• il y a 3 mois
Le danger du « bonheur de ne plus penser »

Le neuropsychiatre identifie l'humanité comme un tout, comme un patient qui serait à un moment charnière, où la nécessité de l'évolution devient pressante : « Dès l'instant où il y a de la vie, il y a de l'évolution. Une société qui n'évolue pas se pétrifie et meurt, le problème c'est de savoir comment on va évoluer et aujourd'hui on est à la croisée des chemins. » Il rappelle que les épreuves, qu'il s'agisse de guerres ou de catastrophes, imposent un virage : « catastrophe, ça veut dire obligation de changer, obligation à évoluer. »

Au cœur de la catastrophe, l’Homme est comme hypnotisé dans une société de divertissement. « On se tanque devant la télé. Et là ! On arrête de penser, quel bonheur ! On est transformé en zombie. Plus de problème ! Plus d’altérité. C’est le bonheur de ne plus penser, » affirme-t-il. Épreuve ultime à surmonter ou pas : ce moment propice pour tous les dictateurs de réussir à se faire élire démocratiquement. « La tendance naturelle, c'est ne plus penser, c'est de réciter. C’est pour cela que les parties extrêmes ont tellement de succès. On est tranquille, on ne se pose plus de questions, on récite la voix du chef, on est heureux, on ne résout rien et on aggrave tous les problèmes. » Pour le neuropsychiatre, c’est une pensée uniquement faite de slogans « et les slogans, c'est l'euphorie. »

[VIDEO] Boris Cyrulnik, auteur et neuropsychiatre : résilience et euphorie de la dictature

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Transcription
00:00Les mots-clés de la résilience, c'est soutien et sens.
00:06Soutien avant le trauma, l'éducation.
00:09Soutien après le trauma, ça peut être un soutien préverbal et sens,
00:15c'est-à-dire chercher à comprendre ce qui s'est passé pour reprendre une autre évolution.
00:21Il ne peut pas y avoir de définition plus logique et plus bébête.
00:26Comment lutte-t-on contre ce bonheur de ne plus penser ?
00:29Dans une société qui propose que le divertissement.
00:31La tendance naturelle, c'est ne plus penser, c'est réciter.
00:35C'est pour ça que les parties extrêmes ont tellement de succès actuellement.
00:39C'est que là, on est tranquille, on ne se pose plus de questions,
00:44on récite la voix du chef, on est heureux et on ne résout rien,
00:49et on aggrave tous les problèmes.
00:52Mais le bonheur de ne pas penser, c'est la tendance naturelle.
00:55Tous les dictateurs qui sont actuellement élus démocratiquement,
01:00parce qu'ils ne proposent que des slogans, pas une pensée,
01:04uniquement des slogans, et les slogans, c'est l'euphorie.

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