"Mon père a vu dans sa chambre la somme de 30.000 euros": Le témoignage d'Omar, dont le petit-frère de 15 ans a "sombré dans le trafic de drogue"

  • il y a 1 heure
Le témoignage d'Omar, dont le petit-frère de 15 ans a "sombré dans le trafic de drogue", reflet de l'"ultra-rajeunissement" dans les crimes liés au trafic de drogue dénoncé par le procureur de Marseille.

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Transcription
00:00Il y a exactement 2 ans et demi, 3 ans, mon petit frère a sombré malheureusement dans
00:05ce trafic de drogue.
00:06Ça s'est passé au début, il a été entraîné par un ami qui lui a présenté un ami qui
00:13lui a acheté une paire de crampons de football.
00:16Voilà comment ça a commencé.
00:17C'est des histoires que mon jeune petit frère m'a racontées lorsqu'on est partis
00:22cet été en vacances.
00:23On est partis deux mois en vacances, c'est ce qui m'a permis de pouvoir comprendre,
00:27essayer de creuser comment est-ce qu'il en a fait pour en arriver là.
00:31C'est à partir de ce moment-là, il a vraiment commencé à me raconter comment il en est
00:35arrivé là.
00:36Aujourd'hui, mon petit frère, à 15 ans, lorsque vous le croyez, il est assez costaud,
00:42de grande taille, vous ne serez pas encapés de dire que ce jeune-là, à 15 ans, vous
00:45lui donneriez la vingtaine facilement.
00:47Aujourd'hui, mon petit frère, ça fait 15 jours, on ne sait pas où il est, on ne sait
00:51pas ce qu'il est devenu.
00:52Il y a quelques jours, quelques jours, quelques semaines, mon père a vu dans sa chambre
00:57la somme de 30 000 euros.
00:58On a vu une arme aussi, avec des balles, que j'ai remise à la police et on est totalement
01:06dépassé par les événements.
01:07Mes parents ont tout fait pour nous, ils se sont battus pour nous, ils se sont sacrifiés
01:12pour nous pendant notre jeune âge et aujourd'hui, niveau éducation, ils ont fait leur travail.
01:16Donc quand j'entends certains dire que c'est de la faute des parents, non, s'il vous plaît.
01:20– Pas chez vous en tout cas, chez vous, en fait, c'est la dérive de votre petit frère,
01:25mais c'est quoi, c'est de l'appât du gain au départ qui a déclenché le fait
01:29qu'il a rejoint peut-être un gang ? Il est membre d'un gang ?
01:32– Il est membre d'un gang, alors j'ai eu la possibilité de vous raconter ça ce
01:38matin au Gé, car j'étais vraiment pris par les émotions.
01:40Lorsque nous avons trouvé l'arme dans ces affaires chez mes parents, j'ai trouvé
01:47un papier, un document, c'est ce qui m'a fait dire que mon petit frère était un assassin,
01:51un tueur.
01:53J'ai trouvé un document, une page, il y avait écrit trois noms dessus, trois prénoms
01:57par nom, trois personnes identifiables, facilement identifiables, avec leur travail, leur adresse,
02:05leur numéro de téléphone, la composition de leur famille, avec un montant écrit juste
02:10à côté, à éliminer, il y avait une certaine date à côté du nom de la personne à éliminer
02:17avant telle date.
02:19C'est pour ça qu'aujourd'hui je vous dis que soit mon petit frère était un tueur
02:22à gage, soit… je ne comprends pas, je ne comprends absolument rien.
02:25– Mais vous savez s'il est passé à l'acte ?
02:27– Je ne sais pas.
02:28– Parce que vous ne savez pas où il est maintenant, il a disparu.
02:31– Alors ces trois noms, c'était deux hommes et une femme.
02:34La première personne, il y en avait pour 10 000 euros.
02:36Si vous assassinez cette personne, il y en avait pour 10 000 euros.
02:41La seconde personne, c'était une femme, il y en avait pour 7 500 euros.
02:44– Ça, c'était écrit sur le papier ?
02:47– Tout était écrit sur le papier, la composition familiale de cette personne,
02:50où est-ce qu'elle travaille, son nom, son prénom, exactement tout ce type de renseignement
02:55était écrit sur ce document.
02:57– Mais vous avez prévenu la police ?
02:58– Oui, oui monsieur.
03:01Lorsqu'on a remis l'arme à la police, j'ai prévenu la police.
03:04Je leur ai dit, tenez ce document-là, ce document va vous aider,
03:08vous allez peut-être sauver deux, trois vies.
03:10– Alors peut-être que c'est des dettes aussi de…
03:11Pardon, il y a Stéphane Sélamy, notre grand reporter à Projet Justice qui vous écoutait.
03:15Omar, vous dites, Stéphane, c'est peut-être des dettes de stupe, c'est-à-dire quoi ?
03:19– Oui, c'est peut-être, comme on en retrouve souvent dans les affaires de trafic de stupéfiants,
03:21une comptabilité par rapport à des clients qui devraient…
03:24– Qui doivent 7 500, 10 000 ou plus.
03:26– Oui, c'est possible aussi, c'est pas forcément…
03:28– C'est pas forcément un engagement…
03:30– Il y a des contrats…
03:31– Mais qu'a fait la police ?
03:34– Je suis resté longuement à donner ma déposition,
03:39mais jusqu'à l'heure d'aujourd'hui, je n'ai pas de nouvelles.
03:42Je n'ai pas de nouvelles de la police, je n'ai pas de nouvelles.
03:45J'ai tenté moi-même de mener cette enquête,
03:47histoire de voir un petit peu, comprendre qu'est-ce qu'il en est.
03:50J'ai appelé une personne, j'ai appelé cette femme,
03:53cette deuxième femme qui était sur le document, je l'ai appelée.
03:56– Elle vous a dit quoi ?
03:57– Je l'ai eue, je l'ai eue au téléphone.
03:59Alors, justement, elle n'a absolument rien à voir dans le trafic de drogue.
04:04Elle l'est entre juste en train de payer la facture
04:07que son copain doit au trafic en drogue.

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