"Le Commerce du Sexe" est un documentaire qui explore les dynamiques complexes et souvent controversées entourant l'industrie du sexe en 2015. À travers des témoignages, des interviews et des analyses, le film met en lumière les enjeux économiques, sociaux et éthiques liés à la prostitution, à la pornographie et à la sexualité commerciale. Il aborde les perspectives des travailleurs du sexe, des clients, et des défenseurs des droits, tout en interrogeant les implications de la législation et des normes culturelles sur cette industrie. Ce documentaire offre un regard approfondi sur un sujet souvent tabou, visant à susciter la réflexion et le dialogue.
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00:00C'est parti !
00:00:30Il y a une personne qui veut faire ce qu'on appelle le « body sushi », le « naitori » essentiellement.
00:00:36La modèle de saumon est préparée en avance avec un savon spécifique pour ça.
00:00:42Il n'y a pas de glace qui est mis dessus, la modèle de saumon va être préparée avec une douche froide si on veut.
00:00:48Donc la modèle est couchée directement sur la table.
00:00:51C'est une façon de manger le sushi, une façon de saumon très artistique.
00:00:57Des filles sexées et appétissantes, j'ai toujours aimé ça, on en voit partout.
00:01:02Bien jeune, j'ai eu envie de rentrer dans un bar de danseuse pour avoir un vrai contact.
00:01:08Oui, il y a le porno, mais tu veux vraiment voir les filles en chair et en os.
00:01:12C'est facile de trouver des bars, c'est le fun d'y retourner dans le bar.
00:01:17Il y a toute une atmosphère.
00:01:19Et la fille, à deux.
00:01:23Bonne réaction sur votre direction, mon chère.
00:01:25Qu'est-ce que tu me dis ?
00:01:26Bonne réaction sur votre direction.
00:01:34Les gars vont dans un bar de danseuse plus pour voir, mais pour avoir.
00:01:38C'est dans leurs paroles, dans leurs gestes, dans leurs demandes.
00:01:41C'est vraiment demandant.
00:01:43Ils ne se satisfaient pas, ils sont tout le temps insatisfaits.
00:01:46S'ils ne viennent pas, ils sont insatisfaits.
00:01:48Je ne voyais pas ça avant.
00:01:50Ce qu'on va appeler un club à 10-13, c'est un club où tu peux toucher aux mains, aux fesses, aux bras, au sein.
00:01:56La fille n'enlève pas son G-string.
00:01:59Tu ne peux pas le toucher aux parties génitales.
00:02:02Ça, c'est string.
00:02:05Plus, c'est plus que ça.
00:02:12Il y a des loges ici, des loges VIP en haut.
00:02:17La fille, quand elle va là, c'est des danses à 20.
00:02:21Là, elle enlève son G-string.
00:02:23Mais elle est hautement surveillée ici.
00:02:26Parce que le DJ est entre les deux loges.
00:02:32Il fait la police. C'est sa job.
00:02:43J'ai commencé à danser.
00:02:45J'avais 16 ans.
00:02:47J'ai fait quatre bars de danseuse.
00:02:49Il y en avait deux, l'enfant, qui étaient à gaffe.
00:02:52Un bar à gaffe, c'est où les danses contact sont acceptées.
00:02:57Masturbation, inflation complète.
00:03:00C'est les bars où il se passe beaucoup de prostitution.
00:03:05Un des choses que beaucoup de gens pensent
00:03:08c'est que le strip club est uniquement un strip club,
00:03:10c'est pas vrai.
00:03:11Quand tu regardes les sites,
00:03:12et quand les gens écrivent à l'un l'autre,
00:03:14ils te disent exactement ce qu'ils achètent dans un strip club.
00:03:34Je peux t'acheter tout pour 200 dollars.
00:03:37Un gars dit 200 dollars?
00:03:39Haha, il faut négocier les gars.
00:03:42Je veux dire sérieusement.
00:04:0575 dollars.
00:04:06Et ça c'est le minimum.
00:04:07Si t'arrives pas en retard,
00:04:08il y a toujours des danseuses qui arrivent en retard,
00:04:10donc eux ils vont payer 85,
00:04:12même 100 dollars de service de bar parce qu'ils sont en retard.
00:04:15Sans compter le prix d'entrée pour les clients,
00:04:19plus les boissons,
00:04:21tout ça, ils font beaucoup, beaucoup d'argent.
00:04:35J'ai répondu à une annonce qui disait
00:04:37masseuse à caractère non sexuel.
00:04:39J'avais 16 ans peut-être là,
00:04:41entre 15 pis 16 ans.
00:04:43Pis je suis arrivée là,
00:04:45pis je me suis rendue compte que c'était pas ce que je m'attendais,
00:04:48c'était beaucoup moins professionnel.
00:04:51Genre c'était dans une petite place pis
00:04:53il m'a fait comprendre qu'il fallait que
00:04:56fallait que je masturbe les clients,
00:04:58fallait qu'ils viennent, fallait...
00:05:01Il m'a amenée en bas, il s'est mis tout nue,
00:05:03il m'a dit « T'es-tu à l'aise avec la nudité? »
00:05:05C'est la première fois, j'étais vraiment choquée,
00:05:07pour moi c'était...
00:05:09Pis là il s'est placé, il a dit « Va le voir, tu mastes,
00:05:11pis il faut que tu m'excites. »
00:05:13J'ai pas été capable de le faire,
00:05:15pis il m'a dit « C'est pas grave,
00:05:17je vais t'amener des clients,
00:05:19tu essaieras de cette façon-là. »
00:05:23En ce moment, j'ai dédisponible
00:05:25cette fille-là là,
00:05:2720 ans, québécoise.
00:05:29Pour 90 dollars, elle est toute nue,
00:05:31elle se masse avec ses seins, avec son corps,
00:05:33OK, vous pouvez la toucher,
00:05:35pis vous avez la détente.
00:05:41Ma première expérience dans l'industrie du sexe
00:05:44c'est le massage érotique.
00:05:46J'ai commencé, j'avais 15 ans.
00:05:48J'ai été surpris que
00:05:502 sur 5 des salons de massage
00:05:52que j'ai faits m'ont pas demandé
00:05:54des cartes d'identité
00:05:56pour prouver que j'avais 18 ans.
00:06:02Dans les salons de massage,
00:06:04la base, c'est le time massage,
00:06:06qui est le client est nu, tu es nu,
00:06:08corps à corps et masturbation.
00:06:10Donc, si le client est brusque,
00:06:12il respecte pas tes limites,
00:06:14il y a beaucoup plus de chances
00:06:16qu'il y ait des contacts pas voulus
00:06:18que toi tu veux pas,
00:06:20parce que le client est aussi nu.
00:06:26Quand j'ai commencé au salon de massage
00:06:28comme réceptionniste, on m'avait expliqué
00:06:30qu'une masturbation,
00:06:32c'était pas vraiment différent
00:06:34que de masser un pied ou un bras ou une épaule.
00:06:36Un pénis est à l'extérieur,
00:06:38il n'y a pas de pénétration,
00:06:40donc zone grise tolérée.
00:06:43En 2010, j'ai ouvert mon salon.
00:06:45J'ai acheté un salon qui existait déjà.
00:06:47Puis, je me suis aperçue
00:06:49que c'était devenu de la prostitution.
00:06:51Les services sexuels,
00:06:53c'était plus qu'une masturbation.
00:07:01Il me reste une mec québécoise
00:07:03et une petite mule out.
00:07:05Les deux ont des gros seins.
00:07:07Arturel, arabin.
00:07:0930 piastres, une demi-heure.
00:07:1140 piastres, 45 minutes.
00:07:1350 piastres, un an.
00:07:15Le massage, c'est à discuter avec les demoiselles.
00:07:17Si tu veux jouer avec les filles,
00:07:19le massage est différent.
00:07:21Fait que les autres, tu checks ça.
00:07:24Les filles, elles ont une réputation.
00:07:26Il y a des sites web
00:07:28où les clients notent les filles
00:07:30sur leur apparence,
00:07:32leur performance, leur service.
00:07:34Sauf que c'est sous-entendu
00:07:36que si la fille ne performe pas
00:07:38à la satisfaction du client
00:07:40et que le client se revire de bord
00:07:42et qu'il donne une mauvaise cote,
00:07:44une mauvaise note,
00:07:46ça va ternir la réputation du salon.
00:07:48La clientèle va baisser.
00:07:50Si la clientèle baisse, les filles partent.
00:07:52Si les filles partent, il n'y a pas de clients.
00:07:54Si il n'y a pas de clients, le propriétaire ne fait pas d'argent.
00:07:56Donc, 50$ de moins.
00:07:58Et si tu n'es pas content avec le service,
00:08:00si tu n'es pas bouché avec moi,
00:08:02je vais aller baisser les 50$.
00:08:04Pas de question.
00:08:26C'est vraiment intéressant.
00:08:28Tout ce qu'ils font, c'est juste parler
00:08:30de ce qu'ils ont reçu de ces femmes
00:08:32et faire en sorte que leurs amis
00:08:34puissent dire, waouh,
00:08:36c'est juste une...
00:08:38une...
00:08:40une...
00:08:42une...
00:08:44une...
00:08:46une...
00:08:48une...
00:08:50une...
00:08:52une...
00:08:54« Waouh »
00:08:56C'est simplement l'une suite à l'autre.
00:09:14Pendant cinq ans, j'ai été propriétaire
00:09:16d'agences. Le gros de ma
00:09:18clientèle, c'est pas mal des hommes
00:09:20d'affaires de l'extérieur.
00:09:22Les filles étaient toujours bien habillées, distinguées.
00:09:26Ça fait que j'attirais une belle clientèle et puis j'avais une bonne réputation à Québec.
00:09:33Moi je me disais, regarde, c'est pas légal ce que je fais.
00:09:37Mais moi j'ai toujours eu le feeling que dans le fond,
00:09:42je le faisais proprement, les filles, je pense qu'elles étaient bien chez nous.
00:09:45En fait, c'était une agence qui roulait depuis quelque temps déjà.
00:09:50Donc on me présentait à cette personne-là, je l'ai rencontrée dans un hôtel très chic à Montréal.
00:09:55Et ce jeune homme-là en question a pris des photos de moi à moitié nue.
00:10:01Les a montrées à ses collègues et ont décidé de tester la marchandise en m'envoyant travailler à Toronto.
00:10:09Dans un hôtel de luxe.
00:10:11Dans le fond, à Toronto, ils envoient les filles se faire tester,
00:10:15voir s'ils valent le coût de les envoyer à l'extérieur du pays.
00:10:20Quand je suis revenue à Montréal, ils m'ont dit que j'avais fait l'affaire,
00:10:23que les hommes étaient très satisfaits de ma performance.
00:10:26Et m'ont offert d'aller travailler pour une période d'environ un mois à l'extérieur du pays, aux États-Unis.
00:10:32Pour la première fois en singleton monica et par la suite me faire voyager à San José, San Francisco, Aurange County et Hawaii aussi.
00:10:46J'ai répondu à une autre annonce genre deux ans plus tard, quand j'avais dix ou sept ans environ, j'étais encore mineure.
00:10:52C'est une annonce qui dit à traversée dette que quelqu'un va se promener dans un hôtel à Toronto.
00:10:56Ça c'est quand je me suis dit que je venais travailler dans un hôtel musulman.
00:10:59C'était une annonce qui disait hôtesse.
00:11:01Puis finalement, c'était pas ça non plus, c'était de l'escorte.
00:11:05Puis là, ça disait un montant
00:11:07qu'on pouvait faire jusqu'à 2000 piastres par semaine.
00:11:11Ça, ça a été...
00:11:12Juste le fait que tu te fais miroiter un grand montant comme ça,
00:11:16tu t'imagines que c'est ça, alors que c'est pas ça.
00:11:22T'es sur la rue Saint-Denis, dans un immeuble comme ça,
00:11:25un immeuble appartement.
00:11:26Dans le fond, tu rentres, puis il y a deux chambres fermées,
00:11:29puis il y a le salon.
00:11:30Puis dans le salon, il y a un matelas à terre.
00:11:33Puis c'est là que ça se fait.
00:11:35OK.
00:11:43Ce soir, j'ai Tatiana, Sabrina, Rose, Céleste et Summer.
00:11:50C'est 160 pour une heure.
00:11:51Ça inclut deux services.
00:11:53Deux services, en fait, c'est quand tu viens, t'exécutes.
00:11:56On a eu une agence d'escorte 14 ans de temps, jusqu'en 2013.
00:12:02On a commencé par louer des chambres d'hôtel,
00:12:05comme toutes les agences font.
00:12:07Une chambre, deux chambres, ça dépend du nombre de filles que t'as.
00:12:11Après ça, tu passes des annonces.
00:12:13Faut quand même que tu te sois arrangé avec le propriétaire des motels,
00:12:16parce qu'à un moment donné, il y a un voivien, c'est sûr,
00:12:19pour que tout le monde soit d'accord sur ta feuille.
00:12:23On est sur le chemin Gascon.
00:12:27Je suis dans le Vieux-Port.
00:12:29Je suis en train d'atteindre le Palais des Congrès.
00:12:33Je suis tout près de me trouver à Ribourachat.
00:12:40Dans une petite ville comme Val-d'Or,
00:12:42les motels restent un endroit privilégié
00:12:45pour les clients des services d'escorte.
00:12:48Il y a certains propriétaires de motels
00:12:50qui offrent des chambres arabées aux services d'escorte
00:12:54pour qu'ils puissent recevoir les clients.
00:13:00Val-d'Or, c'est la porte tournante vers le nord.
00:13:03Il y a beaucoup de camionneurs qui sont appelés à passer par ici
00:13:07avant de se rendre dans le nord, à Beijing, et tout ça.
00:13:11C'est une bonne clientèle pour les services d'escorte, en fait.
00:13:15La première fois que j'ai eu à venir ici,
00:13:18le propriétaire de l'agence d'escorte est venu me porter ici.
00:13:21Elle est rentrée avec moi dans le camion du monsieur.
00:13:24Elle a expliqué pour le montant qu'il y avait,
00:13:27qu'est-ce qu'il y avait droit, qu'est-ce qu'il n'y avait pas droit,
00:13:30s'il voulait autre chose, qu'est-ce qu'il fallait extraire.
00:13:36La prestation, j'en ai vraiment fait partout, tu sais.
00:13:39La demande est là,
00:13:41puis tu passes des pipes à 20 piastres aux nuits à 500 piastres.
00:13:50Moi, il m'avait promis de faire beaucoup d'argent
00:13:52quand je suis partie de l'extérieur du pays.
00:13:54Il me promettait de faire beaucoup, beaucoup d'argent.
00:13:56Il me promettait la belle vie.
00:13:58Fallait faire un 15 000 en deux semaines.
00:14:00C'est possible, oui.
00:14:02Par contre, à tout l'argent qu'on doit leur donner,
00:14:05on en sort bredouille parce qu'on doit payer
00:14:07tous nos déplacements, notre billet d'avion.
00:14:09Un billet d'avion à Los Angeles, c'était 800 $.
00:14:12Donc, on devait payer 800 $,
00:14:14plus notre chambre d'hôtel qui est environ 700 $ par jour,
00:14:18plus le resto, plus nos préservatifs,
00:14:22puis c'est sûr que quand on va travailler là-bas,
00:14:25on va avoir une garde-robe très classe
00:14:27avec des vêtements très distingués,
00:14:30établi en talons et toujours bien coiffé.
00:14:33Donc, c'est environ, je vous dirais,
00:14:35pour une semaine de travail,
00:14:396 000 $, c'est beaucoup d'argent qu'on dépense.
00:14:42♪♪♪
00:15:12Comme c'est moi qui répondais au téléphone,
00:15:15le client, je lui demandais,
00:15:17dis-moi qu'est-ce que tu recherches,
00:15:19veux-tu une blonde, une brune, une rousse?
00:15:21Fait que si le gars, il veut une petite rousse
00:15:23qu'il embrasse puis qu'elle embrasse pas,
00:15:25bien, je vais dire, regarde,
00:15:27j'ai une de 5 et 8, 125 livres,
00:15:29elle est blonde, mais elle, elle embrasse.
00:15:31♪♪♪
00:15:43♪♪♪
00:15:49C'est un client.
00:15:51Il doit chercher une fille en particulier.
00:15:56À part de ça, comment ça va?
00:16:00Je sais pas, t'es rendu où?
00:16:03Ça va-tu bien?
00:16:07Ah, c'est ça, c'est pas facile.
00:16:10Je regarde ma chum, là,
00:16:12elle qui est venue me parler, là,
00:16:14elle n'en reste dans la vie.
00:16:16Elle a l'air tellement découragée.
00:16:18Elle se lève le matin,
00:16:20elle est démolie de sa journée d'avant.
00:16:25C'est là que je m'aperçois que c'est pas drôle
00:16:27pareil pour ces filles-là.
00:16:29J'ai vécu ça, moi aussi,
00:16:31puis je trouve pas ça...
00:16:33Je trouve ça difficile pour eux autres.
00:16:35Il y en a de plus en plus jeunes
00:16:37du Lac-Simon qui s'en viennent
00:16:39ici faire ça, justement.
00:16:41Parce qu'eux autres aussi,
00:16:43ils veulent déconnecter,
00:16:45ils veulent fuir.
00:16:47C'est pas vraiment gros,
00:16:49ce qui se passe dans les communautés.
00:16:54Je suis Algonquine.
00:16:56Je suis arrivée, en fait,
00:16:58sur le trottoir
00:17:00dû à ma consommation de Freebase.
00:17:07Souvent, le client, qu'est-ce qu'il va faire?
00:17:09Il va se promener.
00:17:11Il va aller voir la plus marchandable,
00:17:13elle, qui est la moins chère.
00:17:15J'ai eu l'occasion, justement,
00:17:17quand j'étais sur la rue,
00:17:19d'être marchandée, en quelque sorte.
00:17:21Moi, je faisais quand même mes prix.
00:17:25Souvent, un client arrivait
00:17:27qui me disait, OK,
00:17:29moi, pour tel prix, je peux en avoir deux.
00:17:31Moi, je lui disais carrément,
00:17:33regarde, à ce prix-là,
00:17:35je vais aller les voir, je vais passer mon tour.
00:17:37Moi, je n'ai pas juste à faire,
00:17:39à attendre, pour essayer de négocier,
00:17:41justement, mon prix à moi.
00:17:43Le travail de rue, là,
00:17:45sur le trottoir, c'est vraiment ça.
00:17:47C'est vraiment marchander ton prix à toi
00:17:49et vraiment imposer aussi tes limites.
00:17:51La plupart des filles ne le font pas.
00:17:59Est-ce que vous n'allez pas dans la prostitution par hasard?
00:18:01À l'âge de 4 ans,
00:18:03j'ai commencé à m'abuser.
00:18:05Puis, étant donné
00:18:07qu'il faisait partie d'un réseau pédophile,
00:18:09à l'âge de 5 ans,
00:18:11il a commencé à me faire violer par ses amis.
00:18:17Tu sais, quand tu es rendue
00:18:19sur Ontario, tu n'as plus rien.
00:18:21C'est la survie.
00:18:23Tu essaies juste de survivre.
00:18:25Puis, pour survivre,
00:18:27je pense qu'on avait
00:18:29trouvé toute la même solution,
00:18:31c'était de se geler.
00:18:37J'ai fait de l'escorte
00:18:39dans les hôtels avant la prostitution de rue.
00:18:41Puis, c'était
00:18:43pire.
00:18:45Pire parce que,
00:18:47premièrement, tu es dans une chambre.
00:18:49Souvent, tu arrives,
00:18:51les hommes sont en état d'ébriété.
00:18:53Ils sont gelés.
00:18:55Puis, ils pensent, parce qu'ils payent,
00:18:57qu'ils ont les droits
00:18:59sur tout. Ils vont te demander
00:19:01des choses que tu vas refuser.
00:19:03Puis, eux,
00:19:05ils vont se fâcher parce que, justement,
00:19:07tu refuses des
00:19:09« go to shower » ou des affaires comme ça.
00:19:11Dans un char,
00:19:13un gars n'aura pas l'audace
00:19:15de te demander ça. Lui, il veut venir
00:19:17pour s'en aller chez eux. C'est ça.
00:19:19Tandis qu'un gars dans l'hôtel,
00:19:21lui, il est là souvent pour réaliser ses fantasmes.
00:19:23Oui, c'est mon lieu de travail.
00:19:25C'est ici que ça se passe.
00:19:27Moi, je ne fais pas de service complet.
00:19:31Votre vestibule est rouge.
00:19:33Ça, les hommes aiment ça, les vestibules rouges.
00:19:35Ces bottes-là,
00:19:37tu n'es pas bien dedans.
00:19:39Mais eux autres aiment bien ça.
00:19:43Ils aiment bien ça.
00:19:47Dans des sens,
00:19:49c'est un peu comme une
00:19:51dans des salons de massage,
00:19:53ils prennent la moitié de ton argent.
00:19:55Ça ne vaut pas la peine.
00:19:57Moi, je me suis tout le temps dit
00:19:59que je ne donnerais pas d'argent à personne.
00:20:01Je vais travailler pour moi-même.
00:20:03J'ai parti comme ça.
00:20:05C'est sûr que tu n'as pas de protection.
00:20:07Mais quand tu as quelqu'un
00:20:09qui veut te protéger, ce n'est pas de la protection.
00:20:11Tu travailles pour lui
00:20:13et lui va t'en trouver des clients.
00:20:15Tu n'as plus le choix.
00:20:17C'est ça qui est ça.
00:20:19Je ne crois pas à la protection.
00:20:21Je me protège moi-même.
00:20:43Mon nom, c'est Pedro.
00:20:45J'ai 17 ans.
00:20:47Récemment, on est en
00:20:49Saint-Jeunesse, Montréal, la cité de Prairie.
00:20:51Je suis ici parce que
00:20:53j'ai fait des délits.
00:20:55J'ai fait des erreurs dans ma vie.
00:20:57J'ai 17 chiffres
00:20:59d'accusation dans mon dernier dossier.
00:21:03Je suis accusé
00:21:05de braquage d'armes à feu,
00:21:07boîte faite, menace de mort.
00:21:09J'ai plein
00:21:11de conditions.
00:21:13Tout le délit que j'ai fait, c'est quand
00:21:15je suis devenu membre du gang Nérou.
00:21:17Il y avait
00:21:19du monde qui avait 40 ans,
00:21:2137 ans, 30 ans,
00:21:23qui avaient quand même assez d'expérience.
00:21:25Je connaissais beaucoup de monde.
00:21:27Là, j'ai commencé à m'habiller comme eux.
00:21:29Je commençais à changer
00:21:31ma personnalité, vraiment.
00:21:33Je commençais
00:21:35à perdre la personne
00:21:37que j'étais avant.
00:21:41Moi, quand je commençais
00:21:43à travailler,
00:21:45c'était vraiment
00:21:47recruter des femmes.
00:21:49C'était surtout de trouver des femmes
00:21:51dans les clubs.
00:21:53C'était surtout de trouver des femmes
00:21:55dans les écoles, dans les endroits publics.
00:21:59Ça a commencé
00:22:01par une fugue.
00:22:03J'avais peut-être
00:22:0513, 14 ans.
00:22:07En marchant dans mon gueule,
00:22:09on est l'hiver, il fait froid,
00:22:11il y a deux Latinos
00:22:13qui m'ont arrêtée.
00:22:15Ils m'ont demandé ce que je faisais,
00:22:17si j'avais le goût de partir avec eux,
00:22:19boire une bière ou quoi que ce soit.
00:22:21Pendant la soirée,
00:22:23ils m'ont demandé si ça me dérangeait
00:22:25qu'un homme vienne me chercher
00:22:27et me ramène dans une heure
00:22:29pour que je fasse une filation
00:22:31pour de l'argent.
00:22:35J'ai aucun argent sur moi.
00:22:37Ils me font consommer de la drogue,
00:22:39je me dis que c'est un bon moyen
00:22:41de les rembourser.
00:22:43Ils me font comprendre aussi
00:22:45que c'est un bon choix.
00:22:47C'est pas comme si j'avais le choix.
00:22:49Le gars est déjà là,
00:22:51j'ai déjà assez dans un état second.
00:22:53C'est comme, vas-y, là.
00:22:57Les centres jeunesse et l'école
00:22:59sont les places
00:23:01où ils viennent chercher le plus.
00:23:03En fugue, oui, beaucoup.
00:23:05Parce que, dans le fond,
00:23:07la fille, justement, est vulnérable
00:23:09puis elle veut une place de coucher.
00:23:15On va pas aller prendre une femme
00:23:17qui tout est bon,
00:23:19qu'elle a l'argent,
00:23:21que ça va bien avec la famille.
00:23:23C'est des femmes, parfois,
00:23:25qui avaient des blessures
00:23:27à l'intérieur d'elles.
00:23:29C'est surtout par rapport à sa famille.
00:23:31Par exemple, il y avait une femme
00:23:33qui me disait, une fois,
00:23:35mon père, il m'a violé.
00:23:37Il y a d'autres qui m'ont dit
00:23:39ma famille m'aime pas, me rejette,
00:23:41disent que je sers à rien
00:23:43dans la famille.
00:23:59Aujourd'hui, je suis entraîneur
00:24:01à temps plein.
00:24:03J'ai repris ma vie, quand même,
00:24:05je me fais un nom.
00:24:07Quand j'étais jeune,
00:24:09pour recruter une fille,
00:24:11c'est comme il fallait que,
00:24:13premièrement, que tu parais bien,
00:24:15un, que tu parais bien,
00:24:17puis deux, quand tu avais le tour
00:24:19de parler avec la personne
00:24:21puis que tu l'invites au restaurant.
00:24:23Au début, les deux premières semaines,
00:24:25au moins que t'as une autre personnalité,
00:24:27t'es un gentleman, tu parles,
00:24:29tu pouvais acheter,
00:24:31tu pouvais faire des surprises,
00:24:33tu pouvais arriver avec une fleur le soir
00:24:35ou faire ton gentleman.
00:24:37La fille apprenait tout le temps
00:24:39une confiance envers toi.
00:24:41Dès que tu vois
00:24:43que la fille embarquait
00:24:45dans la confiance,
00:24:47là, tu parlais d'autres choses avec.
00:24:49C'est beaucoup de psychologie
00:24:51que ça prend,
00:24:53parce que si les femmes
00:24:55se sentaient bien avec nous,
00:24:57on devait être là pour elles.
00:24:59Oui, OK, je faisais de l'argent
00:25:01avec les filles,
00:25:03mais comme je disais,
00:25:05j'étais pas un pimpe,
00:25:07j'étais plus le trésorier.
00:25:09Parce que proxénètes, OK,
00:25:11les proxénètes,
00:25:13eux, ils prennent l'argent
00:25:15à eux tous seuls,
00:25:17puis ils gaspillent l'argent
00:25:19pour eux autres.
00:25:21Mais moi, j'étais pas comme ça.
00:25:23Moi, oui, on me donnait de l'argent,
00:25:25mais j'étais pas avec la fille.
00:25:31Le pimpe,
00:25:33je savais déjà d'abord
00:25:35qu'il était pimpe.
00:25:37Je savais déjà ça.
00:25:39Je lui ai dit, comme,
00:25:41si t'essaies de me pimper,
00:25:43ça marchera pas.
00:25:45Puis ça, ça l'a fait rire.
00:25:47La manipulation a vraiment marché pareil
00:25:49parce que j'ai décidé
00:25:51de m'allier à lui
00:25:53pour des raisons financières,
00:25:55puis je pensais qu'il allait m'aider vers ça.
00:25:57Il a tout fait
00:25:59pour que je...
00:26:01Il m'a embobinée, il était gentil,
00:26:03puis il prenait pas mon argent,
00:26:05puis il me disait rien, puis il me laissait faire mes affaires.
00:26:07Puis à un moment donné,
00:26:09ça s'est fait plus comme,
00:26:11ah, là, il a posé plus de questions.
00:26:13Puis là, il comptait mon argent
00:26:15quand j'avais fini, combien tu faisais.
00:26:17Puis là, il dit, ah, bien là, je vais le mettre à la banque,
00:26:19puis tout. Je l'ai laissé faire vu que moi,
00:26:21j'ai pas une bonne gestion de finances,
00:26:23puis je connaissais rien du tout.
00:26:25Je l'ai laissé faire, puis à un moment donné,
00:26:27je me suis rendue compte que
00:26:29mon argent, il était nulle part.
00:26:31Fait que je lui ai dit, bien là, tu m'avais dit
00:26:33que tu sauverais,
00:26:35tu aurais ouvert un compte
00:26:37puis qu'on aurait mis de l'argent ensemble,
00:26:39puis il y a rien, j'ai rien.
00:26:41J'ai jamais été aussi contrôlée comme ça de toute ma vie.
00:26:43On veut le plus des femmes possible.
00:26:45Tu comprends?
00:26:47On s'en fout si elle est noire, si elle est asiatique,
00:26:49si elle est chinoise, si elle est belge, si elle est...
00:26:51On s'en colisse parce que
00:26:53pour nous, c'est une bitch.
00:26:59Pour nous aussi, c'était très important
00:27:01parce que si la femme n'était pas là,
00:27:03on n'a pas d'argent, on n'a pas de chéline après pour nous,
00:27:05comme on dit, quoi.
00:27:07Tu réponds au téléphone, lui?
00:27:13On sait que l'âge de rentrée dans la prostitution,
00:27:15c'est entre 14 et 15 ans.
00:27:17Nous, au centre, on reçoit des femmes
00:27:19entre 13 et 14 ans.
00:27:21Les filles se font recruter par des amis,
00:27:23par les réseaux sociaux,
00:27:25dans les bars,
00:27:27et puis ce qu'on voit aussi dernièrement
00:27:29est beaucoup de recrutement qui se fait dans les écoles
00:27:31en général,
00:27:33et je dirais aussi beaucoup dans les écoles privées.
00:27:35On a des jeunes, nous, qui sont arrivés ici
00:27:37parce qu'ils ont été agressés sexuellement
00:27:39et que quand on va au fond
00:27:41de la chose, on se rend compte
00:27:43qu'il y a eu tout un réseau de prostitution
00:27:45qui a été mis en place
00:27:47pour l'amener dans la prostitution.
00:27:49C'est un commerce,
00:27:51et quand tu veux monter un commerce,
00:27:53tu fais une étude des marchés,
00:27:55tu vois les possibilités, tu te fais du marketing,
00:27:57c'est exactement la même chose.
00:27:59Sauf que là, c'est des êtres humains et c'est des filles,
00:28:01et c'est des femmes.
00:28:05La semaine passée, j'ai eu un téléphone
00:28:07qui me dit, pour ta protection,
00:28:09est-ce que ça t'intéresserait
00:28:11à venir travailler pour moi?
00:28:13J'ai dit non, pas vraiment.
00:28:15Je ne suis pas une fille qui travaille
00:28:17dans les hôtels premièrement, je ne me déplace pas.
00:28:19Il dit oui, mais ça serait préférable
00:28:21pour ta protection. Je dis non,
00:28:23je ne suis pas intéressée, merci.
00:28:25Il a rappelé, il dit écoute,
00:28:27je n'ai pas juste un hôtel,
00:28:29j'ai aussi une chambre,
00:28:31où est-ce que tu peux recevoir?
00:28:33Ça sera bien
00:28:35pour ta protection.
00:28:37C'est sûr que c'est un pimp.
00:28:39Lui, il veut que je travaille pour lui.
00:28:41Ça tracasse dans la tête.
00:28:43S'ils sont capables de prendre
00:28:45un rendez-vous en étant un client,
00:28:47la fille répond, elle se fait tabasser
00:28:49et tu n'as pas le choix de travailler pour eux autres.
00:28:51Pourquoi qu'ils ne viendraient pas ici?
00:28:53Ils sont capables d'aller ailleurs.
00:28:57Bird, il y a un intro
00:28:59là-dedans aussi.
00:29:01Elle n'a pas mis menace de mort.
00:29:03Dans l'événement,
00:29:05elle dit qu'il allait
00:29:07venir la voir pour la tuer.
00:29:09Plusieurs fois, la victime a changé les serrures
00:29:11pour ne pas qu'il revienne,
00:29:13mais il défonçait la porte.
00:29:15Il défonçait la porte
00:29:17pas pour venir sans mal la voler,
00:29:19mais pour venir lui prendre son cash.
00:29:21C'est un intro.
00:29:25Moralité ouest.
00:29:27Oui, la victime là-dedans,
00:29:29elle rapportait
00:29:31300 $ par soir.
00:29:33Si elle n'avait pas 300 $,
00:29:35il abattait.
00:29:37Un minimum de 300 $ par soir.
00:29:39Elle travaillait
00:29:416 jours par semaine, je crois.
00:29:45C'est plus à l'entour de
00:29:472000 $ par semaine.
00:29:49Ce n'est pas exagéré
00:29:51de dire que
00:29:53ces filles-là rapportent à l'entour de 100 000 $ par année.
00:29:55Dans les dernières années,
00:29:57il a fait 4 ou 5 victimes
00:29:59d'identifiées.
00:30:01Quand il fait de l'argent, il est heureux
00:30:03et moins violent.
00:30:05Quand il fait de l'argent et qu'il y a juste une fille,
00:30:07la pression est forte pour la fille.
00:30:09Il est très violent.
00:30:11Oui, allô?
00:30:13Oui.
00:30:17C'est bien ça.
00:30:19Oui.
00:30:21Merci.
00:30:23Faire de la surveillance physique sur des pimpes,
00:30:25je ne vais pas dire que c'est plate,
00:30:27mais c'est ennuyant parce que c'est du monde qui ne fait rien.
00:30:29Ils vont rester chez eux
00:30:31et ils vont s'ébâcher.
00:30:33Ils vont regarder la télé toute la journée.
00:30:35On a eu des pimpes, c'était ça.
00:30:37Toute sa journée,
00:30:39il était chez eux, il jouait au PlayStation,
00:30:41il écoutait la télé, il écoutait des films.
00:30:43La fille allait travailler après ça.
00:30:45Elle allait faire de l'argent.
00:30:47Il y a tant de l'argent.
00:30:49Dans ce dossier-là, il y a un enfant
00:30:51avec une des victimes.
00:30:53Il a fallu qu'elle se prostitue pendant qu'elle était enceinte.
00:30:55Je pense que c'est une semaine ou deux
00:30:57après avoir accouché.
00:30:59Il fallait qu'elle retourne travailler.
00:31:01Elle se disait, je veux que mon enfant
00:31:03ait de quoi,
00:31:05ait des couches,
00:31:07soit bien nourri, ait des vêtements.
00:31:09Puis lui, il prenait l'argent
00:31:11en arrivant.
00:31:13Il ne lui laissait rien
00:31:15et il l'envoyait dans un comptoir
00:31:17d'aide
00:31:19pour les enfants, pour la nourriture
00:31:21et les couches.
00:31:23C'est vraiment des marchandises.
00:31:25Il est traité comme des marchandises.
00:31:27Puis l'enfant n'est même pas un élément.
00:31:29Ça ne change rien.
00:31:37Non, on ne passe pas ici.
00:31:39Non.
00:31:41C'est deux prochaines.
00:31:59Nous, on le qualifie
00:32:01d'un prédateur,
00:32:03un pin prédateur.
00:32:05En peu de temps, rencontrer trois jeunes femmes
00:32:07qui acceptent de porter plainte
00:32:09comme ça,
00:32:11ça donne une indication
00:32:13du nombre astronomique
00:32:15qu'il y a de victimes.
00:32:17De mettre un individu de même
00:32:19derrière les barreaux, on est content
00:32:21parce que c'est la définitive
00:32:23qu'elle aurait faite d'autre.
00:32:29Le proxénétisme,
00:32:31il est vraiment présent
00:32:33dans les bars de danseuses.
00:32:35Puis même que c'est la majorité.
00:32:37Je dirais que 80%
00:32:39des filles ont déjà été pimpées
00:32:41ou sont pimpées.
00:32:43Dans n'importe quel bar,
00:32:45oui, ils savent.
00:32:47Ils savent que la plupart des filles
00:32:49sont sous l'emprise d'un proxénète.
00:32:51Ça ne change rien.
00:32:53Puis même que c'est mieux pour eux.
00:32:55Moi, je pense que c'est la définitive
00:32:57qui est la plus importante.
00:32:59Je vais prendre mon exemple.
00:33:01Quand j'étais avec le gars,
00:33:03je travaillais.
00:33:05Je ne voulais pas montrer
00:33:07que je travaillais.
00:33:09J'allais voir chaque client
00:33:11puis j'offrais.
00:33:13Je poussais.
00:33:27Eux autres, ils vont travailler
00:33:29avec une pression.
00:33:31Il faut qu'ils rapportent l'argent.
00:33:33Quand la fille donne tout ce qu'elle a fait
00:33:35dans sa journée ou dans sa semaine
00:33:37et qu'elle est obligée de l'appeler
00:33:39à 3-4 fois par jour pour dire
00:33:41comment elle a fait de client,
00:33:43c'est là que le contrôle se fait.
00:33:45Les escales qui viennent de Montréal
00:33:47le 3 quart du temps
00:33:49sont pimpées.
00:33:51Et encore aujourd'hui,
00:33:53je te dirais que 2 filles sur 3
00:33:55sont les gagnantes.
00:33:57Il y en a un qui sont tellement fiers
00:33:59d'être pimp. Il y en a un qui s'est fait faire
00:34:01un trophée comme pimp de l'année
00:34:03en 2010 dans le 514.
00:34:05514, Montréal.
00:34:07Ça a été saisi sur une perquisition,
00:34:09un dossier de proxénétisme.
00:34:13Le pimp, ça peut être n'importe qui.
00:34:15Un noir, un blanc.
00:34:17Il n'y a pas de race.
00:34:19C'est un crime d'opportunité.
00:34:21C'est un crime payant.
00:34:23Elle, c'est la propriétaire d'une agence d'escorte
00:34:25qu'on a frappée, qui était dans notre
00:34:27mire depuis 1999.
00:34:29On la savait en lien
00:34:31avec des membres de gangs de rue,
00:34:33des proxénètes connus depuis plusieurs
00:34:35années. Et on savait que ces membres-là
00:34:37plaçaient leurs filles à travers
00:34:39ces agences.
00:34:41Une quarantaine d'agences à Montréal,
00:34:43peut-être une vingtaine d'autres à Toronto.
00:34:45Lorsqu'on a frappé,
00:34:47on a perquisitionné dans plusieurs
00:34:49institutions financières,
00:34:51dans son luxueux condominium
00:34:53L'Île-des-Soeurs, et on a saisi
00:34:55pour 1,6 million de dollars,
00:34:57y compris des lingots d'or,
00:34:59une résidence à Laval,
00:35:01une résidence en Floride.
00:35:03Beaucoup,
00:35:05beaucoup d'argent.
00:35:07Les propriétaires d'agences, en fait,
00:35:09c'est sûr qu'on ne connaît pas leur vrai nom.
00:35:11Il y avait une fille aussi, une Québécoise.
00:35:13On lui posait l'argent à son nom à elle,
00:35:15qui était évidemment
00:35:17un faux nom. Tout l'argent
00:35:19cumulé au long de la semaine, je le mets
00:35:21dans un coffre-fort.
00:35:23Donc, le mercredi à 12h30, je dois me rendre
00:35:25à telle banque, à Los Angeles,
00:35:27et je dépose l'argent
00:35:29dans ce compte-là.
00:35:31Ces gars-là roulent
00:35:33des camions Mercedes,
00:35:35des Cadillacs, ont des restaurants.
00:35:37C'est très, très payant.
00:35:39Donc, ils sont capables de faire n'importe quoi
00:35:41pour amener une femme
00:35:43à travailler, être escorte de luxe.
00:35:45La tendance depuis un an ou deux,
00:35:47c'est que les pimpes coupent
00:35:49les intermédiaires, ne veulent plus donner d'argent
00:35:51aux agences, ne veulent plus donner d'argent
00:35:53aux bars de danseuses, ça fait qu'ils placent carrément
00:35:55leur fille sur le web.
00:35:57Petites annonces 1, 2, 3,
00:35:59Backpage, Jay's List,
00:36:01Craig's List. La fille attend
00:36:03dans la chambre d'hôtel les clients.
00:36:05Souvent, elle ne sait même pas quel nom
00:36:07le gars lui a donné, puis il place les annonces
00:36:09sur son laptop, puis
00:36:11c'est comme ça que ça se passe.
00:36:13On a partout les clients.
00:36:15Des hommes d'affaires,
00:36:17beaucoup d'ingénieurs.
00:36:19J'ai beaucoup de fonctionnaires.
00:36:21J'ai des contracteurs.
00:36:23J'ai des retraités, des camionneurs,
00:36:25des travailleurs de la construction,
00:36:27d'universitaires, du milieu humoristique aussi,
00:36:29de toutes les classes sociales.
00:36:37Annonce 1, 2, 3, dot com.
00:36:39C'est en dessous de personnel.
00:36:41Tu vas cliquer escorte.
00:36:43Tu demandes à la fille.
00:36:45Est-ce que tu es indépendante?
00:36:47Mais il y a des filles avec des pymes quand même.
00:36:49Si tu dis que tu es indépendante,
00:36:51elle va dire oui.
00:36:53C'est où? Dans un appartement.
00:36:55Tu as un cellulaire?
00:36:57Tu la textes.
00:36:59Si tu veux une LED,
00:37:01tu es 64.
00:37:03Si tu veux une bonne telle,
00:37:05je te clope telle.
00:37:07120, 140.
00:37:09Ça va monter jusqu'à 160.
00:37:11Quand j'ai commencé à regarder les hommes
00:37:13et leur participation dans la prostitution,
00:37:15j'étais choqué de ce que j'avais vu.
00:37:17Ce qu'ils disaient sur Internet,
00:37:19ce qu'ils me disaient dans les bars
00:37:21quand je prétendais être un John,
00:37:23ce qu'ils me disaient dans les interviews,
00:37:25je les regardais et je leur disais
00:37:27tu parles d'un être humain.
00:37:29Non, je parle d'un con.
00:37:31Je parle d'une prostitute.
00:37:33Les hommes entrent comme ça. C'est un con.
00:37:35C'est une prostitute.
00:37:37Elle veut être là.
00:37:39Ils doivent croire
00:37:41que quand un homme donne de l'argent
00:37:43à une femme,
00:37:45elle dit oui
00:37:47et qu'il n'y a pas de viol.
00:38:03Ils veulent voir le sourire sur sa tête.
00:38:05Elle prend l'argent
00:38:07mais elle n'a aucune conscience
00:38:09pour s'inquiéter.
00:38:38Je ne dirais pas que c'est plus dur pour les femmes
00:38:40parce qu'elles ont le choix de dire oui
00:38:42ou non.
00:38:44Personne n'est obligé
00:38:46d'avoir une relation comme ça.
00:38:48C'est les autres qui décident.
00:38:50La fille qui va dire
00:38:52qu'elle est maltraitée,
00:38:54c'est parce qu'elle n'a pas la bonne place.
00:38:56Quand j'allais conduire une fille sur un câble,
00:38:58des fois, ça arrive qu'on ne file pas
00:39:00toujours pareil.
00:39:02Mettons qu'une fille ne filait pas
00:39:04et elle allait faire le câble
00:39:07je disais toujours à la fille
00:39:09oui, ça ne file pas
00:39:11mais quand tu arrives chez le client,
00:39:13quand la porte s'ouvre, tu rentres en scène.
00:39:15C'était comme une actrice.
00:39:17Quand la porte s'ouvre,
00:39:19tu t'embarques dans le décor.
00:39:29On passe la journée entre quatre murs
00:39:31à attendre les clients.
00:39:33Comme je disais tantôt,
00:39:36de 7 à 14, 16 clients par jour.
00:39:40C'est non-stop.
00:39:42Quand le client part,
00:39:44on doit aller se laver pour
00:39:46que le client, 20 minutes après, arrive
00:39:48et qu'on soit comme si c'était le premier.
00:39:50Il faut toujours qu'on agisse comme si c'était le premier.
00:39:54Comme si c'était le premier homme avec qui on couchait.
00:39:56Comme si il n'y avait pas eu
00:39:58dix autres avant lui.
00:40:00C'est toujours le premier et l'unique.
00:40:02Il faut qu'on soit resplendissante
00:40:04de bonheur et d'envie.
00:40:06On ne peut pas faire travailler une fille 24 heures.
00:40:08C'est impossible.
00:40:10Les filles, normalement,
00:40:12elles vont faire des chiffres de 12 heures, 16 heures.
00:40:14Si dans son 16 heures,
00:40:16elle est capable de faire 5, 6,
00:40:1810 clients,
00:40:20il y a une fois une minute,
00:40:22ils vont dire 10 clients, 10 clients.
00:40:24Ça prend 15 minutes de faire une pipe.
00:40:28Il faut s'entendre que le client,
00:40:30quand il arrive à la chambre d'hôtel
00:40:32dans un appartement,
00:40:34il est déjà prêt.
00:40:36Il ne s'en va pas là pour compter une messe.
00:40:38Il s'en va là pour faire une pipe.
00:40:40Il est déjà bandé.
00:40:42Quand la petite fille ramasse ça,
00:40:44il est prêt.
00:40:46Ça prend 1 heure.
00:40:48Si tu calcules 10 fois 15 minutes,
00:40:52ce ne sont pas de gros journées.
00:41:02Il y a deux gangs dans les clients.
00:41:04Il y a les réguliers,
00:41:06puis il y a les épisodiques.
00:41:08Les réguliers, ils alimentent une machine.
00:41:10Moi, j'étais dans ceux qui alimentaient la machine.
00:41:16C'est de se dire dans un bar
00:41:18que les filles te courent après.
00:41:20Des filles que sinon tu n'ignorerais.
00:41:22C'est pour beaucoup de clients.
00:41:24Dans les réguliers,
00:41:26c'est quand même ça.
00:41:28C'est quand même ça.
00:41:30Il y en a qui vont,
00:41:32qui ne paient pas.
00:41:34C'est juste pour le plaisir de se faire
00:41:36causer par une femme
00:41:38qui ne poserait même pas le regard sur toi,
00:41:40qui tout d'un coup
00:41:42devient gentille
00:41:44et intentionnée.
00:41:46C'est certain que ça flatte les goûts.
00:41:56J'ai toujours l'impression
00:41:58que j'ai aidé les filles
00:42:00quand je payais,
00:42:02que je leur rendais service même.
00:42:04Mais c'est clair qu'on se rend compte
00:42:06que tout ce système-là,
00:42:08ce n'est pas toujours correct pour les filles.
00:42:10Mais je me disais,
00:42:12moi, je suis quand même le bon gars.
00:42:14Je ne suis pas violent.
00:42:16On a du plaisir ensemble.
00:42:18Tout est correct pour moi.
00:42:20Les hommes, peu importe le service,
00:42:22les hommes, c'est toujours pareil.
00:42:24Les hommes sont toujours aussi sûrs d'eux.
00:42:26Leur pouvoir,
00:42:28que c'est bien d'acheter une femme,
00:42:30que c'est normal,
00:42:32qu'on leur appartient.
00:42:40Toi, tu as maigri encore.
00:42:42Arrête de maigrir.
00:42:44Non, c'est le plus petit
00:42:46que je peux aller.
00:42:48Mais tu as maigri.
00:42:50C'est ma soeur.
00:42:52Elle qui est en jupe.
00:42:54C'est ma petite soeur.
00:42:56Moi, je suis la plus vieille.
00:42:58Je suis la plus vieille chez nous,
00:43:00puis elle, c'est la plus jeune.
00:43:02C'est le bébé de la famille.
00:43:04Deux filles qui travaillent encore,
00:43:06qui sont sur le trottoir.
00:43:12La majorité des prostituées
00:43:14qui travaillent dans les rues ici,
00:43:16c'est des femmes autochtones.
00:43:18Alors qu'en Abitibi, il n'y a seulement
00:43:20que 4 % qui sont autochtones.
00:43:24La plupart des clients
00:43:26aiment bien la compagnie des autochtones.
00:43:28Pourquoi? Parce qu'on est plus...
00:43:30on est plus parlable,
00:43:32on est plus négociable,
00:43:34c'est ce que les clients me rapportent.
00:43:36Ils viennent chercher le piquant chez nous.
00:43:46Que ce soit dans les salons de massage
00:43:48ou dans le bar de danseuse,
00:43:50il y a une limite d'ethnie
00:43:52qu'ils veulent, donc ils nous classifient.
00:43:54Moi, sur mon chiffre,
00:43:56j'ai tant de filles.
00:43:58J'ai 10 filles. Sur 10 filles,
00:44:00je veux une noire,
00:44:02deux latinos, une asiatique,
00:44:04puis le reste, c'est des blanches.
00:44:06Il y a toujours deux filles de couleur ici.
00:44:08Toujours. Un minimum.
00:44:10Parce qu'il y a des clients,
00:44:12ils veulent de couleur.
00:44:14Le gars qui veut une noire,
00:44:16il faut que je lui donne une noire.
00:44:22Il y a comme un engouement
00:44:24pour les femmes asiatiques.
00:44:26Une femme asiatique,
00:44:28c'est une femme soumise.
00:44:30Elle donne beaucoup.
00:44:32Elle est gentille avec l'homme.
00:44:34Elle est serviable pour tout ce qui vient avec.
00:44:36Puis moi, sincèrement,
00:44:38je ne suis pas comme ça.
00:44:40Souvent, j'ai dû jouer la carte
00:44:42de la fille soumise
00:44:44dépendamment du client.
00:44:46Si je sentais qu'il y avait besoin
00:44:48de cette image de la femme soumise,
00:44:50je jouais le jeu.
00:44:52C'est comme ça que j'ai pu faire de l'argent.
00:44:54Ça doit faire partie du fantasme
00:44:56de tous les gars.
00:44:58Comme un temps, ça faisait partie
00:45:00du fantasme de bien des gars,
00:45:02faire l'amour avec une noire.
00:45:04J'ai déjà eu un client qui disait
00:45:06« Toi, j'étais en Thaïlande.
00:45:08Ils m'avaient fait danser et tout.
00:45:10Pas trop payant.
00:45:12Puis là, il me dit « Sauf que moi,
00:45:14j'étais en Thaïlande. Moi, je payais là-bas
00:45:16puis j'avais tout. »
00:45:18On n'est pas en Thaïlande
00:45:20et ce n'est pas la même chose.
00:45:22Sauf qu'ils s'imaginent
00:45:24qu'on va donner plus.
00:45:28Des demandes qu'ils n'oseraient pas
00:45:30demander à leurs copines,
00:45:32leurs blondes ou simplement
00:45:34parce qu'ils sont célibataires.
00:45:36Des demandes qu'ils ne pensent pas
00:45:38mais qui font juste...
00:45:40C'est des demandes qui peuvent être
00:45:42aussi dégradantes,
00:45:44qui sont un peu même déviantes.
00:45:48Il y a des vidéos sur Internet
00:45:50préparées pour les hommes
00:45:52quand John est à la maison
00:45:54et ils disent « Je vais être en Thaïlande
00:45:56ou aux Philippines ou au Cambodge
00:45:58ou à l'Indonésie ou n'importe où
00:46:00pendant une semaine. »
00:46:02Et ils ont tout préparé pour eux.
00:46:04Ces types de filles sont
00:46:06principalement obtenables pour
00:46:0825 à 50 dollars aux Etats-Unis
00:46:10toute la nuit.
00:46:12Un gars dit « J'ai tourné
00:46:14depuis 39 ans,
00:46:16j'ai fait du sexe sain et sain
00:46:18avec des hookers jeunes,
00:46:20des escorts ou des filles sexy. »
00:46:22En gros, ces filles
00:46:24sont souvent leurs filles
00:46:26ou plus précisément
00:46:28leurs grand-filles.
00:46:30Et elles servent ces vieux,
00:46:32fats, blancs,
00:46:34des Etats-Unis,
00:46:36de l'Europe...
00:46:38Le Canada est une destination
00:46:40de tourisme sexuel,
00:46:42notamment pour les clients américains.
00:46:44On ne parle pas
00:46:46de la République dominicaine,
00:46:48on ne parle pas de la Thaïlande,
00:46:50on parle du Canada,
00:46:52et même je peux vous dire
00:46:54qu'on parle de Montréal.
00:46:56L'île de Montréal,
00:46:5830 clubs de danseuses,
00:47:00plus de 200 salons de massage
00:47:02et érotiques,
00:47:04plus les agences d'escort.
00:47:06On se compare à Vegas.
00:47:08C'est-à-dire qu'au Prorata,
00:47:10d'après moi, on est l'endroit
00:47:12où j'ai rencontré beaucoup,
00:47:14beaucoup de victimes
00:47:16au cours de mes années de travail,
00:47:18mais on a rencontré aussi
00:47:20beaucoup de clients
00:47:22qui nous disent
00:47:24toutes la même chose.
00:47:26Ils nous disent
00:47:28« Montréal est fantastique.
00:47:30J'adore Montréal. »
00:47:32Quand on rencontre un client,
00:47:34c'est ça qu'il nous dit.
00:47:36Parce qu'à Montréal,
00:47:38tu peux te commander
00:47:40dans Internet,
00:47:42tu choisis ta fille
00:47:44comme une pizza,
00:47:46c'est-à-dire que tu peux choisir
00:47:48la couleur de ses cheveux,
00:47:50la couleur de ses yeux,
00:47:52sa mensuration, sa grandeur,
00:47:54son poids, puis elle va
00:47:56t'être livrée à maison
00:47:58ou à ton hôtel
00:48:00à l'heure que tu veux.
00:48:02Pareil comme une pizza.
00:48:04Capitalement, j'ai peut-être
00:48:0625-30 filles,
00:48:08comme il y en a qui vont
00:48:10venir des régions du Québec.
00:48:12On prend le grand prix, c'est sûr
00:48:14qu'on peut plus d'argent qu'habituellement.
00:48:16Il y a bien des touristes qui viennent,
00:48:18donc ils dépensent plus,
00:48:20comme en vacances.
00:48:22Ils dépensent, ils dépensent,
00:48:24ils regardent pas.
00:48:38Ce que vous trouverez sur
00:48:40beaucoup de sites sexuels,
00:48:42ça n'a pas d'importance
00:48:44de la ville où vous allez dans le monde,
00:48:46ils t'offrent un boulot
00:48:48ou un buffet de toute
00:48:50ta fantaisie.
00:48:52Si vous regardez Montréal Top Girls,
00:48:54vous trouverez quelqu'un qui va
00:48:56être un pornstar, un Québécois,
00:48:58et si vous cherchez quelque chose
00:49:00qui est arabe, un Lebanais chaud,
00:49:02ici vous avez la Grèce chaude,
00:49:04l'arabe chaude, un Québécois sexy,
00:49:06un espagnol chaud, un chinois chaud,
00:49:08un latino chaud,
00:49:10un italien chaud,
00:49:12je veux dire, tout ce que vous voulez
00:49:14sur le buffet, un russe chaud,
00:49:16un blond russe,
00:49:18vous savez, un 34D chinois,
00:49:20un étudiant chinois,
00:49:22tout ce que vous voulez,
00:49:24tout ce que vous voulez,
00:49:26ces services d'escorte,
00:49:28ces brothels vous offrent.
00:49:36On a reçu
00:49:38une plainte
00:49:40parallèlement à une agression sexuelle.
00:49:42C'est une fille qui travaillait
00:49:44dans le salon
00:49:46qui était masseuse,
00:49:48entre guillemets,
00:49:50et qui a été agressée par un client.
00:49:52Le client, lui, voulait
00:49:54la sédamiser, puis elle ne voulait pas ça.
00:49:56Il l'a violée.
00:49:58Il a laissé 20$, puis c'est en allé.
00:50:00Sans que la police soit appelée,
00:50:02sans qu'il y ait aucun problème,
00:50:04la victime était blessée.
00:50:06Elle s'est plainte.
00:50:08Elle a demandé de l'aide
00:50:10à la tenancière.
00:50:12La tenancière...
00:50:16Elle n'a pas tenu compte.
00:50:18Elle n'a dit absolument rien.
00:50:20Elle a dit, moi, tout ce que je m'attends,
00:50:22c'est que tu satisfasses le client.
00:50:24Dans ce cas-là, le client t'a demandé ça.
00:50:26Je m'attends à ce que tu le satisfasses.
00:50:28Je ne veux pas entendre de chialer.
00:50:30Il y a des brothels
00:50:32partout au Canada
00:50:34qui sont supposément gardés par les pimpes,
00:50:36où les femmes sont tuées,
00:50:38où les femmes sont violées.
00:50:40Et souvent, le pimpe est d'accord
00:50:42avec ça, parce qu'il va
00:50:44avoir beaucoup plus d'argent.
00:50:46Hey, mon gars, laissez-moi le faire
00:50:48à elle sans condom et laissez-moi la violer
00:50:50anale. Eh bien, voici un extra
00:50:52de quelques centaines de dollars.
00:50:54Il ne s'intéresse pas à cette femme.
00:51:02Je suis un jeune producteur
00:51:04de films pour adultes,
00:51:06divertissement adulte.
00:51:08Je fais de l'événementiel aussi,
00:51:10club de danseuse, show porn star.
00:51:12Recruter une fille, des fois,
00:51:14ça peut prendre trois mois.
00:51:16J'ai déjà...
00:51:18Je n'aime pas le terme,
00:51:20mais travailler sur une fille
00:51:22pendant huit mois de temps
00:51:24avant d'être capable de la faire tourner.
00:51:26Pour le recrutement, c'est partout.
00:51:28On a Facebook.
00:51:30Badoo.
00:51:32Bookfriend.
00:51:34Fuckbook.
00:51:36Tous les réseaux sociaux
00:51:38sont mis à disposition
00:51:40pour ça, que ce soit les clubs,
00:51:42les clubs de danseuse, les bars de coin,
00:51:44même sur la rue.
00:51:46Accoste-toi une belle fille.
00:51:48Salut, ça va? À l'arrêt d'autobus.
00:51:50T'attends l'autobus. C'est cute.
00:51:52Il parle un peu, tu lui donnes une carte.
00:51:54C'est quoi, ça, une production de films?
00:51:56Ah oui, je suis curieuse.
00:51:58Tout le monde est mis à disposition
00:52:00pour faire le recrutement.
00:52:02Partout. Il n'y a pas une place
00:52:04que ce soit au McDonald's, n'importe où.
00:52:06Le recrutement se fait partout.
00:52:08Je ne dirais pas que c'est les salaires
00:52:10qui les attirent. Il y a des filles
00:52:12que tu le vois dans ses yeux.
00:52:14Elles cochonnent, elles aiment ça,
00:52:16puis ça ne les dérange pas. C'est direct.
00:52:28Je suis allée pour ça toute ma vie.
00:52:30Comment tu arrives au pornographie
00:52:32est très compliqué.
00:52:34Il y a souvent la pauvreté.
00:52:36Il y a souvent un petit ami qui te dit
00:52:38que tu es très chaud dans le pornographie.
00:52:40Il y a souvent l'abuse sexuelle.
00:52:42Et peu importe le mélange qui t'a mis en,
00:52:44c'est très dur, une fois en, de sortir.
00:52:46C'est la même chose avec la prostitution.
00:52:48C'est facile d'y aller, très difficile de sortir.
00:52:58Déjà, l'an partant, si on lui donne 500,
00:53:00bon, bien, si elle veut faire de l'anal,
00:53:02on monte à 750 et même des fois plus,
00:53:04tout dépendamment de s'il y a un gars,
00:53:06deux gars, si elle fait anal,
00:53:08tu souhaites une fellation,
00:53:10bien, on s'entend que c'est payé
00:53:12un petit peu plus cher parce que
00:53:14c'est un petit peu plus « dirt ».
00:53:28C'est sûr que
00:53:30il y a des scènes qui peuvent être
00:53:32beaucoup plus longues que d'autres
00:53:34à tourner du fait que, comme je te dis,
00:53:36la fille, elle a huit go autour d'elle,
00:53:38elle a huit pénis qu'il faut qu'elle s'occupe
00:53:40pis un moment donné, c'est sûr,
00:53:42elle n'en peut plus,
00:53:44elle n'a trop à faire,
00:53:46elle a huit queues qui tournent autour d'elle,
00:53:48elle a huit yeux pleins d'eau,
00:53:50elle a huit cheveux,
00:53:52elle a huit cheveux,
00:53:54elle a huit cheveux,
00:53:56elle a huit cheveux qui tournent autour d'elle,
00:53:58elle a huit yeux pleins d'eau,
00:54:00on arrête pis on recommence un peu plus tard,
00:54:02si elle est prête à recommencer,
00:54:04on change le contexte un petit peu,
00:54:06la fille n'est pas là pour se faire abuser non plus.
00:54:08Parfois on filmait,
00:54:10une fois on a filmé ça,
00:54:12une fois on a filmé,
00:54:14pis la femme était là,
00:54:16pis tout le monde était là en train de la toucher,
00:54:20on pénétrait son âne,
00:54:22on faisait plein de choses avec elle
00:54:24pis on la filmait,
00:54:26parfois la femme n'était même pas consciente
00:54:28qu'on l'avait filmée,
00:54:30pis on vendait les vidéos,
00:54:32on vendait les vidéos,
00:54:34il y avait une fois,
00:54:36quelqu'un qui venait d'un autre pays,
00:54:38de l'Amérique du Sud,
00:54:40pis on a vendu ça,
00:54:42pis le monsieur,
00:54:44je pense qu'il a fait des copies dans son pays,
00:54:46pis on s'est payé
00:54:48beaucoup d'argent pour ça.
00:54:50Ce qui donne un coup de pouce à l'industrie,
00:54:52c'est sûr que les compagnies
00:54:54comme Québec Arts Média, Videotron,
00:54:56Illico, CHA,
00:54:58qui nous permettent de nous distribuer sur la télévision,
00:55:00donc nous permettent de faire la publicité aussi.
00:55:02Cet web, c'est sûr que c'est une rentrée
00:55:04qui est directe,
00:55:06si on calcule,
00:55:08parce que si on regarde à la télévision,
00:55:10on a un pourcentage, il y a des distributeurs,
00:55:12sauf qu'ils prennent quand même un énorme pourcentage
00:55:14sur les gains du film.
00:55:22C'est l'introduction des garçons de 12 ans
00:55:24au sexe.
00:55:26C'est ce que les hommes adultes
00:55:28masturbent.
00:55:30Et ce que les études montrent,
00:55:32c'est que plus vous regardez du porn,
00:55:34plus vous croyez en l'image du porn,
00:55:36de la sexualité, des relations,
00:55:38de l'hétérosexualité,
00:55:40de l'image du corps.
00:55:42Vous ne pouvez pas partir
00:55:44de ces images sans changer.
00:55:46Et ça a un effet profond
00:55:48sur le fait que
00:55:50les hommes perdent la capacité
00:55:52pour l'intimité.
00:55:54Ils perdent la capacité pour l'érection
00:55:56avec des femmes réelles.
00:55:58Et c'est là que la pornographie
00:56:00conduit à des femmes prostituées et trafiquées.
00:56:02Parce que vous voyez, ils veulent faire
00:56:04ce qu'ils ont vu dans la pornographie.
00:56:06Et à ce moment-là, beaucoup de femmes disent
00:56:08non, je ne vais pas faire ça.
00:56:10Alors où allez-vous pour faire du sexe pornographique ?
00:56:12Vous allez seulement aller à ces femmes
00:56:14qui ne peuvent pas dire non.
00:56:16Et qui sont ces femmes qui ne peuvent pas dire non ?
00:56:18Les femmes trafiquées et prostituées.
00:56:48J'ai eu, à un moment donné,
00:56:50deux filles qui sont venues me voir,
00:56:52asiatiques, qui arrivaient d'un autre salon,
00:56:54qui ont commencé à travailler chez nous.
00:56:56Ils m'ont raconté que
00:56:58le salon en question, d'où ils venaient,
00:57:00il y avait quelques demoiselles
00:57:02qui ne parlaient même pas français,
00:57:04qui ne parlaient pas anglais,
00:57:06qui vivaient dans le salon
00:57:08et qui vivaient dans le salon
00:57:10et qui vivaient dans le salon
00:57:12et qui vivaient dans le salon
00:57:14et qui vivaient dans le salon
00:57:17Qui vivaient là,
00:57:19qui avaient été trafiquées ici
00:57:21sous promesse d'aller à l'école
00:57:23ou de faire du ménage dans des maisons
00:57:25ou peu importe.
00:57:27Puis qu'ils étaient gardés là
00:57:2924 heures sur 24,
00:57:31juste pour servir les clients.
00:57:33C'est un autre degré,
00:57:35un autre niveau de pimpage
00:57:37si on veut, c'est vraiment du trafic humain.
00:57:43Une femme qui coche là,
00:57:45Je pense qu'il y en avait une qui couchait là aussi.
00:58:02Ça ne fait pas un gros espace de vie.
00:58:06La cuisine, c'est ici.
00:58:09La cuisine n'a plus laboré d'ici.
00:58:12Oui, là, ça c'est la cuisine.
00:58:16Ils ne sont pas séquestrés, ça c'est définitif.
00:58:19Mais ils pourraient être victimes de traite par la manipulation,
00:58:22par l'intimidation, par une dette justement auprès de la famille,
00:58:27par un contrôle, soit en Ontario, soit en Chine.
00:58:31Ça, c'est sûr que ça reste plausible.
00:58:34Ça reste dans les hypothèses.
00:58:36Ce qu'on peut vérifier, c'est qu'ils ont remis de fortes sommes d'argent à la tenancière.
00:58:42La coercition vient d'où? L'obligation vient d'où?
00:58:45Ce n'est pas nécessairement du salon.
00:58:49Ce n'est pas nécessairement d'un proxénète.
00:58:54C'est un milieu où ce n'est pas clair comme ça.
00:58:57Parce que c'est complexe, parce qu'ils viennent d'un peu partout,
00:59:01parce que ce n'est pas une organisation pure et dure,
00:59:04ou qu'ils ne viennent pas des mêmes sources d'exploitation,
00:59:07on se ferme les yeux.
00:59:09Il y a une chose qui est vraie et qui n'est pas une généralité,
00:59:12c'est que dans tous ces endroits-là, il y a des victimes
00:59:16et il y a des filles qui sont forcées dans chaque endroit.
00:59:24La traite, c'est l'effet d'amener des personnes à travailler contre leur gré.
00:59:29La majeure partie, c'est surtout pour l'exploitation sexuelle.
00:59:36Ce qui amène les femmes à être exploitées sexuellement dans l'industrie du sexe
00:59:41par des trafiquants qui sont aussi des proxénètes.
00:59:45Les personnes les plus viciées, c'est les jeunes filles entre 14 et 22 ans.
00:59:51Et les raisons aussi, c'est à cause de la pauvreté et des difficultés financières.
00:59:56Les trafiquants proxénètes n'ont pas besoin d'enlever ou de menotter leurs victimes
01:00:04pour arriver à leur fin.
01:00:06Ils le font par la violence, par les menaces, par les tromperies, la manipulation.
01:00:12Au Canada, il y a surtout de la traite interne, c'est-à-dire que c'est des jeunes filles d'ici
01:00:16qui vont être amenées un peu partout dans le territoire canadien.
01:00:21Et surtout, elles vont être aussi amenées dans des endroits
01:00:24où ils vont faire plus d'argent, les proxénètes trafiquants.
01:00:29Dans le temps, les pays du Québec, c'était bon de les emmener à l'extérieur, à l'Ontario.
01:00:33Dernièrement, aujourd'hui, la nouvelle mode, c'est rendu à Vancouver, à Edmonton,
01:00:39c'est là qu'ils fonctionnent plus.
01:00:40Dans le temps, dans mon temps, c'était né à Garrafa.
01:00:43Moi, mes amis disaient à leurs blondes tout le temps qu'il fallait qu'ils amènent tant.
01:00:48Ça ne marchait pas, mais là, c'est là qu'ils se fâchaient.
01:00:50Quand elles arrivaient avec moi, la scène que j'avais vue, c'est comme...
01:00:54C'est à cause qu'elle n'avait pas fait assez d'argent.
01:00:56Puis lui, il y avait un but, puis elle n'avait pas fait assez d'argent.
01:00:59Puis lui, il s'est fâché.
01:01:01Une fois, je me rappelle à l'hôtel aussi,
01:01:03elle ne tentait pas de travailler, elle ne voulait pas aller travailler, elle ne filait pas.
01:01:07Puis lui, il voulait absolument qu'elle travaille.
01:01:09Puis il l'a battu juste le fait qu'elle ne voulait pas aller travailler.
01:01:12Ça, j'ai trouvé ça stupide un peu aussi.
01:01:17Je ne pouvais pas la défendre parce que les gars de l'extérieur du Québec,
01:01:21on n'était pas pour commencer à chicaner là-bas en Ontario,
01:01:24parce que la police là-bas, ils étaient tout le temps après nous autres.
01:01:28Tu roulais là-bas avec une plaque du Québec, mais ils nous arrêtaient tout le temps.
01:01:52C'est un hôtel où on a déjà eu des dossiers,
01:01:56où il y a eu et il y a encore des filles qui sont placées par des proxénètes.
01:02:08Les filles sont envoyées de partout.
01:02:10Edmonton, Calgary, Saskatoon.
01:02:15Oui, beaucoup.
01:02:17On n'avait pas ça avant.
01:02:19Puis là, ça fait un an que c'est la grosse tendance.
01:02:24Beaucoup d'argent, l'argent du pétrole.
01:02:29Beaucoup de clients plus riches.
01:02:32On s'en va arrêter Jermaine Bolton,
01:02:35qui est un gars relié à des gangs de rue et qui est un proxénète.
01:02:40Il ne fait que ça.
01:02:41Plusieurs victimes depuis de nombreuses années.
01:02:44Il est connu de nos services.
01:02:46Puis, il a été un des meilleurs policiers de l'Ontario.
01:02:50Il a été un des meilleurs policiers de l'Ontario.
01:02:53Il a été un des meilleurs policiers de l'Ontario.
01:02:56Il a été un des meilleurs policiers de l'Ontario.
01:02:58Il est connu de nos services.
01:03:00Puis, il y a une victime qui nous a parlé en entrevue vidéo.
01:03:07Et là, on obtient un mandat de perquisition.
01:03:10On s'en va exécuter le mandat de perquisition aujourd'hui
01:03:12puis la procédure d'arrestation.
01:03:14Il y a eu 11 chefs d'accusation d'autorisé contre lui,
01:03:18dont Traite de la personne et Proxénétis.
01:03:21J'ai rencontré, je devais avoir 16, 17.
01:03:25En fait, j'ai eu 18 ans au mois de décembre.
01:03:28Puis, j'ai commencé à travailler en avril.
01:03:31La première fois que j'ai été travailler dans un bar de danseuse,
01:03:34c'était au Sphere Sex.
01:03:35Par la suite, j'ai été à l'extérieur de la ville,
01:03:39dans des bars à gaffe.
01:03:41Vaudreuil, Gatineau, des trucs comme ça,
01:03:43mais la majorité du temps, j'étais au centre-ville.
01:03:46J'avais des heures précises à laquelle le texter
01:03:49pour lui dire à combien j'étais rendue.
01:03:51Une autre chose qu'il faut préciser,
01:03:53c'est que je n'avais pas le droit de m'asseoir.
01:03:56Je n'avais pas le droit de boire.
01:03:58Je n'avais pas le droit d'être là à rien faire
01:04:01puis à parler avec les autres filles.
01:04:03Si j'étais là pour travailler, bien, il fallait que je travaille, tu sais.
01:04:07Puis, à un moment donné, j'avais mal aux pieds,
01:04:09mais celui-là m'avait fait mal.
01:04:11Puis, je suis allée m'asseoir en arrière.
01:04:13Fait que lui, il est débarqué au club.
01:04:15Il m'a frappée, il m'a battue, il m'a cassé le nez.
01:04:20Je me suis frappée à la tête comme un mur de briques dehors
01:04:24parce qu'on marchait et il me poussait d'un bord puis de l'autre.
01:04:27C'est comme il a arrêté un peu.
01:04:29On a pris un taxi, on est allées chez lui,
01:04:31mais ça a continué une fois qu'on est arrivées chez lui.
01:04:33Pendant une couple d'heures.
01:04:35Moi, j'essayais de m'en aller, mais il ne voulait rien savoir
01:04:38puis il continuait à me battre puis à me pitcher partout.
01:04:41OK, on y va.
01:04:44C'est important de l'arrêter pour la sécurité de la victime.
01:04:47Ça, c'est sûr, c'est important de l'arrêter.
01:04:49J'ai essayé de me sauver plusieurs fois.
01:04:51C'est vraiment la peur et la manipulation
01:04:55qui ont fait, toutes ces fois-là, que je suis retournée.
01:04:58Il m'a déjà dit qu'il avait mis ma tête à prix
01:05:00puis qu'il fallait que je me voie.
01:05:02Quand j'allais sortir de chez nous,
01:05:04il fallait que je voie ce qui était autour de moi
01:05:06puis que je me surveille parce qu'à n'importe quand,
01:05:08il avait payé du monde pour me péter la gueule.
01:05:12Elle avait porté plainte pour violence conjugale.
01:05:15En fait, ce n'est même pas elle qui avait porté plainte,
01:05:17c'est une voisine,
01:05:19alors qu'elle se sauvait de l'appartement de Bolton
01:05:23parce que lui avait été violent avec elle
01:05:25puis il la séquestrait.
01:05:27Elle avait réussi à se sauver complètement nue de l'appartement.
01:05:30Elle avait cogné à la porte d'une voisine.
01:05:32La voisine l'avait recueillie
01:05:34puis Bolton avait essayé d'entrer chez la voisine
01:05:37pour récupérer la victime.
01:05:41C'est ça, là.
01:05:43Regarde, tu vois-tu la droite avec les penthouses en haut, là?
01:05:47Les Land Rover, les Maserati,
01:05:50les Porsches, les Ferraris,
01:05:53puis il y a juste dessus qui sont là.
01:05:56On vit dans un condominium,
01:05:58vraiment dans un secteur huppé du Vieux-Montréal
01:06:01qui coûte tout près de 3 000 $ par mois.
01:06:05Lui, il se dit artiste.
01:06:07Il se dit chanteur.
01:06:09Est-ce qu'il fait de l'argent de ça? Non.
01:06:11Il finance tout ça à partir de l'argent
01:06:14que les filles lui rapportent.
01:06:17C'est ça, là.
01:06:19Regarde, tu vois-tu la droite avec les penthouses en haut, là?
01:06:22Les Land Rover, les Maseratis,
01:06:25puis Bolton avait essayé d'entrer chez la voisine
01:06:28pour récupérer la victime.
01:06:30C'est ça, là.
01:06:32Regarde, tu vois-tu la droite avec les penthouses en haut, là?
01:06:35Il se dit artiste.
01:06:37Il se dit chanteur.
01:06:39Est-ce qu'il fait de l'argent de ça? Non.
01:06:42Il se dit artiste.
01:06:45Toc!
01:06:54Police!
01:07:06A un moment, je n'osais pas trop le dire,
01:07:08mais à un moment donné, je me dis que ce soit juste ça
01:07:11que je porte plainte, puis que ça s'arrête là,
01:07:14puis que j'ai pas le choix d'aller avec la justice,
01:07:16parce que sinon, ça a l'air qu'il comprend pas,
01:07:18puis qu'il y a rien d'autre qui...
01:07:20qui fait en sorte qu'il peut l'arrêter.
01:07:22Mais... si j'avais pas eu ma famille,
01:07:24chez qui aller?
01:07:26Je sais pas si j'aurais porté plainte,
01:07:28puis que j'aurais... si j'avais personne dans la vie,
01:07:30puis que c'était juste ça que je connaissais,
01:07:32puis qu'il y avait personne où je pouvais aller
01:07:34pour m'en sortir.
01:07:36J'aurais jamais pensé
01:07:38qu'une de mes filles aurait été prise là-dedans.
01:07:40Je pensais qu'elle était à l'abri de ça.
01:07:43Puis je me rends compte maintenant
01:07:45qu'il y a personne qui est à l'abri de ça.
01:07:50On voyait notre fille très régulièrement.
01:07:52Alors, on lui disait, comment ça va?
01:07:54Comment ça va? Oui, ça va, ça va.
01:07:56On sentait qu'il y avait quelque chose.
01:07:58Ça allait pas.
01:08:00Mais je pouvais pas lui sortir les mots de la gorge.
01:08:02C'est tellement un engrenage épouvantable,
01:08:04puis une peur
01:08:06qui devait être incontrôlable,
01:08:08que je pense que quand tu sors de là...
01:08:11En tout cas, ma fille, c'est ça.
01:08:13C'est parce qu'elle a eu peur de mourir.
01:08:15Elle est allée jusqu'à avoir peur de mourir.
01:08:18Comprenez-vous que vous avez le droit
01:08:20de faire ou de refuser de faire une déclaration?
01:08:23C'est un crime paradoxal.
01:08:25On considère que c'est un crime avec victime
01:08:27quand elles parlent, quand elles vont le dire.
01:08:30Avant ça, ce sont pas des victimes.
01:08:338 filles sur 10
01:08:36viendront pas nous parler
01:08:38ou accepteront pas de nous parler
01:08:40ou dans certains cas se considéreront pas
01:08:42comme des victimes, ou dans d'autres cas,
01:08:44ça a été tellement pénible,
01:08:46ça a été une expérience tellement traumatisante
01:08:49qu'elle veut pas revivre ça
01:08:51en ayant à passer au travers
01:08:53les processus judiciaires.
01:08:55Et ce qu'il faut savoir,
01:08:57c'est qu'il y a un pourcentage,
01:08:59juste un petit pourcentage de victimes
01:09:01qui viennent nous voir,
01:09:03qui sont incapables de livrer un témoignage.
01:09:05Incapables.
01:09:07Le choc post-traumatique est tellement intense,
01:09:10fait tellement de conséquences
01:09:13qu'ils sont pas capables de rendre témoignage.
01:09:15Ils ont plus aucune notion d'espace-temps.
01:09:18Ils ont des blackouts.
01:09:20Ils sont capables de rendre les grandes lignes,
01:09:22mais pour se rendre à procès et aller témoigner,
01:09:24on est incapables.
01:09:34Une fois que les femmes sont rentrées là,
01:09:37les femmes savent beaucoup d'informations.
01:09:39Tu sais, les endroits, les lieux, les horaires,
01:09:42le nombre de personnes, tout ça.
01:09:45C'est comme dans ce gang de rue.
01:09:47C'est difficile de s'en sortir.
01:09:49C'est pas facile.
01:09:51Une fois, je me rappelle,
01:09:53on a intimidé une femme.
01:09:55On a dit, OK, tu veux t'en aller,
01:09:57mais tu fermes ta gueule.
01:09:59Tu fermes ta gueule, puis on la bat dessus.
01:10:01Puis on a dit, si tu pars,
01:10:03ça va aller encore pire.
01:10:05Puis la femme est partie,
01:10:07puis elle a jamais rien dit.
01:10:25Les gens du crime organisé m'ont menacée
01:10:28pour que je me prostitue,
01:10:30pour que je rembourse une dette
01:10:32qui était pas la mienne.
01:10:34Ensuite de ça,
01:10:36ils ont voulu garder le contrôle sur moi.
01:10:38Ils m'ont offert du crack.
01:10:40Ça avait vraiment très bien fonctionné.
01:10:42Des fois, ça arrivait, là.
01:10:44Tu sais, on pouvait faire
01:10:465, 6, 7, 10 clients dans une journée.
01:10:49C'est 800 par jour qui va dans les poches
01:10:51du crime organisé parce que tu t'achètes de la drogue.
01:10:54Tu te souviens que tu leur dois tout à ces gens-là.
01:11:01Pour avoir le droit de partir,
01:11:03mon PIMP, mon proxénète,
01:11:05exigeait que je lui paye 50 000 $.
01:11:07C'était ma prime de départ.
01:11:09C'est ce que je devais lui payer
01:11:11pour pouvoir avoir ma liberté.
01:11:13Les autres victimes de mon PIMP
01:11:15avaient, elles aussi, à payer une prime de départ
01:11:17si elles voulaient s'en aller.
01:11:19Mais elles, leurs primes de départ étaient moins élevées.
01:11:22C'était 15 000 ou 20 000.
01:11:24Et moi, ils me demandaient 50 000.
01:11:27Dans la prostitution,
01:11:29qu'elle soit illégale ou légale,
01:11:31ce qu'il y a derrière, c'est le crime organisé.
01:11:34Le crime organisé ne lâchera pas
01:11:3620 milliards de dollars
01:11:38derrière pour des commerçants légitimes.
01:11:42C'est une industrie
01:11:44qui fait tellement d'argent
01:11:46que le crime organisé restera là.
01:11:48Quand on regarde qui est derrière
01:11:50la prostitution dans ce pays,
01:11:52par exemple, au Canada,
01:11:54il y a des criminels qui contrôlent
01:11:56de grandes cartes de prostitution dans ce pays.
01:11:58Quand on regarde le Japon,
01:12:00la Yakouta, la Chine,
01:12:02les triades qui les contrôlent,
01:12:04les mobs albaniens et russes
01:12:06dans toute l'Union Européenne
01:12:08qui les contrôlent,
01:12:10c'est de l'argent énorme.
01:12:12C'est la deuxième ou la troisième partie
01:12:14de l'argent fait par des drogues
01:12:16ou de l'argent fait par la vente d'armes
01:12:18aux troisièmes pays du monde.
01:12:24Les clients qui l'ont rencontrée m'ont tout dit
01:12:26que c'est une fille qui est très chaleureuse
01:12:28et qu'elle aime le sexe.
01:12:30Moi, je vous garantis, à 140 dollars,
01:12:32une heure, deux services.
01:12:34Je ne vous envoie pas une fille
01:12:36qui essaie de partir après 80 minutes.
01:12:42Tout cela va jusqu'à
01:12:44des hommes demandant
01:12:46d'avoir un sexe payé avec des femmes,
01:12:48demandant d'avoir un sexe payé avec des enfants,
01:12:50et si ils arrêtaient cette stupérité,
01:12:52vous verriez cette explosion
01:12:54dans le commerce sexuel,
01:12:56cette explosion dans le trahisonnement
01:12:58des femmes et des enfants.
01:13:06Le jour que j'ai décidé de cesser,
01:13:08c'est parce que les envies suicidaires
01:13:10étaient très présentes.
01:13:12Je n'étais plus
01:13:16capable de vivre
01:13:18avec ces odeurs d'hommes
01:13:20sur mon corps.
01:13:22Je n'étais plus capable d'être une marchandise.
01:13:24Je n'étais plus capable d'être
01:13:26d'homme-terre.
01:13:28On ne peut pas exister quand on est escorte.
01:13:30Qu'on soit de luxe ou une escorte,
01:13:32tout simplement une travailleuse du sexe,
01:13:34c'est impossible
01:13:36de pouvoir
01:13:38se laisser être,
01:13:40se laisser vivre,
01:13:42se respecter, c'est impossible.
01:13:44L'homme ajoute notre silence
01:13:46complètement.
01:13:50L'homme ajoute notre silence
01:13:52complètement.
01:14:20L'homme ajoute notre silence
01:14:22complètement.
01:14:50L'homme ajoute notre silence
01:14:52complètement.
01:15:20L'homme ajoute notre silence
01:15:22complètement.
01:15:24L'homme ajoute notre silence
01:15:26complètement.
01:15:50L'homme ajoute notre silence
01:15:52complètement.