L'interview d'actualité - Claire Fortassin
Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.
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00:00Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes professeure de philo au lycée Gustave Eiffel à Gany, ça se trouve en Seine-Saint-Denis.
00:06Vous êtes aussi co-secrétaire du syndicat SNES FSU 93 dont on vient de parler.
00:11Concrètement, dans votre établissement, est-ce qu'il manque des profs ? Combien il en manque ?
00:15Alors, dans mon établissement actuellement, il manque encore trois profs et un CPE.
00:21Donc c'est beaucoup quand même.
00:23C'est beaucoup.
00:24Pour une équipe pédagogique de combien à peu près ?
00:27Sachant que ce n'est pas du tout un fait isolé puisque dans le 93 en particulier, on a mené une enquête récemment
00:34et on s'aperçoit que dans 70% des établissements, collèges et lycées, il manque au moins un enseignant
00:42et dans 80%, il manque un personnel.
00:45C'est énorme, ça a déjà été à ce point-là ou pas ?
00:47Oui, bien sûr. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on a généralement des discours et de la communication ministérielle
00:53autour de la rentrée qui nous expliquent à chaque fois que tout va bien.
00:56Un prof devant chaque élève, c'est la communication.
01:00Alors un adulte devant chaque élève, c'est la communication.
01:02Ça a changé.
01:03Ce dont on s'aperçoit, c'est que ce n'est pas du tout le cas.
01:05Là, on a actuellement une ministre démissionnaire qui est dans un total déni de réalité
01:09puisqu'elle explique qu'elle pense que tout va bien.
01:12En réalité, ça fait plusieurs années qu'on tire la sonnette d'alarme
01:16et on voit que certes, il y a des recrutements de personnels non titulaires
01:21qui, je le rappelle, sont des personnels qui ne sont ni formés, ni accompagnés
01:25et parfois recrutés avec du job dating en cinq minutes ou par téléphone
01:29qu'on balance 20 heures par semaine devant des élèves sans formation.
01:32Oui, ce n'est pas satisfaisant.
01:33Ce n'est pas satisfaisant puisque ce sont des collègues qui sont précarisés.
01:36Mais au-delà de ça, ces recrutements à la rentrée qui sont massifs,
01:40ça fait que la semaine prochaine ou dans trois mois,
01:43quand quelqu'un tombera malade, on n'aura plus du tout de remplaçant à disposition.
01:47Je reviens à votre situation.
01:49Vous, à Gagny, vous disiez trois professeurs manquants, un CPE.
01:53Vous l'avez appris quand, ça ? Le jour de la rentrée ?
01:56Alors, il nous en manquait un petit peu plus, le jour de la rentrée.