• il y a 3 mois
Transcription
00:00Le monde du travail, dont le mot d'ailleurs vient du mot esclavagisme,
00:06si si, est-il compatible avec le bonheur ?
00:09C'est la question qu'on va poser aujourd'hui à notre invité Angélique Goudol
00:14qui est la directrice régionale de France Travail en Bretagne, fraîchement arrivée.
00:22Angélique Goudol, bonjour.
00:23Bonjour.
00:24On est vraiment très heureux de vous rencontrer, de vous accueillir aussi
00:28parce que, je l'ai dit en préambule, mais vous êtes depuis peu en terre bretonne.
00:32Absolument, je suis arrivée au mois de février de cette année.
00:35Ah oui, donc ça passe très vite quand même, le temps,
00:39parce que je dis que vous êtes nouvellement arrivée, mais c'est une presque découverte.
00:44Vous connaissiez déjà la Bretagne puisque vous êtes originaire, vous, d'une île très très loin.
00:49Je suis originaire de l'île de la Réunion.
00:51J'avais découvert la Bretagne il y a une quinzaine d'années, mais trop peu,
00:56et donc j'ai eu très très envie de revenir.
00:58Quand on est en vacances, de toute façon, c'est toujours trop peu où que l'on soit, vous ne croyez pas.
01:03Alors, on va sortir du monde des vacances pour revenir au monde du travail.
01:06On est dans un salon professionnel et beaucoup de gens sont là pour tenter de présenter leurs activités.
01:14Aujourd'hui, la difficulté des employeurs, c'est de recruter et de garder les salariés.
01:20En tout cas, c'est ce qui bruit, confirmez-vous cette information.
01:24Et plus particulièrement en Bretagne, puisque nous avons un taux de chômage qui est l'un des plus bas de France.
01:28Il est autour de 6%.
01:30Donc, il y a de plus en plus de difficultés à trouver des profils qui correspondent aux besoins de cette région.
01:35Alors, ce sont les échos que vous avez des agences qui font écho de ce qu'ils rencontrent.
01:42C'est combien d'agences en Bretagne ?
01:44Aujourd'hui, nous sommes à 2400 collaborateurs à peu près, répartis dans 37 agences sur les 4 départements de la Bretagne.
01:51C'est assez considérable. J'en profite d'ailleurs pour saluer le fait que vous êtes une des toutes premières directrices régionales.
01:57En tout cas, vous avez été une des toutes premières dans ce secteur-là, dans cette position-là.
02:03Oui, j'avais été aussi la première femme numéro 2 dans un établissement de France Travail.
02:09Je suis très fière que ce soit un point important dans notre institution,
02:14que de valoriser la place de la femme et de faire en sorte qu'il y en ait de plus en plus.
02:18Alors précisément, toutes ces agences, cette quarantaine d'agences qui vous font des retours de ce qui se fait,
02:24ce qui est rencontré comme difficulté sur le terrain, vous donnent quelle précision ?
02:30Quels sont les profils qui manquent aujourd'hui ?
02:33Et est-ce que le thème de la qualification est au cœur des préoccupations ?
02:39Alors, ce que nous essayons d'expliquer justement aux entreprises, surtout qui recherchent,
02:44c'est de dire que, comme je le disais, avec 6% de chômage, il y a très très peu de profils qui correspondent.
02:50En revanche, la particularité de la Bretagne, c'est que les profils sont plutôt qualifiés,
02:56mais ils ne sont pas forcément en adéquation avec les besoins.
02:59Tout le travail va résider à aller identifier ces potentiels, ces capacités,
03:04pour les amener sur des compétences qui vont servir les entreprises.
03:08Je vous pose cette question parce que bien souvent, les femmes, quand elles candidatent,
03:11veulent être sûres d'être une fois et demie compétentes par rapport au poste qu'elles briguent.
03:17Est-ce que c'est ce que vous avez constaté ? En tout cas, je vous dis, ce sont des échos,
03:21mais peut-être que ce n'est pas vrai ce que je dis là.
03:23J'allais dire, c'est intrinsèque à la femme de vouloir être très exigeante pour elle-même
03:30et peut-être démontrer encore plus fortement qu'elle a une légitimité.
03:34Or, elle a forcément les compétences déjà en étant femme.
03:38Y a-t-il plus ou moins de demandeuses d'emploi que de demandeurs ?
03:44Alors, c'est variable et ça dépend beaucoup évidemment des secteurs professionnels.
03:48Mais là aussi, puisque nous recherchons des compétences, nous invitons les femmes
03:52à changer un peu leur représentation sur les emplois pour s'orienter vers des métiers dits masculins
03:58parce que là aussi, elles peuvent faire des prouesses.
04:00À ce micro, se sont succédés des personnes qui sont à la tête d'entreprises,
04:06qui parfois épaulent aussi les personnes en quête de nouvelles orientations professionnelles.
04:13Et puis, j'ai demandé si les femmes qui sont à la tête d'entreprises
04:17avaient une notion du bonheur plus précise, plus ciselée que les hommes.
04:22Certains m'ont répondu que les femmes sont dans la communication
04:25et je crois que ça participe beaucoup à un bien-être des salariés.
04:29Est-ce que vous êtes d'accord avec cette notion du bonheur par la communication ?
04:34Moi, j'aurais tendance à dire, parce que dans mon parcours, j'ai été quelques années DRH
04:38et que la dimension humaine est vraiment fondamentale dans l'entreprise, dans l'institution, dans la structure.
04:45Et c'est ce qui fait justement toute la richesse des métiers que nous occupons
04:51quand nous sommes chefs d'entreprise, quand nous sommes managers, c'est de s'occuper de l'autre.
04:55Alors, à Forcerie, quand nous sommes à France Travail, travailler pour l'humain,
04:59c'est une des plus nobles missions qui existent.
05:02Je ne sais pas si les femmes le font mieux, mais en tout cas, elles n'ont pas honte de le dire,
05:06que c'est leur objectif, c'est de donner du bonheur, du plaisir,
05:10y compris aux collaborateurs qui travaillent pour elles.
05:13L'attractivité, en tout cas aujourd'hui, n'est plus seulement le salaire, on est d'accord avec ça.
05:18C'est ce qui ressort des salons professionnels partout.
05:21Oui, absolument.
05:22Chez les jeunes surtout, c'est la vie privée d'abord ?
05:24Est-ce qu'ils ont tort ?
05:26Alors, c'est l'équilibre, c'est ça qui est intéressant.
05:29La notion et le concept du lien au travail existent toujours.
05:33En revanche, les générations qui sont en train d'arriver sont en train de dire,
05:36ce n'est pas l'alpha et l'oméga, mais en revanche, moi je veux arriver à équilibrer
05:40à la fois ma vie professionnelle et ma vie personnelle.
05:42Mais je veux trouver du plaisir dans les deux.
05:44Et donc, c'est ça qui est intéressant, ça fait bouger les lignes des seniors comme nous.
05:49Est-ce que justement, les recruteurs, les chefs d'entreprise se donnent les moyens
05:54de répondre à ces attentes un peu plus sur mesure de chacun ?
05:59Alors, c'est tout le rôle, et c'est le rôle de France Travail que justement on est sensibilisés à cela.
06:05Et là, c'est peut-être là où la Bretagne a une longueur d'avance,
06:09c'est que les entreprises s'ouvrent justement à ces possibles,
06:12à recruter autrement et à s'ouvrir à des profils qui ne sont encore une fois pas forcément en adéquation.
06:18On est toujours en avance en Bretagne.
06:20Vous allez comprendre, ça ne fait pas très très longtemps que vous êtes ici,
06:23même si le temps passe très vite, mais quand même.
06:25Parlons-en et revenons-en à la Bretagne, justement.
06:28On va découvrir la Bretonne d'adoption, Angélique Goudon, que vous êtes devenue.
06:33Vous allez pouvoir choisir entre trois lettres, sans savoir ce qui se cache derrière ces questions.
06:38Vous allez nous en faire la lecture, et puis vous allez devoir répondre bien sûr.
06:44J'ai préparé trois questions, mais j'attends surtout que vous en choisissiez deux.
06:48Si vraiment vous voulez répondre à la troisième, vous pouvez, mais moi j'en voudrais bien deux.
06:51Et sur ces trois lettres, il va falloir choisir à l'aveugle.
06:54Soit vous choisissez la question B, soit la question Z, soit la question H,
06:59puisque B, Z, H, c'est la Bretagne.
07:01Je pense que je n'avais pas besoin de vous le dire.
07:03Alors, que choisissez-vous comme lettre ?
07:05Je vais choisir H.
07:08La lettre H.
07:10Alors, on attend la lecture, et on attend bien sûr votre réponse.
07:15Alors, évidemment, je n'ai pas mes lunettes.
07:17Alors, quels sont pour vous les ingrédients, ou les plats typiquement bretons ?
07:27Alors, évidemment, je ne parlerai pas de plats, mais c'est mon péché mignon, c'est le caramel.
07:36Et donc, le beurre salé.
07:38Enfin, voilà, toutes ces petites choses qui nous font du bien à nous, les femmes,
07:42et qui s'installent là où il faut.
07:46Bon, allez, une autre lettre.
07:48Allez, B, comme bonheur.
07:51Ah, c'est pas mal.
07:52C'est pratiquement ça, parce qu'il est question de bonheur dans la question.
07:55J'espère que là, ça va être facile à lire.
07:57Quelle île bretonne est chère à votre cœur, et pourquoi ?
08:02Alors, je vais être obligée de répondre l'Île-de-Bas,
08:06parce qu'à ce jour, c'est la seule que j'ai visitée,
08:09et que j'ai trouvé exceptionnelle, que j'ai parcourue en vélo avec mon homme.
08:14Et je me suis dit que c'était effectivement dans cette région qu'il fallait que j'arrive.
08:19Donc, c'était il y a deux ans.
08:21Et nous nous sommes promis, un week-end par mois, d'aller visiter tous les coins de la Bretagne,
08:27et notamment les îles qui l'entourent.
08:29Vous savez qu'il y a un festival insulaire.
08:32Oui, mais j'ai encore plein de choses à découvrir.
08:37Vous qui êtes une insulaire, ça doit vous parler forcément.
08:40Alors, je vais vous dire quelque chose.
08:42Mon ancêtre est arrivé, comme les dix autres qui ont peuplé l'île de la Réunion,
08:48est arrivé en 1648.
08:50Et en 1800, il y a eu une étude qui a été faite,
08:54et qui a démontré que 52% des Réunionnais qui étaient installés dans l'île étaient bretons.
09:00J'ai du sang breton dans les veines, j'en suis persuadée.
09:03On en est ravies.
09:04Merci beaucoup pour cette rencontre, Angélique Goudel.
09:07Merci beaucoup.

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