Les secrets du bois de Boulogne - Quartier Général - Trans - Documentaire

  • l’année dernière
Ce reportage lève le voile sur la face cachée du célèbre bois de Boulogne, vaste poumon vert situé aux portes de Paris. Derrière ses allées bucoliques se cache une réalité plus sombre et sulfureuse.
Un haut lieu de la prostitution
Le bois de Boulogne est tristement connu pour être un important lieu de racolage et de prostitution, de jour comme de nuit. Le documentaire suit les équipes de la Brigade de Répression du Proxénétisme qui luttent contre ces activités illégales. Les journalistes ont infiltré ces réseaux et recueilli des témoignages glaçants de prostituées, certaines mineures, exploitées par des proxénètes sans scrupules. Ils dénoncent les conditions de travail dégradantes et les violences subies.
Un écosystème surprenant
Au-delà de cet aspect sordide, le reportage explore aussi la vie trépidante de ce poumon vert parisien. On y croise des promeneurs, des sportifs, des SDF, des éducateurs canins ou encore des agents d'entretien veillant sur ce lieu emblématique. Ce documentaire choc dévoile ainsi les multiples facettes, des plus bucoliques aux plus glauques, de ce vaste espace boisé au cœur de la capitale. Un condensé de la diversité parisienne, des loisirs comme des dérives.

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Transcription
00:00:00 Le bois de Boulogne, c'est à deux pas de Paris, un incroyable cocktail souvent prêt à exploser.
00:00:07 Le jour, avec près de 10 millions de visiteurs par an, ce parc est un des lieux mythiques de la capitale.
00:00:14 A quelques minutes des Champs-Elysées, cet immense escasse vert est le poumon du parc.
00:00:20 Mais le bois est surtout connu pour sa vie nocturne.
00:00:24 Avec environ 500 femmes, hommes et transsexuels qui s'y prostituent chaque jour,
00:00:29 le bois devient le plus grand trottoir de France et un véritable casse-tête pour des policiers
00:00:34 qui doivent mettre des limites à cette prostitution.
00:00:37 Prostituées, joggeurs, cyclistes, familles et policiers, en fait au bois de Boulogne, on trouve de tout.
00:00:58 Et quelques centaines de mètres à peine séparent ainsi les spectateurs chics de l'hippodrome, les filles du trottoir.
00:01:05 Disons qu'on est dans un parc et jardin de la ville de Paris, il y a des enfants qui se promènent,
00:01:10 et en fait la fille, elle est en stride.
00:01:12 Alors comment des populations si différentes arrivent-elles à cohabiter ?
00:01:16 Ennemis, dans cette forêt.
00:01:19 Voici l'histoire des multiples vies et des petits secrets du bois de Boulogne.
00:01:25 Et c'est ici, en plein cœur du bois de Boulogne, que nous avons installé notre quartier général.
00:01:29 Le bois de Boulogne, c'est le poumon de Paris, une forêt qui fait plus de deux fois la taille de Central Park à New York.
00:01:35 Pour vous faire découvrir ses coulisses, nous avons d'abord suivi ceux qui font le bois de jour,
00:01:39 des promeneurs, des sportifs, mais également la clientèle chic des cobby-pics.
00:01:44 Allez on va jouer les chiens, allez la bûche, la bûche Vanguy, la bûche !
00:01:48 Vanguy, fais le tour !
00:01:50 Le bois, Franck Philippe en a fait le terrain d'éducation de ses chiens.
00:01:54 Cet éducateur canin leur apprend la vie en les entraînant dans sa prouesse.
00:01:59 Hugo non ! Hugo non !
00:02:01 Sa méthode est un must, il s'est même occupé du chiro-bois de Carlavogne.
00:02:08 Franck s'en promène tous les jours avec 20 chiens à liberté,
00:02:11 alors dans un bois aussi grand, il doit arriver sur un cadre aucun.
00:02:16 En plein bois, l'hippodrome de Longchamp, c'est le lieu des courses les plus prestigieuses,
00:02:20 comme le prix de l'arc de triomphe et ses 50 000 spectateurs venus du monde entier.
00:02:25 Et ici, Yvan c'est le monsieur circulation,
00:02:29 il gère les entrées et sorties de dizaines de milliers de voitures en pleine forêt.
00:02:34 Allez on y va !
00:02:37 Pour l'événement de l'année, il devra tenter d'éviter les embouteillages en plein milieu du bois.
00:02:45 Et puis le bois de Boulogne, c'est aussi sa célèbre vie nocturne, la prostitution,
00:02:50 une activité historique du parc que la police tente d'endiguer.
00:02:54 Dans le bois, une brigade spéciale à vélo va partout.
00:03:01 Depuis 7 ans, Cédric pédale ainsi chaque jour une trentaine de kilomètres pour tout surveiller.
00:03:07 Son rôle, c'est de renseigner les passants et éviter les débordements.
00:03:12 Mais surtout, le principal de sa mission, c'est la prostitution présente partout ici.
00:03:17 Monsieur, au plaisir de vous revoir dans d'autres circonstances.
00:03:21 Entre interpellation de clients et discussion avec les prostituées,
00:03:26 Cédric partiendra-t-il à maintenir la prostitution sous contrôle ?
00:03:29 Le bois et son trottoir, c'est le travail quotidien de Samantha.
00:03:37 Depuis 15 ans, elle vient là tous les soirs.
00:03:40 Do you know him ?
00:03:42 Samantha a même sa place réservée, un arbre devant une rue passante.
00:03:48 Chaque nuit, pour arriver à vivre, elle doit séduire au moins 4 clients.
00:03:53 Mais dans sa vie de prostituée, Samantha devra aussi se protéger des dangers du bois
00:04:02 et de ses étranges visiteurs du soir.
00:04:06 Promeneur le jour, prostituée la nuit, ces personnes n'ont rien à voir.
00:04:10 Et pourtant, elles doivent vivre ensemble, cohabiter sans se gêner.
00:04:13 Il faut leur fixer des limites.
00:04:15 Et ça, c'est le travail de policiers un peu particulier, des policiers en VTT.
00:04:19 Le bois de Boulogne, c'est un peu le terrain de chasse de Cédric.
00:04:29 Avec ses collègues de la brigade VTT, il parcourt les 846 hectares de bois tous les jours.
00:04:36 - C'est là, c'est là. - C'est juste là, tout droit, monsieur.
00:04:38 - Ah, tout droit. - Voilà, tout droit.
00:04:40 Des pistes cyclables, des sentiers de grandes randonnées.
00:04:43 Mais l'essentiel de leur activité, ce sont les prostituées qui occupent les lieux.
00:04:48 Limiter leur activité, voilà l'objectif de Cédric et ses hommes.
00:04:52 Il est 13h et même en milieu de journée, les prostituées travaillent.
00:04:59 - Là, je lui dis que là, il y a un monsieur qui prend contact et il se dirige en sous bois.
00:05:05 - Là, vous l'avez repéré d'aussi loin.
00:05:09 - Oui, mais c'est parce que c'est l'habitude. Et puis le monsieur, il a une chemise bien blanche.
00:05:12 - Comme nous. - Comme nous, ça se voit de loin.
00:05:15 Par contre, il faut faire assez vite.
00:05:17 Cédric se dépêche. Il veut constater l'infraction avant que les filles au bord de la route ne donnent l'alerte.
00:05:23 Cédric est en train de se faire un appel.
00:05:26 - Bonjour, c'est la police. - Bonjour.
00:05:31 - Sortez, s'il vous plaît.
00:05:33 - Habillez-vous.
00:05:36 - Vous êtes en troisième pièce d'antidote, monsieur ? - Je suis là.
00:05:41 - Vous allez faire ce que vous devez.
00:05:43 - Vous venez de quoi, monsieur ? - De la voiture.
00:05:47 - Oui, vous venez de la voiture.
00:05:51 - Merci. Par ici, s'il vous plaît. On va regarder le... On va regarder le chemin, s'il vous plaît.
00:05:55 Le client est visiblement très mal à l'aise. C'est un homme marié.
00:06:00 - Heureusement pour vous, vous étiez dans une tente. - Non, rien de ça, mais...
00:06:05 - Si vous ne lui en parlez pas, je ne vois pas comment elle serait au courant.
00:06:08 - Donc là, ça sera... Ça se résumera à un... Soit une verbalisation.
00:06:12 Enfin, du moins, on va contrôler le monsieur parce que, pour l'instant, il est dépourvu de toute pièce d'identité sur lui.
00:06:16 Donc on va aller à son véhicule.
00:06:18 Et ça va être une verbalisation parce que ce sont les sous-bois.
00:06:21 Il n'y a même pas l'exhibition sexuelle caractérisée.
00:06:23 Le procès verbal sera envoyé directement à son domicile.
00:06:28 L'homme a 50 ans. C'est un cadre supérieur. Un homme comme tout le monde.
00:06:33 Entre 2 réunions, il est venu dans le bois s'offrir les faveurs sexuelles d'une prostituée.
00:06:38 - Oui, monsieur, mais ça, il faut y penser avant.
00:06:46 - Vous êtes en travail en ce moment ? Vous êtes en pause ?
00:06:48 - Non, non. Là, je reviens.
00:06:50 - Et après toutes les conséquences, parler de votre somme...
00:06:57 - Là, c'est une verbalisation, monsieur. Rien que votre présence ici.
00:07:00 Ça veut dire que le courrier arrive directement chez vous.
00:07:03 Après, monsieur, c'est vous qui vous défatouillez avec ça. D'accord ?
00:07:07 Donc le bois, c'est fait pour se promener, monsieur. Il n'y compte pas.
00:07:10 Une amende de 135 euros et une petite leçon de morale,
00:07:14 ce sont les moyens de Cédric pour intimider le client et le dissuader de revenir.
00:07:19 Tous les jours de l'année, Cédric et ses collègues de la brigade VTT
00:07:26 surveillent les allées et venues dans le bois.
00:07:28 Des hommes de tout âge, de tout milieu, se promènent du matin au soir,
00:07:32 seuls ou en groupe, visiblement à la recherche de quelque chose.
00:07:36 - Voilà. Et hop, on a trouvé le petit chemin de traverse. Non ?
00:07:43 Et voilà.
00:07:44 Et dans cette situation, personne n'a très envie de croiser un policier.
00:07:48 Alors quand un client potentiel les voit, il s'invente une bonne grosse excuse.
00:07:53 - Qu'est-ce que vous faites, là ? - Je fais comme le monsieur. Je m'étire.
00:08:00 - C'est quoi ? C'est la réaction des gens quand ils vous voient ?
00:08:03 - Oui, généralement.
00:08:05 Typiquement, l'une des réactions quand on nous voit, c'est ça.
00:08:09 Les gens viennent ici. Généralement, c'est... Ils cherchent une prostituée.
00:08:14 Puis quand ils voient la police, ils sont pas habillés du tout en...
00:08:18 - En jogger. - En jogger ou en sportif.
00:08:20 Et tout de suite, c'est le...
00:08:22 - Ou ils prennent le téléphone. - Ou le téléphone portable.
00:08:25 Si la présence des policiers est dissuasive dans les allées,
00:08:29 pour pouvoir constater un flagrant délit, il faut s'enfoncer dans les bois.
00:08:33 - On va aller essayer les vélos dehors ?
00:08:37 - Là, on baisse un peu la radio. On met le téléphone portable en vibreur.
00:08:41 En toute discrétion, il se faufile entre les arbustes et repère une cabane qui semble occupée.
00:08:48 - Y a le noir qui est tout au long.
00:08:50 - Bonjour, c'est la police.
00:09:06 - Tu te laisses ? - Ouais.
00:09:10 - Tu veux une pièce d'identité, s'il te plaît ?
00:09:12 - Je vais me laisser dans ma voiture.
00:09:17 - En avant.
00:09:18 - Tu restes avec eux.
00:09:20 - Bonjour, bonjour.
00:09:22 - Portez.
00:09:23 - On a une pièce d'identité, s'il vous plaît.
00:09:26 - Vous enlevez la tente.
00:09:30 - Traditionnelle verbalisation, on démonte la tente et on contrôle le monsieur
00:09:39 pour voir s'il est pas recherché par nos services. Voilà.
00:09:41 - Et qu'est-ce qui est puni, en fait ? La prostitution est autorisée ?
00:09:46 - La prostitution est autorisée en France. Le racolage, le fait de dire
00:09:50 "Viens là, mon sou, on va passer du bon temps, on prend une certaine somme",
00:09:53 ça, c'est interdit. Et l'exhibition sexuelle, le fait d'avoir une relation sexuelle
00:09:58 volontairement à la vue du public est interdit.
00:10:01 - Mais alors là, on a ni vu la personne faire du racolage, ni vu...
00:10:06 - L'acte sexuel. - L'acte sexuel.
00:10:08 - Mais alors qu'est-ce que vous verbalisez ?
00:10:10 - La présence en sous-bois, le fait de déambuler, parce que pour venir ici,
00:10:14 forcément, il est venu en sous-bois. - Et les sous-bois, c'est interdit.
00:10:17 - Exactement. Pour des raisons de sécurité depuis la tempête de l'an 2000.
00:10:21 Voilà, pour éviter de se prendre un arbre sur la tête.
00:10:23 - C'est un peu étonnant, mais le seul motif de verbalisation,
00:10:28 c'est l'interdiction de circuler en sous-bois.
00:10:30 - OK.
00:10:33 - La brigade en profite aussi pour rappeler les règles à la prostituée argentine.
00:10:37 - C'est bon ?
00:10:43 Pas facile quand on ne parle pas la même langue.
00:10:45 - Racolage, vous connaissez ce racolage ? - Si, si.
00:10:48 - Monsieur, au plaisir de vous revoir dans d'autres circonstances.
00:10:55 - Merci bien. - La sortie, c'est par là.
00:10:57 Et ça s'arrête là. Ce sera un petit rappel à la loi. D'accord ?
00:11:02 - Merci. - Voilà.
00:11:04 - Je crois que le monsieur, il a bien compris que les sous-bois étaient dangereux et interdits,
00:11:08 donc il ne reviendra plus en sous-bois.
00:11:10 - Depuis la tempête de 99, le bois de Boulogne serait dangereux.
00:11:14 Toute la journée, Cédric invite donc les promeneurs à rejoindre les axes principaux.
00:11:19 - Ce monsieur se promène. Bonjour, monsieur.
00:11:21 Restez sur les grands chemins, monsieur.
00:11:23 Vous verrez, c'est moins dangereux, puis c'est plus agréable.
00:11:25 Par ici, par ici, je vous en prie.
00:11:26 - Vous venez faire quoi, là, monsieur ? - Monsieur se promène.
00:11:29 - Voilà. - Voilà, restez sur les grands chemins.
00:11:31 Vous verrez, c'est plus agréable, monsieur.
00:11:35 Le racolage, l'exhibition sexuelle et le proxénétisme sont interdits.
00:11:41 Mais la prostitution, elle, reste autorisée en France.
00:11:45 En fin de journée, le bois change de visage.
00:11:49 Les cyclistes et les joggeurs disparaissent.
00:11:52 Le bois de Boulogne devient le plus grand trottoir de France.
00:11:56 Les prostituées qui y travaillent vivent pour la plupart dans un autre quartier chaud de la capitale,
00:12:03 Pigalle.
00:12:05 C'est le cas de Samantha.
00:12:08 Elle a 35 ans.
00:12:10 Et comme tous les soirs, elle se prépare dans sa chambre d'hôtel pour aller travailler.
00:12:16 - Préparatif avant de débosser.
00:12:21 La coiffure, la tenue, le maquillage...
00:12:24 Samantha met un point d'honneur à être la plus belle.
00:12:28 - C'est une mise en beauté.
00:12:32 On s'arrange la face et c'est mieux.
00:12:34 C'est plus vendeur quand même, une fois maquillée.
00:12:39 Je me plains pas à l'origine, mais bon, quand même.
00:12:42 Le maquillage y arrange beaucoup aussi.
00:12:45 Samantha travaille au bois de Boulogne depuis 15 ans.
00:12:50 C'est une professionnelle.
00:12:52 Maquillage soigné, blondeur étincelante.
00:12:55 Et surtout, beaucoup de parfums.
00:12:58 Elle sait ce qui va plaire à ses clients.
00:13:02 - C'est beaucoup de femmes, une fois qu'elles sont mariées, elles font plus rien.
00:13:05 Elles sont grosses, grasses.
00:13:08 Donc non.
00:13:10 Il faut faire des efforts.
00:13:12 Pour ton mari et pour toi-même.
00:13:14 - Du coup, ces femmes qui se laissent un peu aller, ça fait que t'as plus de clients.
00:13:18 - C'est ça qui fait que j'ai plus de clients, bien sûr.
00:13:20 Oui, mais bon, voilà, c'est chiant de voir des mecs désespérés
00:13:23 qui viennent payer, qui sont obligés de payer pour tirer un coup.
00:13:26 Donc non, c'est...
00:13:30 Après, elles s'étonnent.
00:13:31 "Mon mari, il me touche plus."
00:13:32 Mais c'est normal.
00:13:33 - Tes clients, ils te racontent leur vie de toi ?
00:13:39 - Ah, bien sûr.
00:13:40 Beaucoup.
00:13:41 Beaucoup parlent, hein.
00:13:44 Beaucoup...
00:13:45 Parce qu'il y a même plus de dialogue dans les couples.
00:13:46 De nos jours.
00:13:48 - Qu'est-ce qu'ils te disent la plupart du temps ?
00:13:50 Sans trahir leurs secrets ?
00:13:52 - Eh ben, des fois, ils me parlent de leur journée de travail.
00:13:55 Ils me parlent de...
00:13:57 De l'ambiance au boulot, tout ça.
00:13:58 Parce que même quand ils rentrent chez eux,
00:14:00 leurs femmes ne les écoutent pas.
00:14:01 Donc, ils ont plus besoin d'une confinante qu'une maîtresse.
00:14:05 Donc...
00:14:06 - Mais ça t'arrive d'être payé pour discuter, finalement ?
00:14:09 - Ouais, ça m'est arrivé, ouais.
00:14:10 Un peu moins, maintenant, parce que maintenant, ils veulent plus du cul, quoi.
00:14:13 Ça a changé, mais à l'époque, quand...
00:14:16 Ouais, il y a peut-être même 10 ans de ça, c'était...
00:14:19 Ils payaient pour discuter.
00:14:20 Ils avaient pas envie de...
00:14:22 Tu sortais la capote, le mec, il dit "non, non, non, c'est juste pour discuter."
00:14:27 Dans son tout petit sac à main, tout a un sens et une utilité.
00:14:31 Pour aller bosser, il faut être organisé.
00:14:33 - Alors, qu'est-ce que t'emmènes quand tu pars travailler ?
00:14:37 - Capote.
00:14:38 - Kleenex.
00:14:39 - Mon gel.
00:14:40 Mon miroir, réplicatoire.
00:14:41 Les capotes.
00:14:44 - Y a des milliards de repérés de goûter ?
00:14:45 - Oui.
00:14:47 Je travaille en face d'un lampadaire.
00:14:49 Non, mais toujours...
00:14:52 Question d'habitude.
00:14:55 J'ai toute une organisation dans ce sac, parce que je mets une lampe aussi.
00:14:58 - Pourquoi pas en avance ?
00:15:00 - Pour voir dans l'ensemble, refusé la phobie.
00:15:02 - Faut vraiment penser à tout.
00:15:05 - À tout !
00:15:06 C'est une organisation complète.
00:15:08 Et elle allie ma ongle.
00:15:10 Pour pas avoir les ongles qui accrochent les capotes.
00:15:13 Donc si j'ai un ongle qui accroche, on sait jamais.
00:15:15 Là, il met un onglet sur place pour...
00:15:17 Pour y subvenir.
00:15:19 - Ouais ?
00:15:23 - Il est 22h.
00:15:25 - Hello !
00:15:26 - Va rentrer tard, ma magie !
00:15:27 - Elle est aussi prostituée.
00:15:28 Viens la chercher pour aller travailler.
00:15:31 - Vous travaillez toutes les deux en même temps ?
00:15:35 - Non !
00:15:36 - Je t'enlève les chaussures quand on va aller sur place.
00:15:38 - Jamais !
00:15:39 Regarde.
00:15:40 - Un minimum, quand même.
00:15:41 - Regarde.
00:15:42 Je mets ça.
00:15:44 C'est mieux.
00:15:45 C'est plus sexy.
00:15:46 Hop, et on y va.
00:15:52 Pigalle n'est qu'à une dizaine de minutes du bois de Boulogne.
00:15:55 Et c'est en métro que Samantha et Charlotte partent au bureau.
00:16:01 - Au PDB, hein.
00:16:03 Au bois de Boulogne.
00:16:05 - Tous les jours, on est là ?
00:16:08 - Ouais !
00:16:09 Même le week-end.
00:16:10 On s'est un peu plus crignos le week-end, mais bon.
00:16:14 Nous arrivons à la porte de Dauphine.
00:16:16 Plutôt place maréchal de l'âtre de Tassini.
00:16:21 - Avant tout, la petite pause cigarette.
00:16:25 - Voilà, toujours.
00:16:26 Arrivé à l'orée du bois, la rue devient leur vestiaire.
00:16:29 C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:33 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:34 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:35 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:36 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:37 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:38 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:39 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:40 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:41 - C'est là que les gens se retrouvent.
00:16:42 C'est là que les deux filles terminent de se préparer.
00:16:45 - C'est la pomme et le dressing en même temps ?
00:16:47 - Ouais, une deuxième partie.
00:16:50 - Moi, je vais l'enlever le dressing, là, parce que à la fin, je ne le prends pas.
00:16:53 - Non.
00:16:54 - Là, c'était la tenue pour le métro ?
00:16:56 - Oui, on cache un maximum de peau pour le métro.
00:16:59 - Ce serait la peine d'avoir des problèmes avec la police,
00:17:03 alors qu'on n'est même pas encore arrivés.
00:17:04 C'est un jeu de travail, c'est ce que je te disais.
00:17:06 Ça se compte en centimètres, hein.
00:17:07 Le PV pourra coller à gens.
00:17:10 Métro, pause cigarette.
00:17:12 Samantha est une travailleuse comme tant d'autres.
00:17:15 Avant la prostitution, elle a même connu des métiers bien différents.
00:17:19 - Je fais de la peinture, je fais de l'électricité nautique,
00:17:22 sur les bateaux en plein hiver, du câblage comme ça.
00:17:24 J'ai fait... Ouais, électricité aussi en bâtiment, tout, plein de trucs.
00:17:30 Donc si j'ai une maison, je pourrais faire les travaux de A à Z.
00:17:32 Poser du carrelage, je sais tout faire.
00:17:34 - Et au final, tu es le mieux dans le bois.
00:17:37 - Largement.
00:17:38 J'ai pas de patron pour me faire chier, rien.
00:17:40 Non, non. Je fais ma vie, je suis ma propre patronne, c'est bien.
00:17:43 Mais aujourd'hui, pour aller bosser,
00:17:45 elle a remplacé le bleu de travail par un autre uniforme.
00:17:48 L'habit de lumière.
00:17:50 - Il vaut prévoir, quand même.
00:17:51 - Je passe du monoeil encore.
00:17:53 Ça scintille, hein.
00:17:56 Samantha devient instantanément une séductrice.
00:18:00 Aux aguets, quand elle croise des jeunes gens,
00:18:03 elle ne peut pas s'empêcher de les charmer.
00:18:05 - Ah, chouffe, les rollers !
00:18:08 - Ouh !
00:18:09 - Wouh !
00:18:10 - Oh !
00:18:11 - Non, il vire au vert, tu vois, il change de couleur, regarde.
00:18:14 - Au vert, oh, j'adore.
00:18:17 - Ouh !
00:18:19 - Tape ta roulette.
00:18:21 - Bon, au travail.
00:18:25 - Merde, merde, merde, merde, merde.
00:18:28 - La claque sur la fesse, c'est pour donner du courage.
00:18:37 23h, il est temps pour les filles de se séparer.
00:18:41 Charlotte est une femme, elle reste sous les lumières de la ville.
00:18:45 Samantha, elle, est transexuelle.
00:18:47 Elle travaille donc dans le bois.
00:18:50 La prostitution obéit à des codes.
00:18:52 - You know it !
00:18:54 Chacune son territoire.
00:18:56 - Les femmes et les travestis ou les trans ne se mélangent pas.
00:18:59 Chaque territoire, chaque différence.
00:19:04 Ce serait pas possible.
00:19:06 - C'est un truc qui est super réglementé entre nous, finalement ?
00:19:09 - Bah, c'est mieux, parce que une fille dans le bois,
00:19:12 s'il y a problème, elle peut pas se défendre,
00:19:15 donc nous, on peut pas toujours défendre la nana.
00:19:17 Si c'est une nana qui provoque, qui fait chier tout le monde et tout machin,
00:19:19 on va pas passer notre temps à se castagner pour la défendre.
00:19:22 Donc non, les filles entre elles, et nous entre nous.
00:19:33 Après 5 minutes de marche,
00:19:35 Samantha retrouve son bout de trottoir et le lampadaire d'en face.
00:19:40 C'est ici, au pied de son arbre,
00:19:43 qu'elle attend les clients toutes les nuits.
00:19:46 Ce coin de trottoir, c'est un peu sa vitrine.
00:19:49 - C'est un...
00:19:51 Elle n'a même pas encore commencé à travailler
00:19:54 qu'un homme rôde déjà autour d'elle.
00:19:56 Il la dérange, car ce n'est pas un client.
00:19:58 Il n'est là que pour la regarder.
00:20:02 - Bouge, reste pas là.
00:20:04 - Bah, tu me chasses ?
00:20:05 - Bah oui, je te chasse, pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
00:20:07 - Bah, c'est pas grave, c'est pas grave.
00:20:09 - Ouais, mais t'es relou ! Tu fais quoi ?
00:20:11 Si j'ai un client qui arrive, tu fais quoi ?
00:20:13 - OK, bah, je te bouge. - Voilà, tu bouges. Merci.
00:20:15 - Ouais, je me baigne, pourquoi ?
00:20:17 - Si je te dis "Va-t'en", t'éloignes-toi.
00:20:20 Réfléchis un peu, putain !
00:20:22 - Samantha sort les griffes et défend son petit commerce.
00:20:25 - Relou !
00:20:26 - Ça, c'est pas bon.
00:20:28 Ça chasse le client, ça.
00:20:30 Avant, y avait plein de petits vieux, des petits Français, tout machin,
00:20:32 mais ils viennent plus, ils ont peur de se faire agresser.
00:20:34 Dans le bois, les affaires sont devenues difficiles.
00:20:37 Et ces dernières années, la concurrence explose.
00:20:40 - Avec Internet, tout ça, tu vois, ça beaucoup casse le travail, ça.
00:20:44 Quand tu vois qu'ils peuvent se taper une étudiante, une petite jeune,
00:20:46 pour 30 euros ou 50 euros à la maison,
00:20:49 faut arrêter, quand même, tu vois.
00:20:51 Des barques ici, des Roumaines et tout machin,
00:20:53 ils classent les prix à fond.
00:20:55 Et nous, les traditionnels et tout, on prend nos prix,
00:20:57 et on nous dit "Ah, mais t'es cher !"
00:21:00 Et si je peux te baiser une fois, je peux...
00:21:02 L'autre, pour le même prix, je la baisse 2 fois.
00:21:04 Donc, bah non, c'est pas bon.
00:21:06 Et ça, ça casse le travail.
00:21:07 Après, ils s'éteignent qu'on soit énervés.
00:21:09 C'est pas possible.
00:21:11 - Son activité est un véritable commerce.
00:21:16 Alors pas question pour Samantha de transiger sur les prix.
00:21:19 - Bonsoir.
00:21:20 C'est 20 la pipe et 30 la banque.
00:21:22 - OK. - Voilà.
00:21:25 - Ça travaille pas ?
00:21:27 - Bah non, j'ai rien fait, encore.
00:21:29 C'est mort !
00:21:31 Ça va arriver, hein.
00:21:33 - Ce soir-là, les clients sont peu nombreux.
00:21:37 Et même les habitués qui s'arrêtent
00:21:39 tentent de négocier une passe gratuite.
00:21:42 - Bonsoir, Samantha. - Bien, toi, mon coeur ?
00:21:45 - Bonsoir, mon coeur. - Ouais, tranquille.
00:21:47 Calmement, calmement.
00:21:49 J'en arrive, mais bon.
00:21:53 - Ça va encore ?
00:21:55 - Calmement, hein.
00:21:56 Durement, le mois d'août, ça fait que t'es mort, mort, mort.
00:21:58 Là, ça reprend un petit peu, mais bon.
00:22:00 C'est pas encore le top, hein, donc...
00:22:02 - C'est pas encore ça, mais t'as plus de pognon pour les vacances.
00:22:05 T'as plus rien, donc...
00:22:07 - Bah oui, moi, je peux partir en vacances.
00:22:08 J'ai du pognon pour partir en vacances.
00:22:10 Voilà, je les arrête un peu.
00:22:11 - T'as pas de tunes ? - Rien !
00:22:12 Je pars comment ? Avec quelle thune ?
00:22:14 Y a pas de thunes !
00:22:16 Quand tu payes l'hôtel, que tu payes tout, t'as plus rien, donc...
00:22:18 Ah non.
00:22:19 Ça, donc, non ? Bon, voilà.
00:22:21 Faut la thune, chérie !
00:22:25 C'est 20, mon coeur.
00:22:27 OK ? Bisous, maman !
00:22:29 À plus tard.
00:22:30 - Samantha est intraitable.
00:22:32 Cet argent, elle en a besoin pour vivre.
00:22:35 Alors, malgré la nuit, le froid,
00:22:37 elle arpente inlassablement son trottoir au milieu du bois.
00:22:41 - Et tu préférais pas travailler chez toi ?
00:22:43 - Si j'avais un appartement, j'aimerais bien.
00:22:45 Mais étant à l'hôtel actuellement, je peux pas recevoir.
00:22:48 - Voilà.
00:22:50 - On y va ?
00:22:56 - Oso, voir ta mère !
00:23:00 Les heures s'étirent.
00:23:06 Pour que sa soirée lui permette de vivre,
00:23:08 il faut à Samantha au moins quatre clients.
00:23:11 Son attente va durer jusqu'aux petites heures du matin.
00:23:17 (musique douce)
00:23:20 - Le bois, la nuit, appartient donc aux prostituées
00:23:27 et à leurs centaines de clients.
00:23:28 Le lieu est très fréquenté.
00:23:30 Il y a même la nuit des embouteillages au milieu du bois.
00:23:33 Pourtant, le lendemain, ce sont des familles et des enfants
00:23:35 qui viennent s'aérer.
00:23:36 Le bois doit montrer un autre visage.
00:23:38 Une armée de cantonniers doit alors tout nettoyer.
00:23:45 A l'aube, le réveil du bois est difficile.
00:23:48 Certaines prostituées terminent à peine leur nuit.
00:23:51 Les derniers clients rôdent encore.
00:23:54 Pourtant, à la même heure,
00:23:56 des travailleurs bien différents reprennent le contrôle des trottoirs.
00:24:00 Jacques et Robert sont cantonniers.
00:24:04 Chaque matin, ils ont 2 heures, pas plus,
00:24:06 pour transformer les sous-bois de la prostitution
00:24:09 en promenade pour les familles.
00:24:11 C'est un travail énorme.
00:24:14 Il va falloir tout nettoyer,
00:24:16 éliminer les traces des ébats de la nuit.
00:24:19 - Voilà, comme c'est tous les jours.
00:24:26 Oh là là.
00:24:28 Faut vous montrer ça, disons.
00:24:31 Moi, la nuit, hein, la journée, ça va encore.
00:24:34 Je respecte.
00:24:35 Puis là, la nuit, c'est inimaginable.
00:24:37 - Sans vous, personne ne pourrait se promener dans votre boulogne la journée ?
00:24:41 - Ah non, du tout, ne pourrait pas.
00:24:43 - Mais où on dit que c'est pas un travail qui est passé,
00:24:46 nuit ou quoi que ce soit,
00:24:48 mais on rend service à la population, à la société française.
00:24:52 Parce que quand c'est fermé là,
00:24:54 vous avez des enfants de 2 ans, 3 ans qui viennent se promener là.
00:24:57 Ils peuvent pas bien rentrer dans le sous-bois.
00:24:59 Et c'est désagréable, quoi.
00:25:01 C'est pas possible.
00:25:04 Depuis 30 ans, Jacques ramasse des sacs entiers
00:25:11 de préservatifs et de mouchoirs usagés.
00:25:14 Et sa trottine commence un peu à l'énerver.
00:25:17 - Au départ, c'est pas notre boulot.
00:25:19 En plus, on fait ça tous les jours.
00:25:22 La personne qui l'a fait, il l'a bien fait, hier, je suis sûr.
00:25:25 Mais la de lui, c'est pareil.
00:25:27 C'est à recommencer tous les jours, c'est la même catastrophe.
00:25:30 C'était un endroit qui était agréable à se promener,
00:25:34 maintenant, on peut plus rien faire.
00:25:36 Tu vois, c'est du tonneux.
00:25:40 Comme là, là, ils sont propres, celle-là.
00:25:42 Celle-là ou celui-là, il est propre.
00:25:44 Ils respectent au moins.
00:25:46 Que, par contre...
00:25:48 - Mais l'impact de la prostitution ne se limite pas aux préservatifs.
00:25:53 Pour être tranquille et travailler confortablement,
00:25:56 certaines prostituées se construisent même des cabanes en dur.
00:26:00 - On a pas vu, ça, oui.
00:26:03 On s'est bien cachés, hein.
00:26:05 Oh, puis y a tout !
00:26:08 La chaise, attachée, la chaise, avec un cadenas.
00:26:11 - Avec un cadenas. - Oui, oui, oui.
00:26:13 C'est pas possible, là.
00:26:15 Faut la détruire, cette cabane, hein.
00:26:17 Faut la faire détruire.
00:26:19 - Ils recommenceront ? - Ils recommenceront, oui.
00:26:21 Et c'est là, là-bas. C'est pas possible.
00:26:23 Oui, c'est l'hôtel, hein, comme tu dis.
00:26:25 Ah, bah, c'est pas vrai, quand même, son petit sac.
00:26:28 Cette semaine, on va les faire retirer.
00:26:31 C'est que dans quelques heures, le bois va accueillir un événement VIP.
00:26:36 Un prix de l'art de triomphe et ses milliers de spectateurs,
00:26:39 très célèbres, venues du monde entier.
00:26:42 D'ici là, il faut redonner au bois sa fière allure,
00:26:45 et l'étoyeur, bien évident.
00:26:47 Les policiers en été passent, eux, à la vitesse supérieure.
00:26:52 Ils vont maintenant s'attaquer au carré magique,
00:26:55 un nom étrange donné au coeur de la forêt...
00:26:57 - Généralement, essayez, pendant que vous vous étrampez.
00:26:59 - ... à l'endroit le plus sulfureux et sans doute le plus dangereux du bois.
00:27:02 Et à quelques centaines de mètres sous son arme,
00:27:05 Samantha parviendra-t-elle à faire une bonne nuit ?
00:27:08 - Bonsoir. On y va ?
00:27:10 Le bois de Boulogne, c'est un incroyable cocktail à 2 pâtes par mi.
00:27:19 Cette forêt, c'est d'abord le lieu mythique de la prostitution.
00:27:22 Et pour Samantha, un lieu de travail.
00:27:25 Elle a même son emplacement réservé pour attendre le client.
00:27:29 Dans le bois, Cyril et les policiers en BTT
00:27:32 doivent, eux, éviter que ses filles à moitié nue
00:27:34 font nez à nez sur les familles en promenade.
00:27:37 Car le jour, cette forêt, c'est l'espace vert et chic de la capitale.
00:27:41 C'est là que Franck-Philippe doit donner la meilleure éducation
00:27:46 aux toutous de salon des riches familles parisiennes.
00:27:49 Yvan, lui, est un des organisateurs du célèbre prix de l'Arc de Triomphe.
00:27:56 Il va devoir gérer, en pleine forêt, l'arrivée de 50 000 personnes
00:28:02 et, l'événement de l'année, va vite tourner aux casse-têtes.
00:28:05 Vous pouvez m'appeler la salle de commandement en préfecture
00:28:08 pour leur demander s'ils se foutent de notre gueule ou quoi.
00:28:10 C'est ici, en plein cœur du bois de Boulogne,
00:28:13 que nous avons installé notre quartier général.
00:28:15 Le bois de Boulogne, c'est le parc de la capitale.
00:28:18 C'est le lieu où cohabitent promeneurs, sportifs et prostitués.
00:28:21 Et tout ça n'est pas toujours facile à gérer.
00:28:23 Les cantonniers se dépêchent de terminer
00:28:29 car les premiers joggers arrivent déjà.
00:28:32 Peu à peu, le bois de Boulogne retrouve son visage d'origine
00:28:35 et redevient un lieu de promenade.
00:28:38 C'est l'heure où Franck Philippe emmène ses élèves en excursion.
00:28:47 Nous allons au bois de Boulogne car les chiens vont passer la journée
00:28:51 à courir, à jouer. C'est une journée plein air.
00:28:54 Le but, c'est surtout qu'ils passent du bon temps entre eux
00:28:58 à vraiment se défouler.
00:29:00 Une fois qu'ils rentrent chez eux, ils sont calmes, équilibrés.
00:29:03 Franck Philippe est éducateur canin et ça fait plus de 10 ans
00:29:07 qu'il apprend aux chiens des beaux quartiers à obéir.
00:29:10 C'est la proximité du bois qui lui a fait inventer ce métier.
00:29:14 J'ai commencé à dresser mes propres chiens ici, au bois de Boulogne.
00:29:18 C'est un terrain de jeu extraordinaire pour construire un chien.
00:29:23 Le chien va tout voir ici.
00:29:26 Pour Fangio, Yuna, Wangui et les autres, c'est parti pour l'excursion.
00:29:31 À son arrivée, c'est une quinzaine de chiens qu'il lâche en liberté
00:29:35 car au bois de Boulogne, c'est toléré.
00:29:38 Franck Philippe est un professionnel.
00:29:41 Il promène ses chiens sans laisse car il lui obéit.
00:29:45 Bonjour, messieurs. Vous allez bien ?
00:29:48 Opération collier.
00:29:51 Wangui !
00:29:53 Wangui, prends la longe !
00:29:56 Franck Philippe a plusieurs techniques.
00:29:59 La longe, Wangui !
00:30:02 D'abord, il compte sur ses propres chiens,
00:30:05 Wangui et Belvi, les plus expérimentés du groupe.
00:30:08 Bravo, Wangui !
00:30:11 Fangio, stop !
00:30:14 Il marque chaque chien de sa petite touche personnelle.
00:30:17 Je lui mets un collier. L'orange, c'est ma couleur.
00:30:20 C'est la technique collier orange.
00:30:23 Il y en a qui me copient aussi.
00:30:26 J'étais le seul à mettre des colliers orange.
00:30:29 J'ai un code couleur au niveau des chiens.
00:30:32 Les gens savent que c'est Franck Philippe.
00:30:35 Il y a mon numéro de téléphone dessus, au cas où.
00:30:38 Car en ce bas monde, le 100 % n'existe pas.
00:30:41 Donc sait-on jamais.
00:30:44 Tout le monde a un collier ?
00:30:47 Faut que je te mette un collier.
00:30:50 Attention, macrapule !
00:30:53 - Le dernier collier, c'est pour le petit nouveau, Hugo, le dalmatien.
00:30:56 - Ça va ? - Oui.
00:30:59 Alors, Hugo, viens voir.
00:31:02 Là, vous pouvez lui enlever le collier.
00:31:05 Non, tout ensemble.
00:31:08 Enlevez tout !
00:31:11 - Il commence tout juste son dressage.
00:31:14 C'est sa 1re promenade éducative avec Franck Philippe.
00:31:17 - C'est la 1re fois que vous lisez votre chien ?
00:31:20 - Oui, mais je connais Franck, car on s'est vus plein de fois au bois.
00:31:23 Il est extraordinaire.
00:31:26 Comme mon chien est un peu dominant,
00:31:29 je tente le coup pour lui apprendre à être plus docile avec les autres chiens.
00:31:32 - Ah ouais, parce que là, c'est un peu n'importe quoi.
00:31:35 Non, Bellevue, on ne va pas se fâcher.
00:31:38 - Pendant que l'éducateur recadre les autres chiens,
00:31:41 Hugo marque décidément son tempérament dominant.
00:31:44 - Voilà.
00:31:47 Et lui, il pisse sur mes gants.
00:31:50 Putain de merde !
00:31:53 Ah ouais, c'est des trucs que je n'arrive pas à comprendre.
00:31:56 Il suffit de lui dire non.
00:31:59 C'est pas dur de dire non au chien.
00:32:02 Il pisse sur mes gants, là.
00:32:05 Comme je dis toujours, c'est pas parce qu'on s'occupe de chien qu'on doit être pourri.
00:32:08 - Désolée, j'ai pas vu.
00:32:11 - Ah bon ? J'ai cru que c'était fait exprès.
00:32:14 Bon, allez, on va y aller. Allez, Hugo.
00:32:17 Eh bien, t'as bien commencé. Heureusement que j'ai pris la vieille paire.
00:32:20 Aujourd'hui, l'objectif de Franck-Philippe va donc être d'intégrer Hugo à sa meute.
00:32:23 - Allez, viens, Hugo, viens.
00:32:26 - Et la tâche s'annonce déjà difficile.
00:32:29 - Commence pas à chercher les histoires, parce que sinon, tu vas me fâcher.
00:32:32 Allez, Hugo. Allez, les chiens.
00:32:35 - Franck-Philippe lui parle donc comme un ado désobéissant.
00:32:38 - Corbaine, écoute-moi bien, Corbaine.
00:32:41 Écoute-moi bien. Écoute-moi bien, Corbaine.
00:32:44 Encore un problème de ce genre et je te jure que je me fâche.
00:32:47 Je ne veux pas d'histoire. D'accord ?
00:32:50 Allez, en avant. Allez, on dépêche, là, en avant.
00:32:53 - Alors qu'il joue avec les autres chiens, Hugo échappe encore à sa vigilance.
00:32:56 - Donc lui, je peux pas le lâcher. Parce que si je le lâche, il se carapate.
00:32:59 Oui, Vanguie, c'est bien.
00:33:02 C'est bien. Allez, Vanguie. Allez, Vanguie. Allez, Vanguie.
00:33:05 C'est bien. Bravo. - La journée promet d'être longue.
00:33:08 - Donc là, ça va pas être génial, parce qu'un chien qu'on peut pas lâcher, c'est pénible.
00:33:13 - Franck-Philippe va promener les chiens jusqu'à 16h.
00:33:16 - Non, non, non. Allez, ça suffit, maintenant.
00:33:18 Voilà, très bien, Vanguie. Bravo, belle vie, belle vie.
00:33:20 - Alors, pour prendre des forces, il s'accorde une pause petit-déjeuner bien méritée...
00:33:23 - Voilà, regardez si c'est beau, ça.
00:33:25 - ... sur les rives du lac inférieur.
00:33:27 - Magnifique. Voilà, là, c'est mon petit-déjeuner.
00:33:31 Tac. Bah oui, c'est la belle vie.
00:33:34 Comme je dis toujours, le bureau, il est ouvrable 7 jours sur 7,
00:33:40 qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente.
00:33:43 Ah non, Vanguie.
00:33:45 Ou qu'il fasse soleil, hein. Ça, je garde ça pour mes chiens.
00:33:48 Petite tranche.
00:33:50 - Pendant qu'ils profitent du calme et de la beauté des lieux,
00:33:56 ces chiens, eux, piquent une petite tête dans le lac.
00:33:59 - Lui, il coule à pique, c'est ça, le problème.
00:34:08 Il voudrait y aller, mais il coule comme une pierre.
00:34:11 Non, belle vie, tu vas plus loin, hein. Tu viens pas de se couer, là.
00:34:14 T'es un fourbe, toi, hein. T'es vraiment un vilain garçon.
00:34:18 Il a piqué la tranche, une partie de la tranche de jambon
00:34:21 qui était pour mes chiens.
00:34:23 T'es un voleur, toi. Non. Non.
00:34:26 - Au bois de Boulogne,
00:34:29 Franck-Philippe a tous les avantages d'une forêt
00:34:32 à quelques minutes seulement de Paris.
00:34:35 - Belle vie, Vanguie Place.
00:34:37 Chut, Upsilon.
00:34:39 - Corben, on va pas se fâcher. Corben, on va pas se fâcher.
00:34:43 Bonjour, ça va bien ? On va pas se fâcher.
00:34:45 On va pas jouer à ce jeu toute la journée.
00:34:47 Tu prends le jouet, tu te sauves avec.
00:34:49 Non, tu prends le jouet, tu le ramènes.
00:34:51 Alors maintenant, ça me fâche.
00:34:53 Ça me fâche. Ça me fâche.
00:34:55 Vile garçon.
00:34:57 Chut, chut, chut.
00:34:59 Je connais le bois par cœur parce que je l'ai quadrillé dans tous les sens.
00:35:03 Dans les coins, les recoins, avec les chiens, naturellement.
00:35:06 À pied, à vélo.
00:35:08 Donc, voilà, c'est un endroit que...
00:35:10 Puis c'est pas si grand que ça, ce bois de Boulogne.
00:35:13 Il va me faire tourner en bourrique, lui.
00:35:15 Allez, on arrête. On arrête, là.
00:35:17 Allez, on va chercher la bête, les chiens.
00:35:19 Allez, hop, hop, hop, hop, hop.
00:35:21 Alors là, c'est les terriers de lapins.
00:35:23 Ils adorent. C'est un petit amusement.
00:35:25 Ça permet de les divertir.
00:35:27 Parce que bon, ils sont là pour passer du bon temps avant tout.
00:35:30 Avant les questions d'obéissance, tout ça.
00:35:33 Ils sont là pour passer du bon temps.
00:35:35 Donc, ils adorent...
00:35:37 ...venir là.
00:35:39 Ça sent, il y a les odeurs de lapins.
00:35:41 Il y a la petite fox, Chippy,
00:35:43 qui excelle.
00:35:45 Elle rentre dans les terriers, elle creuse.
00:35:47 Alors ici, ils ont le droit de creuser.
00:35:49 Mais par contre, ailleurs, c'est interdit.
00:35:51 Formellement interdit.
00:35:53 Il y a que cet endroit où ils ont le droit de creuser, de s'amuser.
00:35:56 Qu'est-ce que c'est ? Où est la bête ?
00:35:58 Où est la bête ?
00:36:00 Les chiens s'amusent comme des petits fous.
00:36:02 Mais Hugo, lui, n'est décidément pas à la fête.
00:36:04 Hugo, non !
00:36:06 Hugo, non !
00:36:08 À chaque fois que Franck-Philippe le lâche,
00:36:10 il tente de fuir pour entrer chez lui.
00:36:12 À porte !
00:36:14 Allez, viens vite, viens vite, viens vite !
00:36:16 Oui, belle vie, oui, belle vie !
00:36:18 Mais le moment préféré de ces toutous d'appartement,
00:36:20 c'est la baignade dans la serpentine.
00:36:22 La rivière qui traverse le bois de Boulogne.
00:36:24 Alors là, il y a un petit exercice.
00:36:28 C'est faire nager.
00:36:30 On va faire nager les chiens.
00:36:32 Vanguille, en avant.
00:36:34 Droite, droite, prends la longe, prends la longe.
00:36:36 Oui, Vanguille, prends la longe.
00:36:38 C'est bien, Vanguille.
00:36:40 Allez, en avant, Vanguille, en avant.
00:36:42 En avant, en avant.
00:36:44 Pas toucher.
00:36:46 C'est sûr, ça change un peu du salon de toilettage.
00:36:48 Bravo, Vanguille, bravo.
00:36:50 À porte, à porte.
00:36:52 Allez, Vanguille, tu l'as pris un peu trop près, la longe.
00:36:54 Allez, oui, Vanguille, oui.
00:36:56 C'est bien, pas toucher, Vanguille.
00:36:58 Allez, on va jouer.
00:37:00 Allez, en avant.
00:37:02 À toi, Vanguille, à toi.
00:37:04 Oui, Vanguille.
00:37:06 Bonjour, messieurs-dames.
00:37:08 Merci, merci.
00:37:10 Mais pas de baignade pour Hugo.
00:37:12 Rien ne semble l'intéresser.
00:37:14 Le dalmatien...
00:37:16 Tout va bien, tout va bien.
00:37:18 ... reste insolable.
00:37:20 Oui, c'est pas une vie, ça, d'être sans sa mère.
00:37:22 Oh oui, c'est pas une vie, ça.
00:37:24 C'est pas une vie, hein.
00:37:26 Hein, hein, hein.
00:37:28 Il est malheureux parce qu'il n'est pas avec sa maîtresse, là.
00:37:30 Hein, Hugo, hein, Hugo.
00:37:32 Pauvre Hugo.
00:37:34 Et la promenade n'est pas finie.
00:37:36 Il n'est décidément pas au bout de ses peines.
00:37:38 ...
00:37:48 Ce bois, c'est un lieu de promenade,
00:37:50 de détente. On y trouve des clubs sportifs,
00:37:52 mais également des restaurants
00:37:54 très chics. Elodie Delassé, vous travaillez ici.
00:37:56 C'est une clientèle de luxe que vous avez.
00:37:58 Oui, bien sûr. On a une clientèle très aisée.
00:38:00 On est niché dans le 16e arrondissement,
00:38:02 donc au milieu du bois de Boulogne.
00:38:04 Au chalet des Îles, qui vient déjeuner ou dîner ?
00:38:06 Alors, il y a beaucoup de familles,
00:38:08 des entreprises. Il y a également
00:38:10 beaucoup d'amoureux qui cassent leur
00:38:12 tirelire et là, par exemple, qui viennent une seule fois
00:38:14 par an pour se faire plaisir.
00:38:16 Ce qui est sympa, c'est de prendre le bateau.
00:38:18 Il y a 30 secondes de traversée,
00:38:20 ils oublient tout. Ils sont dans Paris, mais à la
00:38:22 campagne, donc c'est ce qu'ils recherchent.
00:38:24 C'est particulier d'avoir un restaurant au sein d'un bois.
00:38:26 Ça a des contraintes particulières ?
00:38:28 Tout ça chemine par bateau,
00:38:30 donc il faut vraiment avoir une logistique appuyée
00:38:32 du petit fournisseur
00:38:34 de pain ou de poisson
00:38:36 à accueillir un groupe de 500 personnes
00:38:38 pour les événements, si vous voulez.
00:38:40 C'est tous les jours,
00:38:42 beaucoup d'organisation, mais ça marche.
00:38:44 C'est un chalet ? C'est un peu surprenant ?
00:38:46 Oui, c'est un chalet !
00:38:48 C'est un chalet suisse qui est né d'une histoire
00:38:50 d'amour entre l'impératrice Eugénie et Napoléon.
00:38:52 Elle a fait un petit caprice
00:38:54 et du coup, ce qu'elle a souhaité,
00:38:56 c'est le faire démonter entièrement de Suisse.
00:38:58 Il a été acheminé
00:39:00 par train et reconstruit ici sur l'île du bois de Boulogne.
00:39:02 [Musique]
00:39:04 Cette clientèle chic, elle fait partie
00:39:14 de l'histoire du bois de Boulogne.
00:39:16 Elle vient aussi pour assister aux courses hit-picks.
00:39:18 Ici, il y a deux hippodromes, Auteuil et Longchamp.
00:39:20 Longchamp a plus de 150 ans et c'est là que se déroule
00:39:22 l'une des courses les plus connues au monde,
00:39:24 le Grand Prix de l'Arc de Triomphe.
00:39:26 L'événement va être suivi par des millions de téléspectateurs
00:39:28 et des dizaines de milliers de personnes
00:39:30 se déplacent ici, en plein cœur du bois de Boulogne
00:39:32 pour y assister.
00:39:34 Le problème, c'est que tous ces gens, il va falloir les gérer.
00:39:36 À l'Hippodrome de Longchamp,
00:39:42 c'est l'événement hit-pick de l'année.
00:39:44 Le 89e Prix de l'Arc de Triomphe,
00:39:48 la plus grande épreuve de plat.
00:39:50 Elle se trouve sur la grande piste
00:39:52 de 2400 mètres
00:39:54 de l'Hippodrome de Longchamp
00:39:56 depuis 1920,
00:39:58 tous les premiers dimanches d'octobre.
00:40:00 Dans la foule, beaucoup d'Anglais,
00:40:04 des Qataris, des Italiens,
00:40:06 des Américains et des Japonais.
00:40:08 Le public vient du monde entier
00:40:10 pour admirer les plus beaux purcents.
00:40:12 L'ambiance est plutôt chic, chapeau,
00:40:16 champagne et belles toilettes.
00:40:18 La course mythique a lieu dans quelques heures.
00:40:20 Il va falloir gérer
00:40:22 les 8000 voitures, 2000 taxis,
00:40:24 la centaine de bus
00:40:26 et la dizaine de musées de Kéto
00:40:28 qui arrivent de l'Hippodrome.
00:40:30 Pour que les gens soient à l'heure pour la course,
00:40:42 Yvan est chargé de gérer l'afflux de visiteurs
00:40:44 autour de l'Hippodrome.
00:40:46 C'est vraiment la grande course,
00:40:48 c'est automne, c'est une ambiance
00:40:50 encore de saison sympathique,
00:40:52 c'est une des dernières sorties
00:40:54 pour l'hiver. Ce qui est vraiment positif,
00:40:56 c'est que c'est une très grande fête du monde du cheval.
00:40:58 C'est des chevaux absolument sublimes et fantastiques
00:41:00 qui font des courses exceptionnelles.
00:41:02 On est dans l'ultra sportif,
00:41:04 dans le domaine du cheval aussi, c'est très très beau.
00:41:06 Mais avec seulement 3 voies d'accès
00:41:08 et 2 entrées, l'Hippodrome
00:41:10 est totalement enclavé dans le bois de Boulogne.
00:41:12 Montrez les badges,
00:41:18 allez-y, c'est ouvert, vous pouvez y aller.
00:41:20 Ouais, ouais !
00:41:22 C'est mou du genou là-bas,
00:41:26 il faut tirer !
00:41:28 Yvan doit impérativement
00:41:30 fluidifier l'entrée pour éviter
00:41:32 d'encombrer les allées du bois.
00:41:34 L'enjeu de cette
00:41:36 opération de circulation, c'est que
00:41:38 on fait peut-être un peu rentrer les gens
00:41:40 de façon un peu laborieuse le matin,
00:41:42 parce que c'est un petit peu pénible de bien ranger
00:41:44 les voitures et ça fait faire plus de laqueuleuleux.
00:41:46 Sauf que le soir, ils sortent en 20 minutes,
00:41:48 ce qui change un peu leur vie,
00:41:50 parce que quand on sort à 18h de l'Hippodrome
00:41:52 et qu'on reste 5h dans un bouchon,
00:41:54 on est à 23h au milieu des tapins,
00:41:56 au milieu des ambiances nocturnes,
00:41:58 y'a pas de lumière.
00:42:00 Mesdames, c'est un sens interdit, pensez à vos gosses !
00:42:02 Mais oui, non, mais c'est...
00:42:04 Non, vous faites le tour comme la circulation normale,
00:42:06 c'est pas le jour, madame, aujourd'hui,
00:42:08 y'a trop de voitures, y'a 60 000 personnes, allez ailleurs.
00:42:10 Le carrefour est bien géré,
00:42:12 mais à l'entrée des voitures,
00:42:14 ça coince un peu.
00:42:16 Rappelle les consignes de sécu,
00:42:18 que c'est pas une autoroute, putain,
00:42:20 ils nous rentrent comme des fous, là-dedans.
00:42:22 Toutes les voitures doivent être garées sur les poulouses
00:42:24 à l'intérieur de l'Hippodrome
00:42:26 et l'entrée du parking est déjà encombrée.
00:42:28 Là, là, là !
00:42:34 J'ai l'entrée !
00:42:36 Même les policiers sont submergés.
00:42:38 Yvan va prendre les choses en main.
00:42:40 Les premières courses commencent dans 2h.
00:42:44 Il faut impérativement que tout le monde soit rentré.
00:42:46 Alors, se réveille !
00:42:48 Croissants, pain, chocolat, boisson chaude !
00:42:50 Popcorn, sucette, chichi !
00:42:58 Allez, on y va !
00:43:00 Putain, y'en a, faut les réveiller, là !
00:43:04 Allez, on rentre, on tourne à droite !
00:43:06 Allez, on tourne son volant !
00:43:08 Yvan doit aussi gérer les cas particuliers.
00:43:10 Monsieur, faites 3 fois à gauche,
00:43:12 il sera déposé devant,
00:43:14 vous le poserez devant, là-bas, au niveau du moulin.
00:43:16 Ok, rentrez à 10, il y a la graise à montassé.
00:43:18 Mais il fallait être à la rentrée principale
00:43:20 avec la jambe cassée.
00:43:22 Venez avec moi, venez avec moi.
00:43:24 Merci beaucoup.
00:43:26 Non, non, je m'en occupe, attendez, vas-y, vas-y.
00:43:28 Vous allez 3 fois à gauche.
00:43:30 D'accord ?
00:43:32 Il faut arranger tous les coups,
00:43:34 parce qu'avec des béquilles ici,
00:43:36 c'est carrément 1,5 km de béquilles à pied.
00:43:38 J'ai eu ça avec mon père,
00:43:40 il y a 15 ans que je l'avais amené,
00:43:42 il avait une bouteille d'oxygène, un cancer du poumon,
00:43:44 et il adorait jouer au cours, je l'ai emmené là,
00:43:46 je me suis retrouvé garé au fin fond de pelouse,
00:43:48 il a fait 1,5 km à pied jusqu'au tribune.
00:43:50 Maintenant, quand j'en vois un comme ça,
00:43:52 je pense à lui.
00:43:54 Peu à peu, le public investit l'hippodrome.
00:44:02 Dans quelques minutes,
00:44:06 la course va commencer.
00:44:08 (musique)
00:44:10 Avec près de 40 000 parieurs
00:44:16 venus du monde entier,
00:44:18 des enjeux records,
00:44:20 et plus d'un milliard de téléspectateurs,
00:44:22 le prix de l'arc de triomphe
00:44:24 est un événement majeur du calendrier hippique
00:44:26 et contribue
00:44:28 au rayonnement de Bois de Boulogne
00:44:30 dans le monde entier.
00:44:32 Mais de l'autre côté de la forêt,
00:44:36 c'est une toute autre réputation internationale
00:44:38 qui anime le Bois de Boulogne.
00:44:40 Certains guides touristiques étrangers
00:44:44 présentent le bois et sa prostitution
00:44:46 comme une attraction de la capitale,
00:44:48 comme la tour Eiffel ou les Champs-Élysées.
00:44:50 Pour Cédric et ses collègues,
00:44:52 il s'agit pourtant de limiter
00:44:54 l'ampleur de cette activité,
00:44:56 et pour ça, il commence par la partie la plus visible,
00:44:58 écarter les prostituées
00:45:00 du bord de la route.
00:45:04 - Bonjour. - Il y a votre tente, derrière.
00:45:06 - Vous allez l'enlever, s'il vous plaît.
00:45:08 - Quand ils ne trouvent pas
00:45:18 la propriétaire, ils doivent
00:45:20 démonter eux-mêmes la tente.
00:45:22 Et leur seule présence dans les sous-bois
00:45:24 suffit à déranger les prostituées.
00:45:26 - Je vous demande pardon ?
00:45:30 - Mais, euh...
00:45:32 On travaille pas, là.
00:45:34 - Et alors ? - Nous, on travaille, par contre.
00:45:36 - Bah oui, mais le trottoir, il est à tout le monde.
00:45:38 Et c'est surtout pas vous qu'elle est
00:45:40 qui me dit ce que je dois faire.
00:45:42 Voilà. Bonne journée.
00:45:44 Et si vous voulez, on peut venir aussi avec vous,
00:45:46 si y a que ça pour vous faire plaisir.
00:45:48 Voilà. De rien. Bonne journée.
00:45:50 - Ça, c'est le monde qui est à l'envers, là.
00:45:52 - Qu'est-ce qui nous est passé ?
00:45:54 - Ils se sont rendus compte
00:45:56 qu'on restait là, donc elle est venue
00:45:58 nous demander si on pouvait aller ailleurs,
00:46:00 parce qu'ils ne travaillaient pas.
00:46:02 Donc c'est quand même un peu...
00:46:04 - Gonflé ? - Oui, bah oui. Voilà.
00:46:06 Allez, on y va.
00:46:08 Si le seul fait d'être présent
00:46:12 perturbe l'activité des filles,
00:46:14 ça ne réduit pas pour autant
00:46:16 l'ampleur de la prostitution.
00:46:18 À d'autres endroits du bois,
00:46:24 les policiers patrouillent,
00:46:26 mais ne verbalisent pas.
00:46:28 - Là, vous avez, en fait,
00:46:32 dans le bois de Boulogne, vous avez une piste sportive
00:46:34 avec des ateliers qui permet aux gens
00:46:36 sportifs, bah, d'effectuer,
00:46:38 je crois qu'elle fait 12 ou 13 kilomètres
00:46:40 avec des ateliers à différents niveaux.
00:46:42 Et au milieu de ça,
00:46:44 vous avez un tronçon de bois
00:46:46 où des jeunes femmes
00:46:48 se livrent à la prostitution.
00:46:50 Vous voyez ? Ça bouge.
00:46:52 Un petit hectare de forêt à l'abri des regards,
00:46:54 en plein coeur du bois de Boulogne.
00:46:56 Cet endroit, les policiers l'ont surnommé
00:46:58 le Carré magique.
00:47:00 - Là, vous avez plusieurs tentes
00:47:02 qui ont été montées par des jeunes femmes
00:47:04 qui se livrent à la prostitution.
00:47:06 Puis vous avez plusieurs messieurs
00:47:08 qui se promènent également là.
00:47:10 Alors, beaucoup se promènent.
00:47:12 C'est vrai que c'est un lieu de promenade.
00:47:14 Il n'y a pas de problème.
00:47:16 - Alors que vous, vous savez que les femmes
00:47:18 qui sont tous là ?
00:47:20 - Vous savez, les gens sont en statique
00:47:22 de la prostitution.
00:47:24 - Ici, pas de travestis,
00:47:26 uniquement des femmes.
00:47:28 Elles travaillent côte à côte
00:47:30 pour se protéger des agressions.
00:47:32 Chacune dans une petite tente
00:47:34 d'un mètre carré,
00:47:36 afin d'éviter d'être verbalisées
00:47:38 pour exhibition sexuelle.
00:47:40 - Tu vois bien ?
00:47:42 - Oui.
00:47:44 - Cet endroit est bien connu
00:47:46 des clients et particulièrement fréquenté.
00:47:48 - Oui, là, il y a un peu trop de monde
00:47:50 pour attaquer des verbalisations.
00:47:52 Je n'ai pas assez de carnet.
00:47:54 Mais bon, là, c'est...
00:47:56 Ce n'est pas trop le but
00:47:58 de la manœuvre de verbaliser.
00:48:00 C'est plutôt le fait de venir,
00:48:02 de se montrer.
00:48:04 C'est bien plus éloquent
00:48:06 qu'une simple verbalisation.
00:48:08 On est arrivé, il y avait une quinzaine
00:48:10 de messieurs.
00:48:12 Et puis, tout d'un coup,
00:48:14 silence de mort, il n'y a plus personne.
00:48:16 Donc, c'est plutôt le but.
00:48:18 - C'est bon ? - Oui.
00:48:20 - Eh ben, habillez-vous.
00:48:22 - Un homme, pourtant,
00:48:24 n'a pas eu le temps de quitter les lieux.
00:48:26 - Discutez avec la dame.
00:48:32 - Et si on lui demande, elle va dire quoi ?
00:48:34 - Que vous discutez.
00:48:36 - Vous avez une pièce d'identité à nous présenter, monsieur ?
00:48:40 - Non.
00:48:42 - Ce sera la dernière fois, monsieur ?
00:48:44 - La première fois et la dernière fois.
00:48:46 - Vous avez un droit d'amende si vous passez au tribunal de police.
00:48:48 - D'accord. - D'accord.
00:48:50 - Donc, il faut éviter les sous-bois, monsieur. En plus, c'est dangereux.
00:48:52 Pour ne pas vous faire agresser.
00:48:54 D'accord, monsieur ?
00:48:56 Donc, sur les chemins principaux, il n'y a pas de problème.
00:48:58 Voilà. Généralement, essayez par où vous êtes entrés.
00:49:00 Ça marche bien.
00:49:02 Nous avons encore sauvé une personne
00:49:04 d'une chute éventuelle d'un arbre.
00:49:06 - Pas de verbalisation pour ce client.
00:49:08 Le carré magique
00:49:10 est éloigné des lieux de promenade.
00:49:12 Alors, Cédric et ses hommes sont plus tolérants.
00:49:14 - Bon, elles sont ici.
00:49:16 On sait où les trouver.
00:49:18 On sait s'il y a un pépin. Elles sont là.
00:49:20 Elles sont quand même assez loin du chemin.
00:49:22 De toute façon, elle se fera quelque part.
00:49:24 - Donc, autant que ce soit dans un lieu
00:49:26 où vous savez à peu près ce qui s'y passe.
00:49:28 - Exactement.
00:49:30 Là, ici, c'est...
00:49:32 On arrive à contrôler à peu près où ça se situe.
00:49:34 On contrôle les entrées et les sorties.
00:49:36 On sait où mènent les chemins.
00:49:38 Si on les mettait ailleurs, bon, ce serait peut-être différent.
00:49:40 Et je ne voudrais pas non plus qu'elles se rapprochent de la route,
00:49:42 se rapprochent des chemins de promenade.
00:49:44 Là, bon, disons qu'ici, c'est un moindre mal.
00:49:46 - Les policiers viennent ici chaque jour.
00:49:48 C'est une véritable police de proximité.
00:49:50 Ces femmes sont vulnérables,
00:49:54 alors ils veillent aussi à leur sécurité.
00:49:56 - Bonsoir, c'est la police.
00:49:58 Il y a quelqu'un ?
00:50:00 - Oui. - Vous vous raviez, s'il vous plaît.
00:50:02 Ça fait un temps que je ne vous avais pas vues.
00:50:06 C'est en vacances ? - Oui.
00:50:08 - Pourquoi vous n'êtes pas là régulièrement ?
00:50:10 Vous vous sentez bien, il n'y a pas de souci ?
00:50:12 - Non, ça va. Sauf que... Pas de souci, mais bon...
00:50:14 Une boîte avec une veste verte
00:50:18 qui est passée vers 18h et qui s'est...
00:50:20 - Aujourd'hui ?
00:50:22 - Non, mardi.
00:50:24 - Et qu'est-ce qu'ils se cherchent ?
00:50:26 - Ils s'est déjà attaqué un travesti qui est blanc.
00:50:28 - Vous avez les civils qui tournent aussi ici ? - Oui.
00:50:30 - Passez-leur l'information. Ceux qui sont en civils, ils attirent moins l'oeil.
00:50:32 - Oui. - Bon, c'est bon.
00:50:34 - Merci.
00:50:36 - Avec le temps, ils finissent par connaître
00:50:38 toutes les prostituées qui travaillent ici.
00:50:40 - Ca fait 7 ans que je suis là.
00:50:42 La dame, ça fait un certain temps qu'elle est là aussi.
00:50:44 Au bout d'un moment, on commence à se connaître.
00:50:46 Même si... Même si ça reste courtois.
00:50:48 De toute façon, ça doit rester courtois.
00:50:50 Y a pas de problème.
00:50:52 Du moment que la courtoisie est partagée, le respect aussi,
00:50:54 y a pas de problème. C'est une dame qui travaille.
00:50:56 J'effectue mon travail.
00:50:58 Maintenant, on n'a pas la même profession
00:51:00 ni la même tenue pour le faire,
00:51:02 mais ça reste pas moins que c'est un être humain.
00:51:04 Ca se respecte.
00:51:06 Je veux dire, y a pas de sous-métier.
00:51:08 C'est les gens qui font ça, malheureusement, pour gagner leur vie,
00:51:10 parce qu'elles ont une autre profession.
00:51:12 Elles gagnent pas assez bien leur vie.
00:51:14 Elles font ça pour combler.
00:51:16 Donc, je veux dire, j'ai pas de jugement à porter là-dessus.
00:51:18 Ca m'enriorde pas.
00:51:20 - Grâce à leur connaissance du terrain,
00:51:22 les policiers arrivent plus ou moins
00:51:24 à contenir la prostitution.
00:51:26 - Vous avez quel âge, vous me dites ?
00:51:30 - Je vais être 17 en novembre.
00:51:32 - J'ai un doute aussi.
00:51:34 Pouvez-vous ouvrir votre sac, s'il vous plaît ?
00:51:36 Comment ça se que vous avez pas de pièce d'identité sur vous ?
00:51:38 - Alors, quand une nouvelle tête
00:51:40 fait son apparition sur le trottoir,
00:51:42 il la contrôle immédiatement.
00:51:44 - Soit c'est vrai, soit c'est faux.
00:51:46 Et vu que vous avez pas de pièce d'identité...
00:51:48 - Oui, mais j'ai ma pièce d'identité chez moi.
00:51:50 Vu que vous allez m'emmener, autant m'emmener chez moi.
00:51:52 - Non, mais c'est pas... Est-ce que quelqu'un peut nous ramener
00:51:54 votre pièce d'identité ici ?
00:51:56 - Euh... Bah, faut que j'appelle.
00:51:58 - Attends.
00:52:00 Parce que quelqu'un peut nous amener sa pièce d'identité au monsieur ?
00:52:02 - On l'a trouvée un peu jeune.
00:52:04 Moi, personnellement, c'est la 1re fois que je la vois.
00:52:06 Et je trouve qu'elle est un peu jeune,
00:52:08 donc on va quand même vérifier.
00:52:10 Parce qu'elle peut être connue de nos services.
00:52:12 Puis c'est une prise de contact avec une personne.
00:52:14 Elle nous dit clairement qu'elle se livre à la prostitution.
00:52:16 Donc juste un petit contrôle, tout simplement.
00:52:18 Pour l'instant.
00:52:20 - S'il a prostitué à moins de 18 ans,
00:52:22 les policiers vont devoir l'emmener
00:52:24 à la brigade des mineurs, par mesure de sauvegarde.
00:52:26 Sinon, cette prise de contact
00:52:28 peut être un peu plus difficile.
00:52:30 Sinon, cette prise de contact
00:52:32 leur aura au moins permis de la connaître.
00:52:34 Et peut-être de la protéger.
00:52:36 - Bah, c'est rassurant.
00:52:40 En fait, y a le côté positif et le côté négatif.
00:52:42 Le côté négatif, c'est que je perds du temps.
00:52:44 Le côté positif, c'est qu'on est quand même en sécurité, ici.
00:52:46 Enfin, pas toujours, vu mon oeil.
00:52:48 - Ouais. Et c'est ce qui s'est passé pour vous ?
00:52:50 - Euh... Quelqu'un...
00:52:52 Enfin... Plus on est anciens ici,
00:52:54 enfin, on appelle ça les anciennes,
00:52:56 et voilà, ils voient quelqu'un de jeune, et voilà, ils frappent.
00:52:58 - Et la date de naissance correspond ?
00:53:00 - Ouais, ouais, ça correspond. - Donc c'est bon. Monsieur est majeur.
00:53:02 D'accord. - Merci. - Suivez-nous, mais on doit vérifier.
00:53:04 - Pas de souci.
00:53:06 - Vous pouvez me donner un numéro ? Vous pouvez m'agresser juste moi ?
00:53:08 - Oui, alors, regarde le numéro du commissariat.
00:53:10 - Je vous donne le numéro du commissariat.
00:53:12 - Ah, bah, j'ai plus de batterie, donc ça va pas être possible.
00:53:14 - Bah, pour le moment, ça va juste faire 20 minutes.
00:53:16 - Les bons vieux systèmes. Ce qu'on appelle le support papier.
00:53:20 - Oui, le commissariat reste juste là.
00:53:22 C'est ça ? - Le commissariat du 17ème.
00:53:24 - Voilà. Au lieu de faire le 17,
00:53:26 on va le taper directement au commissariat. Déjà, on verra toujours plus vite.
00:53:28 - Oui, non, mais le temps que vous arrivez,
00:53:30 on est en train de mourir. - Oui, mais l'ennui, c'est que des fois,
00:53:32 vous voyez... - C'est vrai. Heureusement, c'est vrai.
00:53:34 La dernière fois, j'avais eu un problème.
00:53:36 La police est arrivée, genre...
00:53:38 Mais une heure après, quoi. - Le commissariat du 16ème.
00:53:40 C'est lui en téléphone. Gardez-le.
00:53:42 Parce qu'on est aussi là...
00:53:44 - Si y a de besoin. - Si y a de besoin,
00:53:46 si vous avez quelque chose.
00:53:48 - Non, honnêtement, non. S'il y a un problème,
00:53:52 ici, ça se règle autrement
00:53:54 que... Heureusement, d'ailleurs, que j'ai rien sur moi.
00:53:56 Mais normalement, ça se règle pas.
00:53:58 Là, j'ai une gazeuse, mais normalement, j'ai un couteau.
00:54:00 Et s'il y a besoin, je lui ai...
00:54:02 - C'est toi. - Non, mais...
00:54:04 Soit je me fais planter, soit je plante.
00:54:06 Donc je préfère planter que me faire planter.
00:54:08 - Pour vous défendre, y a la police.
00:54:12 - Oui, mais elle est pas toujours là à temps.
00:54:14 Mon oeil, j'ai... - Mais y a pas que vous
00:54:16 sur Terre, malheureusement. - Oui, je sais.
00:54:18 - On est que 130 000 policiers en France.
00:54:20 On fait ce qu'on peut. - Je peux pas prendre sur moi.
00:54:22 - Prendre soi-même avec une arme,
00:54:24 ça n'apporte rien de bon. - C'est de la visite en défense.
00:54:26 - Oui, si vous le dites.
00:54:28 - Par leur présence,
00:54:32 tous les jours et toute l'année au coeur du bois de Boulogne,
00:54:34 Cédric et ses collègues
00:54:36 de la brigade VTT
00:54:38 parviennent à maintenir un équilibre
00:54:40 fragile entre la sécurité
00:54:42 des filles
00:54:44 et le respect de la loi.
00:54:46 (musique)
00:54:48 - Dans le bois, la nuit, y a des violences
00:54:56 difficiles à quantifier,
00:54:58 car souvent, les victimes, que ce soit des prostituées
00:55:00 ou des clients, n'osent pas porter plainte.
00:55:02 Alors la police, à côté de la lutte
00:55:04 contre cette prostitution, doit
00:55:06 batailler contre la délinquance.
00:55:08 (musique)
00:55:12 - À la tombée de la nuit, les VTT sont
00:55:14 remplacés par d'autres policiers,
00:55:16 en civils cette fois.
00:55:18 Il est 19h30,
00:55:22 Sandrine et Olivier partent en patrouille
00:55:24 dans le bois de Boulogne.
00:55:26 Leur but, surveiller la délinquance
00:55:28 qui gravite autour de la prostitution.
00:55:30 - Ah bah là, vous êtes pile poil en face.
00:55:34 - Ah...
00:55:36 - C'est bon ?
00:55:38 - Ça y est, elle vous a revues.
00:55:42 - Qu'est-ce qui se passe en fait, là ?
00:55:44 - Là, le monsieur
00:55:48 est en train de vendre
00:55:50 des plats tout près.
00:55:52 Il vend des cigarettes.
00:55:54 Il vend un peu de tout. C'est le supermarché ambulant.
00:55:58 Donc, ils sont 3-4
00:56:00 dans le bois de Boulogne, comme ça.
00:56:02 - Ça, c'est autorisé ?
00:56:04 - Comme toute vente sauvette, non.
00:56:06 C'est illégal.
00:56:10 - Ils font pas grand mal non plus ?
00:56:12 - Tant qu'ils ne vendent pas d'alcool
00:56:14 ou de stupéfiants, on tolère plus ou moins.
00:56:16 L'homme profite de l'activité
00:56:20 des prostituées pour développer son petit commerce.
00:56:22 C'est une véritable
00:56:24 cantine ambulante.
00:56:26 - Pas de photos, pas d'alcool, pas de stupéfiants ?
00:56:28 - Non, pas de photos.
00:56:30 - D'accord. Vous enlevez le sac à dos, s'il vous plaît.
00:56:32 - Bonsoir, monsieur.
00:56:34 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:36 - Monsieur, il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:38 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:40 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:42 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:44 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:46 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:48 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:50 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:52 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:54 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:56 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:56:58 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:00 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:02 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:04 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:06 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:08 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:10 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:12 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:14 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:16 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:18 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:20 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:22 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:24 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:26 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:28 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:30 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:32 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:34 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:36 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:38 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:40 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:42 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:44 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:46 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:48 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:50 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:52 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:54 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:56 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:57:58 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:00 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:02 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:04 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:06 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:08 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:10 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:12 - Il y a pas d'alcool, il y a rien dedans ?
00:58:14 - Qu'est-ce que c'est les gens qui font là ?
00:58:16 - C'est les petits groupes qui arrivent par une dizaine,
00:58:18 tous en capuchonnés. Enfin on sait qu'ils sont pas là
00:58:20 pour venir voir les prostituées mais plus pour faire
00:58:22 un petit peu de raquettes, pour chercher les embrouilles
00:58:24 aux gens qui sont là. Parce qu'ils savent qu'en agressant
00:58:26 les gens qui viennent voir les prostituées,
00:58:28 les gens déposeront pas plein de fesses, c'est bon.
00:58:30 Donc c'est les petits, les troublillons du week-end.
00:58:32 - Par contre y en a qui rentrent là, à droite.
00:58:34 - Par contre y en a qui rentrent là, à droite.
00:58:36 - Soudain Sandrine repère un petit groupe
00:58:38 qui s'enfonce dans les sous-bois.
00:58:40 - Ouais.
00:58:42 - Et alors pour ne pas se faire remarquer,
00:58:44 elle emprunte directement les chemins forestiers.
00:58:46 - C'est quoi le suivant ?
00:58:48 - Oh là là, attention petit lapin !
00:58:50 - Il fait nuit noire,
00:58:52 mais Sandrine a l'habitude.
00:58:54 Et rapidement,
00:58:58 elle interpelle un des hommes à capuche.
00:59:00 - Il est en vélo toi, avec son vélo.
00:59:02 - Madame, bonjour, c'est la police.
00:59:06 - Bonjour.
00:59:08 - Qu'est-ce que vous portez de beau ?
00:59:10 - Un vélo spécial.
00:59:12 - Peux-vous me demander ce que vous faites dans le bois ?
00:59:14 - En fait là, j'ai perdu mon téléphone.
00:59:16 - Ouais, je vous montre ma carte, et vous cherchez, d'accord.
00:59:18 Ce serait pas plus pratique de venir en pleine journée, non ?
00:59:20 - Bah justement.
00:59:22 - Vous avez rien de dangereux sur vous, monsieur ?
00:59:24 Vous me faites voir vos mains, là ?
00:59:26 - Rien du tout.
00:59:28 - Pas de stupéfiants, ni du tout ?
00:59:30 - Pas de stupéfiants.
00:59:32 - Vous avez une petite inquiétude à me présenter, peut-être ?
00:59:34 - Vous l'avez perdu aussi dans le bois ?
00:59:36 - Avec le téléphone.
00:59:38 - C'est ça.
00:59:40 - Et vous habitez où ?
00:59:42 - Dans le No. 2.
00:59:44 - Ah bah je sais pas, moi. Je vous connais pas, monsieur.
00:59:46 - Où ça, dans le No. 2 ?
00:59:48 - Je ne sais pas.
00:59:50 - Donc je vous explique, le fait de se trouver dans le bois, c'est illégal ?
00:59:52 - Ouais.
00:59:54 - D'accord, c'est une amende, c'est convocation au tribunal de police.
00:59:56 - Donc là, je vais vous demander de bien vouloir rejoindre la route,
00:59:58 et vous viendrez chercher votre téléphone demain.
01:00:00 - Ok, ok.
01:00:02 - Allez-y, je vous regarde, monsieur.
01:00:04 - Apparemment, l'homme ne fait rien de mal, à part roder.
01:00:06 - Pour le sortir, Sandrine utilise encore une fois
01:00:08 l'interdiction de circuler en sous-bois.
01:00:10 La nuit,
01:00:12 le bois de Boulogne est avant tout une forêt sombre.
01:00:14 Le lieu idéal
01:00:16 pour les délinquants qui veulent circuler en toute discrétion.
01:00:18 - 200 mètres derrière vous,
01:00:20 on a fait un vol de scouts, là.
01:00:22 - Bien reçu, je vous rejoins tout de suite.
01:00:24 - Non, moi.
01:00:26 - Silence, silence, silence.
01:00:28 Qu'est-ce qui s'est passé, alors ? Vous avez pas vu qui le choisissait ?
01:00:30 - On passe, on voit le mec qui est le premier scout.
01:00:32 - Le jeune homme, Arthère,
01:00:34 a été arrêté sur un véhicule volé.
01:00:36 - Il part, il prend tous les trucs,
01:00:38 et finalement, on court après.
01:00:40 On a arrivé et on l'a serré.
01:00:42 - Le scout, il est avec qui ?
01:00:44 - Il est volé, hein.
01:00:46 - Alors, il vient d'où ?
01:00:48 - On me l'a prêté.
01:00:50 - Bah, si, il va falloir nous le dire.
01:00:52 - Bah, si.
01:00:54 - C'est toi qui va prendre, c'est toi qui l'a volé.
01:00:56 - Ok, vous le mettez dans la voiture.
01:00:58 - On a ses papiers pour le passer au fichier ?
01:01:02 Le délit n'est pas très important,
01:01:04 mais Olivier et ses hommes sont quand même contents de leur soirée.
01:01:08 - Eh ben, parfait ! Bien joué, les petits !
01:01:10 Voilà, ça finit par tomber, c'est bien.
01:01:12 C'est toujours intéressant, un recel de vols de véhicules.
01:01:14 On en fait pas tous les jours non plus,
01:01:16 des scooters volés avec l'individu du dessus,
01:01:18 donc c'est pas mal, quoi.
01:01:20 C'est vrai que c'est toujours...
01:01:24 C'est toujours une petite affaire sympathique.
01:01:26 Le propriétaire du scout, il sera content de le retrouver.
01:01:30 Mais en fait, vous voyez, c'est la prostitution,
01:01:32 et ce secteur attire justement pas mal de délinquances.
01:01:36 Donc c'est pour ça qu'on est vraiment présents sur le site.
01:01:38 La nuit dans le bois, le danger est partout.
01:01:48 Et pour les filles qui s'y prostituent,
01:01:50 ce sont de longues heures d'attente dans le froid et l'obscurité.
01:01:54 Samantha travaille dans cette ambiance difficile tous les soirs.
01:01:59 Les hommes qui rôdent ne sont pas tous des clients.
01:02:02 Certains ne viennent au bois que pour chercher des ennuis.
01:02:05 T'as de l'argent pour moi ?
01:02:11 Bah alors qu'est-ce que tu me parles ?
01:02:13 Pourquoi tu me parles ?
01:02:15 Allez !
01:02:19 Allez, ton chien, il se réveille dans le bois avec de la voiture.
01:02:22 Allez, casse-toi.
01:02:23 Ils sont graves.
01:02:27 Ça t'est déjà arrivé de te battre ?
01:02:29 Ouais, pas grave.
01:02:30 Mais ça me dérange pas, donc je réponds.
01:02:33 Du tac au tac.
01:02:34 C'est pour ça.
01:02:36 Tu m'as parlé d'une histoire avec une lacrymo.
01:02:39 Oui, cinq blagues.
01:02:40 Ils sont venus dans une voiture blanche, une petite pulle tôt blanche,
01:02:43 et ils ont commencé à nous insulter, à nous faire chier.
01:02:45 J'ai senti l'extincteur.
01:02:47 J'ai gazé tout le monde.
01:02:48 L'extincteur, c'est un truc qui est comme ça, de lacrymo.
01:02:50 De la tête aux pieds.
01:02:52 Et les flics sont nus, ils les ont ravincés.
01:02:55 Ils ruissaient les lacrymogènes.
01:02:57 C'est un avantage d'avoir été un homme, au moins ?
01:03:00 De se défendre.
01:03:01 C'est toujours mieux, oui.
01:03:03 Parce qu'on sait où ça fait mal.
01:03:06 On sait où ça fait mal, donc on sait où taper.
01:03:10 Il est temps de retourner travailler.
01:03:14 Samantha doit gagner sa vie.
01:03:16 Un premier client arrive enfin sur son scooter.
01:03:25 Il s'avance directement vers Samantha.
01:03:28 Bonsoir.
01:03:32 Ça va ?
01:03:34 Tranquillement.
01:03:36 On y va ?
01:03:38 Je fais 20 lapis, mais 30 lamos.
01:03:39 On y va ? En route. Elle vient.
01:03:41 La transaction est rapide.
01:03:42 Dans la nuit noire, elle emmène dans les sous-bois jusqu'à sa place.
01:03:46 C'est ici.
01:03:48 Merci.
01:03:50 Le client paye toujours d'avance.
01:03:52 Et Samantha vérifie les billets avec sa lampe torche.
01:03:55 Oh non, merdique.
01:03:58 C'est plus que pas table, c'était vraiment merdique.
01:04:00 Ah non, là, c'est catastrophique.
01:04:03 Et pendant qu'elle se prépare, elle lui fait la conversation.
01:04:06 Franchement, je ne savais pas, mais quand ça fait un certain temps...
01:04:08 En bonne commerçante.
01:04:10 C'est déprimant.
01:04:11 Ah ben grave.
01:04:13 Ils font la tronche, ils n'ont plus de sous, tout va mal.
01:04:17 Et en septembre, il y a le part des impôts qu'il faut donner.
01:04:22 Encore plus mécontent.
01:04:24 Rentrer avec des enfants et...
01:04:26 C'est la cata.
01:04:28 Tu arraches le cœur.
01:04:30 Alors...
01:04:32 C'est vrai, là ?
01:04:35 Il faudrait y aller doucement, c'était le premier.
01:04:38 Il faudrait y aller doucement, parce que c'était le premier.
01:04:45 La prestation dure 5 à 10 minutes à peine.
01:04:48 Je te donne le mix.
01:04:50 C'est laborieux, hein ?
01:04:52 C'est du mal.
01:04:55 Tout dans le sac plastique, je le répète.
01:05:00 Normal, il y en a qui jettent, quand même.
01:05:02 Ce qui est dégueulasse, d'ailleurs.
01:05:04 J'ai toujours mon sac plastique, ma petite poubelle, c'est mieux.
01:05:07 Ok, je vous souhaite une bonne nuit.
01:05:10 Entrez bien, au revoir.
01:05:12 [Vrombissement du moteur]
01:05:15 Comment ça se passe jusqu'à présent, la soirée, Samantha ?
01:05:25 Un client pour le moment, mais ça va.
01:05:27 C'est tranquille, c'est assez calme la semaine.
01:05:29 C'est surtout une clienté de l'habitué.
01:05:31 Ces petits habitués qui ne viennent pas le week-end, parce que le week-end, ça craint.
01:05:35 Il y a beaucoup de racailles, beaucoup de bordel.
01:05:37 Autrement, non.
01:05:38 C'est des petits clients tranquilles, des petits vieux, des petits Français, des gens tranquilles et bien.
01:05:43 Allez, au travail !
01:05:45 C'est la routine pour Samantha.
01:05:51 Elle se prostitue depuis qu'elle a 20 ans.
01:05:54 Ce métier est son unique gain-pain.
01:05:57 Contre les prostituées, la police va lancer dans le bois une opération majeure.
01:06:07 Avec leur action anti-racolage, les agents parviendront-ils à fixer des limites aux filles du trottoir ?
01:06:12 Ouais, ça part, les proprio, ils ont déjà commencé à partir.
01:06:17 À l'hippodrome de Longchamp, l'évent, lui, va devoir gérer la sortie des 50 000 spectateurs.
01:06:22 De toute faille chance, personne n'est là pour l'aider.
01:06:25 Vous pouvez m'appeler la salle de commandement en préfecture pour leur demander s'ils se foutent de notre gueule ou quoi, là.
01:06:30 Enfin, Samantha, arrivera-t-elle à garder sa place ?
01:06:35 Son commerce de nuit, dans un bois de boulogne très convoité.
01:06:38 Je travaille ici. Moi, je me suis battu pour faire ma place, hein, donc...
01:06:41 À l'époque, y'en a une qui m'a envoyé un mec, il m'a mis un coup de cutter au visage, donc...
01:06:45 Le bois de boulogne, aux portes de Paris.
01:06:52 C'est la cohabitation explosive de mondes totalement opposés.
01:06:56 La population chic en fait son lieu de promenade.
01:06:59 C'est ainsi ici que les toutous des beaux carichiers tentent d'apprendre la vie.
01:07:04 Le bois, déjà, il est transporté.
01:07:06 Et cette clientèle haut de gamme, on la retrouve aussi au prix de l'art de triomphe.
01:07:10 L'événement de l'année pour les prostituées.
01:07:12 Yvan va devoir gérer en sorte de se nourrir de spectacle.
01:07:16 Moi, je me démerde avec les miens à l'intérieur.
01:07:19 Mais le bois, c'est aussi le lieu de la prostitution à Paris.
01:07:23 Se prostituer, c'est légal, mais les filles n'ont pas le droit de racoler ou d'être trop aguichantes.
01:07:29 Car contre le racolage, la police lance la trace.
01:07:34 - Oh, attends, tu veux que je te lave la gueule ? - Non, on sort la patroncine.
01:07:37 - C'est important de se sentir belle ? - Absolument, absolument.
01:07:48 C'est primordial. Si tu te sens pas belle pour aller travailler, c'est foiré d'avance.
01:07:54 Ici, Samantha se sent bien.
01:08:02 Elle se sent femme.
01:08:04 Ce qui la met de bonne humeur.
01:08:06 - Ça ressemble à une épopée, hein, toi ?
01:08:09 Maïté.
01:08:11 - C'est des moments qui sont difficiles, parfois, financièrement ?
01:08:21 - Ça peut, mais si tu travailles bien, que tu travailles sérieusement, que tu travailles honnêtement,
01:08:27 tu arrives à faire tes clients fidélisés et à pouvoir te faire ça régulièrement.
01:08:31 Donc, non, je pense que c'est pas un problème, après.
01:08:34 Il y a l'habillement, il y a tout ça aussi.
01:08:37 Puis la vie active, toi, mais non, tout le monde, on peut s'en sortir très bien.
01:08:42 Très, très bien.
01:08:44 - Il te faut combien, minimum, par jour, pour t'en sortir entre l'hôtel ?
01:08:49 - 100 euros, il faut compter, 100 euros.
01:08:51 100 euros.
01:08:52 T'as des clients qui peuvent tenir bien plus, même sans aller loin, ou à domicile.
01:08:58 Ça peut être dans le bois, vite fait, puis... Il est généreux, toi.
01:09:01 Un mec bourré qui se rend pas compte des billets qu'il te donne.
01:09:05 - Ça arrive ?
01:09:06 - Ça peut arriver, ça arrive régulièrement.
01:09:08 Donc c'est bien.
01:09:09 À partir de 100 euros, tu peux commencer à mettre de côté.
01:09:16 Au-dessus, c'est bien.
01:09:18 - Donc ton but, tous les soirs, quand tu vas au boulot, c'est d'arriver à faire 100 euros ?
01:09:21 - À partir de 100 euros, je me dis que si j'ai pas fait 100 euros, je pars pas.
01:09:25 Sauf qu'à... Sauf qu'à... Sauf qu'à contraire, où t'as pas le choix, où y a rien d'autre.
01:09:30 Mais voilà.
01:09:31 Puis le lendemain, tu te sers plus que fort la ceinture, donc...
01:09:34 Mais... Non, quand tu vois que tu fais 150 et que tu te dis...
01:09:38 Putain, y a moyen de rester et de faire plus, tu restes, faut insister.
01:09:41 Faut pas dire "Ah, bah j'ai 150, c'est bon, je peux mettre de côté, j'arrête."
01:09:44 Non, non, faites plus gourmand encore pour te dire "Je mets un plus gros billet de côté, encore."
01:09:47 Pour les jours où ça risque de moins marcher.
01:09:50 Donc...
01:09:54 Ashley, son petit chien rose, est là pour profiter de ce moment de détente avec sa maîtresse.
01:10:00 - Elle est partout avec toi. - Tout le temps.
01:10:02 C'est mon ombre.
01:10:03 - C'est mon ombre à main. - C'est mon ombre à coeur.
01:10:06 Y a rien de mieux.
01:10:08 Cache pas ce sentiment, c'est des sincères et...
01:10:10 C'est la folie, ça te cherie.
01:10:13 T'insultes au bois et puis le soir, tu rentres, tout...
01:10:17 Toute la moyante et puis t'as ton bébé qui t'accueille...
01:10:20 Avec les yeux de l'amour.
01:10:22 Et puis il dit pas tout, non. Un bébé !
01:10:24 Mon bébé, mon bébé.
01:10:28 Chamousse !
01:10:29 Allô ?
01:10:36 Wouah !
01:10:37 Ah !
01:10:49 Ah !
01:10:53 Je suis mal amarrée !
01:10:56 Encore dans la gueule, ouais.
01:10:58 - Satisfaite, ta manta ? - Plus que satisfaite.
01:11:02 Voilà. Que dire de plus ?
01:11:05 Ciao, ciao.
01:11:06 Voilà !
01:11:09 Allez, viens !
01:11:10 Elles sont beaux, hein ?
01:11:13 Mais depuis qu'elle vit à l'hôtel,
01:11:16 Samantha a dû coucher ses chiens à une amie.
01:11:18 Elle passe les voir tous les jours.
01:11:21 Une vie presque normale pour une femme au métier atypique.
01:11:25 Quand on te demande quel est ton travail, comment tu le définis ?
01:11:28 Qu'est-ce que tu dis ?
01:11:29 Moi, je suis la pute.
01:11:31 Je fais la pute.
01:11:33 La prostitution, c'est le tapin.
01:11:35 Moi, pour moi, je fais la pute.
01:11:36 Et c'est pas un gros mot, une insulte ou une injure.
01:11:39 Moi, faire la pute, c'est quelque chose de bien.
01:11:41 Comment est-ce qu'on devient prostituée ?
01:11:44 Bah moi, c'était un...
01:11:47 un pur hasard.
01:11:48 Parce que je cherchais pas forcément.
01:11:50 Je prenais mon chien et j'ai vu qu'il y avait des mecs qui me faisaient des avances,
01:11:52 qui me proposaient des trucs, des petits cadeaux.
01:11:54 Et j'y étais attentive.
01:11:57 Tu sais, quand t'es jeune, que t'as 14 ans,
01:12:00 et qu'il y a un mec qui te dit "ouais, si tu veux, je t'emmène au cinéma,
01:12:03 je t'emmène au restaurant, je t'achète un jean,
01:12:06 puis tu viens avec moi, on va discuter, tout ça..."
01:12:09 Au début, c'est que de la conversation, c'est jamais du sexe ni quoi que ce soit.
01:12:12 Tu lui dis "voilà, bah..."
01:12:13 Puis après, l'autre, il te dit "ouais, si tu fais ça, t'as un petit truc en plus,
01:12:16 un billet de 200 francs."
01:12:17 Ils te demandaient quoi, par exemple, à 14 ans ?
01:12:19 Des attouchements.
01:12:20 Des attouchements ou fellations.
01:12:22 Et voilà, c'était un...
01:12:24 Tu savais faire ça à 14 ans ?
01:12:26 Bah oui.
01:12:27 Grave !
01:12:29 Non, j'ai déjà fait mes armes sur d'autres garçons.
01:12:32 Donc ça va.
01:12:33 Mais c'est pas...
01:12:35 C'est pas pareil, quoi.
01:12:37 Tous les mecs à qui tu peux sortir croient que...
01:12:41 On est en fait un métier dans le sexe, basé sur le sexe,
01:12:44 et qu'on aime ça à fond, qu'on est nymphomanes,
01:12:47 et malheureusement pour eux, non.
01:12:49 Moi, quand je suis avec mon petit copain, c'est plus câlin,
01:12:53 ils me prennent dans ses bras, tendresse,
01:12:55 et c'est des sorties ensemble, des sorties en couple, c'est mieux.
01:12:58 Bon, il y a pas que ces ceintures, mais bon, voilà,
01:13:01 on est ensemble, c'est pas que pour le cul,
01:13:03 c'est pas axé uniquement pour le cul.
01:13:05 C'est aussi une bonne entente, une complémentarité
01:13:08 au niveau du caractère, des loisirs ou des passe-temps, quoi.
01:13:11 Il est pas jaloux quand il connaît ton métier ?
01:13:14 Bah, moi, je part du principe que j'aurais jamais caché.
01:13:16 Donc s'il est jaloux et qu'il me dit un jour d'arrêter,
01:13:19 bah non, tu m'as trouvé là, voilà, tu me laisses faire mon travail.
01:13:21 Si tu veux quelqu'un de sage et tout ça,
01:13:23 bah va trouver une petite casée ou une petite nana tranquille
01:13:28 qui fait rien de ses journées, mais bon, c'est pas mon cas.
01:13:31 J'en vis, et s'il veut que...
01:13:34 Pour avoir la même somme d'argent que je fais,
01:13:37 je trouverai jamais un boulot sans diplôme, sans rien du tout.
01:13:40 Donc il n'y a que ça.
01:13:42 - Allô ?
01:13:45 Allô ?
01:13:51 - On le voit au bois de Boulogne, la prostitution est presque organisée.
01:13:54 En tout cas, c'est un fait établi.
01:13:56 Jean-Michel Derex, vous êtes historien. De quand ça date ?
01:13:59 - Curieusement, ça date d'une période relativement récente.
01:14:02 En gros, on peut dater ça du second empire.
01:14:05 - C'est pas hier quand même. - C'est pas hier.
01:14:07 Mais c'est pas non plus très, très vieux,
01:14:09 dans la mesure où le bois est quand même très, très ancien,
01:14:12 plus que millénaire. Alors bien sûr,
01:14:14 on a des traces de prostitution dans le bois avant au 17e, 18e siècle.
01:14:19 De Saint-Simon, qui est une mauvaise langue comme chacun sait,
01:14:22 dit "Oui, Monseigneur, l'archevêque de Paris a vu le carrosse
01:14:25 de la duchesse de Trémisse passer".
01:14:27 Bien sûr, le carrosse était vide et le laquet de cette duchesse
01:14:31 était fort occupé avec des garces.
01:14:33 Bon, il y a quelques témoignages comme ça.
01:14:36 Mais la prostitution n'est pas très, très développée
01:14:39 pour une bonne et simple raison.
01:14:41 C'est qu'à l'époque, le bois est entouré de murs.
01:14:44 - Et le quai est fermé ? - Il est fermé.
01:14:46 Il est fermé la nuit, il y a des grilles et puis il y a des gardiens.
01:14:48 Donc, ce n'est pas évident de développer une telle activité.
01:14:52 - Mais alors, à quel moment est-ce que ça s'ouvre ?
01:14:54 - Alors, c'est Alphand, c'est Haussmann qui font de ce bois
01:14:58 la promenade de Paris. On retire ces vieux murs.
01:15:01 Et donc là, l'espace va être ouvert sur la ville, en quelque sorte.
01:15:06 Et donc là, il y aura une autre...
01:15:08 - Et là, une autre clientèle arrive. - Une autre clientèle arrive.
01:15:11 - Et les prostituées aussi ? - Pas n'importe quelle clientèle,
01:15:14 parce que le bois, quand même, le lieu de la haute aristocratie,
01:15:17 de la grande bourgeoisie, c'est un lieu très, très mondain.
01:15:21 Donc, effectivement, il y a des hommes très riches qui se promènent
01:15:25 dans le bois et donc des demi-mondaines qui font de ce bois
01:15:29 un terrain de chasse privilégié.
01:15:31 - Et là, on est en 1850, 1870 ? - On est en 1860-70, voilà.
01:15:35 Mais c'est de la prostitution de haut vol.
01:15:38 - Qu'est-ce qui distingue le bois de Boulogne des autres bois en France ?
01:15:40 - Ces bois ne sont pas des dons de la nature,
01:15:43 ce sont avant tout des dons de l'histoire.
01:15:45 Les rois n'auraient pas investi ces bois.
01:15:48 Je pense que ces bois auraient été certainement lotis
01:15:51 et aujourd'hui, on aurait certainement des rues, des immeubles
01:15:55 à cette emplacement où nous sommes.
01:15:57 Il ne faut pas oublier que tout ça, tout ça est absolument artificiel.
01:16:00 - C'est que les étangs, tout a été créé de toute pièce ?
01:16:04 - Oui, oui, les étangs ont été créés en 1854.
01:16:08 Napoléon III, qui avait été isolé à Londres,
01:16:12 a pris le lac Serpentine à Londres et a voulu faire la même chose à Paris.
01:16:16 Et on a créé ce lac, le lac inférieur et le lac supérieur.
01:16:20 D'ailleurs, ça posait un gros problème au début
01:16:23 parce que les côtes avaient été mal prises
01:16:25 et on avait créé une espèce de marais
01:16:28 puisque l'eau ne s'écoulait plus dans le bon sens,
01:16:31 donc il a fallu tout reprendre.
01:16:33 Et l'architecte paysagiste de l'époque, Varé, s'est fait licencier,
01:16:38 mais pas remercier comme un malpropre.
01:16:40 Et c'est à ce moment-là qu'Alfan a pris d'autres paysagistes pour faire ça.
01:16:47 Une petite merveille, non ?
01:16:49 - Alors, Longchamp, c'était... s'installait le lipodrome il y a 150 ans ?
01:16:52 - Longchamp, c'est pareil.
01:16:54 L'hipodrome de Longchamp date de Napoléon III.
01:16:57 Alors les courses ne datent pas de Napoléon III.
01:17:00 On en faisait déjà au 18e siècle.
01:17:02 D'ailleurs, Marie-Antoinette se fait un petit peu tenser par sa mère,
01:17:06 la reine Marie-Thérèse, parce que c'est passé an
01:17:08 qu'une reine de France s'intéresse aux courses,
01:17:10 et Paris, sur des chevaux, ça se fait pas.
01:17:13 - Et justement, à l'hipodrome de Longchamp,
01:17:15 la course de l'année, le Grand Prix de l'Arc de Triomphe,
01:17:18 est sur le point de commencer.
01:17:20 Ce sont les toutes dernières minutes avant le début de la course,
01:17:26 et à l'entrée... - Le bus, il est mal parti, Romu !
01:17:29 Il s'est foutu en dehors du circuit, le bus !
01:17:32 - Vous vous engueulez plus, vous ?
01:17:34 - Non, j'engueule pas, je parle fort, je suis au milieu des moteurs.
01:17:37 - Allô ? - À gauche !
01:17:39 Il m'entend pas, dans la bagnole.
01:17:41 Ce que tu comprends, c'est que tu peux pas communiquer avec un pare-brise.
01:17:44 - M. Circulation doit déjà préparer la source.
01:17:47 - Parce que je sais pas comment vous avez la...
01:17:49 - Pour ça, un petit point rapide avec la police.
01:17:51 - Aujourd'hui, y a 2 services.
01:17:53 - Il faut être sûr que quand les spectateurs repartiront,
01:17:56 des policiers seront bien là pour l'aider.
01:17:58 - Là, on va commencer une 1re vague. L'arc se court dans 5 minutes.
01:18:01 Moi, j'ai un problème de dispositif de mise en sens inverse.
01:18:04 - D'accord. - Donc je le fais sous coordination avec vous.
01:18:07 - Pour... - Pour Yvan, pas le choix.
01:18:09 S'il veut s'en sortir tout à l'heure, il a besoin des policiers.
01:18:12 - Je vais trouver des tribunes. Je dois monter là.
01:18:15 - Sans la police, tu peux pas réussir.
01:18:17 - Je peux pas réussir parce que moi, je serais, comment dire,
01:18:20 une prestation de service qui essaye d'améliorer un système,
01:18:23 sauf que tu ressors en place en voie publique.
01:18:25 Et en voie publique, un homme comme moi sera jamais écouté.
01:18:28 Je n'ai jamais le potentiel de donner un ordre à un automobiliste
01:18:32 qui veut pas faire quelque chose.
01:18:34 Tiens.
01:18:35 - C'est quoi ? - L'arc.
01:18:39 - Bon, ça va.
01:19:01 - Ça y est, la course midi de l'année est terminée.
01:19:05 Les 40 000 spectateurs vont sortir tous en même temps des hydrodromes.
01:19:12 Alors pour Yvan, c'est maintenant que la course commence.
01:19:19 - Ouais, ça part. Les proprios, ils ont déjà commencé à partir.
01:19:27 Ceux qui anticipent la guerre, là.
01:19:29 Ça a déjà commencé, Romu.
01:19:32 OK, on va bouger.
01:19:34 Yvan doit laisser le passage au star du jour, les pursangs.
01:19:38 Ils peuvent valoir jusqu'à 900 000 euros.
01:19:41 Alors pas question de les laisser patienter dans un camion.
01:19:44 - C'est le sacré, ça.
01:19:46 - Donc, toi, vous les faites pas attendre, jamais ?
01:19:52 - Jamais, jamais, jamais. Ça, c'est même la priorité.
01:19:55 Tu peux pas mettre des risques vétérinaires
01:19:57 pour ne pas voir l'animal qui soit coup de chaud là-dedans.
01:20:00 Ça serait dangereux. Monsieur, on peut pas rester là ?
01:20:03 Là, ça va s'épaissir.
01:20:07 Mais rapidement, Yvan se retrouve confronté à un problème de taille.
01:20:11 - Vous pouvez m'appeler la salle de commandement en préfecture
01:20:14 pour leur demander s'ils se foutent de notre gueule ou quoi.
01:20:17 Parce que là, y a 12 policiers, là où y en a 40 d'habitude.
01:20:20 Et là, au carrefour des tribunes, moi, je vais avoir une gestion de l'enfer.
01:20:24 Y en a zéro. Mais alors zéro pointé.
01:20:26 Bon, alors restez groupir tous ensemble, là.
01:20:29 - Il n'a plus que ses équipes pour faciliter la sortie principale.
01:20:32 - Restez, cette équipe-là, comme ça, faites le système comme ça, à tous les cas.
01:20:35 Moi, je me démerde avec les miens à l'intérieur.
01:20:37 - Un match de foot au Parc des Princes. - Vous, police, tout ça ici, d'accord ?
01:20:40 Les chevaux partent, les gens retournent vers les bus,
01:20:45 les propriétaires commencent à sortir. Monsieur...
01:20:48 Non, y a pas de flics, hein. Y a rien.
01:20:51 Démerde-toi, ils savent qu'y a un service,
01:20:53 ils se disent qu'après tout, là-bas, au Parc des Princes,
01:20:55 avec 30 blaireaux qui crient "PSG" dans ton cul,
01:20:59 avec ça, ils se retrouvent et ils sont obligés de se mettre à 100 000, là-haut.
01:21:02 Alors, au PSG, y en a 1 500 autour du Parc de Peur
01:21:05 qui est 3 mecs qui volent en éclats, et ici, comme c'est propre, géré, t'as pas.
01:21:09 Alors moi, j'en ai besoin au moins de 30, quand même, 25, 30.
01:21:12 Là, y en a zéro. Là, ça m'énerve.
01:21:15 Du coup, c'est système D.
01:21:17 Il doit se débrouiller tant bien que mal
01:21:19 pour que son carrefour ne soit pas encombré.
01:21:23 Vous faites le tour du rond-point jusqu'à ce que vous les trouviez,
01:21:26 mais vous restez pas arrêtés.
01:21:28 Tournez en rond. Ça fait le manège.
01:21:30 Tout le monde le fait, c'est une politique comme ça.
01:21:33 Tu vas voir comment je vais me faire jeter.
01:21:42 Faut pas ouvrir ça vite, fais la gueule.
01:21:47 Je te connais pas, t'es un naz.
01:21:50 Tu te rends compte s'il y a 60 000 personnes qui font ça ?
01:21:53 Monsieur, s'il vous plaît.
01:21:57 Monsieur, vous pouvez circuler, s'il vous plaît ?
01:22:05 Pour se faire entendre, Yvan va tenter un coup de bloc.
01:22:08 J'ai dit "circuler", là ! Je vais chercher les policiers.
01:22:11 Je vais les chercher, je vais t'en chercher deux, tiens.
01:22:14 Il menace d'appeler les policiers, qui ne sont en fait toujours pas là.
01:22:18 C'est exactement ce qui bloque tout, ça.
01:22:20 Le bord de l'eau, dans 5 minutes, il est baisé.
01:22:23 Et tant que les flics sont pas là, c'est pas grave.
01:22:27 Elle met les cônes, quand même.
01:22:29 Elle laisse passer que les taxis, voitures de place,
01:22:32 et on en sort comme ça.
01:22:34 Finalement, après bien des difficultés,
01:22:42 la circulation dans le roi redevient fluide.
01:22:45 Yvan a rappelé sa mission,
01:22:48 même sans l'aide des policiers.
01:22:51 La course est terminée.
01:22:56 Après quelques embouteillages,
01:22:58 Yvan a redonné au bois sa relative tranquillité.
01:23:01 C'est bien pour les promeneurs, comme Franck Philippe,
01:23:04 notre éducateur canin.
01:23:06 Il se balade avec sa meute de 15 chiens,
01:23:09 et parmi eux, Hugo, le petit dernier, n'est pas très coopératif.
01:23:13 - Non, Hugo. Non, Hugo. Hugo, non.
01:23:16 Là, il a l'air de partir à toute vitesse.
01:23:19 - Salut, Barbara.
01:23:25 Franck Philippe retrouve Barbara, une collègue éducatrice.
01:23:29 Leurs 2 groupes se mélangent,
01:23:31 et ils ont maintenant une meute de 30 chiens à sous-le-vis.
01:23:35 Pour pouvoir jouer avec les autres chiens,
01:23:38 Franck Philippe finit par confier Hugo à Barbara.
01:23:41 - Je sais pas ce que j'ai fait de...
01:23:44 On va jouer, les chiens. On va jouer, les chiens.
01:23:47 Hugo. Ah, puis... Ah, non, il est pas sourd.
01:23:50 Et puis, en plus, c'est un chien infâme, lui.
01:23:53 Chien, chien, chien, chien.
01:23:55 Allez, on va jouer, les chiens. Allez, la bûche.
01:23:58 La bûche, Vanguy. La bûche. Allez, la bûche, Vanguy.
01:24:01 Vanguy, fais le tour. Fais le tour. Prends la bûche.
01:24:04 - Un des petits camarades échappe évidemment à leur vigilance.
01:24:08 - Je te l'ai dit, hein. Je croyais que tu le tenais, toi.
01:24:11 Ah, mon Dieu, mon Dieu. Alors là, on est bien emmerdés, hein.
01:24:14 - Ça y est. - Ah, il s'est tiré, le dinde macien.
01:24:17 - Hugo est perdu. - Barbara le tenait, il l'a lâché.
01:24:20 Je te l'ai dit qu'il se tirait.
01:24:22 - Il a un repérage ? - Bah, ouais, il a un repérage, mais bon.
01:24:25 Bon, allez, on va... Non, on va passer par là.
01:24:28 Ah là là là là.
01:24:30 Ah, Barbara. Non, non, il se tire. Il rentre direct chez lui.
01:24:33 Il a l'habitude de venir au bois. Il va traverser la route.
01:24:36 Il habite dans le 16e. Elle vient à pied.
01:24:39 Ah là, là, je suis vraiment dans la merde, hein.
01:24:42 Je suis vraiment dans la merde, Barbara.
01:24:45 Franck-Philippe, bonjour.
01:24:50 - Heureusement, grâce au collier orange, Franck-Philippe reçoit vite un appel.
01:24:54 - Où est-ce que vous êtes ? - Un promeneur a retrouvé Hugo.
01:24:57 - D'accord, j'arrive, je suis pas très loin.
01:25:01 Ah, elle l'a récupéré.
01:25:05 Elle l'a récupéré, Barbara.
01:25:07 Bon, ça va, nous voilà sauvés.
01:25:09 T'as vu, quand je t'ai dit qu'il fallait pas le lâcher...
01:25:12 - Attends, parce que moi, j'ai pas ma vertu...
01:25:14 - Je crois qu'il aurait besoin d'un petit calment.
01:25:16 Il est trop anxieux de ne plus être avec sa maîtresse.
01:25:19 Vous voyez, vous l'entendez ? Vous l'entendez, au lieu de...
01:25:22 Catastrophique, hein. Il devrait être content d'être là.
01:25:26 La nature, courir...
01:25:28 Allez, viens, ça suffit, maintenant. Ça suffit. Allez, ça suffit, maintenant.
01:25:31 Allez, on va aller se promener. Allez, chien.
01:25:33 Donc, Philippe et Barbara retournent terminer l'exercice dans la lumière.
01:25:37 - Ça va, ça va, Dune. Allez, les chiens, en avant.
01:25:40 Allez, hop, hop, hop.
01:25:42 Allez, en avant, allez.
01:25:44 Allez, Darwin.
01:25:46 L'eau fait le bonheur des chiens,
01:25:49 mais pas celui du propriétaire du pétard de selle.
01:25:52 - Il va sécher, hein.
01:25:54 Il va sécher, il court 2 minutes, il est sec.
01:25:57 Puis dans l'eau, il risque rien, dans l'eau.
01:26:01 - C'est pour garder. - Mais non, mais non.
01:26:03 Tu vois, tu dis n'importe quoi. C'est de l'argile.
01:26:06 - Charlie.
01:26:08 Ah, t'es beau, Charlie. Charlie.
01:26:10 - Ah non, c'est... Oh, non.
01:26:12 - C'est rien.
01:26:14 - Oh...
01:26:16 - Ça fait 3 ans qu'il vient.
01:26:18 Ça le change complètement au niveau du comportement.
01:26:20 Et il est hyper heureux.
01:26:22 Le fait d'arriver au bois, déjà, il est transporté.
01:26:25 C'est le bonheur pour les chiens, complètement.
01:26:29 C'est l'heure de partir.
01:26:31 Mais difficile pour Charlie de quitter le bois et ses petits camarades.
01:26:35 La journée est enfin terminée.
01:26:39 Hugo est tout heureux de retrouver son maître.
01:26:41 - Bonjour, c'est vous qui venez le récupérer ?
01:26:43 - Oui, tout à fait. - D'accord.
01:26:45 Vous avez la laisse ? Vous avez tout ? - Oui.
01:26:47 - Et Franck-Philippe, de s'en débarrasser.
01:26:50 - Moi, je peux vous dire que je la referai pas une 2e fois.
01:26:53 - Comment ça s'est passé ? - Ah non, c'est catastrophique.
01:26:56 Dès qu'il est séparé de votre amie, c'est...
01:26:59 Ah ouais, c'est infernal.
01:27:01 Il pleure, il veut se sauver en permanence.
01:27:04 Ce chien-là, il faut qu'il vienne en éducation.
01:27:06 - Ben, vendredi, de toute façon, vous le voyez avec elle.
01:27:09 - Ouais, ouais, je crois qu'elle vient vendredi, hein.
01:27:11 Ça fait qu'on va le travailler.
01:27:13 Parce que là, il faut qu'il soit bien pris en main, ce chien.
01:27:16 - Vous avez des séances ? - Quelques séances, pas plus.
01:27:19 Allez, en voiture. Allez, les chiens.
01:27:21 - La méthode Franck-Philippe a pourtant un prix.
01:27:23 - Ringo, allez ! - 150 euros l'heure et demie d'éducation.
01:27:26 - C'est à l'école, en fait. - 60 euros la journée de promenade.
01:27:29 - C'est incroyable. - Ah, ils vont mieux, hein.
01:27:31 - Vous n'en vendez pas, alors ? - Non, je les dépose chez le Chinois, là.
01:27:35 Vous savez qu'à la vapeur ou en sushis, c'est terrible, hein.
01:27:39 Vous savez pas ? - Non.
01:27:41 - Ah, c'est délicieux. - Non, mais vous n'en vendez pas.
01:27:43 - Vous n'en vendez pas, vous. - Non, mais non.
01:27:45 - Non, mais qu'est-ce que c'est, ça ? - Non, c'est le chien qui appartient à des clients.
01:27:48 - Ah ben, je vais le dire à mes filles, aussi.
01:27:50 - Pour qu'on fasse de la télévision, ils ont tous des chiens.
01:27:53 - Comme ça, c'est mieux. - La technique fonctionne.
01:27:55 - Ils aident les hommes et les femmes. - L'intérêt des gens, c'est leurs profils.
01:27:58 - Les boules à épiler, hein. - Il faut bien les éduquer, c'est tout.
01:28:01 Elle vient depuis l'âge de 3 mois. Elle a 1 an et demi.
01:28:03 - Et combien de fois par semaine ? - Elle vient une fois par semaine, elle.
01:28:07 - Non, mais c'est incroyable. Ça, j'en reviens pas.
01:28:10 Moi, j'ai vu quelque chose de vraiment étonnant.
01:28:12 - Pour Franck-Philippe, chaque promenade au bois de boulogne avec ses chiens
01:28:16 est aussi l'occasion d'agrandir sa clientèle.
01:28:19 Franck-Philippe a fini sa journée de promeneur professionnel,
01:28:23 mais au même moment, dans le bois, se met en place une opération de grande ampleur.
01:28:28 - De toute façon, je suis dans le sous-marin avec l'autre lieutenant.
01:28:33 On est tous sur DIR 410.
01:28:35 - Cet après-midi, Olivier et ses collègues montent une opération anti-racolage.
01:28:39 - Moi, je donne le signalement de la prostituée et du client.
01:28:43 Après, on tape le client, on essaie de le taper vraiment à l'écart,
01:28:46 parce que souvent, c'est vrai que ça consomme pas forcément.
01:28:50 - Si la prostitution est autorisée, le racolage, lui, est interdit par la loi.
01:28:55 - On fait ça aux prisonniers, quoi.
01:28:56 - Les prostituées n'ont donc pas le droit d'agrandir les clients
01:28:59 par leur comportement ou même leur tenue.
01:29:02 Pour saisir ces racolages en flagrant délit,
01:29:05 les policiers vont mettre en place tout un dispositif.
01:29:09 - Là, on est bien. Ça ressemble à un vrai sous-marin.
01:29:13 - 9 policiers qui partent avec 2 voitures banalisées
01:29:17 et un utilitaire qu'ils appellent leur sous-marin.
01:29:21 - C'est un véhicule banalisé qui permet de se rapprocher au plus près des objectifs
01:29:25 et de pouvoir les surveiller sans que eux se doutent de notre présence.
01:29:28 Donc ça ressemble à une camionnette d'ouvrier qu'on personnalise un petit peu,
01:29:32 parce que maintenant, les gens, enfin, surtout les prostituées,
01:29:34 savent qu'on procède avec des sous-marins pour les racolages.
01:29:38 - Mais il y a d'autres services, ils ont des super camionnettes, quoi.
01:29:41 Avec casque de chantier, les échilles sur le toit, les tuyaux.
01:29:45 Mais bon, pour ce qu'on fait, ça nous suffit amplement.
01:29:48 Je veux dire, là, on n'est pas en train de traquer des gros délinquants.
01:29:52 On a de la buée !
01:29:54 On voit que dalle.
01:29:57 Ce jour-là, il pleut et les clients sont peu nombreux.
01:30:01 Difficile de trouver des filles en pleine activité.
01:30:05 Même quand la prostituée est à moitié nue, le délit de racolage ne tient pas.
01:30:09 Si elle n'est pas en train de travailler.
01:30:11 - Le patron, le client, ça discute, ça discute, là.
01:30:13 Ça fait rien du tout, hein.
01:30:15 - Tu vois, avec le truc en cuir, là, à droite...
01:30:17 Olivier finit par repérer une autre prostituée en petite tenue,
01:30:20 qui semble solliciter les passants.
01:30:23 - Oui, oui, mais arrête d'avancer !
01:30:25 Allez derrière l'arbre, maintenant.
01:30:27 - Oui, je t'écoute.
01:30:29 - Eh bien, on a un tronc d'arbre au milieu, mais...
01:30:34 A gauche, j'ai des troncs d'arbre, j'ai les seins,
01:30:36 et à droite, j'ai les fesses.
01:30:38 - Ouais, Greg de TL, là, j'ai Volkswagen qui est en piéton,
01:30:45 et je pense qu'il va s'approcher de l'objectif.
01:30:48 Tu l'as vu ?
01:30:50 Un premier client pour cette prostituée.
01:30:53 L'opération racolage peut commencer.
01:30:56 - Donc là, elle est partie avec le client.
01:30:58 En fait, c'est la bagnole qui...
01:30:59 Vous voyez, on voit le sou en blanc.
01:31:00 - Ouais.
01:31:01 - Et c'est la voiture qui est juste derrière.
01:31:02 - Ah oui, d'accord, ça me tient.
01:31:04 - Et en fait, la fille, elle est...
01:31:06 - Oui, on se trahit.
01:31:08 - Disons qu'on est dans un parquet jardin de la ville de Paris.
01:31:12 Il y a des enfants qui se promènent, donc...
01:31:14 Voilà, là, ça fait partie des limites qui sont à ne pas dépasser.
01:31:18 Je veux dire, les filles peuvent se prostituer,
01:31:20 mais on demande au minimum, est-ce qu'il y a une tenue décente ?
01:31:22 Et en plus, elle racole pas mal tous les clients.
01:31:25 Elle a une tenue... Comment dire ?
01:31:27 Elle a une tenue outrancière.
01:31:28 Donc c'est pour ça qu'on s'est fixé comme objectif
01:31:31 de l'interpeller pour racolage.
01:31:34 - Un 2e homme attend son tour.
01:31:36 Une aubaine pour les policiers.
01:31:38 En multipliant les témoignages des clients,
01:31:41 le racolage sera plus facile à caractériser.
01:31:44 - Olive de Karine, ça ressort, ça ressort.
01:31:47 La prostituée est à notre niveau.
01:31:49 - La prostituée, elle est sur le toit ?
01:31:53 - C'est là où on l'a vue dès le début.
01:31:56 Donc elle a repris son positionnement.
01:31:58 - Le client va démarrer.
01:32:00 - Le premier client repart dans sa voiture.
01:32:02 - Il sera interpellé par les autres policiers,
01:32:05 500 mètres plus loin.
01:32:07 - Le 2e client, Olive, se rapproche.
01:32:10 Le 2e client se rapproche.
01:32:12 Prise de contact, Olive.
01:32:16 Prise de contact avec le client.
01:32:18 Ils repartent.
01:32:22 Je te parle du 2e client.
01:32:24 Il repart en sous-bois.
01:32:26 C'est positif.
01:32:27 C'est le 2e client pour la prostituée.
01:32:29 C'est la même.
01:32:31 C'est le créneau 18-20.
01:32:33 C'est les sorties de boulot.
01:32:35 C'est pas la population qu'on ennuie,
01:32:37 avec des gens qui viennent chercher les ennuis,
01:32:40 des vols de violence,
01:32:42 ou des personnes qui sont...
01:32:44 - Ça bouge, Olive.
01:32:45 Ça y est, j'ai la prostituée.
01:32:47 Par contre, j'ai pas de client.
01:32:49 La prostituée est en sortie.
01:32:51 Elle va se remettre là où elle était.
01:32:53 - Je suis mis blanche.
01:32:55 - Tant pis, si on n'a pas de 2e client,
01:32:57 on sort la prostituée.
01:32:59 - C'est le bon, c'est le bon.
01:33:01 C'est le grand tour.
01:33:02 Celui-ci, je pense qu'il sort de la ranche
01:33:04 de la voiture.
01:33:05 - Reçu, pied à terre.
01:33:06 Mamad prend le client, je suis la prostituée.
01:33:08 - C'est suivi.
01:33:10 C'est parfait pour nous.
01:33:11 On bouge plus.
01:33:12 - Bonjour.
01:33:13 Tu me présentes une carte d'identité.
01:33:15 Tu sais pourquoi on est là.
01:33:17 - Tu me trouves comme ça.
01:33:18 - Tu mets ton manteau et tu viens avec moi.
01:33:20 - Et pourquoi ?
01:33:21 - C'est racolage.
01:33:22 - Je ne fais rien.
01:33:23 Ils m'ont fait racolage quand j'étais occupée.
01:33:26 Je ne fais rien.
01:33:27 - Bonjour, vous avez le papier d'ordre de véhicule ?
01:33:30 - C'est le bon.
01:33:31 - J'ai des petites questions à vous poser.
01:33:34 Qu'est-ce que vous faisiez avec la dame ou le monsieur
01:33:38 qui est à votre droite ?
01:33:41 C'est juste une audition, vous inquiétez pas.
01:33:46 Si j'ai une question...
01:33:48 Je connais la réponse, je vous pose la question.
01:33:51 - Le policier rassure le client.
01:33:53 Lui ne risque rien.
01:33:55 Son témoignage servira uniquement à confirmer le racolage.
01:33:58 - Comment avez-vous compris qu'il s'agissait d'une prostituée ?
01:34:01 - Par la tenue.
01:34:03 - Au départ, cette personne vous a-t-elle fait des signes
01:34:06 ou a-t-elle, à l'intuition susceptible,
01:34:09 de vous inciter à vous arrêter ?
01:34:11 Oui, mais c'est des questions...
01:34:13 Je sais, c'est des questions qu'on connaît.
01:34:15 - Je l'ai vue à mes 8 minutes.
01:34:17 - Le comportement qui vous a fait dire
01:34:19 que c'était une prostituée.
01:34:21 - C'est presque nu.
01:34:23 - Au revoir.
01:34:24 Les questions sont plutôt orientées.
01:34:26 Les policiers ont un formulaire type à remplir
01:34:29 pour ce délit particulier.
01:34:31 - Bah voilà, c'est parfait.
01:34:33 Nous, on s'inquiète pas, on a ce qu'il faut.
01:34:35 Pour nous, on a les éléments qui nous montrent...
01:34:38 La tenue ne va pas et le lieu ne va pas.
01:34:41 Donc c'est pour ça que vous vous faites interpeller pour racolage.
01:34:44 C'est tout.
01:34:45 Vous le saurez.
01:34:47 Vous avez vu comment vous êtes habillés.
01:34:50 On voit tout.
01:34:52 - Y a des enfants, y a des gens qui passent,
01:34:54 qui viennent pas forcément...
01:34:56 Le client est rentré chez lui.
01:34:58 La prostituée, elle, est emmenée à la police judiciaire.
01:35:01 Elle risque jusqu'à 2 ans de prison
01:35:03 et 3 750 euros d'amende.
01:35:06 - Là, le délit de racolage est constitué.
01:35:08 La prostituée a eu une démarche incitative
01:35:10 à avoir une relation sexuelle.
01:35:12 - C'est pas un peu hypocrite, ça ?
01:35:14 Parce qu'on sait bien qu'il y a une pourcent, la plupart des gens.
01:35:16 - Bah, pas tous.
01:35:17 Moi, le 1er, des fois, quand on passe sur l'arène Marguerite,
01:35:19 vous êtes tranquillement en train de vous promener
01:35:21 et y a des filles qui viennent vous voir.
01:35:23 "Allez, viens, mon petit, viens, 30 euros la pipe, etc."
01:35:25 Donc c'est vrai que pour des gens
01:35:27 qui ont vraiment pas envie d'aller voir des prostituées,
01:35:29 c'est ça qui est choquant.
01:35:31 - Ce genre d'opération coup de poing
01:35:34 est aussi un moyen pour les policiers
01:35:36 de montrer aux prostituées
01:35:38 qu'ils gardent le contrôle du bois de Boulogne.
01:35:40 La prostitution n'est pas interdite en France.
01:35:43 Pour certains, c'est même un vrai métier.
01:35:45 Comme pour Samantha.
01:35:46 Le bois, cela fait 15 ans qu'elle en vit chaque jour.
01:35:50 (musique)
01:35:52 C'est le début de l'après-midi.
01:35:55 Samantha va promener Ashley sur son lieu de travail.
01:35:58 La journée, elle redevient une promeneuse comme les autres.
01:36:02 - Je fais mes débuts juste ici, là, tu vois.
01:36:05 Juste ici, quand j'ai commencé en gigolo.
01:36:08 Je sais pas si c'est il y a 15 ans.
01:36:10 J'étais juste là, devant.
01:36:12 Après, j'ai évolué, je suis rentré dans le bois.
01:36:15 - T'as l'impression que ça va rentrer dans le bois ?
01:36:17 - Non, pas vraiment, mais bon, c'est...
01:36:19 C'est ce qui me convenait le plus,
01:36:21 c'est ce qui me correspondait le plus.
01:36:23 Donc, il fallait absolument que j'y aille,
01:36:25 que je franchisse le périph' et que j'aille dans le bois.
01:36:28 (musique)
01:36:30 - Un copain ? Un copain, un copain ?
01:36:39 (rire)
01:36:40 Bonjour, mon amour.
01:36:41 C'est un petit mâle ?
01:36:43 - Ouais.
01:36:44 - Ah !
01:36:46 Bonjour.
01:36:47 - Oh là là !
01:36:48 La danse de la séduction.
01:36:50 (rire)
01:36:51 - Bonjour.
01:36:52 - Doucement.
01:36:53 (rire)
01:36:54 Au revoir.
01:36:55 - Au revoir.
01:36:56 - Ashley, viens, bébé !
01:36:57 (applaudissements)
01:36:58 (rire)
01:36:59 Eh oui, tu vois, tout le monde s'y fait des copains, ici.
01:37:02 On fait des rencontres.
01:37:04 Ashley.
01:37:05 - Plus discrète, sans ses talons,
01:37:08 Samantha retourne dans le bois,
01:37:10 à l'endroit même...
01:37:11 - Allez, viens.
01:37:12 - ...où elle se trouvait la nuit dernière.
01:37:14 - Ah, quel temps de merde, j'aurais dû prendre un parapluie.
01:37:16 - Où est-ce qu'on est, là ?
01:37:17 - Là, on rentre dans ma place, à ma place.
01:37:20 Là, le chemin est tout tracé.
01:37:22 Il manque plus que les pierres blanches.
01:37:24 (rire)
01:37:25 Bon, il y a encore quelques dégueulasses
01:37:30 qui jettent leur Kleenex partout, tu vois.
01:37:32 Voilà.
01:37:36 Je travaille ici.
01:37:37 Juste pour mon petit sac plastique, ma poubelle.
01:37:40 - Les transporteurs, c'est quoi ?
01:37:42 - Ah, ça, c'est des trucs de talons, ça.
01:37:44 Ça, c'est mes talons d'hier.
01:37:46 Mes talons aiguilles, hier.
01:37:48 - Cette place, pour l'avoir, comment ça s'est passé ?
01:37:50 - Moi, je me suis battu pour faire ma place, hein, donc...
01:37:53 À l'époque, il y en a une qui m'a envoyé un mec,
01:37:55 il m'a mis un coup de cutter au visage, hein, donc...
01:37:57 Je me suis battu, j'ai pris un coup de cutter,
01:37:59 on m'a tiré dessus,
01:38:01 on m'a cassé le nez, ouais.
01:38:03 (rire)
01:38:04 Donc, non, non, ma place, je l'ai largement méritée.
01:38:07 Largement.
01:38:08 Bientôt, il n'y aura plus de feuilles aux arbres.
01:38:10 Il va falloir se planquer.
01:38:12 - Comment ça se passe, dans ces calamars ?
01:38:13 - Bah, c'est un peu plus dur, donc on essaie de faire des palissades
01:38:15 et des machins comme ça, mais bon, c'est un peu dur.
01:38:17 - Et tu n'as jamais pensé à travailler en camionnet, par exemple ?
01:38:20 - Si, mais bon, avec les normes qu'il y a maintenant,
01:38:22 il faut avoir le permis.
01:38:24 Parce que la camionnette et tout ça, c'est pas pareil.
01:38:27 Et puis, pour s'installer là, c'est pas pareil, aussi.
01:38:30 La nuit, toutes les filles sont à pied.
01:38:32 Dans notre rue-là, il n'y a pas de camion.
01:38:34 C'est juste après le feu, il y a des camions.
01:38:36 Je ne sais pas, donc je ne vais pas changer de place
01:38:38 pour refaire une place ailleurs pour remettre un camion.
01:38:41 Puis ce ne serait pas...
01:38:43 Ce ne serait pas sympa de ma part de me mettre en camion
01:38:46 alors que toutes les autres sont à pied en plein hiver.
01:38:48 C'est pas... C'est pas sympa.
01:38:51 Donc je me gèle le cul comme les autres
01:38:53 pour pouvoir faire de la concurrence déloyale.
01:38:55 Voilà.
01:38:56 - L'avenir, Samantha y pense peu.
01:39:00 Et quand elle s'imagine encore prostituée dans 30 ans,
01:39:04 ce n'est plus sur un bout de trottoir,
01:39:06 mais dans un appartement.
01:39:08 Son vrai rêve, ce serait de devenir gérante d'un bar
01:39:13 et de sortir enfin du bois.
01:39:15 Ainsi se referme ce dossier de quartier général
01:39:19 consacré au bois de boulogne.
01:39:21 Merci pour votre fidélité.
01:39:22 Vous pouvez nous suivre sur le site direct8.fr.
01:39:25 Votre soirée magazine, elle continue.
01:39:27 [Bruit de la télé]

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