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538 millions, c'est approximativement le nombre de boîtes de paracétamol livrées dans les pharmacies françaises en 2023. C'est le médicament le plus vendu en volume dans le pays. Depuis la crise Covid-19 et la répétition des tensions d'approvisionnement, le paracétamol est devenu le symbole du déclin de la souveraineté sanitaire française. Depuis, l'état œuvre pour la renaissance du paracétamol tricolore et souhaite en faire un exemple de la réindustrialisation française dans le domaine de la santé. [...]

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00:00538 millions. C'est approximativement le nombre de boîtes de paracétamol livrées
00:15dans les pharmacies françaises en 2023. C'est le médicament le plus vendu en volume dans
00:20le pays. Depuis la crise Covid-19 et la répétition des tensions d'approvisionnement, le paracétamol
00:27est devenu le symbole du déclin de la souveraineté sanitaire française. Depuis, l'État œuvre
00:33pour la renaissance du paracétamol tricolore et souhaite en faire un exemple de la réindustrialisation
00:40française dans le domaine de la santé. Cependant, un circuit court 100% made in France
00:47du paracétamol est-il possible ? Ma réponse est oui. Mais sa viabilité dépendra de la
00:54capacité des acteurs à trouver un équilibre dans le temps entre autonomie stratégique,
01:01durabilité et rentabilité. Je m'explique. Il faut savoir que depuis plusieurs mois maintenant,
01:08un modèle coopératif public-privé, que je qualifie de souveraineté responsable,
01:14permet de construire une chaîne de valeur du paracétamol 100% française, qui répondra
01:20à près de la moitié de la consommation européenne. En pratique, les risques et
01:25les ambitions sont partagés entre les industriels et le gouvernement. Alors concrètement, comment
01:31ça se passe ? Les industriels Secents et Ypsophen, qui sont les producteurs du principe
01:38actif du paracétamol, bénéficient d'un soutien financier public pour la construction
01:44des nouvelles unités de production. C'est environ 40 millions d'euros d'aide pour
01:48Secents sur les 120 millions nécessaires pour adapter son site à Roussillon dans l'Isère.
01:54La construction de l'usine d'Ypsophen, quant à elle, à Toulouse, bénéficie d'une
02:00subvention de 4,2 millions de la région Occitanie, soit environ 15% du coût total.
02:05S'agissant maintenant d'Upsa et de Sanofi, qui eux commercialisent et fabriquent dans
02:12leurs usines respectives d'Agen et de Lisieux, le paracétamol finit. Eh bien, il faut savoir
02:18que c'est en contrepartie d'un moratoire sur la baisse de prix du paracétamol que
02:24les deux laboratoires ont pu prendre des engagements de volume d'achat du principe actif sur le
02:29long terme, Upsa ayant même contribué au financement de la chaîne de production de
02:35Secents. Précisons enfin que toutes les usines utiliseront
02:40des procédés de fabrication innovants, moins polluants et moins énergivores, une empreinte
02:47environnementale très largement réduite, au service de la protection de l'environnement
02:52et de la santé des riverains bien sûr, mais aussi qui réduira les coûts de production.
02:57Cependant, la rentabilité de ce modèle public, privé, responsable sur le long terme n'est
03:06pas garantie, puisqu'en moyenne, produire en France revient deux fois plus cher que
03:11de produire dans les pays émergents. Geler la baisse du prix du paracétamol ne suffira
03:16sans doute pas et une augmentation de ce dernier apparaît plus que nécessaire.
03:21Si nous souhaitons du paracétamol 100% made in France sur du long terme, un circuit court
03:29qui crée des emplois et qui permette une production écologique du paracétamol, alors
03:35la France et l'Europe doivent être prêts à payer un peu plus cher ce produit essentiel
03:40à la vie des citoyens.

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