Dans une interview au point, Gabriel Attal affirme qu'il a "une histoire à écrire avec les Français". L'ancien Premier ministre affiche-t-il des ambitions pour la prochaine présidentielle en 2027? C'est le sujet qu'a voulu mettre sur la table Anna Cabana.
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00:00Et alors que le Premier ministre, on l'a vu, tente de construire un gouvernement, il y en a un autre qui montre ses ambitions présidentielles, c'est Gabriel Attal.
00:07Il a donné une longue interview au Point, donc publiée aujourd'hui, et voilà ce qu'il dit.
00:14« J'ai une histoire à écrire avec les Français, Anna ».
00:17Est-ce que vous croyez franchement que c'est le moment ? Non, pardon, parce que je veux dire, on parle du chaos politique dans lequel on est,
00:23le bazar quand on veut être à peu près courtois et qu'on est dans la litotte, mais il y a quand même un problème de timing.
00:31Pour qui se prend-il ? Là, il y a un moment, je veux dire, moi, j'ai une histoire à écrire avec les Français, c'est-à-dire qu'avec un air inspiré,
00:37on pose dans un grand hebdomadaire pour faire comme si on était le général de Gaulle.
00:44Pardon, mais là, les leçons de Gabriel Attal et les postures de Gabriel Attal me paraissent assez hors de propos.
00:51Et il y a là une dissonance qui, quand elle pouvait nous faire rire à d'autres moments politiques, elle n'apprête pas vraiment à sourire.
00:58Franchement, tout le monde y va, Édouard Philippe, François Hollande...
01:02Non, mais là, pardon, déjà, la jurisprudence Édouard Philippe, en effet, sur les problèmes de timing, j'ai été quand même une de celles qui a ouvert des yeux ronds en disant
01:11« Mais au secours, est-ce bien raisonnable de le faire maintenant ? ».
01:16Mais là, c'est encore pire, parce que là, il n'y a même pas une candidature à l'élection présidentielle dans sa déclaration.
01:23Il y a juste mon histoire à moi avec les Français, la main sur le cœur, les yeux dans les yeux.
01:29Je viens vous raconter qu'il faut que j'étoffe mon récit, mon récit, que je le nourrisse, mon récit avec les Français.
01:38Là, ça ne va pas, et ça montre qu'au fond, que parfois, finalement, que le macronisme a créé comme ça des créatures dont la tête enfle chaque jour davantage.
01:50Sûre que, Anna, quand on regarde les sondages que citait Olivier Vial tout à l'heure sur les personnalités politiques préférées des Français,
01:58il se trouve que Gabriel Attal fait partie des personnalités politiques préférées des Français.
02:02Et quand on posait la question « Qui souhaitez-vous en tant que Premier ministre ? », il arrivait en première position avant Josanne Bardella.
02:07Il faut faire attention, c'est-à-dire qu'il y a quand même un moment où ça fait pchit, c'est-à-dire que c'est le principe des ballons de Baudruche, si vous voulez.
02:14C'est-à-dire qu'il y a un moment où vous gonflez, gonflez, gonflez de façon assez intempestive, et quand en plus, vous avez des problèmes.
02:24Là, il y a un manque d'habileté, si vous voulez, dans cette posture.
02:28Il ne peut pas se permettre ça, parce que là, précisément, c'est le risque du pchit.
02:31Et justement, en fait, le sondage qu'on voit que Michel Barnier monte comme ça d'un coup, c'est parce que, justement, il incarne l'exact contraire.
02:39Et au moment où on a quelqu'un qui est effectivement un taiseux, qui dit juste « j'essaye de trouver des choses »,
02:44ceux qui se racontent trop, je crois qu'effectivement, aujourd'hui, ça commence un peu à énerver les Français.
02:48Ceux qui sont dans l'hypercommunication tout le temps, alors ça peut séduire, ça séduit par moments,
02:52mais là, on voit bien que dans cette situation où on est dans une sorte de chaos de blocage total, se raconter comme ça, c'est un peu agressif.
03:00Et c'est pas seulement ça. Edouard Philippe a ouvert la danse en annonçant sa candidature, et là, il annonce sa candidature en 2027.
03:05En fait, les gens se foutent un peu là. L'élite de la classe politique se fout un peu de la situation tragique dans laquelle est le pays institutionnel, économique.
03:12On prépare 2027 et chacun est en train de se mettre sur les « starting blocks » pour dire « attention, j'en serai ».
03:17Donc déjà, dans la Macronie, il y en a déjà deux. Je pense qu'il y en aura trois ou quatre, certainement.
03:20Plus ensuite, je pense que, comme disait le général De Gaulle, ce n'est pas le vide que je redoute, mais le trop plein.
03:26Pour 2027, nous aurons plus de candidats que nous n'en avons besoin.
03:29Mais ce qui est terrible là-dedans, c'est qu'il y a une attente véritable de nos concitoyens à ce qu'on délivre, et qu'il faut changer la vie, comme dirait l'autre.
03:38Et pendant ce temps-là, on a plus une forme d'écriture de destin personnel, qui auront largement le temps de faire pchit pour paraphraser aussi d'autres politiques.
03:47Parce que deux ans et demi, c'est très très long. Donc on verra bien qui finit par passer la ligne d'arrivée, et ce n'est peut-être pas ce dont on parle ce soir.