Michaël Sadoun, analyste en politique publique, constate avec regret «un sentiment de résignation» face aux déclarations d'Emmanuel Macron à la suite du meurtre de Philippine.
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00:00Céline parlait d'une émotion qui réunit.
00:03Évidemment, on est tous tristes, mais je dirais qu'il y a 50 nuances
00:07de tristesse dans le paysage politique et même chez les gens,
00:10puisqu'il y a une tristesse chez certains teintée un petit peu d'agacement
00:15parce qu'on a le sentiment que rien n'a été fait pour empêcher cela.
00:18J'en fais plutôt partie parce qu'il y a moins d'un an,
00:21j'étais sur ce même plateau et on assistait aux obsèques de Thomas à Crépole.
00:25Le problème était d'une nature différente,
00:27mais on a le sentiment à chaque fois quand même que le laisser aller
00:31dans l'action politique génère naturellement des drames humains.
00:36Donc, évidemment, tristesse, mais agacement.
00:39Après le temps de l'émotion doit venir le temps de l'interprétation.
00:42Qu'est ce qui s'est passé ?
00:44Et pourquoi ?
00:44Chez certains, notamment au centre, il y a, je dirais vaguement,
00:48un sentiment de résignation parce qu'Emmanuel Macron a beau dire
00:51il faut faire, faire et arrêter, on va écouter Emmanuel Macron
00:54qui n'a pas été très actif sur ce sujet.
00:56C'est le moins qu'on puisse dire depuis son accession au pouvoir.
00:59Et puis, du côté de la gauche, il y a aussi une tristesse.
01:02Je ne leur ferai pas un procès en inhumanité.
01:04Je suis sûr que ça les touche également.
01:05Mais leur premier réflexe, c'est d'accuser la récupération de l'extrême droite.
01:10Il y a des mots qui ont du mal à sortir.
01:12Il y a des mots qui ont du mal à sortir.
01:13Quand on lit les tweets de Jean-Luc Pélenchon et que le terme d'OQTF
01:15n'est même pas prononcé, c'est à dire qu'il y a un problème d'interprétation
01:19et on peut penser que le manque de sérieux dans l'interprétation
01:23est un défaut d'émotion.
01:24Parce que si le problème était vraiment important,
01:26on se saisirait du problème à bras le corps, par-delà les nuances politiques.
01:31Puis, on apporterait des solutions, c'est tout.
01:33Parce qu'Emmanuel Macron...
01:34Je vous rappelle qu'il y a eu une loi sur l'immigration
01:36qui parlait précisément de l'immigration irrégulière
01:39il n'y a même pas un an et qui était portée par Gérald Darmanin.
01:43Ça s'est terminé sur un Emmanuel Macron qui était complexé
01:46que le Rassemblement national vote cette loi avec lui
01:48et qui donc saisit immédiatement dans la foulée le Conseil constitutionnel
01:51pour que cette loi soit totalement neutralisée.
01:54Est-ce qu'il prend vraiment la mesure des choses ?
01:56Est-ce que ce genre de problème est important pour lui ?
01:58Est-ce que l'émotion à laquelle il fait droit aujourd'hui
02:02donnera naissance à une action ?
02:03Je n'en suis pas sûr.