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Le projet de budget 2025, qui prévoit une hausse de près de 600 millions d'euros des crédits dédiés à la sécurité mais une pause sur les effectifs, inquiète les syndicats de police, reçus vendredi à Beauvau par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Mais pour Eva Tardy, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police, «il y a un découragement des policiers face à une procédure pénale de plus en plus lourde».

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Transcription
00:00Écoutez, nous, on est ravis. Nous attendions un ministre depuis quelques semaines maintenant.
00:07Comme d'autres secteurs.
00:09Absolument, mais nous voilà servis. Il nous fallait un capitaine dans le bateau.
00:12Est-ce que ça serait un bon capitaine ?
00:15Écoutez, on demande de voir. Là, nous avons l'impression de mettre en place quelque chose de cohérent.
00:21Un travail qui va se mettre en place avec les services de police.
00:25Mais là, les axes développés par notre nouveau ministre sont effectivement légitimes.
00:30Mais la question est, quelles sont les lignes qui vont réellement bouger maintenant ?
00:33Qu'est-ce qui va évoluer ? Parce que je voudrais quand même rappeler trois choses.
00:37D'abord, on est dans un contexte où les policiers sont fatigués.
00:40Les policiers sont fatigués parce que ça fait de nombreuses périodes qu'ils sont engagés dans des services lourds.
00:48Les Gilets jaunes, les attentats de 2015, la Coupe du monde de rugby et dernièrement les Jeux olympiques.
00:53Donc les policiers, là, ils tirent un petit peu la langue, ils sont fatigués.
00:57Notre ministre nous a entendu à ce sujet.
01:00Mais effectivement, il est important que tout cela soit pris en compte parce que c'est un contexte qui est important pour nous.
01:05On a aussi des policiers qui sont déstabilisés par des réformes incessantes.
01:09Nous avons un millefeuille de réformes dans la police nationale qui se réforment très régulièrement,
01:14pour ne pas dire trop régulièrement, et avec la dernière réforme de la police nationale qui a été en place au 1er janvier 2024.
01:21Aujourd'hui, notre ministre nous a assuré qu'il allait mettre en place un audit pour évaluer cette réforme.
01:28Mais la question qu'on se pose aujourd'hui, c'est que la police nationale n'est qu'un maillon de la chaîne pénale.
01:36C'est l'ensemble de la chaîne pénale qu'il faut revoir, pas simplement le maillon police nationale en permanence.
01:41Pourtant, quand 5% des délinquants sont multiréitérans et qu'ils commettent 50% de la délinquance,
01:49c'est bien qu'en traitant ce micro-problème de ces 5%, on arriverait à limiter doublement le travail des policiers et de la justice.
01:59Mais on a aussi un découragement des policiers face à une procédure pénale qui est de plus en plus lourde.
02:05On appelle tous les six mois à une procédure de simplification,
02:09une procédure qui en réalité amène de plus en plus de contraintes procédurales,
02:14avec des policiers qui ne sont plus sur la voie publique mais qui sont dans leur bureau à faire des actes de procédure qu'on peut juger inutiles parfois.
02:22Le dernier changement en date étant par exemple qu'il est désormais interdit de filmer des personnes qui sont placées sous le régime de la garde à vue
02:32et qu'il faut donc une surveillance physique avec les yeux physiques d'un policier.
02:36Quelle aberration parce que ça veut dire que ce policier ne sera plus dehors mais il sera dedans à regarder le policier à l'heure de l'intelligence artificielle, des caméras et autres.
02:44On enlève les caméras aux policiers pour surveiller les gardiens à vue.

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