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Xerfi Canal a reçu Richard Soparnot, Directeur Général de l’ESC Clermont Business Schools, pour parler de la valorisation de la recherche.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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00:00Bonjour Richard Soparno et bonjour Jean-Philippe. Richard Soparno, directeur général de l'ESC
00:13Clermont Business School. Richard, ça en devient presque comique, on n'arrive toujours pas à
00:20vraiment faire intégrer l'importance de la valorisation de la recherche. Je dis que ça
00:26n'est presque comique parce que ça ne date pas d'hier quand même la préoccupation de l'impact
00:29de la valorisation. Absolument, moi pour avoir travaillé un petit peu sur la question, la
00:35première association académique à avoir fait cet appel à des recherches plus pertinentes c'est
00:41l'Academy of Management. A l'époque c'était présidé par Embrik, professeur Embrik et c'était
00:46en 1984. Donc c'était il y a à peu près 40 ans et cet appel à des recherches plus pertinentes
00:56existe depuis lors. Et pour autant, il me semble que les choses n'ont pas significativement avancé,
01:03on a régulièrement des appels à des recherches plus pertinentes, mais des appels qui bien souvent
01:11sont ceux de chercheurs qui prennent conscience qu'il faut donner du sens à ce qu'on fait en
01:18tant que chercheur. Des appels qui émanent parfois et qui sont quand même pris en considération par
01:23certaines associations, je pense à ACSB qui intègre l'évaluation de l'impact de la recherche
01:29parmi ces critères, je pense à l'HCBRS, mais pour autant ça ne fait pas encore système et on n'a pas
01:39une évaluation, j'ai envie de dire presque systématique, des travaux de recherche de nos
01:47collègues enseignants-chercheurs. En termes d'impact et d'évaluation, sous-entendu le but c'est de
01:51publier, puis une fois qu'il est publié on passe à autre chose. Là vous nous dites non, il faut
01:56justement, tout l'enjeu c'est de voir la vie, de voir l'histoire des papiers. Exactement, en fait,
02:01on a tendance parfois à se focaliser à l'histoire du papier avant qu'il soit publié, et c'est
02:05évidemment intéressant, et c'est une étape importante, mais je pense qu'il faut désormais
02:11s'intéresser à l'histoire du papier après sa publication, parce qu'au fond, et ça ne peut pas
02:18se limiter à des mesures strictement quantitatives comme le H-Index, on doit s'intéresser à ce que
02:24deviennent les papiers lorsqu'ils sont emparés par nos étudiants, par les praticiens, par les
02:30professionnels auxquels on diffuse ces travaux-là. La question c'est celle-là, que deviennent nos
02:36papiers ? Quelle est la vie de nos papiers après leur publication ? Et je crois que cette préoccupation
02:42ne peut être la préoccupation exclusive des chercheurs. Je pense que l'ensemble des acteurs
02:48de l'écosystème doit se préoccuper de cet enjeu-là. On doit évaluer systématiquement l'histoire de nos
02:55papiers après leur publication, et si les classeurs, les accréditeurs font, on va dire, cause commune,
03:04à ce moment-là, la question de l'impact deviendra une préoccupation de notre environnement, et à ce
03:12moment-là, on se mettra pas seulement à compter les papiers et les rankings, on se mettra aussi et
03:18surtout à regarder la manière dont nos papiers changent la vie de ceux qui s'en emparent et qui
03:26les lisent. Bien sûr, c'est absolument essentiel, sinon ce sera un peu comme un festival de Cannes
03:31qui se contenterait de remettre des prix, puis ne se soucierait pas après de la vie en salle des
03:35films. C'est quand même assez paradoxal de devoir rappeler aux accréditeurs et consorts,
03:41leur rôle en tant qu'institution pour mettre en valeur, contribuer à la mise en valeur, et non
03:47pas juste être là, je ne sais pas, les gardiens du temple, dont on ne sait quelle scientificité rigoureuse.
03:53Moi, j'avais parfois cette formule un peu dure, qui est de dire, on a parfois tendance, quand on
04:00évalue la recherche, à faire des croix dans des tableaux, ce qui est extrêmement frustrant pour
04:05les chercheurs, et ce qui est évidemment frustrant pour un peu tout le monde, en réalité. C'est la
04:11raison pour laquelle j'en appelle à une évaluation systématique de la manière dont nos lecteurs
04:19s'emparent de nos papiers, de nos articles. Je crois que c'est là que réside finalement toute la
04:25force des travaux de recherche. Créduqueur, accréditeur, classeur, sortez de votre inertie,
04:32enfin ! 40 ans qu'on vous le dit ! Merci Richard Soparne. Merci Jean-Philippe.

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