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00:00Et on va parler de la campagne américaine, à pratiquement un mois du scrutin maintenant. C'est tout de suite dans le fait du jour.
00:10Joe Biden et Kamala Harris qui vont dans le sud-est des Etats-Unis aujourd'hui pour se rendre compte
00:15sur place des ravages de l'ouragan Hélène. Ravage puisque l'ouragan a fait 155 morts.
00:22Joe Biden se rend d'abord en Caroline du Nord, puis en Caroline du Sud où l'ouragan a fait 36 morts.
00:28À un mois de l'élection présidentielle, Trump en a profité pour fustiger l'action du président démocrate et de sa rivale
00:34dans la course à la mousse en blanche. Par ailleurs, les Américains ont assisté au débat entre les deux vice-présidents hier soir,
00:41Jay Devance et Tim Walz. Un face-à-face cordial entre le sénateur républicain de l'Ohio et le gouverneur démocrate du Minnesota.
00:50Leur portrait avec Thibaut Francescais.
00:53Deux potentiels vice-présidents qui s'affrontaient dans un débat très cordial sur la forme, avec beaucoup de désaccords sur le fond.
01:01Premier thème, la situation au Moyen-Orient. Tim Walz maintient la position actuelle des Etats-Unis et met en doute les capacités de Donald Trump sur les questions internationales.
01:13La capacité d'Israël à se défendre et à récupérer ses otages est fondamentale, tout comme le fait de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza.
01:23Mais ce qui est fondamental ici, c'est qu'un leadership ferme et stable va compter.
01:27Le secrétaire à la défense de Donald Trump et son conseiller national à la sécurité eux-mêmes ont dit qu'ils ne devaient pas s'approcher de la Maison-Blanche,
01:35et ses proches ont dit qu'ils n'étaient pas aptes à la fonction. C'est ce que disait le sénateur Vance.
01:43Sans rebondir sur ses propos, Jay Devance met en avant le bilan passé, soi-disant positif, de son candidat.
01:49Posez-vous la question chez vous, à quand remonte la dernière fois, moi j'ai 40 ans, à quand remonte la dernière fois qu'un président américain n'a pas connu de conflit majeur ?
01:57La seule réponse, c'est pendant les 4 ans de mandat de Donald Trump.
02:01Autre sujet d'affrontement, l'immigration. Jay Devance dénonce une prétendue lâcheté de Kamala Harris sur la question.
02:09Pendant 3 ans, Kamala Harris n'a pas arrêté de se vanter du fait qu'elle allait défaire la politique d'immigration de Donald Trump.
02:16Et c'est ce qu'elle a fait. Nous avons eu un nombre record d'entrées illégales dans le pays, et maintenant qu'elle est candidate à la présidence, ou quelques mois avant,
02:23tout à coup, elle se fait une religion et dit qu'elle se soucie des lois sur ce sujet.
02:27En face, Tim Walz dénonçait les attaques infondées de Donald Trump sur les migrants. Pour lui, l'ex-président fait surtout des promesses en l'air quand il parle d'immigration.
02:37Donald Trump a eu 4 ans pour régler la question, et il vous a promis à quel point ce serait facile.
02:42Je vais vous construire un beau grand mur et le Mexique paiera pour cela. 2% de ce mur a été construit et le Mexique n'a pas payé un centime.
02:50Concernant le droit des femmes, Tim Walz réaffirme la volonté des démocrates de restaurer le droit à l'avortement dans tout le pays.
02:57Jay Devance lui reconnaît d'un côté que l'avortement pouvait être compréhensible dans certaines situations, tout en affirmant que les États devaient rester libres de leur législation sur la question.
03:07On en parle avec Tristan Cabello, historien spécialiste des États-Unis, maître de conférence à la Johns Hopkins University.
03:14Merci d'être avec nous ce soir. On voit bien que les deux personnalités n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
03:19À votre avis, qui a gagné le débat ? On dit que c'est plutôt Jay Devance, c'est ce que dit la presse américaine.
03:24C'était très cordial, en tout cas, et ça c'est très important de le souligner parce qu'on avait vraiment perdu l'habitude d'un point de vue américain
03:33de ces débats cordiaux où on ne s'insulte pas, où on se parle, où on se dit, oui, là, il y a des bonnes idées, mais moi j'aimerais ajouter les miennes.
03:41Et en tout cas, c'est, je crois, un match vraiment à égalité, c'est-à-dire que Jay Devance avait beaucoup à gagner dans ce débat.
03:49Jay Devance, c'est quelqu'un qui n'est pas très aimé aux États-Unis, c'est quelqu'un qui a une cote de popularité assez basse.
03:54Et là, il était très bon, il était très agréable, il manie la caméra, il manie les mots, il a des bonnes punchlines.
04:00Mais pourquoi n'est-il pas aimé à cause de ses déclarations sur les femmes à chat ?
04:03Voilà, sur les femmes à chat et puis sur plein d'autres choses.
04:06C'est-à-dire, il y a beaucoup de déclarations un peu tonitruantes de la part de Jay Devance qui font qu'il n'est pas très aimé.
04:12En tout cas, là, il a fait le job.
04:14Et puis, Tim Walz, il faut savoir que Tim Walz, quand Kamala Harris l'a sélectionnée, il lui a dit un truc très, très clair.
04:21Il lui a dit, écoutez, moi, je suis ravi, mais je suis très mauvais en débat.
04:26Et là, durant les premières 20-30 minutes, c'était assez laborieux quand même pour Tim Walz.
04:31Beaucoup de stress, beaucoup de lapsus, beaucoup de phrases qui n'avaient un peu ni queue ni tête.
04:36L'un était plus à l'aise que l'autre.
04:38Tout à fait.
04:39Mais quand même, à partir du moment sur l'avortement, Tim Walz s'est un peu réveillé et il était finalement assez bon aussi.
04:49Est-ce que c'est le bon choix pour Kamala Harris, Tim Walz ?
04:52Oui, je crois que c'est le bon choix.
04:54Kamala Harris, elle a vraiment une identité un peu d'une femme de la Californie, c'est-à-dire des côtes.
05:01On dirait ici en France un peu Bobo, alors que Tim Walz, c'est quelqu'un de l'Amérique rurale.
05:08L'Amérique profonde.
05:10L'Amérique profonde.
05:11Prof.
05:12Voilà, professeur.
05:13Et puis voilà, coach de football.
05:16En fait, c'est quelqu'un qui essaye de représenter tout ce que Kamala Harris ne représente pas,
05:20c'est-à-dire ces gens de l'Amérique profonde, de l'Amérique centrale.
05:23Le blanc moyen.
05:25Et en fait, il fait quand même assez bien le job jusque-là.
05:27J. Divens, est-ce que c'est une sorte de mini-Trump ?
05:30On dit beaucoup que c'est un opportuniste.
05:32Il a fait yel, tout en méprisant les élites.
05:36C'est quelqu'un qui est très bon aussi dans son genre.
05:39Alors, on lui a posé la question, d'ailleurs, pendant le débat.
05:42On lui a dit, mais vous avez dit que Trump, c'était en fait le Hitler de l'Amérique.
05:46Et il a été très franc.
05:47Il a dit, oui, je me suis trompé.
05:48J'ai changé d'avis.
05:50J. Divens, c'est quelqu'un qui vient aussi de l'Amérique centrale,
05:53de l'Amérique pauvre, de l'Amérique des Appalaches.
05:56Il a très bien parlé de sa mère durant le débat.
05:59Il a dit qu'elle avait une addiction au fentanyl, aux opiodes.
06:02Elle s'est guérie.
06:05Et c'est quelqu'un qui a réussi.
06:07Oui, puisqu'il est allé à yel.
06:09Voilà, il est allé à yel.
06:10Et grâce au bill des GI, c'est-à-dire cette loi qui aide les vétérans
06:15à aller dans des grandes universités,
06:17c'est quelqu'un qui finalement est l'exemple du rêve américain
06:20qui n'existe finalement plus trop dans cette Amérique contemporaine.
06:24Joe Biden, Kamala Harris, qui sont attendus aujourd'hui dans le Sud
06:27pour justement voir un peu ce qui s'est passé,
06:30les dégâts de l'ouragan Hélène.
06:32155 morts au total, c'est énorme.
06:35Joe Biden qui va se rendre en Caroline du Nord.
06:37On sait à quel point cet état est important pour les élections.
06:40Est-ce qu'il peut se rattraper ?
06:41Pourquoi a-t-il tardé, donnant l'opportunité à Trump justement de le critiquer ?
06:46Le système fédéral, c'est un système qui met très longtemps à se mettre en marche.
06:51Et là, ça a vraiment beaucoup tardé.
06:54Donc Donald Trump, bien sûr, saisit cette opportunité.
06:56Il a tout à fait raison.
06:57C'est en fait de bonnes guerres.
06:59Mais là, ce qui est quand même très important,
07:01c'est que ça se joue quand même en Caroline du Nord, dans les états du Sud-Est,
07:04c'est-à-dire quand même la Géorgie et la Caroline du Nord
07:06sont des états qui sont centraux.
07:07Les swing states.
07:08Les swing states.
07:09Surtout la Géorgie, surtout la Caroline du Nord.
07:11Donc là, c'est quand même quelque chose de très important.
07:13Kamala Harris va en Géorgie aujourd'hui.
07:15Elle va en Géorgie.
07:16Et bon, ils ont mis quelques heures à se mettre en marche.
07:20En tout cas, ça a l'air quand même de se mettre en marche.
07:23Mais on voit que les dégâts sont vraiment très profonds.
07:26Et il y a tout un système d'assurance aux États-Unis qui est vraiment,
07:29qui est très complexe et qui va mettre longtemps avant de se mettre en marche.
07:33On peut se demander quel pourrait être l'impact justement sur cet électorat
07:35de ces états du Sud.
07:36Oui.
07:37Est-ce que ça va les pousser justement à voter plutôt Trump ?
07:40Parce que du côté de la présidence de Joe Biden,
07:44il n'y a pas eu d'efforts suffisants ?
07:46Oui.
07:47Alors oui et non.
07:48C'est-à-dire que ça peut très bien marcher pour Biden,
07:50puisque bon, il y a quand même des aides qui vont être débloquées.
07:53Et puis Trump, bien sûr, aussi récolter la mise.
07:56Bon, on savait que Katrina, ça avait quand même impacté beaucoup
07:59George Bush à l'époque, qui n'avait pas été réélu.
08:02Bon, la même chose peut se passer encore une fois ici.
08:05Un mot sur le conflit au Proche-Orient, Tristan Cabello.
08:08Gideon Rackman, dans le Financial Times,
08:10écrit que l'escalade avec l'Iran,
08:12plus il y a escalade, plus ça profite à Trump.
08:15Vous êtes d'accord avec ça ?
08:16Oui.
08:17C'est-à-dire que c'est peut-être cette surprise,
08:19cette fameuse surprise d'octobre.
08:20Cette surprise d'octobre.
08:22Cette escalade en Iran.
08:24Alors pourquoi ça ?
08:25Normalement, les conflits, quand l'Amérique est en conflit,
08:28ça en fait profite à l'administration en place.
08:30Or Kamala Harris, elle essaye de se distancier un peu
08:33de cette administration.
08:36Et Trump, de l'autre côté, essaye de se décrire
08:39comme cet homme fort, va-t-en-guerre,
08:42qui peut tout résoudre aux États-Unis.
08:45Et donc, ça pourrait tout à fait lui profiter.
08:48Et on le croit, lorsqu'il dit que,
08:50c'est ça qui est tout de même incroyable,
08:52lorsqu'il dit qu'il aurait maintenu la paix
08:53dans l'ensemble du Proche-Orient,
08:54en incluant même l'Iran dans les accords d'Abraham.
08:57Ça prend aux États-Unis, ce type de déclaration ?
08:59Il y a une capacité de persuasion qui sera toujours étonnante,
09:02même dans le mensonge.
09:04Il arrive en fait à convaincre beaucoup de gens.
09:08Et c'est toujours le cas.
09:10Et c'est toujours le cas.
09:11Parce que les sondages sont…
09:12Il n'y a pas vraiment de changement dans les sondages.
09:14On voit que finalement, il n'y a pas eu…
09:15Ils sont au coude à coude.
09:16Ils sont vraiment au coude à coude dans tous les États-clés.
09:19On pense quand même que Kamala Harris va gagner le vote populaire.
09:22En tout cas, dans les États-clés, c'est vraiment au coude à coude,
09:26à 50-50, 49-50.
09:28Et donc, ça va être très serré.
09:29Chaque voix va compter.
09:30Chaque voix va compter.
09:31Et puis, toutes ces procédures,
09:32puisqu'on voit que Les Républicains multiplient des procédures
09:35pour justement pouvoir contester l'élection le jour même,
09:38le jour des résultats, en cas de défaite de Trump.
09:41Est-ce que les démocrates sont prêts à riposter
09:44devant toutes ces procédures du côté des Républicains ?
09:47Oui, bien sûr.
09:48Les démocrates sont tout à fait prêts.
09:49De toute façon, il y a des armées d'avocats
09:51qui sont prêts dans les deux camps.
09:53En fait, ce qu'on dit souvent à Washington,
09:55c'est que rien ne va s'arrêter le 5 novembre.
09:57Tout va commencer le 5 novembre.
09:58C'est ça.
09:59C'est ce qu'on dit pour cette année.
10:00Parce qu'il y a trois fois plus de procédures qu'il y a quatre ans.
10:02Trois fois plus de procédures.
10:03D'ailleurs, les démocrates ont déjà mis en forme
10:05beaucoup de procédures.
10:06Par exemple, sur tous ces petits candidats
10:08qui sont à la gauche du parti,
10:09ils ont essayé vraiment d'éliminer un après les autres
10:12en faisant des procédures de forme, la plupart du temps.
10:16Et dans quelques États, ils ont gagné, en fait.
10:18Donc, les démocrates sont à la manœuvre.
10:21Les Républicains aussi.
10:22Les Républicains qui essayent d'éliminer surtout
10:24un certain nombre de votants.
10:25C'est ça, leur stratégie.
10:26Tout à fait, c'est ça la stratégie.
10:27De réduire l'électorat.
10:28Plus l'électorat est en fait réduit,
10:31et moins l'électorat va voter,
10:33plus il bénéficie aux Républicains.
10:36Est-ce que Trump va déclarer la victoire,
10:37quoi qu'il en arrive, à votre avis ?
10:39C'est tout à fait possible.
10:40Et c'est tout à fait possible que le 5 novembre,
10:43on commence des semaines de procès
10:47et de parlementations entre les deux camps.
10:51Donc, la petite semaine d'il y a quatre ans,
10:54avant d'avoir les résultats,
10:55pourrait paraître courte à côté de ce à quoi on va faire face.
11:00Je pense qu'il y aura beaucoup, beaucoup,
11:02beaucoup de procès et d'affaires en justice
11:05après le 5 novembre.
11:07Contestation de résultats, etc.
11:09Merci Tristan Kebelo d'avoir été avec nous.
11:11Historien spécialiste des Etats-Unis,
11:12maître de conférences à la John Hopkins University.
11:15Merci à vous tous de nous avoir suivis.
11:17Restez avec nous.
11:18On se retrouve dans cinq petites minutes.
11:20On va parler économie,
11:21on va parler du plan justement de Michel Barnier
11:24qui a fait sa déclaration de politique générale hier.
11:26Il a parlé bien sûr des finances publiques.
11:28Elle va nous donner quelques pistes justement,
11:30Johanna Citruc dans l'économie à 18h40.
11:32Restez avec nous.

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