Le secteur du luxe a longtemps brillé avec sa croissance planétaire. Aujourd'hui, le contexte économique est beaucoup plus compliqué, notamment sur le marché chinois. Les explications de François Lenglet.
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00:00RTL Matins, 7h39, bonjour François Lenglet.
00:05Bonjour Amandine.
00:06Le secteur du luxe a longtemps brillé avec sa croissance planétaire, c'était même
00:10une grande fierté et voilà qu'il prend un gros coup de mou François, car les consommateurs
00:15chinois font désormais la fine bouche.
00:16C'est vrai, les valeurs de luxe qui étaient les stars de la bourse ont vraiment pris une
00:20claque.
00:21LVMH, c'est le numéro 1 mondial français, 75 marques, c'est Dior, Vuitton, Tag Heuer,
00:27a perdu sur un an 17%.
00:29Kering, c'est le propriétaire de Gucci et de Saint Laurent, français lui aussi,
00:34moins 50% sur un an.
00:36Burberry, un naufrage, ils ont même été sortis de l'indice boursier britannique.
00:40Hugo Boss, Cata également.
00:41Le seul qui surnage, c'est Hermès, plus petit, ultra rentable et qui est avec un léger
00:47plus.
00:48Au total, c'est un calcul de Goldman Sachs, tous ceux-là ont vu leur valeur fondre de
00:53plus de 200 milliards d'euros depuis mars.
00:57En fait, c'est sans précédent pour ces entreprises.
00:59Mais pourquoi les chinois n'achètent-ils plus nos produits de luxe ?
01:02Croissance zéro de la conso, monsieur Li, le chinois de base, il a le moral dans les
01:07chaussettes.
01:08Parce qu'il y a la crise immobilière qui pèse à la fois sur sa psychologie et sur
01:12ses finances.
01:13Du coup, la boutique Tiffany de Hong Kong par exemple, si on en croit Bloomberg, a été
01:17réduite des deux tiers.
01:19Les centres commerciaux à Hong Kong sont quasi vides et là-bas, les ventes de luxe
01:23ont chuté de 42% par rapport à 2018.
01:26Et sans la Chine, le luxe français ne se vend plus ?
01:29Moins en fait.
01:30Ça fait 20 ans que l'émergence et le développement de la classe riche chinoise, c'est un accélérateur
01:36pour le secteur.
01:37Vous savez, c'était le rattrapage économique le plus rapide de toute l'histoire la Chine.
01:42Et le génie de gens comme Bernard Arnault, le fondateur de LVMH, c'est d'avoir accompagné
01:48cet essor.
01:49Mais aujourd'hui, certains experts pensent que justement, l'âge d'or du luxe, c'est
01:53fini.
01:54Il va falloir faire différemment.
01:55Si ça cale en Chine, il n'y a pas des relais de croissance ? Il n'y a pas d'autres pays
01:58qui peuvent prendre le relais ?
01:59Il y en a.
02:00Il y a le Vietnam, il y a l'Inde bien sûr.
02:02D'ailleurs, c'est assez intéressant, l'installation d'un magasin Vuitton dans une capitale, c'est
02:06toujours le signe du développement économique.
02:09Et un peu comme les cigognes qui annoncent le printemps.
02:12Alors, c'est quand même pas la même échelle que la Chine.
02:15Il reste bien sûr le marché américain, le Japon.
02:17En fait, le luxe a toujours un moteur, mais c'est le turbo qui a disparu.
02:21Non, un mot encore François, mais rapidement, vous nous disiez Hermès résiste.
02:25Comment ça s'explique ?
02:26Ce n'est pas le même modèle économique.
02:27Il joue sur l'ultra premium, la rareté, avec des prix délirants.
02:31Un sac Birkin ou Kelly, c'est plusieurs dizaines de milliers d'euros, peut-être même plusieurs
02:37centaines de milliers d'euros.
02:38Et même à l'occasion ! Parce qu'en fait, ces sacs se revendent plus cher qu'ils n'ont
02:43été achetés.
02:44Merci beaucoup François Langlais.