Geoffroy Lejeune : «On est en train d’installer un critère d’éligibilité au gouvernement en fonction des positions sur des sujets sociétaux»
Lors de l’émission Ca Se Dispute du 20/09/2024, Geoffroy Lejeune, journaliste, était invité sur le plateau. Il est revenu sur la composition du nouveau gouvernement : «On est en train d’installer un critère d’éligibilité au gouvernement en fonction des positions passées ou présentes sur des sujets sociétaux».
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00:00Vous avez Geoffroy Lejeune, l'étiquette Manif pour tous sur le front.
00:03Il devient difficile de faire des compromis.
00:06C'est un caillou dans la chaussure, en quelque sorte.
00:08C'est une honte, en réalité.
00:11Je trouve ça vraiment honteux.
00:12Je ne reviens pas sur ce que Philippe a dit sur l'origine des variants.
00:14Je suis absolument d'accord.
00:15J'attends d'ailleurs le tome 2 du livre de Philippe qui me fera le débriefing
00:18de tout ce qu'on vient de vivre sur le cas de Laurence Garnier.
00:21Pour que les choses soient plus claires, je vais dire tout de suite
00:24ce que j'en pense. Moi, je pense que c'est comme elle en tout point.
00:27Je suis également.
00:29J'étais opposé au mariage pour tous, je le suis encore.
00:31J'étais également...
00:32Tu l'es encore ?
00:32Bien sûr, je n'ai pas changé d'avis parce que ce n'était pas des raisons
00:35conjoncturelles, si tu veux.
00:36J'étais opposé à la constitutionnalisation de l'IVG, je le suis encore
00:39parce que ce n'était pas non plus des raisons conjoncturelles.
00:41D'ailleurs, je trouve que ceux qu'on devrait pointer du doigt,
00:43c'est ceux qui ont changé d'avis, parce que l'opposition au mariage pour tous,
00:46c'était une question anthropologique.
00:47C'était une vraie question de réflexion.
00:48Oui, mais justement, on peut avoir constaté que la société ne s'est pas effondrée.
00:52Ce n'est pas la société qui est le problème, c'est la vision de l'homme.
00:54Ce qui est intéressant, c'était la vision de l'homme et la vision du mariage.
00:57Et la vision de l'homme et la vision du mariage, en 10 ans et en 100 ans,
01:00elles ne changeront pas.
01:01Et ces gens ont changé d'avis pour des raisons d'air du temps, justement.
01:04C'est eux qu'on devrait pointer du doigt en disant
01:05mais vous vous rendez compte, vous avez changé d'avis.
01:07Vous avez dit, vous avez manifesté...
01:08Peut-être parce qu'ils ont constaté que c'était d'une part accepté par la société,
01:12et que d'autre part, si la civilisation française s'écroule,
01:15ce n'est peut-être pas à cause de ça.
01:16Si tu considères en 2013 que ce n'est pas possible de faire croire aux gens,
01:20à l'État civil, qu'on peut avoir un enfant en étant de même sexe,
01:24tu ne peux pas considérer autre chose en 2024.
01:27Ou alors, tu n'as pas de conviction.
01:28Voilà, c'est tout ce que je pense.
01:29Donc moi, les gens qui ont changé d'avis, je ne les respecte pas beaucoup,
01:31en tout cas sur ce sujet-là.
01:32Maintenant, je pense quand même sur tous les sujets,
01:35mais ce que je constate, ce que je trouve pervers au dernier degré
01:37et vraiment même inquiétant pour notre débat public, notre débat politique, etc.,
01:41c'est qu'en effet, on est en train d'installer une interdiction
01:46de fréquentabilité et de critères d'éligibilité au gouvernement
01:51en fonction des positions, passées ou présentes d'ailleurs,
01:55sur les sujets sociétaux.
01:56Ça veut dire que si tu veux rentrer dans un gouvernement,
01:58t'es obligé d'embrasser, d'aller baiser une babouche,
02:03d'embrasser la vision sociétale progressiste.
02:05Mais est-ce que ça veut dire que Bruno Retailleau a embrassé cette vision,
02:08notamment sur l'euthanasie ?
02:09Parce qu'on sait qu'il est complètement opposé.
02:11Il a écrit de la même manière, d'ailleurs.
02:12Il a écrit de la même manière là-dessus, sur ses points de vue sur l'immigration.
02:16Sous-titrage Société Radio-Canada