Claude Moniquet : «Nous avons un long contentieux avec le Hezbollah»
Spécialiste terrorisme et renseignements, Claude Moniquet a abordé le rapport entre la France et Hezbollah : «Nous avons un long contentieux avec le Hezbollah».
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00:00Oui, tout à fait, je partage absolument le sentiment du caporal Lucien.
00:06Nous avons un long contentieux avec l'Hezbollah, effectivement,
00:10je vais le décomposer rapidement en trois séquences.
00:12Première séquence, effectivement, les attentats du Draka,
00:16cinq tuits parachutistes du premier chasseur parachutiste,
00:21troisième compagnie qui était entièrement décimée,
00:23des soldats qui étaient venus au Liban pour la paix,
00:26pour protéger les populations.
00:27Et aussi 241 soldats américains qui sont morts le même jour,
00:30dans les mêmes conditions.
00:31Deuxième séquence, ce sont les attentats du groupe 10 fois d'Ali Saleh,
00:36entre 85 et 86 à Paris, 14 attentats, 14 morts, 303 blessés.
00:42Le premier était au Galerie Lafayette,
00:44le dernier, le plus connu, celui qui a fait une dizaine de morts,
00:47c'était devant le magasin Tati rue Dren.
00:50Troisième séquence, évidemment, les otages du Liban,
00:54une centaine d'otages dont plusieurs Français qui ont été retenus
00:57pendant des années dans des conditions épouvantables au Liban,
01:01avant d'être libérés.
01:03Certains sont morts en prison, certains ont été livrés,
01:05comme le colonel Buckley, un Américain, a été livré à l'Iran,
01:11qui l'a torturé épouvantablement avant qu'il meure en détention.
01:15Voilà le contentieux que nous avons avec eux.
01:17Et je voudrais rajouter une petite chose, si vous me le permettez.
01:21L'attentat du Raqqa, on a essayé de le venger à l'époque.
01:24Il y a eu une opération du service d'action de la DGSE
01:26qui a échoué contre l'ambassade d'Iran au Liban,
01:29qui a échoué par des raisons techniques, mais beaucoup plus graves.
01:32Un mois plus tard, l'armée française a tenté de détruire une caserne,
01:37la caserne Sheikh Abdallah, dans la plaine de l'ABK,
01:40qui était le siège de l'unité des gardiens de la Révolution
01:43qui avait formé les terroristes qui avaient commis cet attentat.
01:46Les avions ont décollé du porte-avions Foch,
01:48ont bombardé la caserne, et la caserne était vide
01:51parce que quelques minutes avant le bombardement,
01:53un coup de téléphone était arrivé de Paris,
01:56du ministère des Affaires étrangères, pour prévenir de l'attaque.
01:59À l'époque, c'était Claude Chesson qui était ministre.
02:01Son entourage ne voulait pas de représailles.
02:03Et cet acte qu'on peut vraiment qualifier d'acte de trahison
02:06a été commis par un haut diplomate français.