Dans un échange avec des lecteurs du Parisien mis en ligne ce dimanche soir par le quotidien, Emmanuel Macron a reconnu qu'il aurait dû se "mouiller" davantage pour défendre la réforme contestée des retraites et a annoncé qu'il allait dorénavant se "réengager dans le débat public".
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00:00 que nous accueillons David Doucan du Parisien, qui en partie conduit cette interview.
00:03 Bonsoir David, très heureux de vous voir sur BFM TV.
00:06 Bon déjà, racontez-nous comment ça s'est passé.
00:08 Il y avait vos lectrices et vos lecteurs, c'était où ? C'était chez vous ? C'était à l'Élysée ?
00:12 Non, non, c'était à l'Élysée.
00:14 Écoutez, c'est très simple.
00:15 Lorsque, moi comme vous, j'ai observé l'agenda politique,
00:19 il y avait ce rendez-vous du Conseil constitutionnel et après lequel
00:22 nous avions tous compris qu'Emmanuel Macron aurait besoin de s'exprimer à nouveau
00:27 et de reprendre au fond une forme de discussion qui s'était un peu interrompue,
00:32 à vrai dire, avec nos concitoyens.
00:34 Et donc, nous, nous avons ce soir du face aux lecteurs.
00:38 Donc, je l'ai proposé, j'ai fait cette proposition au service de presse de l'Élysée,
00:43 qu'il a accepté et nous l'avons organisée effectivement au Palais de l'Élysée.
00:47 L'interview s'est tenue vendredi matin, où nous sommes allés avec onze de nos lecteurs.
00:54 Alors, vous le savez, vous le savez Jean-Baptiste,
00:56 parce que je vous l'ai déjà raconté plusieurs fois,
00:58 mais peut-être que vos téléspectateurs l'ignorent,
01:00 avant que l'interview se déroule, lorsque nous organisons un face aux lecteurs,
01:05 il y a une petite conférence de rédaction que j'anime,
01:08 que j'anime avec nos amis lecteurs.
01:12 Et c'est un moment très intéressant parce que, vous vous en doutez,
01:15 il est évidemment hors de question pour nous de leur souffler quoi que ce soit.
01:19 Toutes les questions viennent de leurs interrogations,
01:22 de leurs préoccupations, de leurs ressentis.
01:25 Et c'était d'une richesse incroyable.
01:26 Il y avait vraiment, au fond, ce que nous racontons,
01:30 nous, sur le site, dans les pages du Parisien et vous sur BFMTV au quotidien,
01:35 ce trouble dans lequel le pays en ce moment évolue.
01:40 Eh bien ça, nous l'avons ressenti dans cet échange-là.
01:42 Ça a donné lieu à toute une série de questions, il y en avait presque 40.
01:46 On n'a pas pu toutes les poser, mais on en a posé beaucoup.
01:48 Et ensuite, eh bien effectivement, après cette petite réunion de travail,
01:51 le président de la République était à l'heure d'ailleurs, je tiens à le préciser,
01:55 et l'entretien a pu commencer.
01:58 – Ils ont été assez cachés, vos lectrices et vos lecteurs, David Ducan,
02:02 en tout cas, dans la façon dont vous relatez les échanges,
02:05 ils n'ont pas du tout eu l'air impressionnés par le président de la République.
02:08 – Non, pas du tout impressionnés, parce que, alors, respectueux.
02:12 Respectueux, bien sûr, de la personne, de la fonction et du lieu
02:17 dans lequel nous nous trouvions, et ça c'est tout à fait naturel.
02:20 Mais effectivement, des demandes d'explications, des demandes de précision,
02:25 qui ont été portées de manière, comme vous dites, "cache", "directe".
02:29 Et les réponses aussi étaient au fond, à l'avenant, c'est-à-dire "cache" et "directe".
02:34 – Il n'a pas été gêné à aucun moment ?
02:36 Parce qu'il y a plein de questions sur la couv' Playboy de Marlène Schiappa,
02:41 sur l'arrogance, le mépris, il a répondu à tout, franchement, alors ?
02:46 – Oui, sur la question Playboy, il a répondu,
02:50 "ne m'emmenez pas sur des terrains glissants, puis passez à autre chose".
02:53 On a senti qu'il n'avait pas envie de s'attarder sur la question.
02:56 Sur le mépris, vous avez lu l'interview où il répond pleinement,
03:02 il explique, il considère qu'à partir du moment où on va au contact,
03:06 on va à la rencontre des gens pour dialoguer,
03:08 on ne peut pas être accusé d'être méprisant,
03:11 donc il prend le temps de répondre à cela.
03:12 Il revient même, une fois encore, sur l'histoire des petites phrases,
03:16 il y en a certaines qu'il assume pleinement,
03:19 comme celle de la fameuse "traverser la rue pour trouver du travail",
03:22 ça il l'assume.
03:23 Les gens qui ne sont rien se souviennent aussi de cette petite phrase-là
03:26 du premier quinquennat, ça en revanche il dit clairement
03:28 dans cette interview, c'était une faute.
03:30 Donc non, oui, vous me demandiez, est-ce qu'il a été gêné,
03:33 est-ce qu'il a eu des moments où il a esquivé ?
03:35 Non, il n'y a pas eu d'esquive, il y a eu la volonté de la part de nos lecteurs
03:41 d'aller chercher de l'info.
03:43 L'un d'eux, pourtant ce ne sont pas des journalistes professionnels,
03:46 mais ils avaient cette volonté, l'un d'eux me l'a dit
03:48 avant que nous entrions dans le salon des ambassadeurs
03:51 pour réaliser l'interview,
03:52 "moi je vais aller chercher de l'info",
03:54 je lui dis "bon ben c'est un bon réflexe,
03:56 pour votre reconversion je garde votre CV".
03:59 Et ça c'était du côté des lecteurs,
04:01 et du côté du président de la République,
04:03 il m'est apparu à moi de manière évidente
04:05 qu'il y avait la volonté à la fois d'expliquer certaines choses
04:10 et aussi sans doute d'apporter des précisions
04:14 par rapport à son allocution de lundi.
04:18 Sans doute a-t-il ressenti lui aussi la nécessité
04:21 de se montrer plus précis,
04:23 de se montrer plus précis parce qu'en se montrant plus précis,
04:28 il se montrait plus à l'offensive.