• il y a 2 semaines
Face au changement climatique, les entreprises, tout comme la société dans son ensemble, sont confrontées à des défis croissants. Elles sont ainsi appelées à se réinventer et à prendre des décisions judicieuses en faveur de la transition écologique. Les enjeux auxquels elles font face, notamment en matière de santé et d'environnement, se multiplient et doivent être conciliés. Dans ce contexte, les entreprises ont un rôle crucial à jouer qui passe notamment par l'adoption des politiques et de stratégies adaptées, le développement des coalitions et des changements de comportement.

Retrouvez les points de vus respectifs de Karine Lamiraud, titulaire de la chaire Innovation et Santé, Professeur d’Économie, ESSEC Business School
Patrick Biecheler, Partner and Head of the Healthcare Practice, Bain & Company,
Etienne TICHIT, General Manager Novo Nordisk,
Et Isabelle Aprile, Directrice de l’Innovation sociétale chez Sodexo

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Transcription
00:00:00Si vous pouviez vous asseoir, je te laisse le micro.
00:00:26Juste l'organisation des chaises, etc.
00:00:38C'est le moment de prendre un dernier café ou un dernier thé, et après, personne ne
00:00:41bouge.
00:00:42C'est bon, écoutez, bonjour à toutes et tous, nous sommes très heureuses de vous
00:00:50accueillir.
00:00:51Je dis heureuses, car nous sommes effectivement une équipe plutôt féminine côté Avas.
00:00:53Nous sommes très heureuses de vous accueillir pour cette nouvelle conférence New Deal.
00:00:57Je suis Roxane Philippe, je suis la directrice générale d'Avas Red Health, c'est l'agence
00:01:02d'influence santé du groupe Avas.
00:01:04Cette matinale est aujourd'hui pour nous l'occasion de donner la parole à celles
00:01:08et ceux qui incarnent l'innovation, le changement et le progrès.
00:01:12Parce que dans un monde qui aujourd'hui est en perpétuelle mutation et évolution,
00:01:17il est primordial d'en comprendre à la fois et d'anticiper les défis auxquels nous
00:01:21sommes confrontés, ainsi que les nouvelles formes de leadership qui peuvent en émerger.
00:01:25Au sein de New Deal, nous avons plusieurs convictions.
00:01:28La première, c'est que l'entreprise est définitivement un acteur de progrès capable
00:01:32de changer le monde.
00:01:33C'est ambitieux, mais c'est possible.
00:01:35Nous croyons que la recherche de création de richesse est compatible aussi avec la recherche
00:01:40d'un impact positif.
00:01:41Et nous pensons enfin que cette réconciliation sera au cœur du leadership et de la prospérité
00:01:47demain des entreprises, mais plus globalement de la société avec un grand S.
00:01:51Pour y arriver, notre dernière conviction, c'est qu'il est essentiel d'engager une
00:01:56profonde transformation des modèles, que ce soit des modèles de financement, des modèles
00:02:00de gouvernance ou des modèles de management.
00:02:02Et c'est pour ça que nous appelons à ce que l'entreprise ait besoin d'un New Deal.
00:02:07Alors aujourd'hui, le thème de notre conférence est d'une importance qui nous semble capitale
00:02:11pour l'avenir.
00:02:12C'est effectivement autour de santé et environnement, nouveaux défis conjoints pour les entreprises.
00:02:17Alors une thématique de santé qui forcément est très chère à notre cœur, nous chez
00:02:21Avast Red Health, parce que non seulement évidemment ça parle santé, mais aussi parce
00:02:24que ça rejoint notre vision de la santé.
00:02:26On en parlait juste avant, c'est-à-dire que la santé doit être envisagée de façon
00:02:30dans une perspective beaucoup plus large, non seulement médicale bien sûr, mais aussi
00:02:34sociale et sociétale pour mieux en adresser tous les défis.
00:02:37Je pense que c'est effectivement ce qui va nous animer aujourd'hui.
00:02:40Pourquoi ? Parce que les préoccupations aujourd'hui sanitaires et santé se croisent de plus en
00:02:44plus dans le débat public.
00:02:45Et c'est pour ça qu'il nous semble crucial d'analyser comment aujourd'hui les entreprises
00:02:49peuvent agir pour répondre à ces deux problématiques de manière complémentaire et non plus de
00:02:54manière dissociée, que ça converge davantage.
00:02:56D'autant que les entreprises, elles ont un double rôle.
00:02:59D'un côté, elles doivent s'efforcer de réduire leur propre empreinte environnementale,
00:03:04diminuer les émissions de gaz à effet de serre, optimiser la gestion des ressources,
00:03:08réduire les déchets, adopter des pratiques plus durables tout au long de leur chaîne
00:03:12d'approvisionnement.
00:03:13Mais d'un autre côté, elles doivent aussi, et elles peuvent aussi surtout, jouer un rôle
00:03:18plus proactif, voire constructif, en soutenant des initiatives liées à la santé publique,
00:03:23thématique combien chère à mon cœur, que ce soit par l'amélioration des conditions
00:03:28de travail, la lutte contre les maladies liées à la pollution ou encore la sensibilisation
00:03:33des consommateurs à des modes de vie plus sains.
00:03:35Mais il s'agit aussi d'encourager les entreprises à mener des innovations favorables à l'adaptation
00:03:40au changement climatique.
00:03:42Mais où est-ce qu'on en est concrètement, une fois qu'on a dit tout ça ? Et surtout,
00:03:45comment faire pour agir sur ces deux fronts en même temps ? Et est-ce qu'on peut aller
00:03:48encore un peu plus loin ? Est-ce qu'on peut imaginer que cette notion de One Health,
00:03:52dont on entend beaucoup parler, combinant santé humaine, santé environnementale et
00:03:56santé animale, puisse aussi s'accorder avec celle du business ?
00:03:59C'est un peu toutes ces thématiques que l'on a envie d'aborder ce matin.
00:04:03Nous allons commencer par en parler avec Karine Lamirot, titulaire de la chaire Innovation
00:04:07et Santé, professeure d'économie à l'ESSEC Business School, qui apportera son éclairage
00:04:12pour cerner et comprendre les enjeux de ce sujet.
00:04:14Et puis, nous aurons le plaisir de recueillir les expériences de celles et ceux qui finalement
00:04:18vivent et appréhendent dans leur quotidien ces nouveaux défis.
00:04:21Isabelle April, directrice de l'innovation sociétale chez Sodexo, Patrick Bécher, partner
00:04:27and head of healthcare practice chez Bain et compagnie, et enfin Étienne Tichitt, general
00:04:33manager et corporate vice-président chez Novo Nordisk France.
00:04:36J'en profite aussi pour remercier la maison des ESSEC pour son accueil et l'ensemble des
00:04:41marques et entreprises qui nous accompagnent et nous soutiennent depuis la naissance de
00:04:45ce New Deal.
00:04:46Je passe maintenant la parole à Marion Ringette, qui est impact manager chez Avas Paris, et
00:04:50Jeanne Barillet, directrice éléguée Avas Redels.
00:04:55Merci Roxane, beaucoup de titres pour tout le monde.
00:05:00Karine, je vous invite à nous rejoindre d'abord pour commencer ce début de conférence.
00:05:06Il faut juste appuyer sur le bouton pour que ce soit vert.
00:05:09C'est bon, c'est parfait.
00:05:10Et donc, on va commencer avec vous, vous êtes professeure d'économie.
00:05:14Ça reste un peu long.
00:05:15Comme vous êtes.
00:05:16Très bien, restez debout.
00:05:17Donc vous, vous êtes, en tant que professeure d'économie, tout d'abord, comment est-ce
00:05:23que vous, les économistes, vous étudiez cet alliage entre santé et environnement ?
00:05:27Alors, effectivement, le sujet environnement et santé, c'est un sujet dont se sont emparés
00:05:34les économistes de la santé et notamment pour étudier l'impact du changement climatique
00:05:39sur l'état de santé.
00:05:40Alors, quelles sont les menaces climatiques étudiées ?
00:05:43Donc, beaucoup de travaux portent sur l'augmentation des températures, mais également la pollution,
00:05:51l'exposition aux produits chimiques toxiques ont été beaucoup étudiés.
00:05:55En revanche, nous avons beaucoup moins de travaux qui étudient l'impact des tempêtes,
00:06:00des inondations ou des cyclones.
00:06:02Alors, concernant les indicateurs d'état de santé les plus étudiés, ces travaux-là
00:06:07portent sur la mortalité, la morbidité, mais aussi la santé mentale, le bien-être,
00:06:15les consommations de soins, dépenses de santé, capacités cognitives.
00:06:19Alors, ce qui est vraiment intéressant dans cette littérature, c'est qu'elle ne se contente
00:06:22pas de mettre en évidence des corrélations entre changement climatique et état de santé,
00:06:28mais en s'appuyant sur des expériences, ces travaux mettent en évidence des vrais
00:06:33liens de causalité entre changement climatique et état de santé.
00:06:38Ces travaux évaluent également les stratégies d'adaptation qui ont pu être mises en place
00:06:43pour atténuer l'impact délétère du changement climatique.
00:06:47Alors, ces travaux intéressent bien sûr les pays développés et les pays en développement,
00:06:53mais c'est vrai que pour l'instant, la plupart des travaux portent sur des données
00:06:56de pays développés qui ont des données longitudinales sur longue période qui permettent
00:07:02d'étudier ces phénomènes et notamment, beaucoup de travaux sont sur les Etats-Unis.
00:07:07Et du coup, quel tableau vous pouvez nous dresser aujourd'hui de l'impact du changement
00:07:13climatique sur la santé ? Quels résultats vous avez pu déjà observer ?
00:07:16Alors, peut-être que je vais parler principalement de l'impact des températures extrêmes
00:07:23sur l'état de santé, parce que c'est peut-être le sujet qui a été le plus étudié
00:07:26jusqu'à présent et sur lequel on a le plus de résultats, et notamment sur toutes
00:07:31les dimensions de l'état de santé que je vous ai mentionné.
00:07:33Alors déjà, de manière vraiment non-ambiguë, tous les travaux montrent que les températures
00:07:42élevées affectent la santé physique des populations, et notamment avec une augmentation
00:07:49très forte de la morbidité et de la mortalité.
00:07:52Alors, de manière très nette dans les travaux, on trouve une relation U inversée entre température
00:08:02et état de santé, c'est-à-dire que lorsque les températures augmentent, dans un premier
00:08:07temps l'état de santé s'améliore, mais à partir d'un certain niveau de température,
00:08:12autour de 30 degrés en général, la santé se détériore.
00:08:17Et donc, par conséquent, les dépenses de santé augmentent, c'est-à-dire la consommation
00:08:22de soins augmente, avec des hospitalisations, des visites chez le médecin qui augmentent
00:08:28le jour de températures élevées, et notamment la consommation de soins augmente pour les
00:08:36individus qui souffrent de maladies chroniques.
00:08:38Donc c'est très net, des études récentes, notamment sur données indonésiennes, montrent
00:08:43une augmentation du nombre de consultations de 25% pour les patients diabétiques, les
00:08:48jours de grande chaleur, de 14% pour des patients souffrant de maladies cardiovasculaires, donc
00:08:55c'est très net.
00:08:56Alors cette dégradation de la santé physique peut aller jusqu'au décès, et donc là
00:09:02nous avons des résultats très nets dans la littérature, il est très bien établi
00:09:06qu'il y a une association très forte entre température élevée et mortalité.
00:09:12Donc on a pas mal de chiffres sur le sujet, par exemple dans un rapport de 2023 de Santé
00:09:19Publique France, on apprend qu'en France, chaque année, entre le 1er juin et le 15
00:09:25septembre, 33 000 décès sont imputables à la chaleur.
00:09:30Sur la population fille et plus vieillissante ?
00:09:33Alors sur toute la population, mais d'autant plus, et le chiffre est plus élevé chez
00:09:38les plus de 65 ans.
00:09:40Aux Etats-Unis, une étude qui fait vraiment date en 2016, montre que chaque journée supplémentaire
00:09:48avec une température supérieure à 32 degrés fait augmenter le taux de mortalité de 0,11%.
00:09:55C'est très net, et donc cet impact sur le taux de mortalité est particulièrement
00:10:02important dans les zones qui ne sont pas habituées à la chaleur en temps normal, et puis dans
00:10:07les pays à faible revenu.
00:10:09Donc ces résultats sont très nets sur la santé physique.
00:10:13Une littérature plus récente s'intéresse à l'impact de la chaleur sur la santé mentale,
00:10:19et là on voit nettement une augmentation des troubles dépressifs, du risque de suicide,
00:10:26et puis des urgences psychiatriques les jours de grande chaleur.
00:10:29Il y a une littérature un peu plus récente qui s'intéresse à l'impact de la chaleur
00:10:36sur le bien-être, et subjectif.
00:10:38C'est un sujet sur lequel je travaille, sur des données d'Afrique du Sud, où nous montrons
00:10:43que les températures élevées sont également associées à une dégradation du bien-être,
00:10:47de la qualité de vie.
00:10:48Encore peu d'études sur le sujet.
00:10:50En revanche, on a plus de résultats concernant l'impact des températures élevées sur
00:10:54les capacités cognitives, avec un déclin de l'attention, une baisse des comportements
00:11:04rationnels, avec des conséquences potentielles sur les prises de décisions.
00:11:10Ça donne envie plutôt d'aller en vacances en Bretagne, du coup dans le sud de la France.
00:11:15Que en Bretagne !
00:11:16Et comment vous expliquez les mécanismes, comment le règlement climatique a un impact
00:11:21sur la santé ? C'est quoi les mécanismes mis en œuvre là-dessus ?
00:11:25Alors pour l'instant, trois mécanismes principaux émergent dans la littérature.
00:11:30Le premier, il est physiologique.
00:11:32Les températures élevées provoquent un stress lié à la chaleur et donc ça met à mal
00:11:41un peu le fonctionnement du système de thermorégulation.
00:11:45Cela affecte la santé physique et de manière indirecte la santé mentale.
00:11:49Un deuxième mécanisme a été mis en évidence, c'est la détérioration de la qualité
00:11:55du sommeil lors des pics de chaleur.
00:11:58Donc ce serait un élément médiateur clé qui expliquerait l'impact des températures
00:12:04élevées sur l'état de santé.
00:12:06Troisième mécanisme qui apparaît dans certaines études, c'est que les individus ont tendance
00:12:12à modifier leur comportement de prévention les jours de grande chaleur.
00:12:16Par exemple, en consommant davantage d'alcool ou en consommant une alimentation moins équilibrée.
00:12:23Ce qui contribue aussi à détériorer les indicateurs de santé physique et mentale.
00:12:28Et alors vous, en tant que chercheuse, si on peut vous appeler chercheuse, est-ce que
00:12:34vous avez déjà des pistes ? Parce que là, on vous avait fait un état des lieux des
00:12:37mécanismes, de l'impact, des choses qui nous impactent au quotidien.
00:12:42Mais est-ce que vous avez déjà des pistes qui pourraient nous donner une forme d'amélioration
00:12:46ou des objectifs vers lesquels on irait ?
00:12:49Pour améliorer, pour réduire cette rotation.
00:12:56Travaillez-vous sur des pistes de recherche sur le sujet ?
00:12:59Alors effectivement, il y a des stratégies d'adaptation qui sont mises en place pour
00:13:06essayer de réduire au maximum ce lien entre changement climatique, notamment température
00:13:11élevée et état de santé.
00:13:13Alors la climatisation est un élément clé.
00:13:16Les études montrent que lorsque la climatisation est mise en place, on assiste à un déclin
00:13:23presque total du lien entre température élevée et mortalité.
00:13:28Alors malgré tout, il n'y a pas d'amélioration pour les autres dimensions de la santé suite
00:13:34à la mise en place de la climatisation.
00:13:36Autrement dit, la climatisation ne permet pas de réduire l'association entre température
00:13:41élevée et santé mentale.
00:13:44Parmi les autres stratégies d'adaptation, bien sûr, l'offre de soins, c'en est une.
00:13:50Et donc là, il y a une étude vraiment clé aux Etats-Unis, qui est assez récente, elle
00:13:56date de 2020, et qui montre qu'aux Etats-Unis, avec la mise en place des centres de santé
00:14:00communautaire, on a réussi à faire réduire le lien entre changement climatique et mortalité
00:14:07de 14%.
00:14:08Et donc il y a beaucoup d'articles récents qui soulignent le fait qu'il serait urgent
00:14:15de mettre en place, que des initiatives communautaires ou privées mettent en place un support psychologique
00:14:22les jours de grande chaleur.
00:14:23Une autre stratégie qui pourrait fonctionner, on a des éléments maintenant, c'est la diffusion
00:14:34de prévisions météorologiques de qualité.
00:14:37Il y a des études qui montrent, très récentes, elles ne sont pas encore publiées, mais qu'en
00:14:41fait, aux Etats-Unis, par exemple, si on améliore de 50% la qualité de la prévision
00:14:47météo, on fait chuter le nombre de décès de 2200 par année.
00:14:52Et dans le même ordre d'esprit, il y a des articles qui montrent que la diffusion de
00:14:58conseils de prévention, et notamment de conseils nutritionnels, peuvent aussi aider les individus
00:15:03à changer leurs préférences alimentaires et à s'orienter davantage vers la consommation
00:15:08de fruits et légumes les jours de grande chaleur.
00:15:10C'est une question d'anticipation qu'il y a besoin pour préparer un peu les populations.
00:15:15Alors c'est vrai que des messages préventifs, et où la prévision météo aide puisqu'ils
00:15:23permettent aux individus de s'adapter.
00:15:26On voit quand les individus répondent vraiment aux prévisions qu'ils reçoivent.
00:15:30Et donc lorsqu'une prévision arrive avec une température supérieure à 30 degrés,
00:15:34on voit que les individus font moins d'exercices physiques et réorientent leur emploi du temps
00:15:40vers des activités pouvant être exécutées à la maison.
00:15:45D'accord.
00:15:46Et du coup, dans toutes les pistes de recherche qu'il y a à venir, quelles sont les pistes
00:15:50intéressantes qui sont en cours, ou en tout cas que vous voyez qui peuvent être pertinentes ?
00:15:55Il y a encore beaucoup de sujets sur lesquels on ne connaît pas grand-chose.
00:15:59Alors notamment, il serait intéressant de mieux comprendre l'impact du changement climatique
00:16:07à long terme, parce que c'est vrai que les études actuelles regardent un petit peu les
00:16:13conséquences de changements à court terme des températures, et donc ne peuvent pas réellement
00:16:20prédire les effets d'une exposition prolongée à des températures élevées.
00:16:25C'est vrai que la vitesse à laquelle les populations s'adaptent est un élément-clé
00:16:30sur lequel nous ne connaissons pas grand-chose.
00:16:32Je pense aussi qu'il serait crucial de favoriser des recherches pluridisciplinaires en favorisant
00:16:41des collaborations entre économistes de la santé, mais aussi experts médicaux, climatologues,
00:16:46nutritionnistes, parce qu'on a besoin des expertises de chacun pour réaliser ces analyses.
00:16:53Peut-être dernière piste qui me paraît importante, parce que dans ces sujets-là,
00:16:57l'accès aux données est vraiment un enjeu majeur, et c'est vrai qu'il y a beaucoup d'études
00:17:02américaines, puisque depuis de très nombreuses années, les économistes de la santé aux Etats-Unis
00:17:07ont accès aux données de Medicare, qui est l'assurance publique pour les plus de 65 ans.
00:17:12Ce sont des données longitudinales qui permettent de connaître de manière précise les remboursements
00:17:19de soins pour des millions d'Américains. En France, depuis la loi de 2016, les chercheurs
00:17:25peuvent demander l'accès aux données d'assurance maladie, mais le processus est très long,
00:17:30et aujourd'hui très peu de chercheurs travaillent sur les données d'assurance maladie. Ce serait
00:17:35pourtant une source de données exceptionnelle pour bien comprendre l'impact du changement
00:17:40climatique sur la santé, notamment en combinant ces données avec des données climatiques,
00:17:45satellitaires, etc. Donc j'espère que dans le futur, on aura plus de recherches utilisant
00:17:50ces données françaises pour avoir une meilleure information sur la France.
00:17:53Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à faire en termes de politique publique,
00:17:56par exemple d'allier les deux mondes de l'environnement et de la santé ? Créer un
00:18:00ministère de la santé et de l'environnement, c'est un peu mon obsession, mais si ça n'a jamais
00:18:04été créé, pourquoi ? C'est très politique comme question, mais c'est peut-être une piste qui
00:18:10pourrait être proposée à un moment donné par des experts ? C'est vrai que les enjeux sont très
00:18:15liés, absolument. Merci, Karine, on vous retrouvera tout à l'heure pour la question-réponse. Tout de
00:18:33suite, on passe à notre table ronde et on a le plaisir d'accueillir Isabelle April de chez Sodexo,
00:18:37Patrick Bieschler de chez Bain et compagnie, et Étienne Tichy de chez Novo Nordisk.
00:18:42Vous pouvez vous applaudir pour réchauffer.
00:18:45Merci à tous d'être là avec nous. Déjà, une question globale et puis après je vais
00:19:06poser une première question plutôt à Patrick. À quel moment les entreprises que vous conseillez,
00:19:11Patrick, ou bien vos entreprises, Étienne et Isabelle, ont-elles pris conscience de ce virage
00:19:18de la santé environnementale ? C'est assez récent, moi je travaille dans la santé. Dans tous mes
00:19:24clients, il y en a beaucoup qui n'ont pas encore fait ce virage. Nous, on pousse énormément à ce
00:19:29qu'ils le fassent parce qu'on pense que c'est crucial et urgent de le faire. Est-ce que vous
00:19:33pouvez nous raconter comment il y a eu cette prise de conscience chez vous ? Peut-être, Patrick,
00:19:39quel est votre regard là-dessus ? Effectivement, pour accompagner un certain nombre d'entreprises
00:19:45pharmaceutiques notamment sur ces questions, la prise de conscience, je ne vais pas dire qu'elle
00:19:50est récente parce qu'en fait, quand on parle de l'impact de la santé sur l'environnement et
00:19:55inversement avec l'exposé que vient de faire Karine, il y a trois sujets pour moi. Il y a à la fois
00:20:00l'environnement à un impact sur la santé, ça a été largement débattu. Il y a juste un chiffre qui
00:20:05a été publié récemment à un congrès européen en oncologie, un quart des cancers du poumon concernent
00:20:12des non-fumeurs. Il y a une vingtaine d'années, 100% des cancers du poumon étaient plutôt liés
00:20:19à des fumeurs. Là, le fait qu'on ait 25% d'une population qui soit affectée par les
00:20:24microparticules notamment, c'est quand même assez saisissant. L'impact de l'environnement sur la
00:20:28santé, c'est une prise de conscience relativement récente parce que les chiffres, comme le disait
00:20:34Karine, ne sont pas disponibles depuis très longtemps. Il y a un deuxième sujet qui est
00:20:39l'impact qu'ont les entreprises de la santé sur leur environnement. Et là-dessus, je pense que
00:20:43depuis des années, il y a quand même des contrôles sur les rejets dans l'environnement, notamment des
00:20:47usines. Donc cette prise de conscience-là, qui pour moi est un peu le basique ou ce qu'on peut
00:20:53attendre à minima des entreprises, a bien été pris en compte. Également, leur rôle sur la partie
00:20:58sociétale, notamment l'accès au traitement pour des populations plus déphareusées. Donc cette
00:21:03prise de conscience, celle-là, elle a quand même au moins une dizaine d'années, donc elle n'est pas
00:21:06si récente que ça. Et puis le troisième point, et on y reviendra je pense un peu plus tard, c'est
00:21:11l'impact qu'ont les malades sur leur environnement. Un patient malade a un impact environnemental bien
00:21:19supérieur à un sujet dit sain. Et donc c'est bien là-dessus aussi que ces entreprises commencent
00:21:24à travailler en disant finalement, si je réduis l'empreinte carbone de mes patients, je peux le
00:21:29faire de deux manières. C'est lorsque la maladie est déclarée avoir une consommation de ressources
00:21:34la plus sobre possible. Et lorsque la maladie n'est pas encore déclarée, c'est retarder sa survenue.
00:21:39J'anticipe un chiffre que je vais vous donner plus tard, mais un patient dialysé a une empreinte
00:21:45carbone dix fois supérieure à un patient non dialysé. Donc le sujet, c'est comment est-ce qu'on
00:21:49retarde le plus possible le moment où ce patient rentre en dialyse. Même si la dialyse aujourd'hui
00:21:53fait des progrès en matière de consommation d'eau, en matière de consommation de ressources au sens
00:21:57large, le principal défi c'est retarder la survenue et la progression de la maladie. Et c'est sur ce
00:22:03troisième sujet, je pense que effectivement la prise de conscience est sans doute plus récente,
00:22:08ou en tout cas les implications de l'industrie de la santé au sens large, et datent plutôt de
00:22:14quelques années que d'une dizaine d'années. Les enjeux que vous y voyez sur ces sujets-là,
00:22:19vous y voyez des types d'enjeux pour faire face justement à cette problématique ?
00:22:24L'enjeu évidemment, c'est l'industrie de santé au sens large, c'est 4,4% des émissions nettes de
00:22:31carbone. Donc c'est vrai qu'en tant qu'industrie, à nouveau, ce n'est pas une industrie qui a
00:22:35une grosse empreinte carbone, si on dit comme ça. En revanche, l'impact global de l'écosystème de
00:22:42la santé est beaucoup plus important. Cette prise de conscience, c'est vraiment l'implication qu'ont
00:22:46un certain nombre de laboratoires, et je pense qu'on a représenté ici, sur le traitement de maladies
00:22:50chroniques, comme les maladies cardio-métaboliques, mais également l'adoption de bonnes règles
00:22:55d'hygiène. Vous parliez, je crois Karine parlait, de l'adoption de règles nutritionnelles même,
00:23:00de meilleure facture. Ça fait partie des impacts que peuvent avoir les laboratoires pharmaceutiques,
00:23:05notamment en éduquant, en aidant les patients, en les accompagnant à travers des programmes de
00:23:09coaching, pour ne pas risquer d'aggraver leur état de santé. Étienne, chez Novo Nordisk,
00:23:18quel est votre regard ? Je sais que vous avez pris ce virage assez tôt, vous êtes une des rares
00:23:21entreprises à avoir tout un programme, est-ce que vous pouvez nous en dire plus, ce que vous faites
00:23:25chez Novo Nordisk ? Bonjour, déjà pour commencer, je pense qu'il y a un modèle de gouvernance qu'il
00:23:33faut mettre en avant, et ça vaut le coup aujourd'hui de considérer aussi les modèles de gouvernance dans
00:23:39nos entreprises, quand on parle de santé, environnement, et de concilier les deux dans
00:23:43toutes les actions qu'on mène. Donc là, en l'occurrence, Novo Nordisk, on est détenu par
00:23:47une fondation, on a plus de 100 ans d'existence, on travaille essentiellement dans les maladies
00:23:51chroniques, maladies cardio-métaboliques, et ce n'est pas neutre d'appartenir à une fondation,
00:23:56bien au contraire, puisque la fondation actionnaire nous permet de définir des grandes lignes qui
00:24:01nous permettent à la fois de viser le long terme, et viser le long terme pas seulement par la santé
00:24:07qui est amenée à travers les médicaments, mais aussi tous les impacts qui sont liés aux
00:24:13pathologies qu'on va traiter. Donc typiquement les trois fondements, alors dans les années 70,
00:24:18on a commencé sur la triple contribution, et on pourrait dire le P de performance, le P de people,
00:24:26et le P de planète sont excessivement importants au sein de nos activités, mais surtout elles ont
00:24:30été traduites en fait dans toutes les activités du groupe. Et si vous regardez le modèle Callenborg,
00:24:36il est largement utilisé dans les écoles de commerce, je pense même aussi à l'ESSEC,
00:24:40certainement. Justement qu'il y a un modèle de circularité industrielle, et ça c'était déjà là
00:24:46dans les années 70. Ce qui est important c'est d'avoir aussi la considération pour les autres
00:24:51aspects, pas seulement la partie industrielle, mais aussi considérer que l'innovation elle se
00:24:55passe à d'autres niveaux, que ce soit sur les types de traitements qui sont plus holistiques,
00:25:01multi-organes et tout ça, dans des pathologies chroniques. Donc il y a de l'innovation thérapeutique
00:25:05au service de la santé et puis surtout de réduire l'impact de ces médicaments sur la santé. Et le
00:25:13modèle de fondation nous permet d'aller encore plus loin que la logique d'innovation sur la
00:25:17partie médicaments, nous permet aussi d'envisager de traiter en amont. Donc typiquement la fondation
00:25:23aujourd'hui est dotée de 107 milliards d'euros. C'est la première fondation privée mondiale,
00:25:32et la fondation Novo Nordisk travaille sur plus de 4000 projets en ce moment, sur comment
00:25:37éradiquer les grandes pandémies, comment travailler sur les sujets de remplacement du plastique,
00:25:42de l'énergie alternative, du recyclage, y compris de l'alimentation. Donc on va en parler de
00:25:47l'alimentation tout à l'heure, mais c'est un vrai sujet parce que quand on parle du réchauffement
00:25:52de la planète, derrière on ne sera peut-être pas à même de cultiver tout ce qu'il faut où il faut.
00:25:56Et la fondation travaille sur les modèles alternatifs aussi, à travers des programmes
00:26:01plantes tout gros et compagnie, vous pouvez aller voir sur le site. Donc énormément de programmes
00:26:06pour essayer d'éradiquer les maladies chroniques, de les prévenir, et en même temps de travailler
00:26:12sur toute la partie alternative énergétique, matériaux, recyclage et compagnie. Donc ça
00:26:19permet d'avoir une vision beaucoup plus holistique, et chaque entité du groupe travaille après aussi
00:26:23sur ses domaines d'innovation. Donc typiquement au sein de la fondation Novo Nordisk, Novo Nordisk
00:26:29est la branche qui développe les médicaments innovants pour les maladies chroniques qu'on
00:26:34évoquait tout à l'heure. D'accord, merci. Donc vous parlez d'alimentation, donc super transition
00:26:40vers Sodexo. Isabelle, chez vous, quand est-ce que ça s'est entremêlé chez Sodexo,
00:26:47ces enjeux de santé et d'environnement ?
00:26:48Bonjour à toutes et tous. Je travaille chez Sodexo, donc le lien entre l'alimentation
00:27:00est vraiment au cœur de cette équation environnement-santé. Alors je dirais que la
00:27:05prise de conscience, elle date pas d'hier, mais elle s'est faite au travers de la conscience de
00:27:11l'impact qu'une entreprise comme Sodexo peut avoir sur ces sujets de santé et d'environnement.
00:27:17Sodexo, il y a beaucoup de points communs avec ce que tu disais à l'instant. C'est une
00:27:21entreprise familiale qui a été créée par un entrepreneur visionnaire puisque dans les années
00:27:2660, il disait déjà que la double mission de l'entreprise, c'était de contribuer à la qualité
00:27:32de vie des consommateurs et des collaborateurs, mais aussi de contribuer au développement
00:27:36économique, social et environnemental. C'était quand même pas trop à la mode dans les années
00:27:4160. Donc contribuer à ce développement dans les territoires. Donc on a quand même une base,
00:27:46un ADN qui est fort. Mais pour répondre précisément à la question, je pense que la
00:27:52prise de conscience, elle s'est faite, encore une fois, au travers de la capacité de l'entreprise
00:27:58à travailler sur l'impact environnemental de l'alimentation et sur la transition alimentaire.
00:28:05On sert aujourd'hui 2,5 millions de consommateurs en France et 100 millions de consommateurs dans
00:28:12le monde. On voit bien la capacité de l'entreprise à accompagner la transition alimentaire par un
00:28:20rééquilibrage des protéines animales et végétales, mais aussi à travailler en amont avec les
00:28:26agriculteurs, à créer des filières, à développer l'agriculture locale. Donc autant d'impact sur
00:28:34l'environnement. Juste un petit chiffre qui donne un peu le vertige. De la fourche à la fourchette,
00:28:40toutes ces activités représentent à peu près entre 25 et 30% de l'émission de carbone.
00:28:48Donc on voit l'impact fondamental et phénoménal de l'alimentation sur ces émissions et donc,
00:28:54par ricochet, la capacité qu'on a à être des acteurs positifs sur ce sujet environnemental.
00:29:03Autre chiffre. Aujourd'hui, on sait que 28% des Français consomment trop de protéines,
00:29:11pas assez de légumes, pas assez de fruits, selon les préconisations nutrition santé du ministère
00:29:18de la Santé. Cela entraîne effectivement des risques cardiovasculaires, d'obésité, de diabète.
00:29:24Donc l'idée pour nous, c'est vraiment de contribuer à la prévention de toutes ces maladies et de jouer
00:29:30notre rôle sociétal sous cet angle-là. Et concrètement, vous avez des exemples
00:29:38d'actions conjointes positives que vous avez mis en place chez Sodexo pour allier ces deux sujets ?
00:29:43Alors oui, tout à fait. On ne travaille pas tout seul. Je rebondis sur ce qu'on disait à l'instant
00:29:49sur l'alimentation. On a un partenariat extrêmement intéressant avec WWF pour déterminer les 50
00:29:58aliments du futur. Ces aliments sont à base végétale, quasiment exclusivement. Encore un
00:30:07petit chiffre. Dans le monde, on a à peu près 20 000 plantes comestibles et dans l'alimentation,
00:30:22il y en a 12 qui sont intégrées. Donc on voit bien qu'il y a un potentiel phénoménal qui
00:30:28faut aller chercher et réintroduire dans l'alimentation. Dans ces 50 aliments du futur,
00:30:34il y a aussi ce qui, culturellement, est un peu difficile à accepter pour certains consommateurs,
00:30:42c'est les insectes. Donc on travaille avec WWF. On travaille aussi avec la Food West Coalition
00:30:51parce que le gros de notre travail, c'est vraiment de limiter le gaspillage alimentaire et on
00:30:57intervient tout au long de la chaîne de valeur pour limiter ça. Et puis, de façon très pragmatique
00:31:03et locale, on est les partenaires des plans alimentaires territoriaux qui ont pour objectif
00:31:09aussi de dynamiser l'agriculture et la consommation locale pour les habitants. Donc voilà, on a des
00:31:19partenaires à la fois au niveau global et au niveau local. D'accord. Et bien, super intéressant,
00:31:25je pense que cette étude WWF va intéresser beaucoup de gens. Moi, je trouve ça passionnant,
00:31:29ce sujet des 50 prochains aliments. Etienne, chez vous, du coup, quels sont les exemples
00:31:37d'actions que vous avez pu mettre en place qui concernent ces deux sujets ?
00:31:42Déjà, par rapport aux enjeux, si on regarde, effectivement, on évoque pas mal les maladies
00:31:46chroniques, les maladies cardio-métaboliques. Donc on a quand même en perspective proche
00:31:51d'avoir un milliard de personnes qui sont touchées par l'obésité, presque 800 millions sur la partie
00:31:55diabète, donc nécessairement. Et puis le décès cardio-métabolique, c'est la première cause de
00:31:59décès chez les femmes et la deuxième chez les hommes. Donc, il y a un vrai enjeu de concilier
00:32:05à la fois un travail en amont sur la partie prévention et puis un autre aspect qui est la
00:32:12partie environnementale. Je vais essayer de couvrir un exemple pour chaque. D'un côté, sur la partie
00:32:16environnementale, je pense qu'on a tous démarré par le travail sur nos usines. Voilà les moyens
00:32:23que l'on a à disposition et qui sont sous notre contrôle. Donc, production à Chartres, typiquement,
00:32:30avec près de 2000 salariés aujourd'hui et donc une usine aujourd'hui qui fournit des traitements
00:32:35pour 10 millions de patients tous les jours. Et dans ce contexte-là, évidemment, on a accéléré
00:32:40de façon massive la décarbonation du site. Et quand on parle décarbonation, on parle aussi sobriété
00:32:46parce que c'est aussi sobriété d'usage de l'eau, récupération d'énergie, tout ça. Et puis,
00:32:51revalorisation de tout ce qui est utilisé. Donc, quand on installe une biomasse, on a la chance
00:32:55derrière de pouvoir alimenter à la fois l'agriculture parce que ce sont des fertilisants et
00:33:03puis de l'autre côté, les fabricants de peinture avec les cendres sèches de la biomasse. Donc,
00:33:09quand on pense tout circulaire déjà au niveau d'un outil industriel, ça a énormément d'impact. On est
00:33:14sur 8500 tonnes de CO2 économisées chaque année sur ce site. Donc, c'est un impact fort. Après,
00:33:20il y a l'impact sur le médicament lui-même. Donc, comment réussir à produire des médicaments
00:33:25décarbonés, des formulations décarbonées, utiliser de moins en moins de solvants et surtout des
00:33:30solvants verts et envisager aussi des solutions de recyclage autour de ces solvants. Il y a
00:33:34énormément d'actions qui sont faites autour de la formulation, le design des molécules. Et puis,
00:33:40ensuite, il y a le post-usage parce que notre responsabilité, on est toujours en train de parler
00:33:44du scope 1, 2, 3 et tout ça. Donc, le 1, 2, on l'a entre nos mains. Le 3, c'est comment embarquer
00:33:50nos fournisseurs de façon à ce qu'on soit tous dans un cycle d'innovation. Et puis, il y a le
00:33:55post-usage du médicament avec un programme, par exemple, de récupération, recyclage de stylos,
00:34:01injecteurs de nos traitements et qui nous permet aujourd'hui de revaloriser ces stylos. Avec 120
00:34:07stylos, on fait à peu près l'équivalent d'une chaise sur laquelle vous êtes assise et on a des
00:34:12exemples excessivement concrets de revalorisation après usage du médicament par le patient. Donc,
00:34:18ça, c'est l'exemple environnemental. On traite en fait les trois niveaux. Et puis, sur la partie
00:34:25santé et prévention, un travail de fonds que l'on fait depuis maintenant 2020 avec les banques
00:34:31alimentaires. Donc, un travail excessivement intéressant parce qu'on touche les populations
00:34:37précaires qui sont en situation souvent de développer des maladies chroniques. On évoquait
00:34:42le diabète, l'obésité et tout ça. Et donc, comment réussir à adresser ces populations-là?
00:34:46Donc, on a travaillé sur un programme qui s'appelle « Bon geste, bonne assiette » avec
00:34:50des experts, des associations de patients et puis les banques alimentaires pour pouvoir
00:34:56rendre l'alimentation santé envisageable par des personnes en situation de précarité. Donc,
00:35:03comment je fais mon marché à coût réduit, comment je cuisine à coût réduit et en même
00:35:08temps, je rééquilibre mon alimentation à travers ces approches. Et ce programme-là,
00:35:14aujourd'hui, c'est des dizaines de milliers de personnes qui en bénéficient aujourd'hui et qui
00:35:20sont en situation de précarité. Donc, ça, ça a un impact excessivement positif et en même temps,
00:35:25c'est du lien social parce qu'on peut rajouter ça aussi dans l'assiette, si je peux me permettre.
00:35:31C'est recréer du lien social et puis s'assurer que derrière, on puisse aussi détecter de façon
00:35:38plus précoce des complications, des situations encore plus difficiles sur le plan de la santé.
00:35:43Merci beaucoup Patrick. Dans les entreprises, est-ce que vous conseillez? Est-ce que vous avez
00:35:49d'autres exemples? Parce que là, on vient de voir deux cas très, très intéressants. Est-ce que vous
00:35:52en avez d'autres à nous partager? Voilà, je rentre dans le bocal à nouveau.
00:35:59Donc, je vais reprendre ce que disait Etienne parce qu'effectivement, le scope 3 qui est ce
00:36:05sur quoi Novo notamment commence à travailler assez intensément, c'est 80 jusqu'à même 90%
00:36:11sur les laboratoires pharmaceutiques des émissions. Donc, scope 1 et 2, c'est finalement pas grand
00:36:17chose en termes d'impact, mais c'est la même chose dans les entreprises de grande consommation,
00:36:20que ce soit des Danone, des L'Oréal. L'essentiel des émissions sont plutôt du scope 3 dans leur
00:36:25écosystème. Et donc, le fait de pouvoir agir avec les fournisseurs, c'est quand même un élément
00:36:30extrêmement clé dès la conception, effectivement, le design des produits. Deuxième élément, c'est
00:36:35plus une anecdote, mais on a eu l'occasion de travailler avec les équipes de Novo aux États-Unis
00:36:40où le produit a été lancé il y a maintenant quelques temps, un an et demi pratiquement.
00:36:43Il y a eu une réduction de la consommation chez Walmart liée à la prise du traitement. Donc,
00:36:48c'est-à-dire qu'une population qui est encore très restreinte puisque l'accès aux médicaments
00:36:51n'est malheureusement pas assuré pour tous ou en tout cas pour tous ceux qui ont une obésité
00:36:56dite morbide. Mais en tout cas, même avec un accès finalement assez contraint ou restreint aux
00:37:01États-Unis, l'impact sur la consommation et plutôt la consommation de junk food a été constaté. Donc,
00:37:06il y a un impact, si je puis dire, indirect, non seulement sur la santé du malade directement,
00:37:11mais sur la manière dont il consomme. Et pourquoi je précise ces deux points ? Parce qu'en fait,
00:37:16les initiatives qui me semblent le plus intéressant, au-delà de ce que font chaque
00:37:20labo et on peut espérer qu'ils le fassent bien, c'est ce qui embarque plus de monde que le seul
00:37:25labo. Parce qu'il y a vraiment cette notion de collégialité qui a mis des références en disant
00:37:30il faudrait quand même embarquer à la fois le monde académique, le monde industriel et pouvoir
00:37:35produire plus de chiffres et plus de réflexions sur qu'est-ce qu'on fait maintenant avec ces chiffres.
00:37:39Et donc, je ne peux pas citer tous les labos, mais il y en a un qui a attiré mon attention,
00:37:44qui était AstraZeneca, qui a monté un programme qui s'appelle le Partnership for Health Systems
00:37:51Sustainability and Resilience. Cette initiative, c'est une initiative qui implique non seulement
00:37:56AstraZeneca, mais aussi des acteurs du monde du medtech, comme Philips, des académiques,
00:38:01la London School of Economics, etc. Et qui réfléchit à la manière dont le système de santé
00:38:07peut être rendu plus durable et plus soutenable. En gros, on a un besoin de santé qui, par définition,
00:38:13est infini. On a tous envie de vivre le plus longtemps possible et en bonne santé. Et on a
00:38:17des contraintes financières et économiques évidentes. Et donc, la réflexion que mène cette coalition,
00:38:22c'est sur la manière dont on peut optimiser le système, y compris dans la sobriété de consommation
00:38:28des ressources, dans l'amélioration de l'accès au traitement, la réduction, par exemple, des trajets
00:38:33des patients entre de multiples centres de santé. Vous parliez tout à l'heure de la santé communautaire
00:38:37et le fait finalement de résoudre, d'une certaine manière, les déserts médicaux. Et donc, cette
00:38:41coalition, elle intervient dans le monde entier. Et il y a eu des initiatives concrètes menées,
00:38:46notamment en Italie et au Japon, avec les systèmes de santé locaux. Et de la même manière,
00:38:53Astra a monté aussi un Young Health Programme qui, là, travaille plutôt avec les jeunes
00:38:58générations. Donc, c'est un peu ce passage de témoin, ce passage de relais vers la génération
00:39:02d'après pour leur dire, si on commence le plus tôt possible à la fois à faire prendre des bonnes
00:39:06habitudes de vie, mais aussi à prendre des bonnes habitudes de comportement en santé,
00:39:12on va éviter la survenue des effets délétères, d'une mauvaise consommation,
00:39:19d'une mauvaise hygiène de vie, etc. Donc, je trouve ces deux initiatives intéressantes, à la fois l'une
00:39:23parce que c'est très collaboratif et ça pourrait être étendu, je pense, à plusieurs labos, à
00:39:28plusieurs industriels de la santé, et l'autre parce qu'elles se tournent vers ceux auxquels
00:39:34on va laisser aussi une empreinte pas forcément extraordinaire.
00:39:37On parle beaucoup de coalition.
00:39:40Tout à fait.
00:39:45Non, mais vous anticipez du coup notre question d'après qui est sur les coalitions. Vous en avez
00:39:49parlé aussi avec les associations. Est-ce que vous avez d'autres actions de coalition à nous citer ?
00:39:55Et sur quel type de coalition vous travaillez ? Vous avez les associations,
00:39:58mais est-ce qu'il y a d'autres choses que vous voulez nous partager ?
00:40:00Sur la partie santé et prévention, comment réussir à adresser le problème ?
00:40:07Parce que tout à l'heure, on évoquait que la question était sur le ministère.
00:40:11On a un ministère de la prévention, en fait, donc je ne vais pas répondre à votre question.
00:40:16Néanmoins, sur le volet prévention, je pense qu'il y a un vrai travail ciblé à faire,
00:40:21parce que c'est bien d'avoir des campagnes nationales et compagnies.
00:40:25Ce qui est important, je pense, c'est qu'aujourd'hui, les maladies chroniques,
00:40:28elles sont pour deux tiers dans les villes. Donc la question, c'est comment on adresse
00:40:31la problématique du développement d'une maladie chronique de façon rapide au sein des villes ?
00:40:38Comment on peut réussir à enrayer tout ça ? Donc là, on a un programme qui s'appelle
00:40:43Cities for Better Health, où on a maintenant pas loin de 47 villes à travers le monde,
00:40:48qui coopèrent, collaborent sur trouver des modèles environnementaux, sociaux,
00:40:53de santé, destinés à prévenir ces maladies chroniques.
00:40:57En France, on a Strasbourg, qui fait partie de ce network Cities for Better Health,
00:41:03où on a travaillé de façon, ça fait maintenant 4 ans, de façon ardue sur
00:41:10comment on peut aligner le public et le privé. C'est une des composantes danoises,
00:41:15où on travaille beaucoup public-privé ensemble, de façon à adresser des problématiques conjointes.
00:41:20Et là, on a fait public-privé associatif, de façon à avoir un collectif de 14
00:41:28entités qui collaborent ensemble, pour aligner les politiques de la ville,
00:41:32avec le monde associatif. On évoquait tout à l'heure les banques alimentaires, mais pas qu'eux.
00:41:38On a deux associations, Univers Le Sport et Sport Santé sur Ordonnance,
00:41:42qui oeuvrent avec nous pour pouvoir faire de la prévention dans les écoles.
00:41:45On travaille aussi avec des entreprises qui sont innovantes,
00:41:49quand on veut faire de l'aquaponie avec des serres connectées dans les écoles.
00:41:55Ce sont des plafonds de verre qu'on crève en installant ce type de serres dans les écoles.
00:42:00Aujourd'hui, on a deux écoles qui sont équipées et qui permettent de la fourche à l'assiette,
00:42:07de la cour à l'assiette. Pour nous, c'est excessivement important de pouvoir adresser
00:42:13de façon ciblée. Avec l'Observatoire Régional de la Santé,
00:42:16on a identifié les endroits où il y a des points de rupture,
00:42:18où la courbe d'apparition des maladies chroniques était accélérée.
00:42:23On cible l'action. On est 14 opérateurs à travailler dessus,
00:42:27avec à la fois des experts du monde associatif, j'évoquais le Sport Santé,
00:42:34et puis de l'autre côté, les banques alimentaires.
00:42:37Mais j'associe aussi le Centre Européen de Recherche sur le Diabète,
00:42:41qui fait pas loin de 20 000 dépistages.
00:42:45Des enfants qui, au lieu de faire du hors sac,
00:42:49en remplaçant leur repas du midi, vont être éduqués sur le mieux manger
00:42:54et apprendre via des petits ateliers sur comment on peut réduire son temps d'écran,
00:42:58comment on peut mieux manger, comment on peut s'approvisionner directement dans la serre.
00:43:03Ce sont des interventions où tous les trois ans, on va mesurer l'impact.
00:43:06Aujourd'hui, on a pas loin de 1 200 enfants qui sont dans ces programmes.
00:43:10On a plus de 20 000 diagnostics qui ont été réalisés.
00:43:14Des dizaines de milliers de personnes en situation de précarité
00:43:16qui ont bénéficié localement de Bongesse Bonne Assiette.
00:43:23Un programme d'intervention où on veut mesurer,
00:43:25pas seulement le nombre de personnes qui sont rentrées dans le programme,
00:43:27mais surtout l'impact qu'on peut avoir en santé.
00:43:29Et ça, on le fait tous les trois ans.
00:43:31L'autre exemple de coalition, c'est surtout embarquer un secteur.
00:43:34Et là, c'est là où je prends ma casquette de président
00:43:38du contrat stratégique de filière sur le volet décarbonation.
00:43:41Parce que, comme tu le disais tout à l'heure,
00:43:43Matrix, c'est bien de pouvoir décarboner nos usines,
00:43:46mais il faut aller plus loin et décarboner l'ensemble de notre industrie.
00:43:50Parce qu'on parle de décarboner le soin aujourd'hui, décarboner la santé.
00:43:54Et donc, ça va bien au-delà de nos usines.
00:43:56C'est aussi les gestes qui sont faits au quotidien et tout ça.
00:43:59Donc là, de ce point de vue là, on travaille avec l'ensemble des associations.
00:44:02Et donc, j'ai embarqué dans le premier volet,
00:44:04toute la partie médicaments, chimie fine, distribution.
00:44:09Sur le deuxième volet, pour lequel on va avoir un rendu là,
00:44:12très prochainement, avec des recommandations aussi.
00:44:16Et bien, on a donc toute la partie diagnostique,
00:44:19tout ce qui est dispositifs médicaux, le digital en santé et tout ça.
00:44:23Donc, c'est aussi aligner tout le monde, se fixer des objectifs ambitieux
00:44:27et puis réussir, globalement, si je vous donne un chiffre,
00:44:30c'est réussir une décarbonation à hauteur des accords de Paris.
00:44:34Mais au lieu de le faire en 20 ans, il va falloir le faire en 10 ans.
00:44:36Donc, de façon indispensable, cette coalition,
00:44:39c'est aussi trouver des solutions communes pour pouvoir aller plus vite.
00:44:43Gros challenge de décarbonation de vos secteurs, comme plein d'autres,
00:44:46mais le vôtre est assez important.
00:44:48Le chiffre PROJECT, d'ailleurs, avait calculé ces impacts qui étaient assez clés.
00:44:53Isabelle, vous, si on revient plutôt sur le volet alimentaire,
00:44:56on a parlé de banque alimentaire, on a parlé d'agriculteurs.
00:44:59Je sais qu'il y a un programme chez vous,
00:45:00enfin, vous avez un projet magnifique qui s'appelle la passerelle
00:45:03qui est aussi un exemple de coalition,
00:45:04mais peut-être que voulez-vous nous en dire un mot
00:45:06et vous en avez peut-être d'autres aussi ?
00:45:07Alors, je reviens, on partage complètement l'idée
00:45:11qu'on ne pourra changer les choses que par des coalitions
00:45:14entre le public, le privé et tous les acteurs qui sont localement impactants.
00:45:19Et c'est ce qu'on essaye de faire, effectivement, sur toute la chaîne de valeur.
00:45:22Je voudrais juste revenir sur la façon dont on intervient
00:45:27à toutes les étapes de la chaîne de valeur
00:45:29et ce qu'on met en place dans le cadre de coalitions
00:45:33avec des acteurs les plus appropriés
00:45:34qui sont parfois des acteurs ultra locaux.
00:45:37On a parlé un peu de l'accompagnement des agriculteurs,
00:45:39de la création de filières,
00:45:41de la réintroduction, par exemple, de lentilles en Ile-de-France,
00:45:45parce qu'il manque des lentilles en Ile-de-France,
00:45:47donc on a accompagné pour le rééquilibrage
00:45:51dont je parlais tout à l'heure entre protéines animales et végétales.
00:45:53Donc, on a une grosse action avec ses partenaires amont agriculteurs,
00:45:58mais on a quand même un enjeu majeur pour la transition alimentaire
00:46:03et pour faire accepter aux gens ce changement d'alimentation
00:46:09qui est bon pour leur santé et bon pour la planète,
00:46:11c'est comment on donne envie, comment on donne du goût à tout ça.
00:46:15Et donc, on a beaucoup travaillé sur l'accompagnement
00:46:19et des cours de cuisine pour nos cuisiniers,
00:46:22pour donner envie de consommer non plus le steak frites,
00:46:26mais des protéines végétales et des légumes qui sont goûteux.
00:46:31Et pour nous, la clé, c'est vraiment le goût.
00:46:34Donc, il y a ce sujet du goût,
00:46:36ce sujet de l'adaptation des menus et des recettes
00:46:39aux besoins de chacune des catégories de convives.
00:46:43Et puis, in fine, et vous parliez de la passerelle,
00:46:47cet enjeu de pédagogie,
00:46:50alors qu'on arrive à mener auprès des 2,5 millions de consommateurs,
00:46:55mais ce sont nos consommateurs.
00:46:58Mais l'idée pour nous, c'est d'aller plus loin
00:47:01et de s'ancrer dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville
00:47:04en ayant cette volonté d'avoir de l'impact sur la pédagogie
00:47:09autour du bien manger et de l'impact sur la santé.
00:47:12Donc, effectivement, on a développé un programme qui s'appelle la passerelle,
00:47:17qui a pour objectif de s'implanter dans les quartiers prioritaires
00:47:21de la politique de la ville avec trois enjeux.
00:47:24Développer l'employabilité.
00:47:27Alors là, vous voyez une de nos diététiciennes qui est en train
00:47:31de faire un cours sur la nutrition à des jeunes
00:47:35dans le quartier prioritaire de la ville à Clichy-sous-Bois,
00:47:38qui est la première passerelle qui a vu le jour.
00:47:40L'idée, c'est vraiment d'expliquer, de donner de l'information.
00:47:44Ça commence par ça et ensuite, de donner envie de changer ses habitudes alimentaires.
00:47:50Donc, trois objectifs, améliorer l'employabilité,
00:47:53la santé par l'alimentation et contribuer à la cohésion sociale.
00:47:57On en parlait tout à l'heure.
00:47:58C'est un élément majeur autour de l'alimentation.
00:48:02Voilà, c'est un modèle qui va se déployer partout en France pour le moment
00:48:07et puis dans les autres pays dans lesquels Sodexo est implanté.
00:48:10Mais voilà, je voulais insister sur le fait qu'il y a évidemment
00:48:15ces grandes campagnes dont vous parliez.
00:48:18Manger cinq fruits et légumes par jour qui ressemble un peu à de l'injonction.
00:48:21Et puis, il y a ce qu'on doit mettre en oeuvre pour donner envie.
00:48:26Parce que la clé de tout ça, c'est vraiment le changement de comportement
00:48:32qui ne sera pas sous la contrainte, mais parce que ça donnera envie.
00:48:36Toute la question des nouveaux imaginaires aussi concrets autour de ça,
00:48:39on va en reparler dans les prochains enjeux.
00:48:43Patrick, vous là-dessus, alors, vous n'allez pas me dire,
00:48:46j'imagine que les coalitions ne servent à rien,
00:48:48mais du coup, pour vous, vous avez quel regard dessus
00:48:52sur l'importance et la nécessité de mettre en place ces coalitions ?
00:48:55Elles sont effectivement indispensables aussi bien dans le privé et le public.
00:48:59Mais un autre élément, on a publié il y a quelques jours une étude
00:49:03sur la soutenabilité en B2B.
00:49:06Et ce que nous disaient à peu près 500 entreprises qui ont été interviewées,
00:49:10c'est que 36% d'entre elles sont prêtes à changer de fournisseur
00:49:13s'ils ne remplissent pas leurs engagements environnementaux.
00:49:16Alors, 36%, ce n'est finalement pas beaucoup.
00:49:19Ce qui est prometteur, c'est que ces mêmes interviewées disent,
00:49:22mais d'ici à trois ans, 60% d'entre eux auront changé de fournisseur
00:49:25s'ils ne respectent pas leurs engagements.
00:49:27Parce qu'il y a un principe de réalité, c'est que du jour au lendemain,
00:49:30on ne peut pas dire, tiens, je change de fournisseur encore plus.
00:49:32Dans le monde pharmaceutique, si vous avez un device pour injecter le produit,
00:49:36il est dans l'AMN, donc on ne va pas se dire,
00:49:38je change du jour au lendemain mon fournisseur.
00:49:40Pour peu que ce fournisseur fasse partie intégrante de votre traitement.
00:49:45Et donc, la bonne nouvelle, c'est qu'on passe de 36% à 60% d'intérêt
00:49:50pour un changement de fournisseur en cas de non-respect.
00:49:53Et 85% des fournisseurs disent même,
00:49:56intégrer maintenant des engagements en matière de soutenabilité.
00:49:59Donc, la coalition, c'est un truc aussi simple que la relation
00:50:02entre clients et fournisseurs en B2B.
00:50:04Et ça commence déjà par là, vous l'aurez tout à l'heure étiède.
00:50:08Je pense qu'effectivement, la puissance publique s'investit,
00:50:13sans doute encore insuffisamment, ou en tout cas,
00:50:15la puissance publique et privée collabore encore insuffisamment.
00:50:18À travers notamment les associations professionnelles dans différents pays,
00:50:24ça s'ouvre un petit peu, mais je pense vraiment que
00:50:26s'il y a du progrès à attendre, c'est plus dans ce croisement des talents
00:50:30et de multiples talents que de se dire que chacun dans sa ligne de nage
00:50:34fait son propre boulot, ça ne sera pas suffisant.
00:50:36On parle souvent d'environnement comme une contrainte,
00:50:39vous en avez parlé sur les injonctions.
00:50:41Mais est-ce que la mise en place de cette action
00:50:43vous a permis d'être plus performant ?
00:50:45Peut-être pour commencer, Isabelle.
00:50:48Alors oui, d'abord pour rejoindre ce que tu disais à l'instant,
00:50:54je pense qu'on n'est plus dans un monde de contraintes.
00:50:58On est dans une sorte d'alignement des planètes
00:51:01où toutes les entreprises sont attendues et challengées
00:51:04par leurs clients, leurs consommateurs,
00:51:07leurs collaborateurs et globalement la société.
00:51:09Et puis aussi une évolution de la réglementation
00:51:11qui va finalement faciliter la démarche des entreprises
00:51:16puisque ça va être très mesuré, mesurable et comparable,
00:51:20rendre comparable les entreprises.
00:51:21Donc ce n'est plus la contrainte qui guide les entreprises,
00:51:26c'est plutôt la nécessité de répondre aux attentes
00:51:29de ces parties prenantes.
00:51:30Et finalement, c'est ce qui, selon nous,
00:51:33ça nous rend optimistes parce que finalement,
00:51:39encore une fois, le moteur de la contrainte
00:51:41n'est jamais tout à fait durable.
00:51:43Donc voilà, ça s'inscrit dans une logique d'entreprise
00:51:50et effectivement, ça ouvre la porte à l'innovation
00:51:53parce que le fait de réfléchir au modèle d'affaires
00:51:59un peu différemment par le biais de l'impact qu'on peut avoir,
00:52:02ça nécessite et ça vous incite à innover
00:52:06à toutes les étapes de votre chaîne de valeur.
00:52:08Donc oui, cette démarche permet l'innovation
00:52:12et provoque l'innovation, je dirais.
00:52:14Oui, c'est le mode d'action, le nouveau prisme
00:52:16qui permet d'en faire une force, une opportunité.
00:52:19Patrick, comment les entreprises, selon vous,
00:52:22elles peuvent en faire une force, justement ?
00:52:25Effectivement, il y a un point fondamental
00:52:27qui est cette cohérence.
00:52:29L'alignement des planètes s'opère,
00:52:31mais c'est parce qu'il faut assurer une certaine cohérence
00:52:33dans la mission qu'on s'est fixée
00:52:34et là, les entreprises de santé sont par essence même
00:52:38des entreprises à mission pour la santé publique.
00:52:41Et donc, il y a vraiment cette notion de cohérence
00:52:43auprès de ses collaborateurs,
00:52:45auprès de ses clients, auprès de ses fournisseurs.
00:52:47Donc, c'est un argument qui n'est pas encore utilisé
00:52:50de manière marketing.
00:52:51En tout cas, je n'ai pas en tête une utilisation massive
00:52:53pour dire, regardez comme on est vertueux
00:52:55en matière de soutenabilité,
00:52:57donc on devrait acheter plus de nos médicaments
00:52:59ou consommer plus de nos soins.
00:53:01Mais en revanche, l'attente aussi bien
00:53:03des opérateurs de soins,
00:53:04c'est-à-dire les soignants ou les patients,
00:53:08patients et également consommateurs,
00:53:10sont effectivement très présents.
00:53:14Donc, est-ce que c'est un argument marketing ?
00:53:16Non.
00:53:16Est-ce que c'est un argument, en revanche,
00:53:17de fierté pour des collaborateurs ?
00:53:19D'ailleurs, je suis dans une entreprise
00:53:20qui a une colonne vertébrale
00:53:21et qui tient ses engagements.
00:53:23Oui, et on voit bien qu'aujourd'hui,
00:53:24notamment dans la plus jeune génération qui travaille,
00:53:30le fait de rompre ce contrat,
00:53:32finalement, de cohérence ou de confiance
00:53:34qu'on peut avoir avec ses collaborateurs
00:53:36est quand même assez délétère.
00:53:41Et pardon, excusez-moi,
00:53:43j'étais plongé dans ce que vous disiez.
00:53:44Je me disais, mais en plus,
00:53:45il y a les collaborateurs,
00:53:47il y a aussi la chaîne de valeur,
00:53:48comme vous disiez tout à l'heure,
00:53:49si nous, en tant que fournisseurs,
00:53:51en tant qu'entreprise fournisseurs aussi,
00:53:53si demain, on n'est plus alignés,
00:53:54on n'a plus aussi nos clients.
00:53:55Donc, il y a aussi ce lien-là
00:53:57avec la performance.
00:53:59Vous, Etienne, sur cette innovation,
00:54:01j'ai l'impression que c'est vraiment
00:54:03pareil au cœur de votre modèle.
00:54:04Vous ne le vivez pas trop comme une contrainte,
00:54:06mais plutôt comme une opportunité
00:54:08sur tous les plans,
00:54:10autant de décarbonation que sur vos enjeux.
00:54:12Oui, alors, j'aimerais bien
00:54:15qu'on balaye le terme contrainte.
00:54:16Et souvent, on dit que c'est
00:54:18une contrainte budgétaire,
00:54:19c'est une contrainte, il faut,
00:54:21il y a des injonctions,
00:54:22comme tu l'évoquais Isabelle.
00:54:24La question, elle n'est pas là,
00:54:25c'est plutôt quel modèle de société
00:54:28on veut embrasser.
00:54:29Moi, ça fait 24 ans que je suis
00:54:30chez Novo Nordisk,
00:54:31et depuis 24 ans et venant de la campagne,
00:54:34j'ai l'impression d'être dans une entreprise
00:54:36qui vit avec mes valeurs.
00:54:38Donc, quand ça vibre en résonance,
00:54:41je pense qu'on sait qu'on est
00:54:42certainement au bon endroit.
00:54:44Donc, ça, c'est un élément,
00:54:45je pense, important.
00:54:46C'est aussi quel modèle de gouvernance
00:54:49on adopte et quelle démarche
00:54:51on a au quotidien.
00:54:52Et dans la démarche du quotidien,
00:54:53parce que souvent, on se dit,
00:54:55oui, alors, c'est un cycle d'innovation.
00:54:56Donc, pour nous,
00:54:58c'est excessivement important
00:54:59parce que la santé,
00:55:01elle doit s'améliorer au fil du temps.
00:55:03Et on voit que les défis
00:55:04sont de plus en plus grands.
00:55:05Donc, la question,
00:55:06c'est comment délivrer plus de santé
00:55:08sur une santé qui s'aggrave
00:55:10et qui touche de plus en plus d'organes.
00:55:12Donc, quelque part,
00:55:13nos médicaments, nos innovations
00:55:15doivent être capables de répondre
00:55:16à des défis plus grands
00:55:18que ce qui était le cas auparavant
00:55:20et beaucoup plus holistiques,
00:55:22parce que quand on parle
00:55:22d'une maladie chronique,
00:55:23en général, elle s'associe
00:55:24de plein d'autres maladies chroniques.
00:55:26Donc, là, il y a un cycle d'innovation
00:55:29sur le médicament lui-même.
00:55:30Il y a le cycle d'innovation
00:55:31sur la partie environnementale
00:55:33et embarquer nos fournisseurs,
00:55:35c'est avoir tous
00:55:36la satisfaction d'innover.
00:55:38Moi, je vais vous prendre un exemple.
00:55:39Donc, un fournisseur,
00:55:40un cartonnier qui nous fournit
00:55:42nos étuis pour nos stylos
00:55:45est venu me voir un jour.
00:55:46Il me dit, vous savez, monsieur Tichitt,
00:55:47je peux aussi faire de l'encre
00:55:50qui aura un moindre impact environnemental.
00:55:52Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:55:53J'ai dit, oui, le cahier des charges.
00:55:54Et on vous a retenu
00:55:55parce que vous étiez excessivement fort
00:55:57sur toute la partie carton,
00:55:59recyclage et compagnie.
00:56:01Mais en plus, eh bien, cet acteur là me dit,
00:56:03oui, mais en plus,
00:56:04je peux aller plus loin avec vous.
00:56:05Et ça, je pense que c'est ça
00:56:07ce qu'il faut enclencher.
00:56:08C'est un cycle d'innovation
00:56:10avec nos fournisseurs,
00:56:11avec des coalisés,
00:56:13si on parle de coalition.
00:56:14Et puis, derrière aussi,
00:56:16c'est embarquer nos collaborateurs.
00:56:18Et je pense qu'il y a aussi
00:56:19toute cette fierté.
00:56:20C'est pas moi, je crois pas
00:56:23au département RSE qui pousse
00:56:24des projets du siège.
00:56:26Et puis, on se dit, super,
00:56:28on va avoir une belle brochure.
00:56:29Nous, moi, souvent,
00:56:30je challenge les équipes
00:56:31parce qu'on fait pas les brochures.
00:56:33Par contre, on fait les actions.
00:56:35Et ça, je pense que c'est le plus important.
00:56:36Et ces actions sont portées
00:56:37par l'ensemble de l'entreprise.
00:56:39Et si je veux vous prendre un exemple
00:56:41alors d'innovation,
00:56:42vous allez me dire,
00:56:42mais où est l'innovation là dedans ?
00:56:44Mais pourtant, c'est l'innovation
00:56:46d'équipe, de l'intelligence collective
00:56:49sur tout ce qui est le cycle de l'eau
00:56:51au sein d'une usine.
00:56:52On a un comité de l'eau
00:56:54donc chez nous,
00:56:55qui est constitué avec des personnes
00:56:56qui sont au quotidien dans l'usine.
00:56:58C'est pas des personnes
00:56:59qui sont au Danemark
00:57:00en train de réfléchir
00:57:01comment on récupère l'eau,
00:57:03comment on évite l'usage
00:57:05et ainsi de suite.
00:57:06Et ce comité de l'eau,
00:57:07il est vraiment, il est sur le terrain.
00:57:09Et ces personnes-là ont trouvé
00:57:11des voies assez simples
00:57:12sur les cycles de lavage,
00:57:14sur tout ce qui est aussi fuite
00:57:17que l'on ne voit pas.
00:57:18Si vous avez un petit clapet,
00:57:20une vanne qui fuit un tout petit peu,
00:57:22vous perdez quelques gouttes
00:57:23tous les jours.
00:57:23A la fin de l'année,
00:57:24ça fait 100 000 litres d'eau.
00:57:26Donc là, on a augmenté
00:57:26nos capacités de production de 60%.
00:57:28On a réduit de 39%
00:57:30la consommation d'eau.
00:57:31Et ça, j'allais dire,
00:57:33avec de l'intelligence de terrain,
00:57:35de l'intelligence collective.
00:57:36Donc voilà, quand on parle d'innovation,
00:57:39pour moi, elle appartient à tout le monde.
00:57:41La question, c'est quel est le modèle
00:57:42de société pour engager
00:57:43l'ensemble de nos salariés
00:57:44dans un cycle d'innovation ?
00:57:46Et puis derrière,
00:57:47c'est continuer à être agressif
00:57:49sur des objectifs.
00:57:51Donc typiquement,
00:57:52moi, tous les ans,
00:57:53je reçois mes objectifs en CO2
00:57:55et donc qu'ils soient agressifs.
00:57:57Et c'est bien.
00:57:59Et c'est bien parce que derrière,
00:58:00on n'est pas en train de nous dire
00:58:01oui, mais le siège a décidé d'eux.
00:58:03La question, elle est collectivement,
00:58:04qu'est ce qu'on peut faire
00:58:05pour atteindre cet objectif ?
00:58:07Et je pense que le principe
00:58:08de la triple contribution,
00:58:09le triple rapport et tout ça,
00:58:11eh bien, le rapport d'impact
00:58:13environnemental dans ce cas là,
00:58:15mais aussi sociétal
00:58:16quand on parle des problèmes de prévention,
00:58:18ce sont des éléments
00:58:18qui sont excessivement importants.
00:58:20Et on se doit d'être face aussi
00:58:22à nos citoyens français
00:58:26et de pouvoir apporter ces progrès.
00:58:29Et j'évoquais le progrès thérapeutique
00:58:31aujourd'hui.
00:58:31Je pense qu'il est important,
00:58:33mais il ne suffit pas.
00:58:35Et pour ça, des entreprises
00:58:36comme la nôtre, comme Novo Nordisk
00:58:38sont engagées de façon
00:58:39beaucoup plus holistique
00:58:40et on trouve des solutions
00:58:41avec nos fournisseurs partenaires
00:58:43et coalisés.
00:58:45Je sais que vous travaillez aussi
00:58:46sur la réduction de l'impact
00:58:48du médicament,
00:58:49même quand il va être rejeté.
00:58:51Je trouvais ça assez intéressant
00:58:53de se dire même au niveau du patient,
00:58:55lui, il va consommer,
00:58:57mais après, il va y avoir un impact
00:58:59dans le rejet de ces médicaments.
00:59:01Et c'est aussi quelque chose que...
00:59:02En fait, il faut tout considérer.
00:59:04Parce qu'en amont,
00:59:04est-ce qu'on peut enrayer la maladie
00:59:06avant qu'elle n'arrive ?
00:59:07Donc la prévention.
00:59:08Est-ce qu'après, on est capable
00:59:10d'avoir de l'innovation
00:59:11avec des molécules plus vertes ?
00:59:13Est-ce qu'on peut les produire
00:59:15de façon verte, efficiente,
00:59:17sobre, et puis en plus,
00:59:19être fier d'avoir délivré
00:59:22de la sobriété ?
00:59:23Derrière, est-ce qu'on va avoir
00:59:24l'impact en santé attendu ?
00:59:26Et est-ce que s'il y a émission de rejet
00:59:29d'une façon ou d'une autre,
00:59:30que ce soit du plastique
00:59:32dans la nature qu'on peut récupérer,
00:59:34recycler, on adresse le problème.
00:59:36Et puis de la même façon,
00:59:37après usage des traitements,
00:59:39est-ce que finalement,
00:59:41ce traitement se retrouve
00:59:42dans la douche,
00:59:43dans les toilettes et tout ça ?
00:59:45Donc on a une responsabilité
00:59:46à tous les niveaux.
00:59:47Et c'est bien aussi d'associer,
00:59:48tout à l'heure, vous évoquiez le shift,
00:59:50on évoque aussi souvent
00:59:51les praticiens hospitaliers,
00:59:52mais il faut réussir à être inclusif
00:59:55dans cette approche,
00:59:56parce que, encore une fois,
00:59:59la solution n'est pas détenue
01:00:00par un seul des membres.
01:00:02En revanche, le mesurer,
01:00:03ça permet de l'adresser.
01:00:06Alors, on ne parle plus de contraintes,
01:00:08mais on va quand même parler de difficultés.
01:00:11Voilà, pour la dernière séquence,
01:00:13dernière question peut-être pour ouvrir.
01:00:15Quelles sont les difficultés
01:00:16que vous voyez aujourd'hui
01:00:17pour parvenir à traiter ces sujets ?
01:00:20On pense, par exemple,
01:00:21les clients, les patients, les bénéficiaires,
01:00:22est-ce qu'ils sont prêts à passer le cap ?
01:00:25Voilà, quelles sont un peu
01:00:26les difficultés encore
01:00:27auxquelles on fait face, Patrick, peut-être ?
01:00:30Oui, il y a un point
01:00:32qu'on n'a pas évoqué tout à l'heure,
01:00:33mais il y a quelques années,
01:00:35notamment dans les enregistrements
01:00:36de médicaments en France,
01:00:37il y avait dans l'appréciation,
01:00:40notamment pour l'appréciation du prix,
01:00:41l'appréciation du volet dit industriel.
01:00:43Ce volet a totalement disparu,
01:00:45ça a fait l'objet de beaucoup de polémiques, de débats.
01:00:48C'est un peu un appel au régulateur,
01:00:51c'est d'intégrer,
01:00:52pas forcément le volet industriel
01:00:54et où se trouve l'usine,
01:00:55même si aujourd'hui,
01:00:56on parle beaucoup de souveraineté quand même
01:00:57industrielle française, européenne,
01:00:59mais d'intégrer beaucoup plus clairement
01:01:01ce volet soutenabilité,
01:01:02parce que dans aucune décision,
01:01:05notamment de prix et de remboursement,
01:01:08n'intervient cette notion de soutenabilité.
01:01:10Et ça serait intéressant
01:01:11de comparer différents traitements
01:01:12sur leurs empreintes,
01:01:13effectivement, overall.
01:01:17Ce n'est pas sur les difficultés
01:01:18que je réponds précisément,
01:01:19mais sur tout notre échange
01:01:21sur la collaboration publique et privée,
01:01:24ça commence aussi par la manière
01:01:25dont on enregistre,
01:01:26dont on rembourse,
01:01:27dont on reconnaît le progrès thérapeutique
01:01:29et surtout le progrès
01:01:30sur l'ensemble de la chaîne de valeur
01:01:31et pas juste sur,
01:01:33on tient un objectif clinique
01:01:35de réduction de telle maladie
01:01:38ou de la mortalité.
01:01:40Alors sur les difficultés,
01:01:42je vais prendre dans l'autre sens,
01:01:43c'est comment est-ce que l'entreprise
01:01:44aborde ces questions
01:01:46de soutenabilité ou de climat ?
01:01:48Et en fait, c'est assez intéressant
01:01:49de voir, notamment
01:01:50dans les communications des entreprises,
01:01:52par qui est porté le sujet.
01:01:53Tu l'évoquais tout à l'heure,
01:01:54est-ce que c'est un département ESG
01:01:57qui essaie de pousser le truc
01:01:58et souvent sous forme un peu philanthrope ?
01:02:00On a donné des doses gratuites
01:02:02dans des pays d'Afrique.
01:02:04Je caricature,
01:02:05mais c'est simplement pour donner l'image.
01:02:07Ou est-ce que c'est effectivement
01:02:09le CEO qui lui dit,
01:02:10j'ai une ambition
01:02:11et cette ambition,
01:02:12elle est clairement posée.
01:02:15Ça peut être assurer la circularité.
01:02:17Ça peut être donner un accès accru
01:02:19à un certain nombre de traitements.
01:02:20Ça peut être justement préparer
01:02:22la next generation, etc.
01:02:23Donc, il faut vraiment regarder ce sujet
01:02:26comme un sujet de planification stratégique
01:02:28finalement d'une entreprise.
01:02:29Est-ce que c'est porté par le CEO
01:02:30ou est-ce que c'est porté
01:02:32quelque part dans l'entreprise ?
01:02:33À supposer que ce soit porté par le CEO,
01:02:35il y a une deuxième étape
01:02:36qui est de mettre en place
01:02:37cette cascade finalement
01:02:39des grandes ambitions
01:02:39pour dire finalement
01:02:41à chaque niveau de l'entreprise
01:02:42et au niveau le plus opérationnel,
01:02:44tu évoquais des niveaux locaux,
01:02:45d'usines, etc.,
01:02:47comment cette grande ambition macro
01:02:49se traduit très précisément.
01:02:51Et c'est ce qu'on appelle
01:02:52la mise en place d'un dialogue de performance.
01:02:54C'est-à-dire, c'est un objectif stratégique,
01:02:56je le décline de manière très fine
01:02:58et je peux faire remonter
01:02:59un certain nombre d'indicateurs.
01:03:01J'y suis ou je n'y suis pas.
01:03:03Là encore, dans une autre étude
01:03:04qu'on fait chaque année sur le climat,
01:03:06deux tiers des entreprises disent,
01:03:07on a des ambitions très fortes,
01:03:09vraiment avec ce qu'ils appellent
01:03:11une meaningful value creation,
01:03:13pardon en mauvais anglais
01:03:14ou en bon anglais dans le texte.
01:03:16Donc meaningful value creation,
01:03:18deux tiers, 3% tiennent leurs objectifs
01:03:21dans le calendrier qui a été arrêté.
01:03:24C'est-à-dire qu'on a des ambitions très fortes
01:03:26et puis au premier milestone,
01:03:28au premier jalon,
01:03:28on dit, en fait,
01:03:29on n'est pas tout à fait au résultat.
01:03:31Donc je pense que c'est vraiment cette notion.
01:03:33Le CEO porte,
01:03:34s'est décliné et s'est décliné
01:03:36avec une sorte de responsabilisation
01:03:38et on doit mesurer ce que l'on fait
01:03:41et si on le fait bien,
01:03:43effectivement, il y a des espèces
01:03:45d'initiatives locales et spontanées
01:03:47qui se font.
01:03:48Donc plutôt qu'une difficulté,
01:03:49j'ai envie de dire la bonne image
01:03:51ou la bonne version de ce que ça doit être
01:03:53et puis la mauvaise version,
01:03:54c'est qu'on fait effectivement
01:03:55un joli rapport, on est vertueux,
01:03:57mais ce n'est pas du tout incarné
01:03:59dans l'entreprise et incarné d'abord
01:04:01dans sa direction générale
01:04:03et incarné également
01:04:05à tous les échelons de l'entreprise.
01:04:06D'accord et alors du coup,
01:04:09vous Étienne, chez Novo Nordis,
01:04:11peut-être, enfin,
01:04:12ou même dans un regard plus large,
01:04:15les difficultés que vous voyez à date
01:04:18pour aller plus loin
01:04:19et pour aller plus vite ?
01:04:21Patrick en a parlé
01:04:21sur la partie politique publique
01:04:23parce que typiquement,
01:04:24aujourd'hui, si on veut vraiment
01:04:26enclencher l'ensemble,
01:04:29vraiment une mobilisation
01:04:30de l'ensemble du secteur,
01:04:31ce n'est pas une entreprise
01:04:33qui pollinise et compagnie,
01:04:35mais comment mobiliser
01:04:36l'ensemble d'un secteur,
01:04:37c'est aussi revoir la commande publique,
01:04:39valoriser l'innovation de santé,
01:04:41de prévention et ainsi de suite,
01:04:43et environnementale
01:04:46aujourd'hui dans les prix des médicaments.
01:04:47Typiquement, on voit bien sur les...
01:04:50Et c'est intéressant de voir aussi
01:04:51les mouvements en Europe
01:04:52parce qu'on pourrait être
01:04:53très centré sur la France,
01:04:54mais quand on regarde
01:04:55les pays scandinaves,
01:04:56à peu près un tiers de la note
01:04:58dans une commande publique,
01:04:59c'est sur la partie environnementale.
01:05:01Le NHS England aussi
01:05:02est en train de bouger sur le sujet.
01:05:03Donc c'est aussi la question,
01:05:05on ne peut pas juste demander
01:05:06aux entreprises d'eux,
01:05:07la question c'est aussi,
01:05:08il faut aligner,
01:05:09et c'est toujours l'histoire
01:05:10du public privé,
01:05:11c'est comment on arrive
01:05:12à aligner des politiques
01:05:13de façon à ce que le privé
01:05:15soit... accélère tout son plan
01:05:19de sobriété, de décarbonation,
01:05:21tout ce qu'on peut imaginer,
01:05:22c'est toujours la même chose.
01:05:23Le deuxième aspect,
01:05:25c'est les comportements,
01:05:27je pense Isabelle
01:05:28t'en a parlé tout à l'heure,
01:05:29c'est aussi...
01:05:30C'est un des enjeux,
01:05:31c'est peut-être un des freins.
01:05:33Au sein des entreprises,
01:05:34quand c'est incarné par le CEO
01:05:36et puis porté par tous,
01:05:37on voit que...
01:05:39Là pour le coup,
01:05:40on peut parler de sobriété heureuse,
01:05:42je pense que l'ensemble de l'entreprise
01:05:44est fier de pouvoir porter
01:05:46ce programme-là.
01:05:48Et quand on a la chance
01:05:48de pouvoir être à la fois
01:05:50une entreprise de santé
01:05:51où on va délivrer de la santé
01:05:52à travers les médicaments qu'on produit
01:05:53et en même temps se dire
01:05:55que tous les jours,
01:05:55je peux contribuer
01:05:56pas seulement à les produire
01:05:57mais à les rendre plus verts,
01:05:59ça, ça donne du jus au quotidien
01:06:02pour chaque salarié.
01:06:04Mais derrière,
01:06:06c'est aussi les comportements
01:06:07des utilisateurs,
01:06:08les comportements
01:06:09du système de santé lui-même.
01:06:10On voit, les hôpitaux
01:06:11s'en sont fortement emparés.
01:06:13Maintenant, si je vois par exemple
01:06:15le programme de recyclage,
01:06:16récupération et recyclage
01:06:17de nos stylos,
01:06:18aujourd'hui on a
01:06:19quelques dizaines de milliers
01:06:20de stylos qui sont revenus
01:06:21après un an,
01:06:21alors qu'on a
01:06:22sur les quatre territoires
01:06:23sur lesquels on est en pilote,
01:06:24on a 5 millions de stylos
01:06:25qui sont utilisés chaque année.
01:06:28Donc c'est excessivement peu.
01:06:29Alors est-ce que c'est du fait
01:06:31du patient qui n'a pas pris le pli ?
01:06:33On parle souvent des poubelles de jaune
01:06:35à l'époque qui ont mis 20 ans
01:06:36à vraiment amener le tri sélectif
01:06:39et compagnie.
01:06:39Donc peut-être qu'il y a un changement
01:06:42sur l'aspect patient,
01:06:45comportement des patients.
01:06:46De l'autre côté,
01:06:47il y a aussi le comportement
01:06:48de la chaîne de santé.
01:06:49Donc comment faire en sorte
01:06:51qu'un pharmacien considère
01:06:52qu'une partie de son travail
01:06:55de santé de proximité,
01:06:57c'est certes de délivrer
01:06:58le bon conseil,
01:06:59le bon traitement,
01:07:00le bon accompagnement,
01:07:01mais c'est aussi de considérer
01:07:02qu'une partie de sa mission,
01:07:05c'est aussi de faire en sorte
01:07:06que les produits soient récupérés,
01:07:08recyclés,
01:07:09surtout quand il y a une chaîne
01:07:10de récupération,
01:07:10recyclage mise en oeuvre.
01:07:12Voilà, donc pour moi,
01:07:13c'est les politiques,
01:07:14aligner les politiques publiques
01:07:16avec les ambitions
01:07:19qu'on peut se donner
01:07:20sur la partie prévention
01:07:22et santé environnementale en général.
01:07:24Et puis l'autre aspect,
01:07:25vraiment sur les comportements,
01:07:28comment on peut passer
01:07:29de l'intention à l'action.
01:07:31Tout le monde a une responsabilité.
01:07:33Mais vous Isabelle,
01:07:36vous partagez le constat,
01:07:37je crois.
01:07:38Tout à fait,
01:07:40sur effectivement le fait
01:07:41que ce sujet,
01:07:43cette ambition doit être portée
01:07:44par le CIO.
01:07:45Nous, on a une stratégie
01:07:47qui est très claire
01:07:47depuis quelques années,
01:07:48c'est être leader
01:07:49de l'alimentation durable.
01:07:51Ça a un sens
01:07:52pour toute l'organisation
01:07:54et on est tous alignés
01:07:55pour contribuer à ça.
01:07:56Donc effectivement,
01:07:58la force de l'entreprise,
01:08:00elle tient à cette vision claire
01:08:02et cette organisation,
01:08:03cette gouvernance
01:08:04qui embarque tout le monde.
01:08:06Sur ce que tu disais,
01:08:09je n'allais pas le dire,
01:08:10mais je trouve que c'est hyper pertinent.
01:08:15La restauration collective,
01:08:16aujourd'hui,
01:08:17c'est un service
01:08:18qui est assez dévalorisé.
01:08:19En tout cas,
01:08:20on ne reconnaît pas la valeur
01:08:22et l'impact
01:08:24que la restauration collective
01:08:25peut avoir globalement
01:08:27pour la société.
01:08:29C'est quand même
01:08:30ce qui permet
01:08:30dans ce modèle français
01:08:31un peu d'exception culturelle
01:08:36de donner accès
01:08:37à une alimentation saine
01:08:38et équilibrée au plus grand nombre.
01:08:40Et on voit bien
01:08:41que l'impact peut être très fort.
01:08:43Donc oui,
01:08:45la commande publique
01:08:46doit s'aligner là-dessus
01:08:48et ne pas dévaloriser ce service
01:08:51comme une nécessité,
01:08:52mais bien considérer,
01:08:55encore une fois,
01:08:55les impacts que ça peut avoir
01:08:57sur la société,
01:08:58sur la santé,
01:08:59sur l'environnement.
01:09:00Ça, c'est vraiment pour nous
01:09:02un énorme frein.
01:09:03C'est-à-dire qu'on voit bien
01:09:05l'intention du législateur
01:09:07et globalement des normes,
01:09:11une inflation de normes
01:09:12sur toujours plus de qualité.
01:09:15Mais personne n'est prêt
01:09:17à mettre le prix.
01:09:18Donc voilà,
01:09:19il y a un vrai sujet
01:09:20par rapport à la valorisation
01:09:23de l'impact de ce service
01:09:24qui reste, encore une fois,
01:09:26une exception.
01:09:27Il y a tous les pays
01:09:28qui ne proposent pas ce service
01:09:30à caractère social.
01:09:31Ça, c'est vraiment le premier frein,
01:09:34en tout cas le premier plan de progrès.
01:09:37Ensuite,
01:09:38pour vraiment s'inscrire
01:09:39dans une alimentation durable,
01:09:41il y a un volet incontournable,
01:09:43c'est le changement culturel.
01:09:45Donc on en connaît un peu les leviers,
01:09:47mais encore une fois,
01:09:48on ne peut pas le faire tout seul.
01:09:49C'est le goût,
01:09:50c'est donner envie,
01:09:53mais il y a quand même un frein
01:09:54qui reste culturel.
01:09:55C'est-à-dire qu'il y a des pays
01:09:58dans lesquels ce n'est pas un problème
01:09:59que de manger des insectes.
01:10:01Si dans une maison de retraite,
01:10:03demain, on sert des insectes,
01:10:04même en poudre,
01:10:05ce n'est juste pas possible.
01:10:07C'est-à-dire que les consommateurs
01:10:08sont complètement réfractaires
01:10:12à cette évolution.
01:10:13Alors, je prends l'exemple
01:10:17le plus radical,
01:10:19mais c'est pareil pour le rééquilibrage
01:10:22dont je parlais
01:10:23entre protéines animales et végétales.
01:10:25On partageait en préparant un exemple
01:10:28de ce frein culturel.
01:10:33Sodexo était organisateur de JO,
01:10:38mais prestataire de la restauration
01:10:41dans le cadre des JO.
01:10:44Pour les athlètes,
01:10:44je ne sais pas si vous avez entendu la polémique,
01:10:46mais il n'y a pas assez à manger, etc.
01:10:48La réalité,
01:10:49c'est que le COJO a travaillé
01:10:51sur un cahier des charges
01:10:52depuis des années
01:10:54en se disant,
01:10:55les athlètes sont conscients
01:10:57de l'impact de l'alimentation
01:10:58sur la santé,
01:10:59sur les performances.
01:11:00Donc, allons-y sur le rééquilibrage
01:11:03protéines animales,
01:11:04protéines végétales.
01:11:05Et en fait,
01:11:06les premiers jours,
01:11:10les protéines végétales,
01:11:11pas de problème.
01:11:12Et en fait, la réalité,
01:11:13c'est que le premier jour,
01:11:14tous les athlètes sont allés
01:11:15au stand grillade
01:11:16et ont pris cinq steaks.
01:11:20Enfin, on voit bien
01:11:21qu'il y a quand même
01:11:23une étape à passer
01:11:24dans le changement culturel
01:11:29des modes alimentaires.
01:11:30Et ça, c'en est un exemple.
01:11:31Mais on a des exemples plus positifs.
01:11:33Alors hier, j'ai lu un article
01:11:35sur la restauration du personnel
01:11:38à la mairie de Paris
01:11:39qui est quasiment en grève
01:11:40parce qu'on leur impose
01:11:41un repas végétarien le mercredi.
01:11:43Ils disent, mais non,
01:11:45moi, je n'irai plus le mercredi.
01:11:46On leur dit, mais c'était bon.
01:11:47Oui, mais bon, non.
01:11:49Donc voilà, on voit bien
01:11:50qu'il y a quand même
01:11:52du travail à faire.
01:11:54Et c'est aussi
01:11:55de notre responsabilité.
01:11:57Il faut que ce soit aussi bon
01:12:00en termes de perception
01:12:02qu'un steak frites
01:12:03qui est très demandé.
01:12:06Et puis, quand même,
01:12:07pour rester sur une note positive,
01:12:09il y a l'exemple
01:12:11de l'hôpital de New York
01:12:14où les dirigeants ont décidé
01:12:16de passer totalement
01:12:18à une alimentation végétale.
01:12:19Et ça ne pose
01:12:20aucun problème à personne.
01:12:22Il y a un rééquilibrage.
01:12:26Le taux de protéines
01:12:27est vraiment totalement respecté.
01:12:31Et il n'y a eu aucune difficulté.
01:12:34Donc, il y a un changement
01:12:37culturel à accompagner
01:12:38qui est quand même moteur
01:12:39pour une alimentation durable.
01:12:40À quand un ministère
01:12:42de la santé et de l'alimentation?
01:12:44La santé, l'alimentation
01:12:46et l'environnement.
01:12:47Parce qu'on a un gouvernement
01:12:48qui va arriver.
01:12:48Est-ce qu'on peut?
01:12:50C'est clair.
01:12:51Merci.
01:12:52Merci beaucoup à tous les trois.
01:12:53Merci à tous les quatre.
01:13:00Des enjeux super passionnants.
01:13:02Peut-être si on va prendre
01:13:03des questions dans la salle,
01:13:04si vous en avez.
01:13:06Voilà.
01:13:07Est-ce que quelqu'un veut se lancer?
01:13:08Déjà plein de questions.
01:13:09Est-ce que je peux me permettre
01:13:10de vous prendre un micro?
01:13:11Voilà, je vais.
01:13:15Karine, si vous voulez venir
01:13:17nous asseoir.
01:13:18Merci, c'était super intéressant.
01:13:21Je voulais poser une question
01:13:22à Karine.
01:13:23Est-ce que des événements
01:13:25type semaine du goût,
01:13:27ça vous permet de.
01:13:30Pardon, j'ai dit Karine?
01:13:31Non, Isabelle.
01:13:33Est-ce que la semaine du goût,
01:13:35c'est un temps fort
01:13:35qui vous permet
01:13:36de faire de la pédagogie,
01:13:38de rendre l'alimentation
01:13:40santé plus désirable
01:13:41ou finalement se marronner?
01:13:43Ça ne sert pas à grand chose.
01:13:45Nous, on se pose la question
01:13:47sur les journées mondiales
01:13:48de quand on communique
01:13:49et que la bande passante
01:13:50est souvent saturée.
01:13:51Donc, je me demandais
01:13:52si cette semaine du goût
01:13:53avait un impact positif pour vous.
01:13:56Alors, c'est l'occasion
01:13:58d'avoir des actions
01:14:01partout auprès de tout le monde,
01:14:03même quand les clients
01:14:04ne sont pas trop
01:14:06partants pour essayer de tester.
01:14:08Donc, l'intérêt est certain
01:14:11à ce niveau là.
01:14:11C'est-à-dire que cette semaine-là,
01:14:13on focalise sur
01:14:15et pour tout le monde,
01:14:16encore une fois,
01:14:17une alimentation
01:14:18un peu différente, etc.
01:14:20Mais c'est de la communication
01:14:23parce que le vrai travail,
01:14:24il se fait au fil de l'eau
01:14:26tous les jours,
01:14:27dans les restaurants,
01:14:28auprès des plus petits
01:14:29comme auprès des personnes âgées.
01:14:31Mais oui, je dirais que
01:14:33l'impact positif,
01:14:34c'est que tout le monde
01:14:35est soumis à la semaine du goût.
01:14:37C'est-à-dire que personne ne dit
01:14:37non, moi, je ne veux pas
01:14:38de la semaine du goût.
01:14:39Donc, voilà, l'impact
01:14:41est positif en ce sens.
01:14:45J'ai vu une question.
01:14:45Alors, j'arrive, j'arrive.
01:14:47J'ai vu une question
01:14:48tout au fond.
01:14:50Monsieur.
01:14:52Bonjour, merci beaucoup
01:14:53pour votre intervention.
01:14:56Je m'appelle Paul-Antoine Hamon.
01:14:57Je suis secrétaire de l'Association
01:14:58pour le bon usage
01:14:59du médicament en France.
01:15:01Et on a mené
01:15:02une enquête nationale
01:15:04pour questionner justement
01:15:06ce que ça veut dire
01:15:06pour le patient
01:15:07et les professionnels de santé,
01:15:08l'impact environnemental
01:15:10des médicaments.
01:15:11Et ce qu'on voit,
01:15:11c'est que les patients
01:15:13sont en attente
01:15:15d'informations claires
01:15:17sur ce que ça veut dire.
01:15:18Et simple, pour éviter
01:15:22de flouter le message
01:15:23et de faire en sorte
01:15:24qu'ils prennent
01:15:25une raison supplémentaire
01:15:26pour ne pas prendre
01:15:26leur traitement,
01:15:27ce qui arrive souvent.
01:15:29Donc, je pense qu'il faut
01:15:31qu'on travaille
01:15:31sur l'information
01:15:33liée à cet impact
01:15:36environnemental.
01:15:36Alors que les professionnels
01:15:37de santé qui sont assez
01:15:39ouverts sur la question,
01:15:41eux demandent que finalement,
01:15:43il y ait une meilleure adéquation
01:15:44entre les doses qui prescritent
01:15:46et le boîtage qui existe.
01:15:49Ça, c'est le premier point.
01:15:50Et le deuxième point,
01:15:51c'est qu'on va commencer
01:15:52à travailler
01:15:53sur le questionnement.
01:15:54Et peut-être c'est plus
01:15:55à destination de M. Tichitt.
01:15:58On va questionner finalement
01:16:00quel est l'impact
01:16:03des changements
01:16:05environnementaux
01:16:06et notamment climatiques.
01:16:07Quels sont ces impacts-là
01:16:09sur le bon usage du produit
01:16:13et notamment tout ce qui relève
01:16:14de la pharmacocinétique.
01:16:16Vous avez évoqué
01:16:17les réchauffements climatiques.
01:16:19La déshydratation est un problème
01:16:22pour finalement
01:16:24la distribution du médicament.
01:16:27Les problèmes métaboliques aussi.
01:16:28Enfin, on est composé d'enzymes.
01:16:30Les enzymes changent
01:16:32d'efficacité
01:16:34lorsque les températures montent.
01:16:36Et j'aurais souhaité savoir
01:16:37si l'industrie s'était
01:16:39particulièrement saisie
01:16:40de ce sujet.
01:16:41Finalement, les patients d'hier
01:16:44ne vivent pas aujourd'hui
01:16:47dans le même environnement
01:16:48et notamment avec ces pics de chaleur
01:16:49qui modifient considérablement
01:16:51leur propre métabolisme.
01:16:53Je vous remercie.
01:16:54Bien, merci.
01:16:55Merci pour votre question.
01:16:56Et le premier élément
01:16:59sur les patients attendent
01:17:02plein de choses.
01:17:03Il y a un point important
01:17:05et je vais prendre un exemple
01:17:06un peu iconique.
01:17:07C'est les notices
01:17:10que peu de patients lisent
01:17:12et pourtant qui sont à la fois
01:17:13une contrainte industrielle,
01:17:14parce que ça ralentit
01:17:15tout le process industriel.
01:17:17On pourrait produire
01:17:17plus de médicaments
01:17:18si on n'insérait pas des notices.
01:17:21Et en même temps,
01:17:22on pourrait avoir
01:17:22un impact environnemental important
01:17:25à ne pas mettre les notices
01:17:26qui ne sont pas lues
01:17:27ou rarement lues.
01:17:29Et quand on a
01:17:30ce type de propositions
01:17:32sur la table,
01:17:33de l'autre côté,
01:17:33on a une levée de bouclier
01:17:35sur le fait que le patient
01:17:36doit avoir sa notice imprimée.
01:17:38Donc, on est vraiment
01:17:39dans la logique du comportement.
01:17:41C'est finalement
01:17:42quel comportement on va adopter
01:17:43Est-ce que nous,
01:17:44en tant que patient
01:17:45ou patient potentiel,
01:17:47est-ce qu'on serait prêt
01:17:48à demander à notre pharmacien
01:17:49de nous imprimer la notice
01:17:50quand on en a besoin
01:17:51ou si on la veut ?
01:17:52Est-ce que nous,
01:17:53on est prêt à utiliser
01:17:54son smartphone pour flasher,
01:17:57pour avoir la notice en numérique ?
01:17:59On le fait bien
01:17:59pour l'ensemble
01:18:00de nos produits électroménagers.
01:18:01On pourrait aussi
01:18:02le faire pour la notice.
01:18:03Et ce n'est pas des histoires d'âge,
01:18:05parce que souvent,
01:18:05on nous amène...
01:18:06Voilà, mais vous savez,
01:18:07il y a ce clivage.
01:18:10Les seniors n'utilisent pas...
01:18:12En fait, le taux de pénétration
01:18:13des smartphones,
01:18:14il est quand même assez fort
01:18:14chez les seniors aussi.
01:18:16Donc, la question,
01:18:17elle est aussi,
01:18:19on veut tout et son contraire.
01:18:20Donc, nous, on est partant,
01:18:22bien évidemment,
01:18:22en tant qu'industriel,
01:18:23de revoir toute la partie
01:18:25in notice déjà.
01:18:26C'est un exemple très concret.
01:18:28Et pour cela,
01:18:28il faut aussi que ça aille
01:18:29jusqu'au bout,
01:18:30que le patient soit prêt à...
01:18:32Ensuite, sur la partie
01:18:33sur la partie boîtage,
01:18:35bon usage, bon traitement
01:18:36et tout ça.
01:18:37Prendre un exemple,
01:18:38parce qu'il y a quelques années,
01:18:39j'étais donc
01:18:40en Nouvelle-Aquitaine,
01:18:41en train d'échanger
01:18:42avec une personne qui a analysé,
01:18:44un spécialiste qui a analysé
01:18:45l'utilisation des statines
01:18:47sur son territoire.
01:18:48Donc, on n'était pas
01:18:49en train de parler d'environnement.
01:18:50Mais quand vous arrivez
01:18:51à 50% des personnes
01:18:52qui se voient prescrire
01:18:54un traitement
01:18:55et qui, finalement,
01:18:55ne l'utilisent pas
01:18:56ou qui viennent le rendre
01:18:57à la pharmacie,
01:18:58c'est un plus gros sujet,
01:19:00en fait, que la question
01:19:01de savoir si on met 28
01:19:03ou 30 comprimés
01:19:04dans une boîte.
01:19:05Sachant que, quand même,
01:19:06l'essentiel quand même
01:19:07des traitements
01:19:08sont quand même prévus
01:19:09pour une durée donnée.
01:19:11On le voit bien,
01:19:12l'antibiothérapie,
01:19:13le dernier jour
01:19:14de l'antibiothérapie,
01:19:15en général,
01:19:15le comprimé n'est pas pris.
01:19:17Donc, il y a plein
01:19:17de comportements comme ça.
01:19:19Si on veut délivrer
01:19:20la valeur en santé,
01:19:21il faut aussi
01:19:22qu'on soit en capacité
01:19:23d'avoir, de l'autre côté,
01:19:25un respect du pacte
01:19:26entre le médecin
01:19:27et son patient
01:19:28sur l'utilisation
01:19:29complète du traitement.
01:19:31Alors, ça n'occulte pas,
01:19:32après, la responsabilité
01:19:33de l'industriel
01:19:34de faire de l'éco-packaging,
01:19:36de faire peut-être
01:19:38des doses à usage,
01:19:40des dispensations à usage unique.
01:19:42Enfin, on peut imaginer
01:19:43plein de choses.
01:19:44Après, la seule chose,
01:19:45c'est est-ce qu'on est structuré
01:19:46pour que le patient
01:19:47vienne chercher son traitement
01:19:48tous les jours à la pharmacie
01:19:49avec un comprimé par jour
01:19:51ou il vienne en prendre dix
01:19:52et puis après, il reviendra,
01:19:53et ainsi de suite.
01:19:54Donc, il faut aussi penser
01:19:55que le système,
01:19:56aujourd'hui, n'est pas conçu.
01:19:58On a déjà
01:19:59une désertification médicale,
01:20:01on a une concentration
01:20:02des officines.
01:20:04Est-ce qu'il va être possible
01:20:05pour tout le monde
01:20:05de se mettre
01:20:06à de la dispensation unitaire,
01:20:07aussi d'un point de vue opérationnel ?
01:20:09Donc, j'entends les aspects
01:20:10environnementaux,
01:20:11mais je rajoute
01:20:12les défis opérationnels
01:20:14qu'il faut traiter.
01:20:15Voilà, donc,
01:20:16et on va aussi à contre-courant
01:20:19parce qu'avec notre syndicat,
01:20:21quand on prône le médica-mieux,
01:20:23c'est aussi de s'assurer
01:20:24que chaque médecin
01:20:25revoie la prescription
01:20:27de ses patients
01:20:28sur les médicaments
01:20:29qu'il ne prend pas,
01:20:30parce que quand vous avez
01:20:30deux pages d'ordonnances,
01:20:31on sait qu'il y a des médicaments
01:20:32qui ne sont pas pris,
01:20:33que de l'autre côté,
01:20:34quand on voit le cyclamède,
01:20:35il y a énormément de produits
01:20:37qui sont achetés par le patient,
01:20:39pas utilisés, ramenés
01:20:40et après incinérés,
01:20:41parce que le cyclamède,
01:20:41c'est de l'incinération,
01:20:43ce n'est pas de la revalorisation.
01:20:45Donc, quand on met tout ça
01:20:45bout en bout,
01:20:47derrière, c'est la bonne prescription,
01:20:48la prescription juste,
01:20:49l'utilisation du traitement
01:20:50à bon escient jusqu'à la fin
01:20:52pour délivrer la valeur
01:20:53en santé promise.
01:20:54Et puis, derrière,
01:20:55se dire que l'industriel
01:20:57a travaillé sur la formulation,
01:20:59sur le packaging,
01:21:00sur la récupération
01:21:02des produits après-usage
01:21:03si nécessaire et ainsi de suite.
01:21:05Voilà, donc,
01:21:06mais je ne voudrais pas
01:21:07qu'on simplifie le débat
01:21:08en se disant qu'il n'y a qu'à.
01:21:10Et la réalité,
01:21:11c'est qu'il faut regarder
01:21:12tous les aspects opérationnels
01:21:13pour pouvoir les mettre en oeuvre.
01:21:14Et donc, voilà,
01:21:15donc ça serait un peu ma réponse.
01:21:17Mais en tout cas,
01:21:17je serais ravi de lire
01:21:18à la fois votre étude
01:21:19et puis aussi la prochaine,
01:21:21visiblement,
01:21:22que vous êtes en train de réaliser.
01:21:23Avec plaisir.
01:21:24Merci, Etienne.
01:21:26Juste un tout petit point,
01:21:27effectivement,
01:21:28on a eu l'occasion
01:21:30de travailler sur ces sujets
01:21:31de bon usage
01:21:31ou d'observance des patients.
01:21:33En gros, on se soigne un jour sur deux,
01:21:35c'est 50%,
01:21:36c'est le taux d'observance
01:21:38et on a même constaté
01:21:39que sur des produits anti-rejet,
01:21:40dont on vient d'être greffé,
01:21:4290% d'observance.
01:21:43Donc, il y a 10% des patients
01:21:45qui, sur un traitement
01:21:45qui devrait être,
01:21:46pour le coup, pris à 100%,
01:21:48ne le prennent pas.
01:21:49Et quand on parlait tout à l'heure
01:21:51de digitaliser la chaîne de santé,
01:21:53justement, l'utilisation
01:21:54des outils digitaux, etc.
01:21:55est insuffisamment promu, poussé,
01:21:59favorisé même par le régulateur.
01:22:01Et on s'est amusé
01:22:01à faire un petit exercice
01:22:03en faisant venir, justement,
01:22:04des startups du digital
01:22:05pour une société en particulier
01:22:07qui avait un traitement chronique
01:22:08et donc qui voulait
01:22:09favoriser l'observance.
01:22:10Et on a fait un truc,
01:22:10je vous partage l'anecdote
01:22:11parce que c'est la bonne illustration,
01:22:13je pense, de faire venir des influences
01:22:15ou de gens qui n'ont rien à voir
01:22:16avec ces sujets-là.
01:22:18Et donc, on a fait bosser
01:22:19une société de gaming.
01:22:20Ils ont dit, en fait,
01:22:21je sais comment on va faire.
01:22:22Et ils ont mis en place un système
01:22:23où, plutôt qu'appeler tous les jours
01:22:24le patient et dire,
01:22:25vous avez bien pris votre traitement,
01:22:26ils disaient au patient,
01:22:27on vous donne 100 euros par mois.
01:22:30Et on vous retire 10 euros par jour
01:22:32de non prise du traitement.
01:22:35Et en fait,
01:22:35ça a beaucoup mieux marché de dire,
01:22:37je vous donne tout de suite 100 balles
01:22:38et je retire plutôt que de dire,
01:22:39parce qu'il y avait aussi
01:22:40un système de points,
01:22:41on a des points à la fin,
01:22:42on peut avoir des bons cadeaux, etc.
01:22:44Mais en fait,
01:22:45on est beaucoup plus inquiets
01:22:46de perdre quelque chose
01:22:47que de gagner potentiellement.
01:22:49Donc, il a fallu faire venir
01:22:51une boîte de gaming qui dit,
01:22:53nous, on a fait des trucs pour justement
01:22:55créer de l'engouement de nos joueurs.
01:22:57Et ça a très bien fonctionné
01:22:58pour cette société en termes de respect
01:23:00ou en tout cas d'observance
01:23:01de ses patients.
01:23:02Donc, c'est un vrai traitement
01:23:04C'est un vrai enjeu,
01:23:04mais c'est vrai que c'est plus
01:23:05que vraiment le conditionnement
01:23:07des médicaments.
01:23:07C'est déjà faire en sorte
01:23:08qu'on prenne le traitement
01:23:09tout simplement et qu'on le prenne
01:23:10dans les bonnes conditions
01:23:11et qu'on ne lâche pas
01:23:12parce qu'il y a eu
01:23:13les premiers effets secondaires
01:23:14ou les premiers éléments.
01:23:16Oui, ça peut être contraignant,
01:23:19ça peut être douloureux, etc.
01:23:21Mais accompagner ce type
01:23:23de comportement vertueux
01:23:25et avec les outils du digital
01:23:26qui aujourd'hui permettent
01:23:27quand même beaucoup mieux de le faire,
01:23:28c'est un truc assez clé.
01:23:31Je voulais rebondir sur la question
01:23:32qui avait été posée,
01:23:33la réponse que vous avez faite,
01:23:33Etienne, pour revenir sur ce que
01:23:34vous disiez tout à l'heure,
01:23:35sur la suppression du volet industriel
01:23:37et le fait que le volet soutenabilité
01:23:39ne soit pas encore intégré.
01:23:40Je pense que ça reboucle complètement
01:23:41avec la réponse que vous avez faite.
01:23:42Et donc, en termes de calendrier,
01:23:44est-ce qu'on a une perspective
01:23:44ou est-ce que pour le moment,
01:23:45on n'a rien ?
01:23:45Parce que ça pourrait permettre
01:23:46de répondre à un certain nombre
01:23:48de ces questions.
01:23:50Si on avait une perspective
01:23:51et un nom de ministre de la Santé,
01:23:53ça serait pas mal.
01:23:55Non, ça fait, je pense,
01:23:58plus de dix ans que le débat a lieu.
01:24:01On a eu l'occasion d'accompagner
01:24:03le LEM et différentes commissions
01:24:04du LEM sur ces réflexions
01:24:06et où le consultant que nous sommes
01:24:08sert un peu d'intermédiaire.
01:24:09Donc, comme ça, on préserve
01:24:11les deux parties.
01:24:12C'est nous qui prenons, à la limite,
01:24:14les coups pour les autres.
01:24:15Mais non, on n'a pas constaté
01:24:17cette volonté-là.
01:24:18Et c'est là qu'il y a une espèce
01:24:19de paradoxe entre la volonté
01:24:22de souveraineté industrielle
01:24:23et les moyens qui lui sont donnés.
01:24:26Mais il y en a plein de cette nature-là
01:24:28de paradoxes.
01:24:31Juste rapidement,
01:24:32dans le cadre du contrat stratégique
01:24:33de filière,
01:24:34ça fait partie
01:24:34des deux premières recommandations.
01:24:36Valorisation de la production verte
01:24:37et dans le prix du médicament.
01:24:40Et la deuxième,
01:24:41c'est la commande publique plus verte.
01:24:42Ce sont les deux premières
01:24:43recommandations sur les 15
01:24:44qu'on a formulées
01:24:45dans le cadre du CSF.
01:24:46Donc, elles ont été adressées
01:24:47à la fois au ministère de l'Industrie
01:24:49et puis tout ce qui va avec,
01:24:51parce que le titre est long,
01:24:53et aussi au ministère de la Santé.
01:24:56Peut-être une dernière question
01:24:58ou peut-être deux dernières questions.
01:25:00Et puis après, de toute façon,
01:25:01on vous laissera échanger
01:25:02avec nos invités.
01:25:04Merci, bonjour.
01:25:05Denis Guibard,
01:25:06je suis le directeur scientifique
01:25:07et académique de Terra Academia,
01:25:09qui est une école et un accélérateur
01:25:10de la transformation écologique.
01:25:12Alors, merci pour vos échanges
01:25:14très intéressants.
01:25:15On parle de la transformation écologique
01:25:17du secteur et de l'industrie de la santé,
01:25:20ce qui suppose
01:25:21beaucoup de transformation justement
01:25:22et de changement.
01:25:23Est-ce que vous avez les compétences
01:25:26dans vos organisations
01:25:27ou dans toutes les organisations
01:25:28de la chaîne de valeur
01:25:29pour réaliser cette transformation?
01:25:31Ou est-ce qu'il y a des enjeux de formation,
01:25:33de modification,
01:25:34de création de formation,
01:25:35que ce soit en formation initiale
01:25:37ou en formation continue?
01:25:38Merci.
01:25:40Je vais peut-être prendre le début
01:25:42de la réponse.
01:25:43Déjà, sur des aspects de sobriété,
01:25:45typiquement, il n'y a pas
01:25:46énormément besoin de compétences,
01:25:48comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure
01:25:49avec la sobriété sur l'eau.
01:25:50Oui, mais c'est important
01:25:51parce que quelque part,
01:25:53ce sont des gains rapides
01:25:56en activant l'intelligence collective.
01:25:59Cette partie-là,
01:26:00elle est excessivement importante.
01:26:01Elle n'est déjà pas faite
01:26:02dans pas mal d'entreprises.
01:26:04Ça, c'est déjà du potentiel
01:26:05qui est à disposition.
01:26:06Après, sur les compétences futures,
01:26:09déjà, il y a une compétence
01:26:11sur le comptage
01:26:13parce qu'on fait tous
01:26:15notre comptage carbone.
01:26:16Et puis derrière,
01:26:17là, on a publié l'ensemble
01:26:20de l'impact de chacun
01:26:21de nos médicaments.
01:26:23C'est disponible sur notre site
01:26:24Internet et compagnie.
01:26:25Derrière, il faut aussi des personnes
01:26:27qui ont la compétence
01:26:27sur bien comprendre
01:26:29comment s'articule le comptage
01:26:31et l'impact environnemental
01:26:34quand on est dans un cycle de production
01:26:36et tout ça,
01:26:37production, livraison et tout.
01:26:38Et puis ensuite,
01:26:40il y a l'aspect compétence technique
01:26:43sur ce qu'il va falloir
01:26:45mettre en oeuvre pour revoir.
01:26:48Les compétences, par exemple,
01:26:49en formulation du médicament,
01:26:50on les a.
01:26:51La seule chose, c'est que
01:26:52parfois, on est limité
01:26:53par la législation,
01:26:55par le fait de devoir
01:26:57à nouveau redéposer un dossier
01:26:58avec de nouvelles études
01:26:59et ainsi de suite.
01:27:00Parfois, on se dit
01:27:02OK, l'échelle de temps,
01:27:03ça sera 3, 4, 5 ans
01:27:06et ça sera trop long.
01:27:07Donc, on peut avoir les compétences
01:27:08et on le voit bien,
01:27:08il y a de la reformulation
01:27:09aujourd'hui de bon nombre
01:27:11de molécules
01:27:11qui sont des molécules
01:27:12de tous les jours
01:27:13qui permettent d'avoir
01:27:14des process beaucoup plus verts.
01:27:16Donc, ces compétences,
01:27:17je pense qu'elles existent.
01:27:18Si elles n'existent pas
01:27:19directement dans les entreprises,
01:27:20elles existent
01:27:21avec les partenaires
01:27:22des entreprises.
01:27:23Et donc, ça,
01:27:24c'est sur la partie formulation.
01:27:25Mais après, la question,
01:27:26c'est comment orchestrer tout ça ?
01:27:27Parce que derrière,
01:27:30je pense que quand on a
01:27:31le comptage carbone,
01:27:32derrière, il faut aussi
01:27:33avoir des lignes directrices fortes
01:27:34pour se dire OK,
01:27:35qui va pouvoir nous accompagner ?
01:27:36Est-ce qu'on peut le faire en interne ?
01:27:38Et parmi les compétences,
01:27:41aujourd'hui, c'est les compétences
01:27:42en matière de formulation,
01:27:44en matière aussi
01:27:45d'éco-conception.
01:27:46Et ça, typiquement,
01:27:47les compétences en éco-conception,
01:27:49elles ne sont pas disponibles
01:27:51comme ça immédiatement
01:27:52dans les entreprises.
01:27:53C'est typiquement le genre de métier
01:27:55qui devrait se développer
01:27:57pour pouvoir nous aider
01:27:57à nous accompagner.
01:28:04Juste un mot sur ce sujet,
01:28:06parce qu'à l'ESSEC,
01:28:07nous avons des cursus dédiés
01:28:10à la transition écologique.
01:28:11Et ce que je peux partager,
01:28:12c'est que les étudiants
01:28:13ont beaucoup d'intérêt
01:28:15pour ces cours-là,
01:28:15puisqu'ils les choisissent largement.
01:28:19Ce sont des cours
01:28:19qui sont vraiment plébiscités
01:28:21et difficiles à obtenir
01:28:22vu le succès.
01:28:25Effectivement, je pense qu'il n'y a
01:28:26pas de pénurie de compétences,
01:28:28ou en tout cas,
01:28:29elles se renforcent presque
01:28:32au moment même où on en a besoin.
01:28:36On n'a pas vu le grand fossé,
01:28:37en tout cas, dans ce qu'on a observé
01:28:38des entreprises que nous accompagnons.
01:28:40En revanche, la mise en musique
01:28:41ou l'orchestration
01:28:42de ces différentes compétences,
01:28:44depuis l'industriel au marketing,
01:28:46en passant par le digital,
01:28:47là, effectivement,
01:28:48il manque un peu d'orchestration
01:28:51ou d'alignement.
01:28:53Est-ce que ça veut dire
01:28:54qu'il y a une compétence d'orchestration
01:28:55qui manquerait ?
01:28:57Mais je reviens à ce que je disais,
01:28:58si c'est un sujet vraiment comex
01:29:01sur le CEO Agenda,
01:29:03normalement, ça s'organise bien.
01:29:04Si c'est porté
01:29:06dans un endroit obscur de l'entreprise,
01:29:08ce n'est pas un problème de compétences,
01:29:10c'est vraiment un problème
01:29:11de mise en musique
01:29:12de toutes ces initiatives
01:29:13et de bon alignement de l'entreprise.
01:29:18Merci.
01:29:19Je vous laisse poursuivre
01:29:20avec nos invités pour échanger.
01:29:22Et puis, il y a encore toujours du café,
01:29:23des viennoiseries, n'hésitez pas.
01:29:25Mais il faut qu'on enchaîne.
01:29:26Merci beaucoup, mais continuez.

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