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00:00Et nous inaugurons ce rendez-vous avec vous, Bob Vallier, bonjour, vous êtes le porte-parole
00:06des Democrats Abroad France. En face de vous, Randy Gallo, c'est le Président des Republicans
00:11Overseas qui représente donc le Parti Républicain à l'étranger, également avocat franco-américain.
00:17Merci à tous les deux d'être avec nous. Alors en ce 7 octobre évidemment, un an jour
00:22pour jour après les attaques terroristes du Hamas perpétrées sur le sol israélien
00:26et le début de l'offensive menée en retour par Israël, à Gaza, nous revenons à maintenant
00:30moins d'un mois de l'élection sur le soutien américain à l'État hébreu et comment cela
00:35a fracturé la société américaine. Les États-Unis, Bob Vallier, doivent continuer
00:43à soutenir Israël coûte que coûte ? En principe, oui, on est un grand ami d'Israël
00:48depuis sa conception. Kamala Harris a dit à la convention que le soutien va continuer
00:57sous elle. Donc j'imagine que le soutien d'Israël ne va pas vraiment changer avec une présidence
01:06Harris. Elle ne fera rien de différent par rapport à Joe Biden ? Sans doute, oui. Parce
01:12qu'elle a l'air d'avoir une approche un petit peu plus, je ne dirais peut-être pas pro-palestinienne,
01:17elle a l'air de se soucier davantage du sort de la population gazaouie que ne le fait
01:21actuellement le président Biden. C'est tout à fait possible, je ne sais pas.
01:24Une chose qui est très bonne pour nous est que Kamala Harris était présente dans la
01:32Situation Room et dans toutes les grandes réunions par rapport à la politique étrangère américaine.
01:38Donc elle a une maîtrise parfaite de tous les dossiers et elle a sans doute des avis un peu
01:44différents de Joe Biden aussi. Donc ça va articuler pendant sa présidence, même pendant
01:51les prochaines quatre semaines. Elle fait en ce moment un entretien avec 60 Minutes,
01:58qui est une émission phare journalistique aux États-Unis, entretien que Trump aussi s'est
02:05accordé à faire, mais dans les derniers jours a renoncé à le faire. Donc j'imagine qu'à travers
02:12tous les médias que Kamala Harris a dans son planning cette semaine, y compris 60 Minutes,
02:19Howard Stern, Fox News, Sunday et plein d'autres univisions, donc elle va articuler sa vision
02:27politique domestique et aussi internationale. Donc j'ai confiance que grâce à son implication dans
02:34toutes les réunions au haut niveau par rapport à la politique étrangère, qu'elle est très bien
02:41placée à mener le dossier. Randy Yalos, le soutien américain doit être sans limite,
02:45indéfectible en dépit des morts à Gaza et maintenant au Liban. Trump a toujours été un
02:51grand ami d'Israël, était toujours soutenu d'Israël et je pense qu'aussi c'est la politique vis-à-vis,
02:59on parle d'Israël mais on parle pas de l'Iran. L'administration Biden et Harris a déjà levé
03:07les sanctions à l'époque qui a permis de plusieurs milliards de dollars entrer dans
03:13les caisses de l'Iran, qui a permis de financer les guerres de proxy encore d'Israël à Hamas et
03:20les Hezbollah et ça n'a pas changé. Aujourd'hui c'est une grande différence entre la politique.
03:25À l'époque, M. Trump a fait en sorte que les sanctions soient les plus sévères possible. Ils
03:30étaient sur le point d'être en faillite et ça a permis de mettre à genoux le jurisme islamiste
03:35et de s'en éviter le 7 octobre. Aujourd'hui, on a un président Trump qui soutient la communauté
03:41juive aux États-Unis, à New York et en Israël. Il faut se dire qu'en Israël, les Américains
03:49démocrates ou républicains vont à 80% pour Trump. Il faut le dire, les démocrates aussi. Donc c'est
03:57assez clair par rapport à ça qu'est leur position sur Israël. Pour les Américains qui habitent en
04:02Israël, il y a entre 500 et 600.000 qui habitent sur place. Malheureusement, en France, on a un
04:08président Macron qui préfère avoir des Juifs français à genoux et un pays d'Israël sans armes.
04:15C'est une politique totalement différente des États-Unis. Vous faites référence aux déclarations
04:18de M. Trudeau ce week-end. Au moins vis-à-vis d'Israël, on partage le même point de vue,
04:26au moins vis-à-vis de l'armement. Il faut qu'Israël soit soutenue contre l'État islamique d'Iran.
04:33Mais donc Israël doit continuer ses bombardements sur Gaza et sur le Liban en dépit des morts civiles.
04:39Vous savez, les bombardements doivent cesser. Le Hamas doit s'y rendre et arrêter la guerre et
04:46rendre les otages. Par un cessez-le-feu. Oui, le cessez-le-feu doit arriver par l'arrêt de toutes
04:55les activités militaires du Hamas. Il doit s'y rendre à 100 % et sa capacité militaire doit être mise à genoux.
05:02Il n'y a pas d'autres possibilités, comme l'Hezbollah aussi aujourd'hui.
05:06Boris Vallée, quand on voit que la Maison-Blanche continue de livrer des armes à Israël tout en
05:10condamnant ce que fait Benyamin Netanyahou, tout en proposant ce fameux plan de plaie,
05:15comment expliquer justement cette impuissance de l'administration Biden, peut-être Harris demain,
05:21incapable de s'imposer face à Benyamin Netanyahou ?
05:25Je crois que Netanyahou a fait une calculation. Biden a renoncé à continuer sa campagne.
05:33Ça a fait de lui un lame-duck, un canard laqué. Comme ça, il est perçu un peu comme quelqu'un qui
05:45est juste au bord de la sortie. Et on attend, dans cet intervalle…
05:50Le mois qui nous sépare de l'élection.
05:52Dans cet intervalle, il y a des acteurs internationaux qui ont des possibilités
05:57de faire ce qu'ils veulent, effectivement. Et donc, après l'élection, après que Kamala
06:03Harris soit élue, ça va changer toutes les calculations par rapport aux actions de Benyamin Netanyahou.
06:12On se focalise sur M. Netanyahou, mais on ne pense pas non plus à l'Iran qui s'est lancé
06:20200 missiles sur l'Israël. Il profite aussi de la faiblesse d'administration Biden et Harris
06:26pour lancer une guerre totale en contre de l'État d'Israël, qui aujourd'hui doit répondre à ces agressions.
06:32Si je vous entends bien, Joe Biden ne va pas assez loin. C'est aussi ce que laisse entendre Donald Trump.
06:37Que ferait-il là, aujourd'hui, s'il était aux manettes ? Il l'a dit, par exemple,
06:41vous faites référence à l'Iran, qu'il fallait frapper les installations nucléaires iraniennes.
06:46Mais quid de la libération des otages détenus à Gaza ? Que ferait-il s'il était aux manettes, aujourd'hui ?
06:52Il l'a dit, il ne cache rien, M. Trump. M. Trump pense, comme tout le monde le pense,
06:58que pour le monde libre, l'Iran ne doit jamais avoir l'arme nucléaire.
07:04Il devrait viser les sites nucléaires en cas de réponse de la part de l'aviation israélienne.
07:12Et il soutiendra cette position. Aujourd'hui, Biden ne souhaite pas que M. Netanyahou attaque les sites nucléaires de l'Iran.
07:21C'est ce qu'il a dit.
07:23Il me semble, selon vous, Randy, que les Républicains favorisent un élargement de cette guerre.
07:31Donc, vers l'Iran, vers n'importe qui.
07:35Parce que ce risque d'escalade, effectivement, il est là.
07:37Donc, on est tous contre cette guerre.
07:39Donc, depuis un an, et même bien avant cette date, il y a un an,
07:44ce que s'est déroulé dans le Moyen-Est est une tragédie humaine extrême.
07:50Et donc, au lieu de, comment ça se dit, de second-guess la stratégie américaine par rapport à Israël et Liban et l'Iran et tous ces acteurs internationaux,
08:05moi, je veux simplement dire que cette tragédie est absolument éprouvantable et qu'il faut mettre un fin à cette situation.
08:17Donc, je crois que la personne qui est mieux placée pour le faire, finalement, sera Kamala Harris.
08:22Alors, le temps passe vite.
08:24Malheureusement, on a vu au fil de cette année aussi combien ce soutien à Israël,
08:28alors à la fois l'offensive à Gaza menée par Benjamin Netanyahou,
08:32mais ce soutien à Israël avait divisé la société américaine, en particulier le camp démocrate.
08:38On se souvient aussi de ces manifestations étudiantes que l'on a pu voir sur ces campus prestigieux pour certains.
08:44Je pense à UCLA, je pense à Harvard, j'en passe.
08:47Columbia, oui, oui.
08:48Voilà, Columbia, on en a beaucoup.
08:49Est-ce que, justement, ça peut se traduire dans les urnes maintenant, peut-être pour Kamala Harris,
08:56qui, dans des États comme le Michigan, qui, on le rappelle, est quand même l'un des États pivots et qui compte une forte communauté musulmane ?
09:02Vous pouvez le payer ?
09:02Par hasard, je suis de Michigan, donc je connais bien la démographie là, et c'est compliqué.
09:10C'est vrai qu'il y a une population très importante des musulmans à Dearborn,
09:15ça, c'est le deuxième aux États-Unis, je crois.
09:18Il y a aussi une population juive à l'autre côté du détroit, qui est également importante par les nombres.
09:27Ils ont des intérêts différents, ils ont des...
09:31Même, en tout cas, c'est compliqué.
09:35La calculus à Michigan, c'est très compliqué, parce qu'on doit vraiment solliciter le maximum de votes.
09:42On veut faire le maximum pour faire voter les gens,
09:45mais on ne peut pas conduire la politique de l'étranger sur le chemin de la campagne, comme ça.
09:54On ne peut pas faire des promesses ici et là à n'importe quel groupe à qui vous parlez à un certain moment.
10:01Mais c'est vrai que la situation dans Levant a vraiment compliqué la démographie politique démocrate.
10:13Alors que vous parlez, on découvre ces images en direct du New York de manifestations pro-palestiniennes.
10:17Randy, il y a le soutenir Israël pour Donald Trump, c'est aussi évidemment un enjeu électoral.
10:22Il y a derrière les évangéliques chrétiens, par exemple.
10:24Bien entendu, et je pense qu'il y a pas mal de démocrates qui se rendent compte qu'il y a aussi l'antisémitisme
10:31qui se répand partout dans le campus, à travers partout.
10:35Quand on voit cela, ils ne peuvent plus non plus...
10:37Les Américains de classe moyenne voient l'antisémitisme et l'agressivité de ces jeunes qui sont dans la rue,
10:47qui sont sur les universités, qui agressent non seulement les étudiants juifs,
10:51les professeurs juifs partout aux Etats-Unis, ils en ont marre.
10:56Et on voit ça, c'est anti-américain.
10:58Précisons-le quand même, le débordement des deux côtés.
11:01Oui, mais c'est très anti-américain.
11:03Chaque Américain dit que chacun a droit à sa place.
11:07Il y a une montée explosive de l'antisémitisme qui n'a pas sa place en Amérique,
11:13comme en France, comme à Sciences Po ici en France,
11:16que ce n'est inadmissible tant pour les Américains que pour les Français, il faut le dire.
11:21M. Macron en dit presque, le Figaro l'a dit, à 70 %,
11:25et les Français sont contre la suspension des livraisons des armes.
11:30Ça veut dire que c'est la même chose aux Etats-Unis.
11:32Vous avez un pourcentage très important.
11:34Mme Harris est dans une situation très délicate par rapport à la question de l'antisémitisme.
11:39Vous voyez, les démocrates ne portent pas cela.
11:42Ça, c'est ceux qui soutiennent les otages.
11:44Les républicains le portent.
11:45Les démocrates ne le portent pas parce que ça pose problème.
11:49Mes confrères juifs démocrates, compte tenu des difficultés qu'ils ont au sein de leur parti,
11:53ne le portent pas.
11:55Je le dis parce que je devrais avoir la fierté de le porter.
11:58Non, non, mais je dis juste...
11:59Très rapidement, parce qu'on n'a vraiment plus beaucoup de temps,
12:01je vous laisse répondre en vraiment deux mots, Bob Ballier.
12:04Deux mots.
12:05Donc, je crois que les manifestations aux Etats-Unis sont vraiment une expression de la démocratie,
12:11même s'il y a des propos parfois malheureux par rapport aux étudiants,
12:17surtout parce que...
12:19Moi, je suis dans l'éducation supérieure aussi.
12:22Je suis prof de philo.
12:23Et je crois que ce qui manque dans ce débat, c'est un débat, vraiment.
12:28C'est-à-dire, pendant les années 80, quand l'apartheid de l'Afrique du Sud était le mot d'ordre,
12:36on a fait des teach-ins par rapport à la situation.
12:39Et je crois que cette capacité de faire les teach-ins n'est plus là, malheureusement, pour les étudiants.
12:47Donc, on manque une grande opportunité vraiment d'élargir la conscience politique des jeunes en ce moment.
12:54Et ce sera le mot de la fin.
12:55Bob Ballier, porte-parole des Démocrates Europe-France.
12:57En face de vous, Randy Yalos, président des Republicans Overseas.
13:01Merci à tous les deux d'avoir été nos invités.