• il y a 2 mois
L'acteur Michel Blanc, révélé aux côtés de la troupe du Splendid à la fin des années 1970, dans les Bronzés, est mort d'une crise cardiaque ce 3 octobre, à la suite d'une réaction allergique rare appelée choc anaphylactique. Il avait 72 ans.

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Transcription
00:00C'était marqué par la disparition de Michel Blanquer.
00:03Il y aura chanté un peu ce matin parce que la saga des Bronzés était un carton cinéma,
00:07mais aussi rayon disque.
00:09Oui, un million et demi d'exemplaires pour la BO effectivement sortie à l'époque des Bronzés font du ski.
00:15Ça, je triche un peu, c'est une version longue de Quand te reverrais-je,
00:19chantée par Caroline Locke, qui était ressortie pour un anniversaire il y a quelques années,
00:23il y a quatre ans, autour de la réédition anniversaire de la bande originale.
00:26Mais c'est vrai qu'au départ, la seule chanson qu'on connaît finalement, entre guillemets, en a cappella,
00:33c'est Michel Blanquer dans son télésiège, souvenez-vous.
00:35Quand te reverrais-je, pays merveilleux, où ceux qui s'aiment vivent en tas d'oeufs.
00:48Quand te reverrais-je, pays merveilleux.
00:53Et vous avez l'impression d'écouter un classique, Étoiles des neiges,
00:57mon cœur amoureux, composé par un Autrichien en 1930, popularisé dans les années 50, notamment par Lyne Renaud.
01:04Et au tournage, c'est bien Étoiles des neiges que chantait Michel Blanquer,
01:09mais ça a été effacé au montage. Pourquoi ?
01:13Parce qu'il n'y avait pas beaucoup de budget pour ce film, Les Bronzés font du ski,
01:17et il aurait fallu payer des droits extrêmement conséquents aux auteurs de la chanson Étoiles des neiges.
01:22Alors, système D, le concept imaginé par Patrice Lecomte, c'est ce qu'on appelle une hallucination auditive.
01:30On n'a pas payé ce prix pour Étoiles des neiges, franchement.
01:33Et avec le compositeur du film, on s'est dit, ça ne fait rien, on va faire comme s'il chantait Étoiles des neiges,
01:39mais au lieu de faire Étoiles des neiges, il fait Quand te reverrais-je.
01:44C'est les mêmes rimes.
01:46Et il y a des tas de gens qui pensent qu'il chante Étoiles des neiges, alors qu'il chante Quand te reverrais-je.
01:51C'est presque la même mélodie, mais pas.
01:54C'est ça, mais ce n'est pas ça.
01:58D'ailleurs, il avait un petit brin de voix, Michel Blanc, dans le film, sur son télésiège.
02:02L'envie de faire de la chanson lui a jamais traversé l'esprit ?
02:04En fait, c'est une dimension qu'on ne connaît pas vraiment de lui, mais il adorait la musique, très clairement.
02:09Il était passionné de musique depuis l'enfance, il adorait écouter Mozart, il adorait jouer du piano.
02:14Adolescent, il l'a étudié, le piano.
02:15Il a même, pendant des heures, parfois jusqu'à 7 heures par jour, fait du clavier quand il avait une vingtaine d'années.
02:22Pas Christian, effectivement, mais je le connaissais déjà.
02:24Une fois devenu star du cinéma, on est en 1985, j'ai sorti la boîte à archives de Philou.
02:31Il s'essaye au disque, la chanson s'appelle Le mec plus ultra, et voilà ce que ça donne.
02:45Le Sinatra du bar-tabac, le sex-symbole des cours d'école, je plais, y'a rien à faire quand c'est soirée.
02:56Le Dean Martin de la cantine, le Sinatra du bar-tabac, oui, un côté un peu crooner, finalement, dans ces années 80.
03:04On est bien loin, malgré tout, de l'univers de la musique classique qu'il affectionnait.
03:08Mais alors, figurez-vous qu'à l'époque, pour ce 45 tours, on lui sort quand même presque la grosse cavalerie musicale de l'époque.
03:15C'est-à-dire que le parolier, c'est Gérard Presque-Gurvick, c'est un nom qui ne vous parle pas comme ça,
03:18mais Presque-Gurvick, c'est l'auteur de tous les premiers tubes de Patrick Bruel, qui a le droit, par exemple, c'est Presque-Gurvick.
03:26En équipe artistique, il y a quand même Manu Katché à la batterie, qui va gérer un peu l'artistique de ce disque,
03:32et Michel Gaucher, par exemple, au saxophone, qui sont des pointures qu'on tournait avec toute la chanson française de l'époque.
03:37Bref, des grands moyens pour ce titre qui va faire un peu flop, dont Michel Blanc ne gardera finalement pas un excellent souvenir.
03:44On détaille tout ça, on décrit l'explication avec le spécialiste de musique de film Stéphane Lerouge.
03:50Blanc parlait de ce 45 tours tout comme Gérard Jugnot parle de son 45 tours,
03:56c'est-à-dire une pression du système pour exploiter leur image, pour essayer de les transformer, eux, comédiens, de les tirer vers la variété.
04:05Ce n'était pas leur demande, c'était presque le milieu industriel du disque qui les avait poussés à ça.
04:11Blanc m'a dit textuellement « bon, je me suis arrêté après un 45 tours et je pense que j'ai eu raison ».
04:17Il n'aura pas eu le succès escompté dans la variété, mais sa passion pour la musique n'aura jamais disparu.
04:22Il avait par exemple récité « Pierre et le Loup » de Prokofiev au Capitole de Toulouse en 2006,
04:27et puis il avait parrainé « Les orchestres en fête », c'était en 2009.
04:31Et on se met un petit peu quand même à une musique.

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