Yvan Auguet, président de l'Université de Perpignan invité de France Bleu Roussillon
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00:00France Bleu Roussillon, l'invité du 6-9.
00:03Il est 7h47 sur France Bleu Roussillon.
00:06Simon, c'est la rentrée aussi pour les étudiantes et étudiants cette semaine.
00:09Et pour en parler, notre invité ce matin, Simon Kolbock, c'est le président de l'Université de Perpignan.
00:13Bonjour Yvan Auguet.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'être en studio avec nous.
00:16Une partie des étudiants de l'UPVD sont rentrés, ça y est.
00:186000 inscrits pour l'instant, mais vous en attendez en tout 9500.
00:22C'est 2% de plus que l'année dernière.
00:24Quelles sont les filières qui attirent le plus à Perpignan ?
00:27Les filières qui attirent le plus, ce sont les filières rattachées à des facultés,
00:30notamment la Faculté de droit des sciences économiques
00:32qui représente à elle seule environ 2000 étudiants sur les 9500 qui s'inscrivent à l'Université de Perpignan.
00:37Pourquoi est-ce que c'est le droit qui attire le plus à Perpignan ? C'est historique ?
00:40C'est historique, c'est une filière attractive comme dans toutes les autres facultés de droit de France.
00:46Nous avons des effectifs importants.
00:49En premier cycle, nous avons une capacité d'accueil de 350 étudiants pour aujourd'hui le campus MAI de Perpignan,
00:54mais aussi de 250 étudiants pour le campus Pierre de Coubertin en Arbonne où nous avons une antenne.
00:59Un peu plus d'étudiants en cette rentrée globale, plus d'étudiants fauchés aussi.
01:04L'an dernier, 41% des étudiants étaient boursiers.
01:06Cette année, c'est quasiment 45%.
01:09C'est bien au-delà de la moyenne nationale.
01:11Est-ce que ça veut dire que Perpignan est l'université des pauvres ?
01:14Non, je ne dirais pas cela.
01:16Le nombre d'étudiants boursiers, parce que les règles d'attribution des bourses ont changé,
01:20c'est un plus pour les étudiants qui sont en difficulté.
01:23Notre société a évolué.
01:24Beaucoup de familles monoparentales.
01:25La difficulté pour les familles est de subvenir aux besoins de leurs enfants.
01:30Subvenir d'abord à leurs propres besoins.
01:31Donc, l'État est venu, je dirais, compenser cette faillite, on va dire, de solidarité familiale par une solidarité sociale.
01:38Donc, ces bourses existent.
01:39Ces bourses sont insuffisantes.
01:41Il suffit d'entendre évidemment les représentations, les syndicats étudiants en parler régulièrement.
01:48Nous ne sommes pas à l'abri, malheureusement, de ce phénomène.
01:50Et effectivement, Perpignan a un taux d'étudiants boursiers légèrement supérieur à la moyenne.
01:54Cela correspond certainement à l'identité territoriale, l'identité économique de nos territoires.
01:58Un de notre département qui est effectivement l'un des plus pauvres de France.
02:01Est-ce que ça veut dire que les étudiants de l'UPVD, plus qu'ailleurs, doivent bosser en plus de leurs études ?
02:06Écoutez, plus qu'ailleurs, je ne sais pas.
02:07Mais en tout cas, beaucoup, effectivement, travaillent à côté.
02:09Vous savez combien, à peu près ? Vous avez un pourcentage ?
02:11C'est difficile à identifier parce que la nature des contrats qui sont passés
02:15ou des non-contrats qui ne sont pas passés ne peut pas être quantifiée.
02:19Nous n'avons pas de données à ce propos.
02:21Donc, je ne me permettrai pas d'avancer à un chiffre qui serait improbable.
02:26Simplement, ne perdons pas de vue que les études universitaires, ce sont des études.
02:32Et qu'on demande aux étudiantes et aux étudiants d'étudier.
02:36Et il faut du temps.
02:37Il y a des heures de cours qui demandent la présence.
02:40Et puis, il y a des heures de travail personnel qui sont des heures importantes dans une journée étudiant.
02:44Si en plus l'étudiant doit travailler, doit préparer ses repas
02:47et doit en plus avoir une problématique de logement,
02:49je crois qu'on ne met pas toutes les conditions du côté des étudiants pour favoriser leur réussite.
02:53Et je crois que l'on se prive, en réalité, dans cette masse d'étudiants
02:57qui n'ont pas les mêmes conditions de travail que d'autres étudiants,
03:00on se prive certainement de compétences pour l'avenir de notre pays.
03:03Plusieurs nouveautés pour cette rentrée à l'Université de Perpignan.
03:06D'abord, l'embauche d'un médecin sur le campus.
03:09Embauche à plein temps, pourquoi ?
03:11Nous avons depuis de nombreuses années, mes prédécesseurs ont créé un service de santé universitaire
03:16qui aujourd'hui est un service de santé étudiant, un SSE, pour éviter toute confusion.
03:21C'est un médecin qui est en charge de mettre en oeuvre les politiques publiques
03:26en matière de prévention et de soins.
03:28Et ce médecin, pour la première fois à l'UPVD,
03:30c'est un médecin qui a été recruté à 100%.
03:33C'est un médecin généraliste, un médecin qui peut être prescripteur.
03:36Et il est assisté, évidemment, de personnels de santé,
03:39comme des deux infirmières, mais aussi de personnels administratifs.
03:41Ça a été facile de trouver un médecin ?
03:43On sait qu'il y a des communes qui s'arrachent les cheveux, parfois ?
03:45Oui, ça a été extrêmement difficile, même pour l'université.
03:48Vous avez fait comment ?
03:50Ça fait un an que nous cherchons, et je peux le dire aujourd'hui,
03:53même si nous avons assumé pendant cette année toutes nos obligations de services publics,
03:56ça fait un an que nous n'avions plus de médecin directeur pour le service de santé aux étudiants,
03:59même si nous assumions l'intégralité de nos missions à l'égard de ces étudiants.
04:03C'est un médecin qui est salarié de l'université ?
04:05C'est un médecin salarié de l'université.
04:07Et c'est seulement pour les étudiants ?
04:09Et c'est seulement pour les étudiants, puisqu'il a en charge, lui, les étudiants,
04:13et que nous avons ensuite une convention avec PST66 qui relève la médecine du travail.
04:17Ce ne sont pas les mêmes métiers, et donc les problématiques sont sensiblement différentes.
04:218 ans au mois d'ici sur France Bleu Roussillon.
04:23Notre invité, Simon Kolbock, Yvan Hoguet, président de l'Université Perpignan via Domitia.
04:27Autre nouveauté, Yvan Hoguet, c'est la fin du chantier du Campus Mailly,
04:31en centre-ville de Perpignan.
04:3210 ans de travaux, il y avait déjà une petite cafétéria,
04:34la nouveauté en cette rentrée, c'est un restaurant universitaire.
04:37Très important, ça on le sait, la FAGE, le syndicat étudiant,
04:40rappelle qu'un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim aujourd'hui dans notre pays.
04:44Oui, enfin, allais-je dire, 10 ans de travaux, effectivement,
04:48pour la mise en œuvre de ce beau projet du Campus Mailly,
04:51donc en cœur de ville de Perpignan.
04:52Une première étape qui s'était conclue avec l'arrivée de 500 étudiants, c'était en 2018.
04:56Puis, des étapes supplémentaires, on a choisi, lorsque je suis arrivé dans mes fonctions,
05:01d'additionner à l'offre de services privés, une offre publique de restauration.
05:06C'était un restaurant qui était provisoire, c'était une chaîne de froid essentiellement.
05:09Sans lieu de restauration pour nos étudiants qui s'installaient là où ils le pouvaient.
05:14Et désormais, nous avons, c'était la dernière étape, sur l'aile gauche de l'ancien couvent Saint-Sauveur,
05:19nous avons un lieu de restauration avec une salle de restauration pour nos étudiants.
05:23Évidemment, c'est un service à l'étudiant, dans les conditions que nous venons de rappeler, qui est essentiel.
05:27Et le Campus Mailly qui peut désormais tourner à plein régime, véritablement ?
05:30Exactement, il restera l'étape de l'inauguration qui viendra dans quelques mois avec les financeurs.
05:35Ces dernières années, autour du Campus Mailly, il y avait des étudiants qui se plaignaient parfois de l'insécurité.
05:39Est-ce que c'est une crainte pour cette rentrée ?
05:42C'est une crainte partout et je dois dire que celle-ci a été un petit peu exagérée
05:46parce que pour avoir tous les réseaux et toutes les données qui remontent concernant les incidents au Campus Mailly,
05:52en réalité, il y en a eu très peu depuis plusieurs années.
05:54Il y en a eu, il ne faut pas les négliger, il y en a eu effectivement des incidents.
05:58Mais pour certains d'entre eux, c'était des incidents qui concernaient des étudiants du Campus Mailly,
06:02mais hors de la proximité du Campus Mailly, quelquefois près de la cathédrale par exemple.
06:06Donc, s'il vous plaît, il y a eu un phénomène d'agrégation des incidents
06:10qui, en réalité, ne correspond pas à un niveau d'insécurité tel que ce serait effectivement dangereux d'aller au Campus Mailly.
06:19Absolument pas, les conditions de travail sont idéales.
06:22Nous avons organisé, nous, effectivement, un emploi du temps
06:25qui ne fait que nous fermons ce campus un petit peu plus tôt que les autres campus.
06:29Mais il n'y a pas, il n'y a pas véritablement d'insécurité au Campus Mailly,
06:32des incivilités peut-être, de la saleté certainement,
06:35mais pas, je dirais, d'insécurité majeure sur ce campus.
06:38Yvan Hoguet, votre mandat de président, il se termine en novembre.
06:41Est-ce que vous serez candidat pour un nouveau mandat ?
06:43Écoutez, on n'est jamais maître totalement de son destin,
06:46mais c'est une hypothèse que je n'exclus pas.
06:48Ça veut dire oui ?
06:49Probablement.
06:50Probablement, vous serez candidat donc pour un nouveau mandat
06:52à la présidence de l'Université de Perpignan.
06:55Bonne rentrée à vous, Yvan Hoguet, président de l'UPVD.
06:58Merci d'avoir été notre invité ce matin.
07:00Merci à vous, merci.
07:01Écoutez nos invités, c'est sur l'application ici,
07:04ICI par France Bleu et France 3.
07:06Prochaine escale, les marchés des PO,
07:08juste après Harry Styles, c'est sur France Bleu au Sillon.