Épisode spécial entièrement consacré à la Fédération Française de Voile et en particulier au Vendée Globe 2024. Comment les 40 skippers se préparent à ce tour du monde ? Des dernières mises au point sur les bateaux, à la préparation des ravitaillements, entre mutualisation et transmission … tour d’horizon avant le grand départ.
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00:00Salut à tous, dans ma fédé, c'est le magazine des fédérations sportives sur Sport en France,
00:17un épisode spécial, aujourd'hui entièrement consacré à la fédération française de
00:21voile et en particulier au Vendée Globe 2024.
00:24Comment les 40 skippers se préparent à ce tour du monde, des dernières mises au point
00:29sur les bateaux à la préparation du ravitaillement, entre mutualisation et transmission, tour
00:35d'horizon, avant le grand départ.
00:46C'est bon j'ai ma trousse, j'ai mon compas, j'ai mon rapporteur, on est prêt.
00:50C'est la rentrée des classes pour les skippers du Vendée Globe, fatigués et usés par les
00:55transats de courus ces dix derniers mois, les marins ont profité de l'été pour recharger
00:59leurs batteries.
01:00Si les enfants ont retrouvé le chemin de l'école, les marins sont aussi retournés en salle
01:04pour travailler, pour réviser leur gamme à deux mois de la grande échéance, avec
01:08l'aide d'experts et de spécialistes comme Vincent Rioux ou Yann Eliès.
01:12C'est le premier stage de rentrée, on en a encore quelques-uns à suivre après, en
01:18tout cas là on commence vraiment à être dans l'entonnoir pré-Vendée.
01:22Navigation et mise au point de leur IMOCA, stratégie et grandes tendances météo sont
01:27le programme de ces derniers stages de préparation.
01:30C'est important de se préparer techniquement, évidemment, c'est aussi important de faire
01:36du sport, de faire de la compétition, c'est ce qu'on va plus faire là pendant ces 48
01:40heures au large avec d'autres petits camarades à côté de nous.
01:43On a ce stage, après on est en formation toute la semaine prochaine, la semaine d'après
01:47c'est le défi Azimut, après re-en stage, ça va aller très très vite jusqu'au départ
01:52du Vendée.
01:54Dans un sport solitaire, c'est une démarche collective qui anime les skippers du pôle
01:59de Port-la-Forêt, prêts à partager et mettre en commun leurs expériences et ressentis
02:03pour continuer à progresser et gagner en performance.
02:09On se partage les données, les traces, avec vraiment des données de qualité sur les
02:15réglages du bateau même, donc c'est très riche et c'est absolument unique dans le monde
02:20et il y a une intelligence solidaire aussi derrière où se dire ensemble, on ne peut
02:27parfois qu'avancer ensemble.
02:29Moi je suis plutôt dans le partage, dans l'échange que dans la guerre des secrets.
02:33On a vraiment besoin des uns des autres pour progresser et c'est ce qu'on va faire sur
02:38les prochaines 48 heures.
02:40Tout le monde participe et ça va faire un bon entraînement.
02:45A deux mois du départ de la dixième édition du Vendée Globe, c'est aussi le début de
02:48la dernière ligne droite vers les Sables d'Olonne.
02:57La flotte des 40 IMOCA qui prendra le départ du Vendée Globe le 10 novembre n'a jamais
03:01été aussi compétitive.
03:02Une tendance s'est dégagée ces quatre dernières années, c'est le rapprochement de plusieurs
03:06marins pour unir leurs forces, aiguiser leurs compétences et diminuer les coûts de la
03:10préparation d'un tel projet.
03:12Plusieurs modèles d'associations ont vu le jour, de la simple collaboration architecturale
03:17pour la conception du bateau jusqu'à la mise en commun permanente de toutes les ressources
03:21humaines et matérielles d'une écurie de course au large.
03:24L'exemple le plus avancé dans la mutualisation est sans doute celui de l'équipe TR Racing
03:28constituée autour de Thomas Ruyant.
03:30Vainqueur de trois des cinq dernières transats disputés, Ruyant a choisi d'intégrer à son
03:35équipe le skipper britannique Sam Goodchild et de lui confier la barre de son ancien bateau
03:39alors que lui-même étreignait un IMOCA neuf.
03:42Thomas Gaveriot, le directeur de l'équipe, nous explique les raisons de ce choix de la mutualisation.
03:49Ce bateau on le connait bien, on a encore beaucoup de choses à faire avec.
03:53Et puis au moment où le nouveau bateau sera à l'eau, de pouvoir se confronter à lui
03:57quasiment à chaque entraînement, chaque navigation, ça sera un plus dans un environnement
04:01Vendée Globe 2024 qui est ultra compétitif.
04:07Dans le développement des prototypes que sont les IMOCA, la mise au point du bateau est
04:10un long travail empirique avec de multiples facteurs à prendre en compte.
04:14État de la mer et force du vent, configuration et réglage des voiles et des appendices,
04:18assiette du bateau, les possibilités et combinaisons de réglages sont infinies.
04:22Dans la quête de performance, naviguer à deux bateaux avec un étalonnage permanent
04:26devient donc un gain d'efficacité et de temps précieux.
04:31Ce fonctionnement à deux bateaux, ça nous fait progresser énormément et beaucoup plus vite.
04:36Aujourd'hui, mon nouveau bateau, je n'ai pas fait une seule sortie sans que Sam soit pas loin avec son bateau.
04:41Donc en fait, même sur des sorties, des navigations techniques comme on les appelle,
04:45on est quand même en mode performance.
04:48On est tout le temps en train de se comparer, de se mesurer.
04:54C'est pas si simple à mettre en place mais en même temps, quand ça fonctionne, ça peut faire des étincelles.
05:00J'ai l'impression que c'est un peu ce qui est en train de se passer avec ce binôme.
05:04Humainement, c'est aussi un partage d'expériences et une émulation stimulante.
05:08Il n'y a pas de retenue ou de sujets tabous entre Thomas Ruyant et Sam Goodchild.
05:14Si le projet dans sa globalité doit fonctionner, c'est qu'on donne tout.
05:18On ne pense pas à ce qu'il faut partager ou pas partager, comment il faut arbitrer ce qu'il faut dire ou pas dire.
05:24Il faut arriver en disant que j'ai donné tout pour que le projet soit un succès.
05:27Si c'est plus le bateau de Thomas ou plus mon bateau, c'est pas grave.
05:31Ce qui est grave, c'est qu'est-ce qui fait que le projet dans sa globalité soit plus fort
05:34et c'est comme ça qu'au départ de Vendée Globe, on soit le plus près que possible.
05:38Tout est transparent et ça va au final très loin.
05:41Au niveau météo, au niveau réglage de pilote, de voile, de configuration de bateau, on va très très loin.
05:47Et en fait, on se rend compte que plus on va loin dans ce système-là et plus ça nous tire vers le haut.
05:53Et potentiellement, ça peut faire aussi un écart ou en tout cas une différence par rapport à la concurrence.
06:00Thomas, il prépare son troisième Vendée Globe.
06:02Il a soif de victoire sur le Vendée Globe.
06:04Et Sam, il a soif de Vendée Globe, très soif de Vendée Globe.
06:08Et il pousse Thomas très fort.
06:16Après deux ans de travail en commun, les deux marins se retrouveront sur la ligne de départ
06:20et ils seront pendant les trois mois de la course de simples adversaires.
06:24Une fois qu'on est en mer, on est concurrents.
06:26Donc le niveau d'échange, évidemment que je vais avoir un échange avec Sam,
06:32mais pour savoir comment lui va.
06:34Mais ça n'ira pas plus loin au final.
06:36Il n'y aura pas de... De toute façon, les règles sont assez claires là-dessus.
06:41La non-assistance, elle concerne aussi les échanges entre les skippers.
06:45Donc on ne va pas échanger ou discuter sur la météo, sur l'eau.
06:51Sur des choses comme ça, ou sur des réglages.
06:54Tout ça se fait bien en amont, on se prépare ensemble.
06:57Par contre Sam, ça va être un concurrent comme un autre au moment du départ.
07:01Les deux marins du TR Racing font tout pour être le plus compétitif possible.
07:05Thomas Ruyant et Sam Gutschild seront tous deux parmi les favoris
07:09au moment du départ de cette dixième édition du Vendée Globe.
07:13Kojiro Shirashi est devenu en 2020, pour sa deuxième tentative,
07:17le premier Asiatique à boucler le Vendée Globe.
07:19A son retour au sable de l'Aune, son sponsor, le docteur Mori,
07:23PDG d'une société de fabrication de machines-outils industrielles,
07:26lui a demandé de promouvoir la voile et la course au large au Japon,
07:30de travailler à la promotion de la jeunesse en transmettant son expérience maritime.
07:35Depuis le début du Vendée Globe, le chargeur Mori a demandé à nous de fabriquer des machines-outils.
07:39On a donc pris l'idée de fabriquer des machines-outils en uczin,
07:43et en tirant la propre maintenance à l'échantillonnage.
07:46On a donc donc décidé de fabriquer deux machines-outils en un,
07:49et on a aussi choisi le technique Academy.
07:52Tout ça a été fait par des gens qui s'occupent des machines-outils.
07:55La maîtresse de la maraude vous a proposé de vous concurrer avec Maryse.
07:58Les deux sont également bonnes les médecins et les experts du talent.
08:02et d'augmenter la capacité d'académie.
08:32J'ai eu l'occasion de voir un petit peu tout le panel
08:34et les divers corps de métier d'une écurie de course au large,
08:37que ça soit du composite, comme du bureau d'études,
08:40comme maintenant de la navigation elle-même.
08:43C'est des petites structures, donc quant à nos bureaux d'études,
08:46on voit un petit peu tout l'éventail des compétences
08:49qu'il peut avoir un ingénieur.
08:51J'arrive avec une spécialisation en conception mécanique,
08:53mais j'ai fait à peu près tout sauf de la conception de bateaux.
08:56J'arrive avec une spécialisation en construction mécanique,
08:59mais j'ai fait à peu près tout sauf de la conception de bateaux.
09:01J'arrive avec une spécialisation en construction mécanique,
09:03mais j'arrive à faire à peu près tout sauf de la conception mécanique,
09:05la simulation, l'analyse de données, l'électronique,
09:07du dimensionnement composite.
09:09C'est super intéressant.
09:12Laure Gallet, la première des académiciens ingénieurs de formation,
09:15a navigué pendant deux ans en mini
09:17et termine actuellement sa première saison en Figaro,
09:19un bateau plus gros et une deuxième étape dans son parcours de formation.
09:23Pour l'Académie des MGMORI,
09:25la performance sportive n'est pas recherchée à tout prix.
09:27L'essentiel reste l'apprentissage et la progression de jeunes
09:30qui, sans son soutien, n'auraient pas pu accéder à ce milieu de la course large
09:34et mettre en pratique leur rêve de Vendée Globe.
09:37Oui, je rêve de la Vendée Globe.
09:39Tout le temps.
09:41Et j'espère que ça va se réaliser.
09:43J'ai 30 ans maintenant,
09:45et j'aimerais le faire le plus vite possible.
09:48Mais pour le faire, j'ai besoin de travailler dur,
09:51j'ai besoin d'apprendre beaucoup.
09:53Après le mini-transat,
09:55j'aimerais revenir sur l'Émoca,
09:57aider l'équipe,
09:59et j'aimerais beaucoup en apprendre.
10:01Pour moi, c'est un but.
10:30Entre 70 et 100 jours en mer,
10:32c'est ce qui attend les 40 concurrents du Vendée Globe.
10:34Trois mois à naviguer dans des climats extrêmes
10:37qui mettront les organismes à rude épreuve.
10:39Les skippers doivent prêter attention à leur alimentation
10:42pour s'assurer de l'apport calorique suffisant
10:44aux efforts physiques intenses
10:46nécessaires au réglage d'un bateau.
10:50Il y a des fois,
10:51on n'a pas le choix,
10:52on n'a pas le choix,
10:53on n'a pas le choix,
10:54on n'a pas le choix,
10:55on n'a pas le choix,
10:56on n'a pas le choix,
10:58Il y a des fois,
10:59il y a des jours où,
11:00oui, on n'arrive pas à manger.
11:01On n'arrive pas à manger
11:02parce que la cuillère dans la bouche
11:03est trop compliquée.
11:04Boire,
11:05c'est avec un camelback
11:07et puis, vous savez,
11:08le truc dans la bouche là,
11:09parce que les gourdes,
11:10c'est dangereux,
11:11parce que, voilà,
11:12on est un peu à se faire secouer tout le temps.
11:14Dans les endroits froids,
11:15le Grand Sud ou l'Atlantique Nord,
11:17je vais manger quatre repas par jour.
11:19Il y en aura un au milieu de la nuit,
11:20le petit repas qui fait du bien.
11:22Et puis après,
11:23dans les zones atlantiques,
11:24on va dire chauds,
11:27là, je vais être à deux,
11:28voire trois.
11:29Ça va dépendre des zones géographiques.
11:31Pour des raisons de stockage,
11:32de conservation des aliments sans frigo
11:34et de poids inutiles,
11:36la nourriture est un vrai casse-tête
11:37pour les équipes
11:38qui préparent ces trois mois en mer.
11:40En moyenne,
11:41l'alimentation représente
11:42entre 150 et 200 kilos
11:43de nourriture embarquée.
11:45On va faire des sacs
11:46d'à peu près 15 kilos.
11:47Pourquoi ?
11:48Parce qu'après, en fait,
11:49c'est trop lourd à transporter,
11:50à jeter à travers le bateau.
11:51Donc, on essaie de faire dans des sacs
11:52qui soient assez rigides
11:53pour ne pas écraser les plats.
11:55Cuisiner à bord d'un IMOCA
11:56lancé à pleine vitesse
11:57est particulièrement périlleux.
11:58Seul outil disponible
11:59pour des raisons de poids,
12:00un petit réchaud à gaz
12:02pour faire chauffer de l'eau
12:03et la verser dans un plat
12:04préparé lyophilisé,
12:06donc déshydraté,
12:07ou apertisé,
12:08c'est-à-dire conservé sous vide
12:10et réchauffé au bain-marie.
12:12Là, on est en train de revoir aussi
12:14l'installation dans le bateau
12:15de la cuisine
12:16parce que jusqu'à présent,
12:17on avait un jet-boat qui était fixe
12:18et Alan s'est rendu compte
12:19à l'usage
12:20que ce n'était pas très pratique,
12:21qu'il valait mieux avoir
12:22sa caisse cuisine
12:23mais là où ça l'arrange
12:24en fonction de la gîte du bateau,
12:25on essaie vraiment de faire en sorte
12:26qu'il ne renonce jamais à manger
12:28parce que c'est ça qui fait
12:30que son cerveau va bien tourner,
12:32qu'il va pouvoir prendre des décisions,
12:33avoir des forces pour changer ses voiles,
12:35donc on lui rend la vie
12:37la plus facile possible.
12:39L'alimentation est un axe
12:40de performance déterminant
12:42et les fournisseurs ont fait
12:43beaucoup de progrès
12:44sur l'apport nutritif.
12:45Il n'y a pas besoin,
12:47potentiellement,
12:48d'apport de compléments vitaminiques.
12:50Si l'alimentation est bien faite,
12:52il n'y aura pas de corbutes,
12:53il n'y aura pas de carences
12:54comme on peut avoir
12:55il y a très longtemps.
12:56Et puis on les encourage aussi
12:57à diversifier au maximum,
12:59c'est-à-dire qu'avoir que
13:00des lyophilisés,
13:01ce n'est pas une bonne chose.
13:02Les lyophilisés,
13:03on n'a pas d'effort de mastication
13:04et le massé de terre,
13:05c'est le muscle le plus puissant.
13:06Si on n'utilise pas un muscle,
13:07ils fondent.
13:08Ils ont le fond musculaire des jambes
13:09parce qu'ils ne marchent pas beaucoup
13:10mais s'ils perdent
13:11sa capacité à mastiquer,
13:12ça peut entraîner
13:13des troubles alimentaires,
13:14de digestion aussi.
13:15Donc c'est varié,
13:17à la fois lyophilisés
13:18mais aussi des apertisés
13:19pour avoir des morceaux
13:20et pour marcher.
13:21Et puis surtout,
13:22il y a une chose
13:23qui est fondamentale
13:24dans l'alimentation,
13:25c'est le goût.
13:26La qualité première d'un aliment,
13:27ça doit être à la fois
13:28une qualité nutritionnelle
13:29mais surtout le goût
13:30parce que l'aliment est confort.
13:32Sur un Vendée Globe,
13:33ce n'est pas une vue de l'esprit,
13:35c'est vraiment quelque chose
13:36qui est important pour eux.
13:42Dans ma félée,
13:43c'est déjà terminé.
13:44A très bientôt
13:45pour un nouveau magazine
13:46consacré à l'actualité
13:47des fédérations sportives.