Le réalisateur français Mathieu Kassovitz fait répéter sa troupe de comédiens et danseurs pour la première, le 10 octobre, de la comédie musicale inspirée de La Haine, son film choc sur la banlieue sorti en 1995.
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00:00Il faut pousser le mec d'à côté, et le mec d'à côté il vous pousse, et tout d'un
00:20coup vous créez ce climage là, entre vous, c'est ça, et ça si vous ne faites pas un
00:24truc, toi t'es pas obligé de te lever aussitôt parce que laisse-nous dire l'insulte avant
00:28que...
00:29J'ai essayé de refaire en fait, c'est compliqué à expliquer mais c'est joli à voir, j'ai
00:34essayé de refaire les plans du film en fait d'une manière live, et donc on a conçu un
00:39système un petit peu complexe, technologique de mouvements des personnages et de mouvements
00:44du décor, qui se synchronisent et qui vous donne l'impression que vous êtes à la place
00:49de la caméra.
00:50Moi ce que j'aime de la comédie musicale c'est cet envolée lyrique, c'est le romantisme,
00:55c'est l'histoire d'amour, c'est la musique évidemment, mais c'est la façon de l'intégrer,
00:58et c'est vrai que c'est quelque chose qui peut être très vite ringard, c'est quelque
01:01chose qui peut être très vite de mauvais goût.
01:06Maintenant que 30 ans plus tard, on sait ce que c'est que les banlieues, on connaît
01:11les problèmes de brutalité policière et qu'on connaissait jeunes qu'on ne connaissait
01:14pas à l'époque, qui maintenant font partie de la société et chantent avec la garde nationale,
01:21donc c'est le même sujet mais c'est plus la même façon de le raconter et on ne recherche
01:26plus à alerter le public, on cherche à l'émouvoir avec une histoire qui est déjà
01:34connue et un sujet de fond qui reste en fait le problème de respect qui est un sujet universel.
01:42Dansez, vous dansez, et les flics, go !
01:50En 1995, moi j'étais adolescent, le film je l'ai vu, j'étais fier qu'on puisse
01:56avoir un bout de notre histoire en fait dans la télévision, que les gens puissent voir
02:03un peu nos vies de galère, parce qu'en vrai, même si le film en fait il ne vieillit pas
02:09parce qu'encore aujourd'hui c'est comme ça, et c'est vrai que c'était l'émergence
02:13du hip-hop, donc ça fait que tout était émergent, c'est-à-dire que les quartiers
02:17étaient émergents, toute cette culture hip-hop était émergente, aujourd'hui on est dans
02:22une culture qui est sortie.
02:24On était devant un enculé, on lui insultait sa mère, lui il ne bougeait même pas !
02:28Tout d'un coup ces bâtards, ils se sont écartés !
02:30On n'a pas baissé les bras, connard ! On a compris qu'il faut faire autre, tu vois ce que je veux dire ?
02:34C'est un autre truc, je suis le patron, mais ouais tu te battraques, bien sûr que tu te battraques !
02:39Et là des choses qui arrivent, oh calmez-vous, calmez-vous !
02:41Et là quand vous vous emmêlez en fait ça crie deux bandes, c'est ça le truc,
02:46c'est ça qu'il faut arriver à trouver.
02:48Ce film il permet de comprendre d'où vient cette violence, c'est pas pour l'excuser,
02:54mais c'est pour avoir un dialogue possible, et ça c'est encore d'actualité, parce qu'il
02:59y a encore des violences, il y a encore des injustices, et c'est ça qui génère la violence en général.