47 personnes ont été tuées dans des règlements de compte à Marseille en lien avec le trafic de drogue. La moitié d'entre elles ont entre 18 et 21 ans. Le procureur de la République, Nicolas Bessone, donne une conférence de presse, ce jeudi, pour dresser le bilan de l'année 2023 dans la lutte contre les trafics de drogue.
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00:00 Mon prédécesseur, Madame Dominique Lawrence, ne souhaitait plus qu'on emploie le terme de règlement de compte
00:07 et elle avait tout à fait raison, c'est la première à avoir trouvé ce terme de narco-micide,
00:13 puisque les règlements de compte traditionnellement, et qui malheureusement existent depuis toujours à Marseille,
00:21 sont des faits qui visent des individus impliqués à un certain niveau de criminalité organisée.
00:26 Depuis de nombreux mois, on constate que les personnes victimes présentent des profils très différents
00:32 de ceux qui relèvent de ce qu'on appelait le milieu traditionnel et le règlement de compte classique,
00:40 avec une vraie dépersonnalisation des personnes ciblées par les faits.
00:46 Et donc on a pu faire adresser une typologie avec quatre types de victimes.
00:52 La première, c'est la plus classique, celle qui aurait pu encore relever de ce qu'on appelle le règlement de compte,
00:59 l'assassinat de personnes présentant un ancrage certain dans la criminalité organisée,
01:05 et en général dans le trafic de drogue en particulier, avec une affiliation à un groupe criminel identifié.
01:11 Il y en a dans les victimes de cette année, mais ils sont minoritaires.
01:16 La deuxième catégorie de victimes, c'est la plus spectaculaire, c'est des personnes qui sont souvent jeunes,
01:22 qui ont été recrutées comme guetteurs, vendeurs, qui travaillent ou qui sont présents sur le lieu de vente de stupéfiants
01:29 et qui sont visées en tant que telles, avec comme objectif deux catégories là-dedans, des jeunes, des victimes jeunes,
01:41 voire très jeunes, et un phénomène qui est apparu en cours d'année, également des personnes un petit peu moins jeunes,
01:47 mais en situation irrégulière. Donc on pourra développer, mais c'est le fameux phénomène des jobbeurs,
01:55 vous avez des problèmes à recruter sur les points de deal, pour les raisons du risque vital engagé, vous êtes obligés d'aller recruter ailleurs,
02:03 ou de recruter des personnes en situation de très forte précarité, qui sont arrivées de fraîche date sur le territoire national.
02:11 Donc c'est la deuxième catégorie de victimes.
02:14 Puis en troisième catégorie, des personnes résidant dans une cité où sont implantées plusieurs points de deal,
02:21 et qui là, dans une logique un peu, comme le terme a été employé, de narcoterrorisme,
02:28 c'est-à-dire on va rafaler la cité dans laquelle se trouve un point de deal, dont on veut prendre le contrôle.
02:36 Et puis enfin, dernière catégorie, des personnes atteintes par des tirs, alors qu'elles n'étaient pas directement visées.
02:45 Très clairement, le nombre de victimes relevant des deuxième et troisième catégories est en très forte augmentation.
02:52 Les petites mains du trafic et les personnes qui vivent dans les dix cités impactées par le trafic de drogue.