Le portrait piquant par Claude Chollet - Daniel Schneidermann

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00:00Aujourd'hui, faisons la critique d'un critique.
00:18Daniel Schneiderman, avec ses analyses souvent pertinentes et ses enquêtes,
00:23s'est érigé en poil à gratter des médias.
00:26Avec son site Arrêt sur image et ses chroniques régulières,
00:30il décortique les mécaniques et les coulisses de ceux qui sont censés nous informer.
00:36Mais malgré ses qualités et son travail souvent intéressant,
00:40Schneiderman n'échappe pas, lui non plus, à la critique.
00:43Né en 1958 à Paris, Daniel Schneiderman est issu du CFJ,
00:49le centre de formation des journalistes.
00:52A 17 ans, il milite durant quelques mois à l'Union des étudiants communistes,
00:57une tendance adolescente pour le communisme,
01:00partagée par beaucoup de journalistes de sa génération.
01:04Il s'en éloignera.
01:05Ses partis pris, comme ses publications dans Libération ou le Nouvel Observateur,
01:10le situent plutôt entre la gauche et l'extrême-gauche non-communiste.
01:14Schneiderman débute sa carrière en entrant au monde en 1979,
01:19alors comme simple journaliste.
01:21Nommé grand reporter en 1983,
01:25il se met à partir de 1992 à la critique média,
01:30en présentant d'abord quotidiennement, puis une fois par semaine,
01:34des chroniques consacrées à la télévision,
01:37dans une lignée héritée un peu de François Mauriac et de Morvan Lebesque.
01:43En 2003, il critique ouvertement sa direction dans son livre Le cauchemar médiatique.
01:50Dès octobre, il est licencié pour cet affront.
01:53Il poursuivra le quotidien au prud'homme et gagnera son procès.
01:58Évincé du monde, il se dirige alors vers Libération,
02:01où il poursuit ses chroniques sur les médias tous les lundis.
02:03Contrairement à sa chronique du monde,
02:06Schneiderman extrapole à tous les médias ce qu'il faisait pour la télévision.
02:10Entraîné par le succès de ses chroniques,
02:12il crée en 1995 une émission de critique média sur la cinquième,
02:18Arrêt sur image est né.
02:20Arrêt sur image a pour but, je cite,
02:22de décrypter l'image et le discours télévisuel
02:26et avec l'aide de divers chroniqueurs et journalistes,
02:31d'analyser les dérives et les succès du récit médiatique.
02:35Un bon programme qui ressemble un peu à celui de l'OGIM.
02:39L'émission pousse la critique média jusqu'à se critiquer elle-même.
02:43Chaque mois, une journaliste fait part des critiques soumises par les internautes.
02:48L'émission ne va pas sans tension.
02:50Critique de Pierre Bourdieu, licenciement d'une pigiste
02:54pour avoir adhéré au réseau Voltaire,
02:57jusqu'au clash avec Patrick de Carolis,
03:00qui licencie très injustement Daniel Schneiderman en juin 2007.
03:05Il rebondit avec succès en transposant son émission sur Internet
03:09avec une partie de son ancienne équipe.
03:11En parallèle, il tient une chronique média sur le Nouvel Obs.
03:14Le 18 novembre 2022, Daniel Schneiderman décide de couper une séquence
03:19lors d'un enregistrement d'arrêt sur image
03:23où le député LFI Louis Boyard, avec la langue un peu trop bien pendue,
03:29évoquait son passé de dealer de drogue.
03:31Le jeune député demande à supprimer la séquence et à être réenregistré.
03:37Ce qui fut fait sans en référer ni au rédacteur en chef ni à la rédaction,
03:43provoquant les protestations de ceux-ci et une mise au point du médiateur.
03:47Fin 2022, il quitte la direction de l'émission tout en intervenant ponctuellement.
03:52Lui succède le duo Paul Aveline et Nassira El-Mohedem.
03:57Ah, la délicieuse Nassira ! Tout un poème !
04:02Nassira est issue du bondy blog
04:05qui vise à remplacer les journalistes européens par des journalistes dits racisés.
04:09Le même bondy blog dont le spécialiste du monde musulman Gilles Keppel
04:14estime qu'il est tombé aux mains des frères musulmans.
04:17Sur X Twitter, le 30 avril 2024,
04:21la douce Nassira qualifie les Français de racistes dégénérés.
04:25Aux dernières nouvelles, Nassira anime toujours arrêt sur image.
04:30Comme quoi, comme quoi, on peut être un journaliste intéressant
04:33comme Daniel Schneiderman, mais bien mal choisir sa succession.

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