Réda Belhaj : «Il faut trouver des solutions sur le long terme»

  • il y a 8 heures
Lors de l’émission 100% Politique le 09/10/2024, Réda Belhaj, porte-parole Unité IDF, était invité sur le plateau. Il a évoqué la délinquance : «Il faut trouver des solutions sur le long terme, pour l’instant on n’y est pas du tout». 

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Transcription
00:00Oui, il faut trouver des solutions sur le long terme.
00:03Pour l'instant, on n'y est pas du tout.
00:05On attend des actes forts.
00:06Comme vous l'avez dit tout à l'heure, si bien dit.
00:09Alors, pour le coup, moi, j'ai travaillé en police de proximité.
00:11On faisait de la prévention, c'est sûr, mais on faisait beaucoup de dissuasion
00:14et beaucoup de répression.
00:16On se mettait en civil, on se planquait dans les locaux,
00:20dans les locales poubelles.
00:21Et puis, je pensais un peu quand même
00:25aux habitants aussi qui habitent dans ces quartiers,
00:27parce qu'il y a des gens qui aimeraient bien voir leur police.
00:29Les gars, sur les points stups, ils défèquent, ils font pipi.
00:33Les femmes en poussette, elles ne peuvent pas rentrer.
00:35Là, vous avez des quartiers, notamment beaucoup en Seine-Saint-Denis,
00:38où il faut présenter une pièce d'identité quand vous voulez rentrer dans un quartier.
00:42Je ne sais pas si vous imaginez à quel point le rapport de force,
00:44il a complètement changé.
00:46Et c'est une vraie problématique.
00:47Mais tant que vous n'aurez pas vraiment une volonté en termes de moyens...
00:50Ce que vous décrivez, c'est les fameuses zones de non-droit.
00:52Voilà, on en a parlé la semaine dernière.
00:54Je vous ai dit, une voiture de police attaquée,
00:56si le policier, pendant une manifestation le 23 septembre 2023,
01:00contre les violences policières,
01:02le policier est obligé de sortir son arme pour que les gars, ils arrêtent.
01:06J'ai été au jugement.
01:07Le gars, il a pris 18 mois avec sursis.
01:09Vous imaginez le message que c'est ?
01:10Entre la réquisition du parquet, je me rappelle aussi.
01:12Bien sûr qu'avec des peines comme ça,
01:14vous encouragez les individus à venir...
01:16Et il a dit, attends, lui, il a pris 18 mois.
01:19L'autre, il a participé à des violences contre des policiers.
01:22Il y a eu trois blessés, dont une femme.
01:24On a pété une voiture.
01:25Tout le monde a crié au loup à la télévision.
01:27Si je me roule trois voitures, qu'est-ce que je vais avoir ?
01:29Qu'est-ce que je risque ?
01:30Parce que la procurat, elle l'a dit tout à l'heure.
01:32Alors voilà, chacun son travail.
01:34Oui, circonstances.
01:35L'individu, il avait trois circonstances aggravantes.
01:38Visage dissimulé.
01:39Ils étaient à plusieurs endroits en réunion.
01:42Avec arme par destination.
01:44Et puis on le voit, voilà.
01:47Et le mec, il a regardé le juge dans les yeux et il a dit,
01:49et pour ça, je ne vous répondrai pas parce que c'est mon droit.
01:52Le gars, il lui a mis pour montrer que, ouais, il est dur.
01:55Il lui a mis 18 mois avec sursis.
01:56Comment voulez-vous qu'on y arrive ?
01:58Je répète que le parquet avait demandé du ferme.
02:00Donc c'est vraiment le juge qui est allé en deçà du réquisitoire.
02:03Excusez-moi, quand vous avez été, je sais qu'il y a des bons policiers.
02:07Des fois, ça arrive aussi que c'est une minorité, minorité qui...
02:12Des fois, on perd notre 100 francs aussi.
02:14Peut-être qu'il y a des bons juges, des mauvais juges.
02:16Mais excusez-moi, moi, j'ai été plus de 15 ans sur le terrain.
02:20Des décisions bizarres, j'en ai vues.
02:24Comme vous l'aviez dit tout à l'heure,
02:25je pense qu'il vous a appuyé sur une chose importante, le suivi.
02:29Moi, je discute avec les collègues des stups.
02:31Pourquoi ils font ce métier-là quand ils travaillent dans une brigade des stups ?
02:35Pour aider le consommateur, pour le sortir de la drogue.
02:37Mais au final, le gars, quand vous lui faites avec 3, 4, 5 barrettes,
02:41il va être, bien sûr, il ne va pas être déféré,
02:43mais l'OPJ va appeler le proc, injonction thérapeutique.
02:48Il va faire son injonction thérapeutique et derrière, il n'y a pas de suivi.
02:51Il n'y a pas de suivi.
02:52Les mineurs, quand ils font des cambriolages, des home-jacking,
02:55ils vont braquer des gens et tout ça.
02:56Quand ils sortent, s'ils vont en prison ou s'ils vont dans un centre d'éducation,
03:01est-ce qu'il y a un suivi derrière ?
03:02Il n'y a pas de suivi et les parents ne font pas leur boulot.
03:05Donc, c'est encore à nous, les policiers, de nous retrouver en face de ces gens.

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