Le Premier ministre a évoqué une future hausse des impôts lors de ses échanges de ces derniers jours auprès de différents interlocuteurs, comme l'a appris BFMTV de sources concordantes, confirmant une information du Parisien. Cette hausse viserait les "contribuables aisés et les entreprises profitables".
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00:00Ça y est Nicolas, le mot a été lâché hier. Des hausses d'impôts à venir, c'est ce que dit l'Opinion et le service politique de BFMTV.
00:07Matignon dément depuis hier soir. Non, non, ça fait juste partie des options.
00:12Qu'est-ce qui est envisagé et envisageable ?
00:14Rien à ce jour, dit Matignon. C'est vrai que le démentier est timide.
00:17Marc Vignot, dans l'Opinion, dit qu'il y a une surtaxe d'impôts sur les sociétés en prévision pour les grandes entreprises.
00:23C'est un truc qui est très simple à mettre en place et en plus avec un effet très rapide.
00:26Ça peut avoir un effet de recette fiscale dès le dernier raconte d'impôts sur les sociétés qui sera versé au mois de décembre 2024.
00:32Ensuite, le Parisien et BFMTV indiquent que les gros contribuables sont dans le viseur, soit en augmentant la plus haute tranche,
00:39la tranche marginale de l'impôt sur le revenu qui est à 45 %, soit en revenant sur la flat tax, l'impôt unique sur le capital qui a été mis en place en 2017
00:49et qui a été abaissé à 30 %. Voilà les pistes qui seraient envisagées.
00:53Quoi qu'il en soit, on a le sentiment que l'effort budgétaire passera par la case fiscalité. C'est d'ailleurs ce que tu nous dis depuis longtemps.
01:00C'est évident. De toute façon, c'est un élément de l'équation. Il y a des dépenses et des recettes dans un système de finances publiques.
01:07Michel Barnier l'a dit, Pierre Moscovici l'a dit, François Villauras de Gallo, le gouverneur de la Banque de France, parle au Parisien ce matin.
01:13Oui, il parle à BFM aussi. Ça va inviter Napoléon de Maillard à 8h30.
01:15Et il dit qu'il n'y a pas de tabou sur la fiscalité et il cite lui aussi les grandes entreprises et il cite lui aussi les gros contribuables.
01:23J'ai du mal à imaginer qu'il ne se passe rien du tout sur le terrain fiscal. C'est absolument évident.
01:27Parce qu'il n'y a pas 36 000 façons de redresser les comptes publics, objectivement.
01:31C'est clairement quelque chose qui fait partir encore une fois de l'équation. Mais attention, la fiscalité, ce n'est pas une affaire de symbole.
01:36Ce n'est pas une affaire de signaux faciles qu'on jette en pâture à l'opinion pour des raisons politiques. La fiscalité, c'est une stratégie.
01:41Alors, toucher à la fiscalité, ce n'est pas mal avant de se poser quelques questions. Par exemple, si je monte tel ou tel impôt, est-ce que c'est efficace
01:50ou à l'inverse totalement contre-productif ? François Fillon va monter les impôts en 2011. François Hollande va continuer.
01:56Ça va aller tellement loin, tellement haut qu'à l'arrivée, on avait des baisses de recettes fiscales et pas des hausses.
02:01Pourquoi ? Parce qu'il y a un moment où il y a des stratégies d'évitement face à des niveaux d'impovision tellement élevés que c'est une désincitation à la production.
02:10C'est un effet contre-productif. On veut des recettes. On ne veut pas des symboles. On s'en fout du symbole. On veut que ça marche et que le déficit baisse.
02:16Ensuite, la France a-t-elle vraiment un problème de justice fiscale ? Quand on voit à quel point le système de redistribution est efficace pour réduire les inégalités de revenus.
02:24Juste se poser des questions. Jusqu'où peut-on aller en termes d'imposition sans provoquer ces fameuses stratégies d'évitement ?
02:31Je ne vous donnerai pas de nom, mais je sais que de très grands groupes ont mis en place des stratégies possibles de délocalisation après l'annonce de la dissolution.
02:37Il ne faut pas croire que ça n'existe pas. La France est mécaniquement en concurrence fiscale avec les autres pays.
02:42Est-ce qu'on peut, avec le taux de prélèvement le plus élevé, se dire qu'on peut aller encore et encore et encore plus haut ?
02:47À l'inverse, vous prenez des pays qui font totalement différemment. L'Irlande, qui a le taux d'impôt sur les sociétés le plus bas d'Europe.
02:53Elle attire une base fiscale colossale et elle a 4 points d'excédent budgétaire. Donc il y a des questions justes à poser.
02:59La France consomme trop et ne produit pas assez. Faut-il fiscaliser la production et fiscaliser les producteurs davantage ? Est-ce que c'est efficace ou contre-productif ?
03:08Quand on annonce une taxe exceptionnelle face à une situation exceptionnelle, est-ce qu'on sait tenir parole et supprimer un impôt temporaire qu'on a annoncé comme temporaire ?
03:16Je dis juste, avant, pour des raisons politiques, de bidouiller la fiscalité, réfléchissons sur le terrain un peu économique de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas.