Patrick Sabatier : "Je n'ai jamais le trac"

Patrick Sabatier n'a jamais eu le trac ! Il raconte à Eric Dussart et Jade.

Transcript

00:00Vous savez, on me dit souvent est-ce que t'as le trac à la télé ? Moi je n'ai jamais eu le trac.

00:03Parce que vous préparez à l'extrême vos émissions.

00:06Je travaille, je travaille beaucoup.

00:07C'est vrai que vous connaissiez les conducteurs de vos émissions, comme on appelle ça,

00:10le dérouler par cœur avant d'entrer en plateau.

00:12Je travaillais le dimanche après-midi chez moi pour l'émission du vendredi.

00:16Je m'enfermais dans mon bureau entre 14h après le déjeuner jusqu'à 19h.

00:21Je travaillais, je travaillais, je travaillais beaucoup, enfin beaucoup.

00:23À 19h, j'avais une méthode que je gardais encore récemment.

00:27Je prenais tout mon travail, je le mettais dans la poubelle.

00:30Il n'y avait plus rien.

00:31Et le lundi, je réécrivais le conducteur et l'essentiel.

00:34Ce qui devait être essentiel pour moi.

00:36Vous aviez épuré.

00:37Voilà, j'ai épuré.

00:38Et quand j'arrivais sur le plateau, je connaissais l'émission par cœur.

00:41Donc je suis arrivé pour faire des 20h30, les mains dans les poches.

00:46C'est-à-dire que je n'avais ni conducteur, ni fiche, ni rien, ni oreillette, ni prompteur.

00:51Parce que je ne voulais pas le vivre comme ça.

00:53Ce qui m'intéressait, c'était de le vivre d'une façon spontanée.

00:56Et que je trouve dommage, encore aujourd'hui, quand je vois les intervieweurs,

01:00quelle que soit la chaîne, quelle que soit la télé ou la radio,

01:03qui regardent leurs fiches et qui n'écoutent pas la réponse de la personne qu'ils ont en face d'eux.

01:07Et donc, qui s'occupent à bout et matin d'oeil.

01:10J'ai une autre question.

01:11Mais écoute d'abord.

01:12— Laissez vivre la parole.

01:13— Écoute ce que l'autre va te dire.

01:14C'est peut-être intéressant, ou moi, peut-être aussi intéressant, ta question.

01:17— Vous vidiez pas la poubelle, je suis sûr, quand même, le dimanche soir.

01:19Vous la gardiez quand même, par là, non ?

01:21— Non, non, non, si vous saviez le nombre de poubelles.

01:23Et le nombre de très bonnes idées que j'ai mises à la poubelle,

01:26parce que je les ai trouvées minables, et elles étaient minables.