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00:00Notre invité, on fait le bilan de la saison touristique dans les Pyrénées-Orientales.
00:03Simon, non recevant, un hôtelier de bagnoles sur mer, qui est aussi président de l'UMI.
00:07C'est le syndicat des hôteliers-restaurateurs.
00:09Bonjour Brice Tanac.
00:10Bonjour.
00:10Merci d'être avec nous en studio.
00:12Si on se résume, l'été plutôt bon, sauf en juillet, c'est ça ?
00:15Oui, enfin, été très morcelé, été très technique, on va dire, pour les commerçants, pour les professionnels du tourisme.
00:22Avec un pont du 8 mai qui a été fabuleux, on se croyait sur un week-end du 15 août sur la Côte-Vermeille.
00:29Puis ensuite, on a eu évidemment les mois de juin et juillet, avec les élections, avec la météo qui n'était pas bonne,
00:35pour enfin arriver sur un mois d'août qui a été très fort, beaucoup de monde d'un coup, beaucoup de monde à satisfaire.
00:41Et puis ensuite, le mois de septembre, avec la météo qu'on connaît, qui n'est pas forcément hyper satisfaisante.
00:45Alors que d'habitude, septembre, c'est un bon mois aussi.
00:47D'habitude, c'est l'été indien, c'est vrai.
00:49Quand on a vu aux alentours du 10 septembre que les chutes de température étaient là, que la mer baissait en température,
00:55on s'est dit bon, on passera à côté cette année.
00:57Pourquoi est-ce que ça a baissé en juillet ?
00:59Il y a beaucoup de raisons. Il y a la raison des élections, évidemment.
01:02Trois week-ends d'élections sur un mois et demi, c'est lourd.
01:06On sait que les élections, en général, ont un impact négatif sur les fréquentations.
01:10Et puis, je pense qu'on a sous-investi sur juillet, en fait.
01:14On vit un peu sur nos acquis, on vit un peu sur ce qui s'est fait dans le passé,
01:19en termes de promotion de communication au national et à l'international pour notre département.
01:24Et que forcément, ça se retrouve, on n'a que les haussiers, on a perdu les juilletistes.
01:27On ne communique pas assez sur la destination des Pyrénées-Orientales ?
01:30On ne communique pas du tout, en fait.
01:32Est-ce que vous avez vu déjà une campagne sur Paris ?
01:35Est-ce que vous avez vu des campagnes à l'étranger ?
01:37Est-ce que vous voyez de l'image qui est envoyée ?
01:41On a cette marque, Pyrénées-Méditerranée, on l'a depuis un an.
01:43On n'a toujours pas de logo, on n'a toujours pas d'identité.
01:46Qu'est-ce que nous sommes ? Sur quoi voulons-nous communiquer ?
01:48Sur quels axes voulons-nous travailler ? Je pose la question.
01:51Là, c'est une charge contre le département, le conseil départemental,
01:54qui a lancé cette marque Pyrénées-Méditerranée et qui n'en fait pas assez, donc.
01:56Non, ce n'est pas une charge contre le département, c'est plutôt une ambition.
02:01J'ai envie qu'on ait cette ambition, cette ambition commune.
02:04Les professionnels, les collectivités locales, que ce soit la commune,
02:08que ce soit les intercos, que ce soit le département, il faut qu'on travaille tous ensemble.
02:11On l'a proposé il y a un peu plus d'un an avec Laurent Goz à la Chambre de Commerce et d'Industrie.
02:15On avait lancé une action globale qui avait fonctionné.
02:18Il faut que, maintenant, on franchisse un gap supplémentaire, qu'on aille au-delà
02:22et qu'on travaille tous ensemble de concert comme le font d'autres destinations
02:25qui, elles, n'ont pas souffert au mois d'juillet.
02:27Mais avec quel argent ? Avec quel argent des campagnes de pub à la télé,
02:29des campagnes de pub dans le métro parisien, ça coûte de l'argent ?
02:32Alors déjà, on a proposé des partenariats public-privé.
02:34Peut-être que les acteurs privés peuvent venir travailler aux côtés du public.
02:38Ensuite, quel argent ? Moi, j'ai envie de dire, c'est de l'investissement.
02:41Juste, je vais m'arrêter sur ce que vous dites.
02:43Vous dites que les acteurs privés sont prêts à mettre la main dans la poche, donc, à participer.
02:47Vous pensez que les hôtels et les restaurants ne communiquent pas déjà ?
02:49Vous pensez qu'ils n'ont pas un budget de communication sur les réseaux, sur le numérique ?
02:53C'est déjà ce que nous faisons.
02:54Ce que nous demandons, c'est d'aller encore plus haut, encore plus loin
02:57pour faire venir davantage de visiteurs, pour appliquer ce tourisme 4 saisons
03:01que nous appelons de nouveau.
03:02On nous a demandé, il y a quelques années, de monter en gamme.
03:04Je pense que le contrat est rempli de la part des acteurs privés.
03:07Aujourd'hui, on doit aller encore plus loin.
03:08On doit travailler tous ensemble, derrière le département
03:12et mettre en avance cette image, cette marque commune.
03:14Et davantage de touristes, c'est souhaitable pour notre département
03:16par rapport aux enjeux environnementaux, la sécheresse,
03:19par rapport aussi à la circulation.
03:20Sur la Côte-Vermeille, l'été, c'est quand même compliqué.
03:22Alors, je ne suis pas trop d'accord avec vous sur la circulation
03:24parce que je trouve que, justement, on a un réseau routier.
03:26Et là, il faut rendre hommage au département qui est quand même très bien fait
03:29et qui absorbe très bien.
03:30Vous allez sur d'autres destinations du bassin méditerranéen,
03:33ça bouchonne, ça claque seul.
03:34C'est parfois pire ailleurs, on est d'accord.
03:35Chez nous, c'est pas mal.
03:36Ensuite, j'ai envie de vous dire, est-ce que le département a les moyens du statu quo ?
03:39La première économie du territoire, c'est le tourisme.
03:41Est-ce qu'on a les moyens de ne pas investir ?
03:43Est-ce qu'on a les moyens de continuer à vivoter,
03:46à travailler comme on le fait depuis 20 ans ?
03:48Je ne le crois pas.
03:49Il faut de l'ambition.
03:49Il faut de l'ambition pour l'emploi.
03:50Il faut de l'ambition pour l'économie.
03:51Il faut de l'ambition pour l'aménagement du territoire
03:53et pour donner des perspectives à nos habitants.
03:55On est déjà à l'endroit le plus éloigné de Paris, de France métropolitaine.
03:59Eh bien, ayons cet orgueil, ayons cette ambition
04:01et travaillons ensemble pour être une des plus belles destinations touristiques du pays.
04:05Est-ce qu'une solution aussi, ça ne pourrait pas être d'allonger l'arrière-saison ?
04:08Ce mois de septembre qui, traditionnellement, est bon,
04:10qui l'est moins cette année en raison de la météo,
04:12mais est-ce qu'il n'y a pas possibilité ?
04:14Est-ce qu'une des ambitions, ça ne peut pas être de pousser jusqu'aux vacances de la Toussaint ?
04:16Très clairement, c'est l'ambition.
04:18Après, je ne suis pas dans l'incantation.
04:19Quand quelqu'un vient nous voir et nous dit
04:21« Nous allons faire un tourisme quatre saisons »
04:23en levant le doigt vers le ciel et en invoquant je ne sais qui,
04:25c'est du bullshit.
04:27La réalité, qu'est-ce que c'est ?
04:29C'est qu'on a mis en place les actions pour avoir de l'hébergement,
04:32que ce soit les campings, que ce soit les hôtels,
04:34que ce soit l'Égypte, je les entendais,
04:36c'était ici dans les conférences de presse avant-hier.
04:38Et on en parle ce matin sur France Bleu.
04:40On va vous en parler ce matin sur France Bleu.
04:42Je pense qu'on a tous mis en place la montée en gamme
04:44demandée par les pouvoirs publics depuis des années.
04:47On l'a fait.
04:48Aujourd'hui, on a besoin de visibilité.
04:50Il faut de l'audace.
04:51Et vous ne vous sentez pas assez soutenu par les pouvoirs publics.
04:53Très clairement, c'est ce que vous dites ce matin.
04:55Très clairement.
04:57Il est 7h51 sur France Bleu.
04:58Aussi, on a notre invité, Brice Sanac,
05:00président de l'UMI, le syndicat des hôteliers-restaurateurs.
05:03Face à la sécheresse,
05:04votre profession avait mis en place, Brice Sanac,
05:06cet été, des mesures symboliques.
05:08Et pas que.
05:09Mais on se souvient, par exemple,
05:10de la suppression des bondes dans les baignoires
05:12pour interdire les bains,
05:14pour faire des économies d'eau.
05:15Quel bilan vous faites ?
05:16Est-ce que vous avez des retours des touristes là-dessus ?
05:19Les retours sont bons.
05:20On l'avait dit il y a quelques mois,
05:21le juge de paix sera le touriste.
05:23L'idée n'était pas d'interdire les bains, très clairement.
05:25L'idée était plutôt de partir
05:27sur une gestion beaucoup plus économe,
05:29en bon père de famille, de la ressource.
05:31Je rappelle à vos auditeurs,
05:331% des prélèvements en eau du département
05:36vont sur l'activité, l'économie du tourisme.
05:39Donc, on est dans la largeur de trait,
05:41comme j'avais dit sur votre antenne il y a quelques mois.
05:43Mais nous voulions faire,
05:45parce qu'on a besoin d'être dans du collectif,
05:48et qu'on ne peut pas avoir les piscines qui débordent,
05:50les douches qui débordent,
05:51les baignoires qui débordent,
05:52et nos amis agriculteurs qui sont dans la difficulté.
05:54Ça, c'était le premier des points.
05:55Ensuite, au niveau des actions qu'on a mises en place,
05:57au niveau des chaussettes,
05:59je suis heureux de voir que d'autres territoires
06:01qui sont touchés par la sécheresse
06:02se sont inspirés de nous,
06:03et les ont appliqués.
06:05Il y a deux semaines en Espagne,
06:06ils l'ont appliqué un peu plus tard que nous,
06:08à partir du mois de juin.
06:09Pour ce qui est des baignoires,
06:11l'idée était simplement de partir
06:12sur une démarche plus positive,
06:14et d'inciter les hôteliers
06:15à transformer ces vieilles baignoires
06:17en douches italiennes,
06:18et de mettre des systèmes de réutilisation
06:19pour les eaux de loisirs.
06:20Vous avez le sentiment que les touristes
06:21ont reçu le message,
06:22que ça a été bien intégré, bien accepté ?
06:24Bien sûr !
06:25Le tourisme vient dans les Pyrénées-Orientales
06:27pour deux choses, allez, trois.
06:29Les montagnes, la mer et le soleil.
06:32Une fois qu'il est là,
06:34on lui apprend à aimer le territoire,
06:35la gastronomie, l'identité,
06:38l'identité catalane qui est là aussi,
06:40qui est prégnante.
06:41Et donc en fait,
06:42quand on lui apprend à aimer ce territoire,
06:44il apprend que ce territoire a des difficultés,
06:47parce qu'il ne le sait pas forcément,
06:48et il dit, je viens dans un territoire
06:51où ils ont pris en main leur destin,
06:53et j'ai envie de les aider,
06:54et j'ai envie de les accompagner.
06:55Un dernier mot Brice Sanac,
06:57rapidement s'il vous plaît,
06:58sur l'annonce du gouvernement,
06:59il y a le retour dans le gouvernement
07:01d'un ministre délégué entièrement au tourisme.
07:04Ça c'est une première depuis des années,
07:06elle s'appelle Marina Ferrari,
07:07vous en dites quoi ?
07:08On est très heureux,
07:09on lui souhaite beaucoup de courage,
07:12on va bosser avec elle énormément.
07:13Ce n'est pas juste de la communication ?
07:14Ce n'est pas juste de la communication,
07:16c'est un vœu que nous faisons collectivement.
07:18J'étais encore à Paris il y a quelques jours
07:20à militer justement pour cette option-là,
07:22parce que nous connaissons bien Marina Ferrari,
07:24en plus on sait que c'est une cheville ouvrière
07:27pour le monde économique,
07:28et nous sommes très contents,
07:29on est rattachés au ministère de l'économie,
07:32donc c'est aussi un point important.
07:34Il faudra qu'on travaille sur le recrutement,
07:36il faudra qu'on travaille sur l'image de nos métiers,
07:39mais il faudrait aussi qu'on travaille
07:40sur la destination France.
07:41On a eu une belle vitrine avec les Jeux Olympiques,
07:43à nous de capitaliser,
07:44les recettes des Pyrénées-Orientales
07:46peuvent s'appliquer à Paris,
07:47et les recettes de Paris peuvent s'appliquer
07:48aux Pyrénées-Orientales.
07:49Merci beaucoup Brice Sanac,
07:50je vous rappelle que vous êtes le président de l'UMI66,
07:52c'est le principal syndicat des hôteliers et restaurateurs
07:54en pays catalan dans les Pyrénées-Orientales.
07:56Merci beaucoup.