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Israël commémore ce lundi 7 octobre l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son territoire il y a un an jour pour jour. De Sydney à Paris, de Buenos Aires à New York, de nombreux rassemblements ou cérémonies sont prévus pour marquer l'anniversaire de cette offensive qui a fait 1.205 morts. Jocelyne Goldapper, grand-mère d'Eitan 13 ans, otage pendant 52 jours et belle-mère d'Ohad toujours détenu, est l'invitée exceptionnelle de l'émission spéciale de BFMTV.

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Transcription
00:00Bonsoir Jocelyne. Bonsoir et merci à BFM TV de s'intéresser aux otages.
00:06Mais c'est normal et précisément... C'est humain. C'est normal, c'est humain mais c'est tout à fait légitime.
00:12Merci infiniment d'être avec nous ce soir.
00:14Vous êtes la belle-mère d'un des deux derniers otages français, Oad Yahalomi.
00:18Rappelons le nom de l'autre otage français encore détenu par le Hamas, Ofer Calderon.
00:22Et vous êtes la grand-mère du petit Etan, 13 ans.
00:26Il avait été enlevé en même temps que son papa le 7 octobre, c'était au kibbutz de Niroz.
00:30Il a été libéré au bout de 52 jours.
00:33On a vu les commémorations, cette année de deuil.
00:37Première question pour vous Jocelyne, comment va Etan un an, jour pour jour, après avoir été enlevé par le Hamas ?
00:44D'abord, il était content de sortir de Gaza parce qu'il pensait que toute sa famille avait été décimée,
00:54qu'il n'y avait plus d'Israël et donc ses premières réactions, c'était des réactions plutôt de stupeur et puis après il était content.
01:05Mais maintenant avec le temps, il se rappelle, on lui a dit on fera la même chose pour ton père,
01:12on essaiera par tous les moyens de le sortir de là-bas et puis il voit que son père est toujours là-bas
01:19et qu'il peut s'imaginer n'importe quoi.
01:24En particulier, il se rappelle qu'il avait été braqué par des terroristes, qu'on l'avait obligé à voir le film du 7 octobre
01:33avec tout ce qui s'était passé sans censure et qu'on l'avait obligé à prier avec eux et qu'on l'avait empêché de pleurer.
01:43Et donc il se rappelle toutes ces souffrances et il se dit mon père il est encore là-bas ?
01:47Est-ce qu'il est vivant ? Est-ce qu'il est mort ? Est-ce qu'il continue avec toutes ces souffrances, d'autant plus qu'il a été blessé ?
01:53Qu'est-ce qu'on fait à son père ? Je vous demande à tout le monde de s'imaginer un peu la situation d'un adolescent
02:00qui a son père encore entre des mains de tortionnaire.
02:05Je voudrais dire encore un mot, parce que des otages politiques, il devrait y avoir une loi,
02:12parce que c'est pas que mon gendre et mon petit-fils, c'est tout un pays qui est un otage, c'est toute une civilisation qui est un otage.
02:21Qu'est-ce que c'est des otages politiques ? Je ne comprends pas.
02:24On va parler dans un instant bien sûr de votre beau-fils, mais juste avant sur votre petit-fils Etan.
02:30C'est inimaginable de se dire ce qu'a pu vivre un enfant de 12 ans, aujourd'hui il a 13 ans.
02:37Un an après, vous parliez du trauma, évidemment du manque de son papa, son papa qui n'est pas là.
02:44Est-ce qu'il a pu reprendre une vie, je n'ose dire normale, mais du moins la vie d'un jeune adolescent ?
02:50Vous l'y aidez aussi, vous étiez à Nice, vous êtes venue en Israël pour l'aider ?
02:53Oui, j'étais surtout la petite-fille qui a deux ans, qui a eu deux ans au mois de février,
03:00parce que sa maman elle va dans le monde entier pour essayer de voir si quelqu'un peut agir pour lui dire où est son mari,
03:10et si on peut faire quelque chose pour les otages.
03:14Donc elle est presque à plein temps en train de se démener pour son mari et ses enfants.
03:20Qu'elle va dans le monde entier, parce qu'en Israël ça ne suffit pas,
03:23ce n'est pas en Israël qu'elle va avoir des informations.
03:26Est-ce que vous avez eu la moindre preuve ?
03:28Aucune information.
03:29Depuis quand ?
03:30Depuis toujours.
03:31On n'a jamais eu d'informations, on a demandé à Croix-Rouge qu'elle nous donne des renseignements, on n'en a pas eu.
03:37Macron ne nous donne pas des informations, aujourd'hui elle est auprès de Macron,
03:41mais on n'a aucune information, alors que vraiment je pense que le gouvernement français a des relations avec le Qatar,
03:50où se jouent les leaders du Hamas, on pourrait avoir des informations.
03:55On n'a aucune information.
03:56Et c'est ça le plus terrible, c'est quand vous avez quelqu'un qui décède,
04:00alors après un certain temps vous prenez votre deuil,
04:04quand vous avez quelqu'un qui est blessé ou qui est accidenté ou qui a un cancer,
04:08donc vous acceptez, votre cerveau accepte, mais là votre cerveau ne peut pas accepter.
04:13On est en panique émotionnelle continue.
04:16On passe de l'espoir au désespoir, du désespoir à l'espoir, à longueur de journée.
04:21Vous dites Jocelyne que vous n'avez pas de nouvelles ni du gouvernement français ni du gouvernement israélien,
04:27c'est-à-dire que concrètement quand vous leur dites, est-ce que vous avez oui ou non des preuves de vie, qu'est-ce qu'ils vous répondent ?
04:32Moi je n'ai pas de contacts avec le gouvernement israélien,
04:36mais le gouvernement français j'ai des contacts avec le consulat,
04:39ils n'ont aucune nouvelle, ils me l'ont dit, rien du tout.
04:42Bien qu'ils ont été très coopératifs, très gentils avec nous, un soutien psychologique indéniable,
04:51ils n'ont pas de nouvelles.
04:53Vous le disiez il y a un instant, votre fille a vu le président de la république Emmanuel Macron cet après-midi,
04:59à l'église ce matin à 11h30,
05:02qu'est-ce qu'il lui a dit ?
05:04Est-ce qu'elle est sortie, pas satisfaite, mais du moins apaisée après cette rencontre avec le président ?
05:10Non, je n'ai pas de nouvelles, mais je suis absolument certaine qu'elle n'a pas pu être apaisée,
05:16parce que ce n'est pas la première fois qu'elle rencontre le président Macron,
05:20et puis la dernière fois qu'on l'a rencontrée, il a dit qu'il allait faire une ligue contre le terrorisme,
05:26c'est pas tout à fait ça, en France aussi, on a eu le cessez-le-feu avec les accords d'Oslo,
05:33on n'a pas eu le cessez-le-feu avec les accords d'Oslo,
05:35l'Israël a toujours été bombardé depuis les accords d'Oslo.
05:41Vous avez, j'imagine, quand même eu une preuve d'empathie, de soutien ?
05:47On a eu une preuve d'empathie de la part du consulat français, de l'ambassadeur du consul français.
05:56Il y a l'ambassadeur de France en Israël, qui s'occupe des Français en Israël,
06:00et le consul général de Jérusalem est un peu l'ambassadeur officieux en Palestine,
06:06c'est pour ça que lui pourrait avoir des informations.
06:08Ce que je dis, c'est que cette empathie, est-ce que vous l'avez ressentie,
06:12alors même que ces deux portraits que l'on montre à l'image régulièrement,
06:18on ne les voit pas beaucoup en France ?
06:21Les médias n'en parlent pas comme si, parce que ce sont des juifs, ils ne sont pas français,
06:27ou parce qu'ils sont israéliens, ils ne sont pas français.
06:31Mais c'est stupéfiant, parce que les gens qui habitent en Israël,
06:37ils voudraient bien rester en France, mais ils sont obligés d'être aussi israéliens très souvent,
06:43parce qu'ils ont besoin d'un refuge, au cas où il arrive comme la deuxième guerre mondiale.
06:47Et la France n'est pas un refuge ?
06:50Pour l'instant, on voit plutôt l'islamisme qui ressemble à du nazisme,
06:54qui monte en France, ça ne devient pas un refuge.
06:58Jocelyne, je rebondis précisément sur ce que vous disiez sur la France.
07:01Je le rappelle, vous viviez à Nice, et puis vous êtes partie en Israël
07:04pour vous occuper de votre famille, d'Étanne notamment.
07:08Le 7 octobre a agi, en France, comme un révélateur.
07:12Explosion des actes antisémites, des prises de position aussi parfois de partis politiques
07:17sur cette question de l'antisémitisme.
07:18Quel regard, maintenant que vous vivez en Israël,
07:20vous avez sur cette explosion de l'antisémitisme en France ?
07:24Moi, j'ai un regard que j'aimerais bien qu'on réagisse,
07:28parce que ce n'est pas que de l'antisémitisme, c'est du terrorisme.
07:34C'est comme le Liban, il était à 40% français.
07:40Qu'est-ce que c'est la libanisation ? C'est l'islamisation.
07:45Moi, je suis pour l'islam et contre l'islamisation.
07:48Je suis pour la liberté, comme en France,
07:50comme on a été élevés en France, pour la liberté, la fraternité.
07:55Une question encore, Jocelyne, sur Étanne.
07:58Puisqu'on voyait, il y a quelques instants à l'image,
08:01ces grands rassemblements au parc à Yarkon tout au long de la journée,
08:04ces commémorations.
08:06Pour ce jeune enfant de 13 ans, de voir la façon dont la société israélienne
08:10se mobilise aujourd'hui pour commémorer les 1 an du 7 octobre,
08:13comment est-ce qu'il perçoit ça ? Est-ce que ça ravive le traumatisme ?
08:16Absolument, il ne veut pas y participer parce que son père est toujours là-bas.
08:21Pour lui, il se dit que le monde entier n'a rien fait pour mon père.
08:27Mon père, il est toujours là-bas.
08:29Et donc, il ne veut plus assister à aucune cérémonie, aucune fête.
08:35Imaginez-vous un peu, on a fait l'anniversaire de son père avec des portraits.
08:42Évidemment, il n'a pas voulu venir.
08:44Mais ils ont voulu quand même, le kibouss où il est,
08:47lui faire son anniversaire.
08:49Mais c'était pathétique, c'était effrayant.
08:53Et vous, je vous ai dit, on était en train de regarder le générique de cette émission spéciale,
08:58je vous ai dit, Jocelyne, vous n'êtes pas obligée de regarder ces images,
09:01c'était extrêmement dur. Comment vous, vous vivez cette journée ?
09:05Il y avait une vidéo de Ouad que le Hamas a diffusée.
09:10Je n'ai pas voulu la regarder.
09:12Je n'ai pas besoin de regarder des horreurs.
09:14Je sais qu'il y a des horreurs.
09:16Pourquoi les regarder ?
09:18Mais il faut agir contre cette inhumanité.
09:22Alors, je sais bien que les civils sont morts du côté palestinien.
09:27Je suis navrée.
09:30Mais quand même, à Gaza, ils ont élu un gouvernement terroriste.
09:36Il y a quand même une certaine responsabilité même du gouvernement français
09:40d'accepter qu'il y a un gouvernement terroriste à Gaza
09:43et qu'au Liban, petit à petit, il s'est gangrené par le terrorisme.
09:48Ce n'est pas normal.
09:50Et on parlera de tous ces enjeux géopolitiques, les répliques sismiques du 7 octobre.
09:54Merci infiniment, Jocelyne, d'avoir été avec nous.
09:58Et je me permets, au nom de toute la rédaction de BFMTV,
10:00de transmettre non seulement notre émotion et notre affection,
10:04mais aussi d'embrasser Etan de notre part.
10:08Je suis très touchée parce que vous prenez part à notre peine.
10:14Je pense que c'est une question de civilisation.
10:18Je vous remercie beaucoup.
10:20Vous ne pouvez pas savoir comme ça me touche.

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