Maybiotech est une start-up qui recherche et développe des produits à base de plusieurs espèces de plantes envahissantes de Mayotte. Leur objectif est de concevoir des additifs alimentaires pour guérir et améliorer le bien-être du bétail. Année de Production : 2023
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00:14Direction Mayotte.
00:16Un peu plus de 8000 kilomètres de la métropole,
00:19l'île au climat tropical et humide héberge plus de 1000 espèces de végétaux.
00:24Beaucoup sont des plantes invasives.
00:26C'est ce qu'on appelle le Séné, Sénéoptifolia,
00:29qui est donc une espèce végétale envahissante ici,
00:32qu'on retrouve assez facilement à partir du moment où on a un peu travaillé le sol.
00:35C'est utilisé dans la médecine traditionnelle.
00:37Mohamed est aujourd'hui chercheur spécialisé dans les maladies infectieuses.
00:41Il est né ici, sur cette île de 370 kilomètres carrés
00:45et a grandi au milieu de cette biodiversité luxuriante.
00:49Mayotte c'est un tout petit territoire,
00:51mais qui a une richesse en termes de flore qui est exceptionnelle.
00:56Et la deuxième richesse, c'est les savoirs traditionnels.
01:00Une symbiose qui l'a mené en 2020 à créer une start-up appelée Maybiotech.
01:05Son idée, utiliser les plantes de Mayotte pour soigner les animaux.
01:12Pour tester leur effet bénéfique, il faut d'abord les broyer, leur ajouter un peu d'eau.
01:17Ça va nous permettre d'extraire le jus.
01:20Et sur cette base de ce jus-là, on va l'utiliser après pour faire les tests biologiques.
01:27À terme, l'objectif est de mettre au point des compléments alimentaires naturels
01:31pour libérer les animaux de tout parasite.
01:34Si le produit est efficace, le parasite ne se développe pas.
01:39Sur les 15 plantes sélectionnées au départ,
01:425 ont été retenues pour les tests cliniques,
01:44car leurs premiers effets contre les parasites sont concluants.
01:48Si tout se passe comme prévu, on pourrait avoir les premiers produits d'ici 3 ans.
01:54Pour s'imposer sur le marché, Maybiotech est soutenue par Business France,
01:58qui aide les entreprises françaises à exporter leur savoir-faire à l'international,
02:03grâce à des formations.
02:05On sait déjà que pour que l'entreprise soit viable,
02:08par rapport à l'effort de recherche et développement qu'on fait,
02:11ce produit doit être accessible aussi en Europe et dans les pays de la région,
02:16donc dans l'Afrique de l'Est.
02:18En parallèle, Mohamed Essitiradi, sa collaboratrice,
02:22travaille aussi avec des acteurs locaux,
02:25comme cet agriculteur qui élève une vingtaine de bêtes à Tsingoni, au centre de l'île.
02:30Il faut qu'on comprenne si notre cible, c'est-à-dire les agriculteurs, vont y adhérer.
02:35L'idée, c'est d'être présent dans le quotidien avec les agriculteurs,
02:38avec les éleveurs, pour qu'on mette en place des outils qui correspondent vraiment.
02:41L'éleveur, confronté à beaucoup de maladies sur ses vaches et ses veaux,
02:45se montre déjà intéressé.
02:47Les médicaments, il faut aller les chercher.
02:49Là où on peut les trouver, il y a des fois des ruptures de stock.
02:52Mais les plantes, on les a tous ici.
02:54Maintenant, il suffit de savoir qu'est-ce qu'il faut utiliser à telle époque.
02:59Entre les scientifiques et l'agriculteur, c'est du donnant-donnant.
03:03Chacun a besoin de l'autre.
03:05Si on n'identifie pas les problèmes qu'ils ont,
03:07on ne pourra pas exister.
03:09On n'a aucune raison d'exister.
03:11Donc nous, on a besoin d'eux.
03:12Eux, ils ont besoin de nous.
03:13Nous, on a des solutions à leur proposer.
03:15Nul doute que ces produits innovants pourront bientôt soigner les animaux du monde entier,
03:20bien au-delà des frontières mahoraises.