s'ils peuvent bloquer cette commission ?
55:49Est-ce que la pression de l'opinion et du politique
55:51fait qu'il faut ouvrir ce débat ?
55:53Le groupe d'Eric Ciotti a déjà décidé
55:55de faire une commission d'enquête sur le sujet.
55:59Jean-Baptiste Daoulas, le mot de la fin,
56:01il y a la question du pourquoi les comptes publics
56:04ont autant dérapé et du comment.
56:06C'est-à-dire, est-ce qu'il aurait fallu
56:08faire un budget rectificatif avant,
56:11comme le demandait Bruno Le Maire ?
56:13Pourquoi on a laissé les choses en l'état jusqu'aux élections ?
56:17Ce qui va être amusant, c'est de voir quel jeu
56:20va être entre la responsabilité politique
56:22et la responsabilité administrative.
56:24La responsabilité politique, on voit que celui qui est en danger
56:28est Gabriel Attal, qui a été ministre des Comptes publics
56:31et Premier ministre ces deux dernières années.
56:33Et Emmanuel Macron, également,
56:35qui a empêché Bruno Le Maire
56:37de déclencher ce fameux projet de loi de finances rectificatif.
56:41Tout en lui disant ce qu'il a fait dans la Conseil.
56:43Le jeu des macronistes,
56:45c'est de se tourner vers l'administration
56:47en disant qu'est-ce que dans cette administration
56:50omnipotente de Bercy, qu'est-ce qui a mal fonctionné ?
56:53C'est une façon de se déresponsabiliser
56:56du côté de l'administration.
56:58Vous avez 10 secondes.
56:59Je conseille la lecture,
57:01permettez-moi de faire ma publicité,
57:03du prochain numéro de l'hémicycle.
57:05Il y a une grande enquête
57:06sur les commissions d'enquête parlementaire
57:09qui montre qu'au fil des années et même des décennies,
57:12ce qui était purement formel,
57:13sont devenus de vrais instruments politiques
57:16et, avec l'évolution des réglementations,
57:18sont devenus un vrai moyen pour l'opposition
57:21de mordre les mollets de l'exécutif.
57:23Je vous reviendrai, j'espère, j'ai appris plein de choses.
57:26Chaque vendredi soir, les coulisses, les images,
57:28les temps forts de la semaine au Palais Bourbon.
57:31Merci, Guillaume Durand.
57:33D'être passé nous voir, Lys et Bande à part,
57:35chez Plon, c'est le week-end.
57:37Profitez bien. A la semaine prochaine.
57:39SOUS-TITRAGE ST' 501

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