Dix-huit jours de plein air expérientiel - Le documentaire
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00:00La nature, quand c'est bien présenté, l'aventure, ça fait sortir le beau et le bon chez les
00:20gens.
00:21Bon dans le sens d'être humain à travers les autres êtres humains, mais bon aussi
00:25par rapport à dire « wow, j'ai passé 8 jours en expédition, j'ai fait un 2 jours
00:29de solo ».
00:30Tu peux pas avoir mieux que ça pour construire une personne, parce que c'est basé sur faire
00:43sortir les forces.
00:44C'est pas basé sur les compétitions, c'est basé à être le meilleur de toi-même, et
00:49ça je pense que c'est tellement formateur dans la réalité.
01:19Fait que ça, c'est les objectifs pédagogiques, mais au-delà de ça, il y a des objectifs
01:31vraiment au niveau social, fait qu'il y a plein de monde qui ne se connaissent pas.
01:37Toi, tu penses que t'arrives, tout le monde se connaît, il n'y a personne qui se connaît.
01:41C'est simple, on va en vélo, on dort à des endroits différents tous les soirs.
01:45Le lendemain qu'on a fini les 3 jours de vélo, on embarque en randonnée pédestre.
01:50Puis là, après la randonnée pédestre, là vous dormez en campement, puis là on embarque
01:55dans la préparation de l'expédition de canot.
01:57Fait que là, on est sur un camp fixe pendant 2 nuits, puis après ça, on vous envoie 48
02:01heures en solo.
02:02Ça veut dire que tu t'en vas tout seul.
02:04Ok.
02:05Ok?
02:06Puis rendu là, t'sais, j'ai eu bien des étudiants souvent que ça les stresse, mais
02:08quand t'es rendu là, là, t'as juste hâte d'être en solo.
02:12Mon nom, c'est Virginie Gargano, puis j'enseigne le cours plein air expérimentiel au Cégep
02:23de Butaouais depuis une vingtaine d'années maintenant.
02:26Quand j'ai appliqué pour aller au bac en plein air, moi j'étais en sciences naturelles,
02:33sciences pures.
02:34C'est la seule affaire que je sais que je veux faire, puis c'était grâce aux 18 jours,
02:37c'était grâce à cet état-là de bien-être que j'avais ici.
02:42On part du Cégep en vélo, puis à travers une panoplie d'activités, on fait une boucle
02:47d'à peu près 300 kilomètres pour regagner le Cégep au bout de 18 jours.
02:51La première, c'est trois jours en vélo, en cyclotourisme.
02:55Donc après les trois jours de cyclotourisme, on fait deux journées et demie de randonnée,
02:59une journée de camp de base, préparation à une expédition de canot, qui elle, se déroule
03:03sur trois jours, pour ensuite faire vivre une expérience de solo de 48 heures aux étudiants,
03:10pour ensuite regagner le Cégep via l'autre activité qui nous permet de faire plusieurs
03:14kilomètres, c'est-à-dire le canot voyageur.
03:22Donne un numéro.
03:24OK, c'est votre numéro là, pour toute l'équipe.
03:27Le staff, il faut que vous sortiez de la ligne, s'il vous plaît.
03:311, ça c'est 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26.
03:54Ah, mon cœur! T'as envoyé un cœur hier?
03:58Oui, bien oui.
03:59Des lèvres ou un cœur?
04:01C'était beau un cœur.
04:02Je veux juste vous présenter, on est vraiment chanceux ce matin, c'est rare qu'on les ait,
04:05on a les trois fondateurs du cours, en fait ceux qui l'ont enseigné le plus longtemps.
04:10L'avènement des Cégeps, ça a pogné, ça a pogné incroyablement.
04:14Les gens avaient besoin de ça, ça a débloqué, sortir des cours classiques, il fallait faire ça.
04:22Ça a changé tant qu'à moi le Québec.
04:25Issu du Bill 21, adopté par l'Assemblée en juin dernier, 12 Cégeps ont ouvert leurs portes le 18 septembre.
04:32Ça s'est fait rapidement. Le réseau complet, 36 collèges, sera prêt en 71.
04:37C'est la grande nouveauté et ça s'est obtenu principalement par la gratuité d'abord
04:43et ensuite par une meilleure distribution géographique des institutions.
04:48On parle aujourd'hui de réforme, de révolution culturelle, ça se passe un peu partout à travers le monde
04:53et souvent ça a eu comme origine, disons, des problèmes au niveau des systèmes d'éducation.
04:59Les gens peuvent choisir des cours d'espagnol, des cours de plein air, puis ils peuvent choisir d'y jouer au plein air.
05:11Pour nous autres, une fin de semaine, c'était pas assez.
05:14On partait le vendredi, on venait le dimanche, puis il y a quelque chose qui se passait là-dedans, qui était intéressant.
05:19Les élèves, ils étaient comme sur un rail, ils aimaient la formule de vivre en plein air et en groupe.
05:29Puis nous autres, on le sentait qu'il y avait quelque chose qui se passait.
05:33Le premier 18 jours, en réalité, il y avait 7 jours.
05:36Le plus passionnant, c'était directement sur le terrain, de faire sentir l'environnement aux gens,
05:42et puis en utilisant les différents aspects sur les plans sans-sortiels.
05:46En 1977, on l'a amélioré, on l'a perfectionné pendant tout le temps qu'on était là.
05:55Avec ça, on est en avance que les autres provinces qui ont des cours plus spécialisés, supposons,
06:02qui n'ont pas cette dimension-là.
06:04Pour moi, les Cégeps, il ne faut pas lâcher ça.
06:09Pour nous, au Cégep, notre 18 jours, c'est unique.
06:12Tout le monde croit au 18 jours.
06:14C'est vraiment quelque chose pour nous qui nous distingue et qui nous démarque des autres institutions d'enseignement postsecondaire.
06:21Tout le monde a une histoire parce qu'il y a plein de gens à l'interne qui l'ont déjà fait.
06:25J'étais en 1997-1998.
06:28Le Cégep
06:43Salut!
06:47Écoute, je suis un peu déçue.
06:50Je suis un peu déçue.
06:54D'accord.
06:56Écoute, on t'a interviewé aujourd'hui parce que tu as fait le 10 jours.
06:59Oui, j'ai fait ça. Ça fait quelques années déjà.
07:01En titre de moniteur.
07:03Moniteur, collier et toute l'équipe.
07:06Tu vois, Gabriel Les Tourneaux.
07:08Et Chris.
07:10C'est une grosse côte avec un angle vraiment serré.
07:13Il faut vraiment descendre la côte comme relève parce que c'est très dangereux.
07:18Tu vois, c'est le saut qui est sur le mur.
07:22Une charge capable de suivre plus vite, par exemple, parce que Colin que j'aurais lacqué avec mon saut.
07:26Mes gants et tout. Regarde-moi ta croix, Charles.
07:35Il arrive avec un standing, Les Tourneaux.
07:37Puis ça ne doit pas être facile tout le temps parce que, tu sais, tu es un Les Tourneaux, il faut que tu commes.
07:41Tu sais, tu fasses honneur à ta famille.
07:45Mon père l'a fait, mes deux tantes l'ont fait, mes deux sœurs l'ont fait.
07:50Il est tellement de l'air plus vrai que celui-là.
07:53Le vieux casse à ma mère, il manquait ça.
07:57La plupart des frères et sœurs ont passé comme étudiants, dans 10 jours, ont été moniteurs.
08:04Moniteur, c'est de t'intégrer, d'agir, de faciliter un peu dans leur expérience,
08:10de leur permettre de profiter au maximum de ce qu'ils vivent.
08:14Gabriel, lui, avait fait l'expérience l'année d'avant,
08:16puis il avait assez aimé l'expérience pour vouloir revenir,
08:19puis accompagner les étudiants dans leur édition à peu.
08:30Est-ce que la vie fait le moindre?
08:35Non, non, absolument pas.
08:37J'ai été chanceux. Tu sais, j'étais juste assez en forme pour que ça ne paraisse pas trop,
08:40mais je n'étais définitivement pas d'aimer à l'estéropole, absolument pas.
08:51Il y a deux légendes.
08:53Il y a les fondateurs, Paul Calvé et Garçon Lemire,
08:58mais il y a aussi la légende, ce parcours-là, cette expédition-là qui est unique.
09:05J'ai commencé à faire de l'intervention par la nature et l'aventure en 1980,
09:09ce qui m'a amené, avec le temps, à cofonder le bac en plein air,
09:14le bac d'intervention nature-aventure maintenant.
09:18Je connais les 18 jours par des étudiants à moi qui viennent d'Égypte de Gatineau.
09:22Il y en a plusieurs d'entre eux qui ont eu le goût de poursuivre leur carrière,
09:25leurs études et plus tard leur carrière professionnelle dans le domaine de l'éducation,
09:29de l'intervention par la nature et l'aventure.
09:34En 2013, j'ai décidé de documenter le 18 jours parce que je sentais que le 18 jours
09:40méritait d'être connu à l'extérieur du petit monde dans lequel il existe.
09:45Donc, ça mérite d'être documenté à cause du cours lui-même,
09:48à quel point il est exceptionnel dans ce qu'il est,
09:52en parlant de ce qui nous a été donné, mais aussi sur l'effet,
09:55parce que c'est ce qu'il nous a donné.
09:57Il est exceptionnel dans ce qu'il est, en parlant de ce qui nous a été donné,
10:02mais aussi sur l'effet, parce que c'est marquant pour les étudiants
10:07à cette époque-là dans leurs vies, cette espèce de jonction-là dans leur parcours.
10:19Bien moi, je pense que c'est un point tournant dans la vie passer du secondaire au cégep,
10:24à l'université.
10:25Fait qu'on est comme dans ces tranches d'âge-là.
10:27Pis je pense que le 18 jours, ça donne l'opportunité
10:30à ces personnes-là, à travers les différentes activités
10:32pis à travers l'expérience de groupe,
10:34de dire, qu'est-ce que je veux devenir?
10:36À quelque part, j'ai l'impression que c'est un peu
10:38un rythme de passage vers la vie adulte.
10:50Ça, c'est Philippe Picard.
10:51One, two, ready, kick it!
10:56Une mère qui part jamais sans la collade de son fils.
11:03Je me rappelle qu'il quitte sa mère le matin, tu sais.
11:06Il avait l'air d'avoir une bonne relation avec elle,
11:08pis c'était vraiment comme, bye, maman,
11:10je m'en vais vivre quelque chose.
11:11Pis là, à partir de là, il était...
11:16Après une course...
11:18Je suis apiculteur.
11:20Bien, en fond, Méliféra, c'est une école d'apiculture nomade.
11:24Fait qu'on s'est appelés comme ça,
11:26parce qu'on se prenait un peu partout au Québec,
11:28avec notre bande.
11:34Quand tu ouvres une ruche, au final,
11:36t'as pas le choix de penser vraiment juste à ça.
11:39Tu travailleras pas comme il le faut,
11:41les abeilles vont le sentir,
11:42t'as pas le choix.
11:43Je pense qu'à ce stage-là,
11:45j'étais moins à l'aise en groupe.
11:48Pis c'est peut-être un peu pour me brasser un peu les oreilles
11:51que je m'étais pitché dans 18 jours.
12:03Il y a des moments où c'est-tu dit,
12:05mais qu'est-ce que je fais ici?
12:07C'est-tu là?
12:08C'est-tu là?
12:09C'est-tu là?
12:10Il y a des moments où c'est-tu dit,
12:12mais qu'est-ce que je fais ici?
12:21On est au début du mois de juin,
12:23c'est sûr que la pluie est froide,
12:25pis jusque-là, je fais...
12:27Je me rappelle que des fois,
12:28le 18 jours, on travaillait sa patience,
12:30on travaillait en équipe, sous la pluie.
12:32Je me rappelle qu'il y avait de l'air bien,
12:34malgré tout ça.
12:36Si tu aimes le soleil,
12:39il faut être prudent.
12:46Oh, mon Dieu!
12:52Geneviève!
12:58Mon nom, c'est Geneviève Lamont.
13:00Aujourd'hui, je travaille comme ingénieure,
13:02pis j'ai fait le 18 jours en 2013.
13:09Dans le fond, l'année avant moi,
13:11il y avait vraiment une belle chimie,
13:13pis ça me tentait aussi de créer ce genre de lien-là.
13:16Je dirais que je rentrais là-dedans,
13:18je pense, un peu fébrile,
13:20mais peut-être naïve par rapport à ce qui m'attendait.
13:25Moi, Geneviève, c'est le type d'étudiante,
13:28que j'aime vraiment voir.
13:30Parce que c'est des gens qui n'ont pas nécessairement
13:32évolué dans un environnement de plein air
13:34quand ils étaient jeunes.
13:35C'est pas familier.
13:36Moi, je trouve que ça prend du guts, faire ça.
13:38Tu sais, ça prend du courage.
13:41Quand eux autres ont 19, 20 ans,
13:43c'est balaisé, ça sent encore molle,
13:45on est encore capables de jouer avec ça.
13:47Ça, moi, je trouve ça beau de cet âge-là,
13:49parce que, tu sais, tu leur dis,
13:51OK, bien là, on s'en va un canot trois jours.
13:54Ils sont comme, pas de tour, madame, on y va!
13:57Tu sais, comme...
14:00Je t'aime, maman.
14:07L'expédition de canot, c'est le centre du 18 jours.
14:10Il y a plusieurs raisons pour ça.
14:12C'est le centre temporel,
14:14mais c'est aussi le centre de l'expérience.
14:16On passe du vélo, c'est très individuel.
14:18La randonnée, où on peut interagir avec les gens,
14:21où on passe du temps au camp avec eux.
14:23Mais là, l'expédition de canot,
14:25c'est que tu dépends des autres personnes pour évoluer.
14:32C'est important d'expérimenter le canot,
14:34parce que c'est quelque chose qui est propre à notre territoire.
14:37Bien, historiquement, c'est intéressant,
14:39parce que c'est ce que les Premières Nations ont contribué,
14:42disons, aux coureurs des bois,
14:44qui, après ça, ont contribué à développer,
14:47cartographier, bâtir notre société.
14:49Fait qu'il y a comme un aspect historique qui est intéressant
14:52puis pertinent, à mon avis, que eux vivent.
14:58La multitude d'activités
15:00permet aux gens de briller de différentes façons.
15:03Fait que, si au début, t'es pas super bon en vélo,
15:07ça se peut qu'à un moment donné, les gens te trouvent bon en canot.
15:10Puis ça prend toute sa valeur, tu sais, dans une société
15:14où les indicateurs de performance sont dans l'apparence
15:17puis pas dans l'être.
15:24Allons-y, mes amis!
15:27Prépare-toi, petit garçon!
15:32Elle sera longue, l'expédition,
15:35et même si on revient jamais vivant,
15:39il faut marcher droit devant.
15:53Je pense que c'est difficile de se dépasser, tu sais,
15:55dans nos cantonales quotidiennes.
15:57Puis le dépassement en plein air,
15:59il se passe pas comme dans la compétition,
16:01il se passe dans la collaboration,
16:03il se passe dans l'entraide, il se passe dans le soutien,
16:05mais il en reste pas moins que tu peux te dépasser personnellement
16:08quand tu portages un canot sur une longue distance.
16:18Pour moi, c'est «learning by doing».
16:20C'est la philosophie de base de John Dewey, tu sais.
16:23L'apprentissage par l'expérience, par l'expérimentation.
16:27Et quand on parle d'apprentissage par l'expérimentation,
16:29c'est sûr que tu vas faire des choses que t'as jamais faites,
16:32donc tu vas apprendre au travers de ton parcours.
16:35Tu vas vivre de la diversité, c'est sûr,
16:37mais ça va développer quoi?
16:38Ça va développer ta résilience.
16:42Je pense que les étudiants retiennent de ce cours-là
16:46l'émotion qu'ils ont vécue.
16:49Tu sais, c'est rattaché vraiment davantage
16:52à comment ils se sentaient, l'énergie du groupe.
16:55Comme c'est extraordinaire, mais c'est difficile des fois.
16:58Il y a des journées où t'as le goût de pleurer,
17:00parce que c'est souffrant, puis t'es fatigué,
17:02peut-être que t'es malade.
17:04Il faut que tu continues quand même à avancer.
17:08C'est cool! Les cheveux sont dramés.
17:14Je voulais pas donner un swing avec ma tête.
17:16Je me disais que ça allait pas être bon, mon cours.
17:18Du coup, ça a vraiment fait mal.
17:20Mon bras est souverain, je suis habituée.
17:22Mon bras est souverain.
17:23Je pense que ça marque quand même mon 18, mais...
17:29Moi, en fait, la vulnérabilité, je trouve qu'il y a quelque chose de beau là-dedans.
17:32La vulnérabilité aussi, ça permet aux autres d'accéder à toi.
17:36Tu vis, t'apprends. Vis et apprends.
17:38Moi, j'ai appris l'année passée, alors...
17:41C'est sûr que tu entends que jeune, homme, un peu arrogant,
17:45je me dis que je vais être quand même big shot.
17:47Moi, le cano, je fais ça depuis que je suis petit.
17:49Je me suis scatté.
17:51Moi, je fais ça depuis que je suis petit.
17:53Je me suis scrappé l'arc de pied.
17:55J'ai pas été capable de courir du reste des 18 jours.
17:57J'avais l'air d'un éclopé.
18:09Ça, ça devient intense.
18:22Fuck off! Fuck off! C'est de la marre.
18:24On se prend un deux. On n'a pas besoin d'aller vite.
18:26On n'avancera pas plus vite, anyway.
18:37C'est fou. C'est un classique de ce portage-là.
18:40La guerre de groupe.
18:42Le soleil, le soleil qui te réveille.
18:44Si tu aimes le soleil, prends tes mains.
18:47Oh, my God!
18:48Tout le monde chante, pis moi, je chante pas partout.
18:50Ta chemise bleue, elle est où?
18:53Je pense que je l'ai jetée.
18:55Après les 18 jours, je pense que je l'ai jetée.
19:04Tu sais, prendre du monde, pis tes mains à 40 ensemble.
19:08Pis c'est assez incroyable, tu sais.
19:11Ce que tu peux faire faire à du monde.
19:13C'est comme folie, tu sais.
19:15T'sais, l'idée, en fait, c'est qu'après ça, t'es laisse libre, tu sais.
19:19T'échauffes, pis là, ils peuvent eux autres même, tu sais,
19:23prendre la forme qu'ils veulent.
19:25Devenir ce qu'ils veulent.
19:31En réalité, c'est une éducation fondamentale.
19:33C'est qu'on s'attarde à toutes ces facettes,
19:37ces dimensions de la vie d'un être humain.
19:44Le monde, on a peur de la nature, on a peur de l'aventurier,
19:47on a peur qu'il arrive des choses.
19:49C'est tellement un endroit sécuritaire,
19:51c'est tellement un endroit bienveillant.
19:53C'est bien fait, c'est bien présenté.
20:00Je pense que ça ramène à l'essence, quand t'es en contact.
20:04T'sais, être dehors, toucher les feuilles,
20:06toucher la terre, aller dans l'eau.
20:08Ça te remet en contact, pis ça te permet de percevoir
20:12que tu fais partie de l'environnement,
20:14tu fais partie de la nature.
20:20T'sais, on est dans une société où on évite le risque.
20:22Si j'avais une chose à te dire avec Yann,
20:24c'est qu'on partage cette vision-là,
20:26que le développement passe par l'autonomie pis la confiance.
20:30Pis après ça, vous allez comprendre, t'sais, les écosystèmes.
20:33T'sais, de montrer pis de documenter cette philosophie-là.
20:37T'sais, c'est pas juste un cours.
20:40Quand tu regardes ça, là, t'sais,
20:42oui, il y a des enseignements, oui, il y a de l'apport de connaissances,
20:45mais ça va au-delà de tout ça.
20:47T'sais, c'est de l'incarnation de plusieurs valeurs.
20:51C'est ça le nombre d'aiguilles?
20:52Ouais, le nombre d'aiguilles!
20:53Ça te rappelle-tu ton 18 jours à chaque fois que tu viens ici?
20:57Euh, là, c'est parce que j'en ai fait tellement.
21:01Tu te souviens vraiment de comment tu te sentais pis tout ça,
21:04mais t'sais, à un moment donné, moi, c'est mélangé, là,
21:07avec toutes sortes de souvenirs de plein de moments.
21:21Le solo, c'est vraiment particulier.
21:23Un, c'est juste après l'expédition de canot.
21:26Il y a une raison comme très évidente pour ça,
21:28c'est que ça fait plus qu'une semaine qu'on est dehors.
21:31Pis c'est pour ça qu'après l'expédition de canot,
21:33on s'en va en solo parce que là, les gens sont comme un peu
21:36maxés de leur batterie sociale, là.
21:38Là, on est ici. C'est correct?
21:41Pis si vous comprenez pas, il faut que vous m'arrêtiez, là.
21:43C'est important parce que vous allez reconduire des gens
21:45à des sites de solo.
21:48Ah oui, on les déposait pour leur solo.
21:51Ouais, c'est ça. Bonne chance!
22:00...
22:23Le Division est chanceux d'être déjà illicité
22:26parce que dans le contexte de la société actuelle,
22:29la tolérance aux risques, à l'aventure,
22:32est vraiment moins grande.
22:34Quand je l'ai fait comme étudiant, mon solo,
22:36il était ici, hein. C'était mon spot, fait...
22:39...
22:48Tu bois fort, hein, toi, t'as pas de mélange.
22:50Sors tes yeux, là.
22:52Je suis douce, genre, sur le spot.
22:55C'est vraiment, on dirait une piqueuse, là.
22:58Non.
23:03Ça m'arrive au moins deux fois par saison.
23:07Moi, je fais ça parce que je crois.
23:09Tu sais, je crois aux résultats,
23:11je crois à ce que ça peut apporter aux personnes.
23:13Je pense que ce serait dommage qu'on perde ça,
23:16que des gens n'aient plus la chance de vivre ça.
23:19Salut! Ça va bien?
23:21Euh, non!
23:23À demain! Bye!
23:25Bonne soirée!
23:27Pour certaines personnes, ils ressentent le besoin
23:29peut-être de se ressourcer, puis ça se fait sûr.
23:31Mais moi, j'adore être avec les gens,
23:33fait que ça a été le moment le plus difficile, je dirais.
23:35Je pense que ça peut créer des changements,
23:38c'est sûr, dans notre société,
23:40parce que sinon, je donnerais pas ça.
23:42Si je pensais que c'était un camp de jour ou un camp de vacances,
23:44s'il n'y avait pas une philosophie...
23:46...
23:52Il est temps que ça arrête, là!
23:54Je dis « oui, c'était correct »,
23:56mais clairement, c'était pas tant correct.
23:58Fait que je trouve ça bon.
24:00Quand ils se retrouvent, ils sont heureux,
24:03mais vraiment heureux.
24:05OK, j'ai des questions pour vous autres.
24:08Je sais qu'elle trouvait ça vraiment long.
24:10OK, pourquoi c'était long?
24:12Parce qu'il n'y avait rien à voir.
24:14Si on avait 10 tonnes à quelque part,
24:17c'était correct.
24:19Je pense que justement, c'est ça qu'ils veulent.
24:21Moi, ça a été mon premier contact avec la méditation.
24:23Je pense que je me suis endormi.
24:25Je pense que ça a été ça.
24:27Qui t'a mangé un escargot?
24:29Ah!
24:31Ah!
24:33On s'était lancé un défi.
24:35On s'était lancé un défi.
24:37Le bout de cul était bon,
24:39mais après ça, j'ai pogné un bout de cul.
24:41Ah, c'est dégueulasse!
24:43C'est dégueulasse!
24:45Ils ont mangé des insectes.
24:47Ils ont mangé des insectes.
24:55De sortir les gens du centre de confort,
24:57de les laisser expérimenter des choses,
24:59tout en les encadrant,
25:01pour qu'ils soient en sécurité physique
25:03ou psychologique,
25:05et ça amène les gens à prendre confiance en eux.
25:07Ça les amène à oser prendre des risques.
25:17On est au bord du monde.
25:19On a pris la parole.
25:21On est au bord du monde.
25:23On n'a pas,
25:25n'a pas à nous demander
25:27de faire la même chose que nous.
25:30On est le mystère du monde.
25:32On est le mystère du monde.
25:34Open our eyes
25:36Open our eyes
25:38to the sounds
25:40Open our eyes
25:42to the sounds
25:44Open our eyes
25:46au premier moment, où est-ce qu'ils font un projet,
25:49qu'ils partent, là, de chez eux ou, t'sais, qu'ils partent
25:52en voyage, qu'ils font une expédition.
25:54Fait que, là, ils apprennent déjà, là, sur eux,
25:57qui je suis comme personne, t'sais.
25:59Ils apprennent à se découvrir,
26:01ils apprennent à travailler avec des gens, là.
26:04C'est des fois de voir que le risque vaut la peine
26:07d'être vécu, de prendre le risque au profit du groupe,
26:10ça fait en sorte qu'il y a des bénéfices.
26:12Tu crois qu'ils sont capables de faire plus
26:15que ce qu'eux-mêmes croient qu'ils sont capables, t'sais.
26:19T'sais, moi, je le prends pas sur nous, là.
26:22C'est vraiment les gars qui nous ont inculqué ça, là,
26:25les valeurs, là, de ce cours-là.
26:27Il y a une façon d'être.
26:29Puis dès qu'on est en contact avec eux,
26:32on... je sais pas pourquoi, on regagne ça.
26:35Le temps s'arrête.
26:37You were only waiting
26:40For the sweet moments to arise
26:45Wouh!
26:47Applaudissements
26:55T'sais, c'est spécial que ça existe
26:58après qu'on ne soit plus là.
27:01T'sais, ce que je veux dire,
27:03c'est que le cégep y croit assez
27:05pour dire que ce cours-là, c'est un cours complémentaire.
27:08Puis, à un moment donné, ils se battent
27:10pour des cours complémentaires, là, t'sais.
27:12Puis là, tu dis, ça, là, on va pas toucher à ça.
27:15J'arrive ici, puis...
27:19Je sais pas, ça me remplit...
27:23le coeur.
27:25C'est... voir que ça se dise dans le corps,
27:29puis on a eu la bonne idée de faire ça.
27:33Oui.
27:37Je dirais que je vois pas ma vie sans lui.
27:43Les gens sont pas éternels, là,
27:46mais, t'sais, c'est le leg,
27:49c'est leur œuvre qui est éternelle, dans le fond.
27:52T'sais, c'est... c'est vraiment le...
27:55Ça me fait penser à ça, là, t'sais.
27:57Il a fait un AVC, puis ça a créé de la phasie,
27:59mais toute sa tête est encore là,
28:01mais c'est un des leaders les plus charismatiques
28:03que j'ai vus dans ma vie, là, parler,
28:05puis la façon dont il avait d'apporter une idée
28:08à travers une histoire,
28:10qui était ancrée dans, en fait,
28:12ce qu'il a observé dans sa pratique, là.
28:14T'sais, c'était assez solide, là.
28:16Étienne.
28:18Bonsoir.
28:22J'aime la planète,
28:24mais...
28:26mon amour...
28:29c'est les gens.
28:34Puis je les trouve plus beaux
28:37quand ils font du plein air,
28:40vivre en plein air que sur l'autoroute,
28:43puis d'un gros charlutueux,
28:47puis d'un gros pick-up comme ça.
28:50Ha! Ha! Ha!
28:52Ha! Ha! Ha!
28:54Après ça, bien, on revient
28:56par la rivière Gatineau,
28:58là, 85 kilomètres,
29:00jusqu'à la ville de Gatineau
29:02pour terminer avec un 14 kilomètres de course
29:04jusqu'au Cégep.
29:13Le canoe voyageur, t'sais, quand tu finis ça,
29:15c'est un peu ton premier retour à la réalité,
29:17parce que là, tu descends la rivière des Gitaouais,
29:20progressivement, tu vas déchaler.
29:23T'sais, là, on le voit,
29:25quand on fait les portages aussi,
29:27pour pouvoir bien s'installer,
29:29on a besoin de l'aide de l'autre physiquement.
29:31C'est un début du projet, au final,
29:33c'est un début du cours,
29:35c'est d'apprendre à vivre en groupe comme ça,
29:37d'apprendre à laisser la place à l'autre,
29:39d'apprendre à prendre sa propre place aussi
29:41au moment opportun.
29:47Tu retournes progressivement à la réalité,
29:49tu commences à réaliser que l'expérience
29:51est finie, fait qu'il y a un espèce de deuil
29:53qui se fait en même temps.
30:00Puis quand on débarque du canoe voyageur,
30:02il nous reste un petit tronçon de 14 kilomètres
30:04pour regagner le Cégep.
30:08Un peu de jogging!
30:1017 kilomètres, juste un peu de jogging!
30:14La course, là, c'était un beau défi à la fin.
30:16C'était tough!
30:21La fin, t'as quasiment pas envie
30:23que cette course-là finisse.
30:28La soirée que je retournais chez nous,
30:30j'allais chercher mon sleeping bag,
30:32je l'ai mis par terre dans ma chambre,
30:34j'ai dormi dans mon sleeping bag à côté de mon lit.
30:36Il me fallait une transition.
30:48C'est moi l'année passée!
30:51J'étais comme la boue!
31:00C'est beau.
31:02C'est du dépassement,
31:04mais dans l'humilité,
31:06la noblesse de ce que c'est.
31:08C'est ça que ça évoque pour moi.
31:12Je me rappelle les yeux qu'elle avait
31:14quand elle était malade.
31:16C'est beau d'avoir des moments de même
31:18où tu surmontes quelque chose
31:20et finalement, tu donnes le petit coup de plus
31:22et tu réussis.
31:30J'ai trouvé que ça a été dur à ce moment-là,
31:32mais aujourd'hui, je me rends compte
31:34que ça, c'est accessoire.
31:36Des fois, on se met beaucoup de pression
31:38pour tout faire parfaitement.
31:40Des fois, peut-être juste le faire
31:42et se dépasser, c'est suffisant.
31:44Fonce et tu vas voir que t'es capable.
31:46Du moment où ma mère est venue me porter
31:48aux 18 jours et du moment où mes parents
31:50sont venus me chercher en revenant,
31:52ça change quelqu'un.
31:54Pas juste pour le temps d'un été,
31:56ça peut changer quelqu'un pour tout le temps.
31:58Je pense que c'est ça qui a fait
32:00qu'aujourd'hui, je suis à l'aise d'avoir
32:02une entreprise et d'être un leader
32:04là-dedans.
32:06Tu vois qu'il n'y a pas
32:08beaucoup d'occasions
32:10de développer
32:12et de communiquer
32:14ce que les 18 jours permettent de faire.
32:16C'est un cours unique.
32:18À la base, on continue à le faire
32:20parce que ça vaut la peine.
32:24Moi, j'enseigne la sociologie.
32:26Le 18 jours, tout au long,
32:28ce que tu vois évoluer, c'est une société.
32:30C'est une micro-société qui évolue.
32:32Comment est-ce que ce que j'apprends
32:34dans cette petite société qui est très mécanique,
32:36où tout le monde a son rôle, tout le monde se complémente,
32:38on est capable de traduire les apprentissages
32:40qu'on fait de là dans notre vie de tous les jours
32:42dans une plus grosse société
32:44sans notre voisin, on ne connaît pas l'autre,
32:46qui ultimement participe à la cohésion sociale
32:48plus large.
32:50C'est susceptible,
32:52pas pour tout le monde,
32:54mais pour certaines personnes,
32:56d'avoir un impact à long terme
32:58sur notre société.
33:00Moi, j'y crois.
33:02Si plusieurs personnes, ou une panoplie de personnes
33:04pouvaient vivre l'expérience comme ça,
33:06on s'élèverait comme société.
33:08Rendu à ce niveau-là,
33:10je pense que ce programme-là devrait être connu
33:12pour influencer,
33:14inciter d'autres programmes
33:16à les suivre.
33:18Et en plus, comme il est très développé,
33:20ça peut devenir un programme modèle,
33:22parce que le but de l'éducation,
33:24c'est développer la personne.
33:38Il y a une chose que je voudrais dire aussi
33:40à la caméra
33:42et au micro.
33:44Je voudrais dire
33:46que
33:48c'est quand
33:50je m'éteins,
33:52mais
33:54ce n'est pas vrai que je vais être éteint.
33:56C'est la caméra qui va être éteinte
33:58et le micro qui va être éteint.
34:00C'est ce que je veux dire.
34:02C'est la caméra qui va être éteinte
34:04et le micro qui va être éteint.
34:06Le micro qui va être éteint.