Vaucluse: Quatre voitures de police ont été incendiées cette nuit devant le commissariat de Cavaillon - Aucune personne blessée - VIDEO
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00:00J'ai dit l'actualité ce matin, c'était il y a quelques instants quand on a appris que le commissariat de Cavaillon avait été attaqué cette nuit, ça s'est passé en pleine nuit, vous voyez les images.
00:10Plusieurs véhicules de police ont été incendiés devant le commissariat, un commissariat qui a dû être évacué pour assurer la sécurité des policiers qui étaient à l'intérieur.
00:20Sept personnes, dont une mère et son enfant qui habitent des logements voisins, ont été incommodées par les fumées, elles ont été prises en charge par les secours,
00:28mais leur État n'a pas nécessité de transport à l'hôpital. Ce qui est important de noter, c'est que cet incident intervient alors que depuis une semaine,
00:37des opérations de police ont lieu dans certains quartiers de Cavaillon, puisque les policiers de Cavaillon, appuyés par ceux d'Avignon et de Paris,
00:46multiplient les opérations pour tenter de stopper les trafics de stupéfiants qui sévisent dans une des cités.
00:51Alors, on ne sait pas pour l'instant, puisque l'enquête commence à peine, si les deux affaires sont liées, mais on peut imaginer qu'il pourrait s'agir de représailles
00:59concernant ce qui se passe en ce moment. On va essayer de comprendre. On part tout de suite rejoindre Grégory Lorient, qui est délégué départemental du Vaucluse Alliance Police.
01:10Bonjour, merci beaucoup d'être en direct avec nous. D'abord, première réaction par rapport à ce qui s'est passé devant ce commissariat.
01:17Les images qu'on découvre en ce moment sont vraiment très spectaculaires et très inquiétantes, surtout.
01:22— Oui, tout à fait. En fait, bon, les collègues sont... Je veux dire, toute la journée, pour eux, c'est très compliqué depuis ces places nettes.
01:32Le soir, malheureusement, ils sont pas assez d'effectifs, comme on le vit sur le Vaucluse depuis pas mal de temps. On dit qu'il n'y a pas assez d'effectifs.
01:39Alors les opérations de places nettes, bien sûr, c'est très bien, puisqu'on fait mal aux délinquants, aux trafics de stupéfiants.
01:44Mais ensuite, il nous faudrait les effectifs pour pouvoir rassurer la sécurité des citoyens et de pouvoir travailler convenablement.
01:51À savoir que si ça nous donne exactement en plus du travail au niveau judiciaire, ici, on a vraiment un manque d'effectifs.
01:58Il nous manque à peu près 4 effectifs en judiciaire, plus 8 sur la voie publique.
02:02— Est-ce que vous avez des détails sur la façon dont les choses se sont déroulées cette nuit ?
02:07— Bon, la rue 4 est en cours actuellement, donc je pourrais pas vous donner trop d'éléments.
02:11Des individus sont venus juste devant le commissariat, comme on peut voir ici, mettre le feu quand même à 4 véhicules, 3 sérigraphiés dont un banalisé.
02:20— Vous êtes devant le commissariat, visuellement. Est-ce que vous pouvez nous montrer un peu quelle est la situation ce matin devant le commissariat ?
02:27Voilà, qu'on découvre un peu. On voit la façade noircie derrière vous, effectivement. Voilà, si vous pouvez vous rapprocher un petit peu, ce serait super.
02:37Pardon de vous demander ça, mais c'est vrai que vous êtes en direct sur place. Et c'est intéressant de voir à quel point l'attaque a été violente cette nuit, voilà, avec ces images en direct.
02:49Et on a le sentiment, en voyant vos images en direct, qu'on a quand même frôlé le drame cette nuit.
02:56— Tout à fait. Les collègues se sont retrouvés à l'intérieur enfermés par les flammes. Ils ont été évacués juste après.
03:03Des vitres de bureau ont explosé suite à la chaleur produite par l'incendie. Donc effectivement, on a évité un drame.
03:12— Il y a des opérations, visiblement, qui sont réalisées. C'est ce qu'on apprenait, qui sont réalisées depuis plusieurs jours dans une cité en particulier de Cavaillon.
03:19On peut – même si l'enquête est en cours, bien évidemment – on peut logiquement imaginer que ça peut être des représailles par rapport à ce qui se passe.
03:27Et c'est absolument des représailles. Il y a une dizaine de jours où il y a eu la place nette, comme on l'appelle ici, où il y a eu les collègues de CRS,
03:36on a eu la brigade de Canil, on a les GSP, les brigades d'intervention également, les polices secours qui interviennent, l'Altim.
03:44Et bien évidemment, ils ont fait du chiffre. Ils ont ramassé du monde, ainsi que du suppléfiant, des armes, de l'argent liquide.
03:50Donc effectivement, ça ne peut être que des représailles.
03:54– Dans quel état d'esprit sont vos collègues ?
03:57– Ils sont agacés. Ça fait des mois et des mois qu'on dit qu'on manque d'effectifs.
04:02Entre les effectifs, maintenant, il y a 4 véhicules brûlés.
04:07C'est bien que ça coûte énormément d'argent.
04:09Plus se refaire la façade du commissariat. Les collègues, eux, sont sous-effectifs, donc ils sont fatigués.
04:14On parle en plus du judiciaire, comme on parle de partout en France.
04:17Et ça devient abominable pour les collègues, réellement.
04:20– Mais Grégory Lorient, ce qui est frappant quand même, c'est qu'on se dit qu'aujourd'hui, la peur du policier n'existe plus.
04:26Alors, ce n'est pas la première fois qu'on le constate. On ne le découvre pas aujourd'hui à 10h54.
04:29Mais c'est vrai que c'est de plus en plus flagrant.
04:32C'est-à-dire que désormais, on attaque des commissariats. On met le feu à des voitures de police.
04:36Certains de vos collègues étaient à l'intérieur du commissariat, forcément.
04:41Ils ont dû être évacués pour leur sécurité. C'est-à-dire qu'on en est là, quand même.
04:46– Oui, on en est là. Malheureusement, les délinquants se sentaient punis.
04:49Vous savez, ils rentrent, ils sont identifiés, on leur prend les empreintes.
04:53Ils restent quelques heures au commissariat. Et puis, ils sont convoqués 6 mois après.
04:56C'est toujours le même problème.
04:57Alain, police nationale, le dit depuis des années.
05:00Le problème avec la justice, c'est qu'en fait, les jeunes, on les ramasse, on les ramène au commissariat.
05:06Les collègues sont volontaires, ils se donnent toute la journée, toutes les nuits,
05:09avec peu de moyens, peu d'effectifs.
05:11Et malgré ça, ils ont quand même encore volontaire pour le faire, leur métier.
05:15Et quand ils rentrent ici, au commissariat, ils ressortent.
05:18Donc, ils sont convoqués 6 mois après, quand ils veulent bien s'y rendre.
05:21Et puis, ils sont impunis, ils n'ont rien du tout.
05:23Donc voilà, malheureusement, on arrive quand même à faire venir des délinquants
05:26devant un commissariat, mettre le feu à des véhicules, en mettant des vies en danger.
05:30On est où, là ? Voilà, il faut que ça cesse, il faut que ça cesse.
05:33– Je crois que ce que vous dites, c'est exactement ce qu'on ressent tous ce matin,
05:36en voyant ces images, en écoutant ce que vous dites, c'est, on est où ?
05:39Enfin, le problème, c'est que ce n'est pas la première alerte.
05:43Il y a eu déjà beaucoup d'alertes, il y a eu déjà des commissariats attaqués.
05:47– Voilà, malheureusement, bien évidemment, on se rend compte
05:49que c'est quelque chose qui devient de plus en plus récurrent.
05:52Encore une fois, j'ai envie de dire Dieu merci, il n'y a pas eu de victimes cette nuit,
05:56mais le feu était quand même devant le commissariat.
05:58On peut imaginer que l'immeuble a été noirci, on voit encore une fois derrière vous,
06:02cet immeuble a été noirci.
06:04On peut imaginer que le feu aurait pu arriver à l'intérieur du commissariat,
06:07que les policiers auraient pu être pris.
06:09Voilà, je ne veux pas faire de scénario catastrophe,
06:10mais un jour, ça arrivera, hélas, je suis désolé, mais un jour, ça arrivera.
06:14– Et ce sera trop tard pour réagir ?
06:17– Bien sûr, c'est déjà arrivé en région parisienne.
06:19Nous, ici, on se trouve dans la banlieue marseillaise,
06:22donc les délinquants montent jusqu'ici au Vaucluse, c'est à deux pas,
06:25on a une sorte d'autoroute ici à Calaillon, en 20 minutes, ils sont ici.
06:28Donc malheureusement, ça arrivera, c'est déjà arrivé, je vous ai dit,
06:32dans la région parisienne, mais à Avignon et les alentours de le Vaucluse,
06:35on est concernés depuis des années avec toute cette délinquance
06:38qui est autour de chez nous, chez nous aussi ancrée,
06:41et la banlieue marseillaise également.
06:43– Dernière question, Grégory Laurian,
06:45j'espère qu'elle ne va pas vous vexer cette question,
06:47mais est-ce qu'aujourd'hui, vous avez peur ?
06:49Est-ce que les policiers ont peur aujourd'hui ?
06:53– Les policiers, effectivement, ils ont peur de ne pas pouvoir
06:55revoir leurs amis en rentrant chez eux.
06:57Quand ils partent sur des missions qui peuvent être tout à fait banales de base,
07:01sur des différents, etc., ils peuvent devenir à risque, bien éventuellement,
07:05parce qu'on ne sait pas sur qui on tombe quand on intervient.
07:08Mais là, en fait, on vient vous provoquer jusqu'à devant un bâtiment de l'État.
07:12On va où ? On n'arrivera pas.
07:13Donc, bien sûr que les collègues, ils ont peur.
07:15Nous, on a des vidéos où les collègues se retrouvent enfermés
07:17dans le commissariat avec des flammes.
07:18Bien sûr, et bien évidemment, nous sommes tous humains, donc ils ont peur.
07:23– Merci beaucoup Grégory Laurian,
07:25merci délégué départemental Vaucluse Alliance Police,
07:27merci d'avoir été avec nous, de nous avoir montré ces…