Impôts : des hausses impossibles mais indispensables

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Ce lundi, sur Europe 1, Olivier Babeau s'intéresse à l'intérêt des hausses d'impôts pourtant impossibles. Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00Et à 7h20 sur Europe, c'est l'heure de l'édito éco, Dimitri Pavlenko.

00:04Bonjour Olivier Babaud. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.

00:07Olivier, vous nous expliquez ce matin qu'une hausse d'impôts est nécessaire, nécessaire mais impossible.

00:13Oui, vous la sentez monter comme moi, Dimitri, cette petite musique ?

00:17Michel Barnier, lors de sa première interview, a dit « je ne m'interdis pas à une plus grande justice fiscale ».

00:22Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a aussi déclaré que

00:25« le débat fiscal sur la hausse d'impôts ne devait pas être un tabou ».

00:29C'est vrai que l'objectif est vertigineux, on doit trouver 110 milliards d'euros en 7 ans à peu près.

00:34Aussi triste que soit ce constat, la question n'est pas « les impôts augmenteront-ils ? » mais « lesquels augmenteront-ils ? »

00:39Justement, quels impôts, selon vous, pourraient-ils augmenter, Olivier ?

00:43C'est là qu'est le problème, quand on les passe en revue, on ne voit pas de marge de manœuvre réelle,

00:48compte tenu de leur niveau actuel déjà stratosphérique.

00:50Nous avons les prélèvements obligatoires les plus hauts d'Europe.

00:53En 2023, nous étions à 44,8 contre 41 pour la moyenne européenne.

00:57Sauf le respect que je dois à M. Moscovici, il n'y a chez nous aussi peu de tabous sur les hausses d'impôts que de beurre en broche.

01:03Alors, passons en revue les trois grandes recettes fiscales pour voir où seraient nos marges.

01:07La TVA, 37% de nos recettes, c'est l'impôt qui a l'assiette la plus large, il a l'intérêt de faire contribuer les importations.

01:12Impôts en plus, c'est 7 à 8 milliards d'euros en plus de recettes, mais il est très impopulaire, et sa hausse est potentiellement inflationniste.

01:19L'impôt sur le revenu, c'est 17% des recettes de l'État, mais il n'est déjà payé que par 48% des ménages, moins de la moitié.

01:26Il est très concentré, 10% des ménages en versent 75%, et vous savez que la tranche marginale supérieure d'imposition, c'est à 45%, à laquelle peu de gens le savent.

01:36Il faut rajouter la contribution dite exceptionnelle sur les très hauts revenus, créée en 2011 sous Sarkozy, qui peut atteindre 4%.

01:43Sur ces derniers, on est donc quasiment à 50% en taux marginal.

01:45Troisième grand impôt, l'impôt sur les sociétés, avec un taux de 25%, nous sommes déjà au-dessus de la moyenne européenne.

01:51Il y a aussi les impôts sur le capital, Olivier.

01:53Ah oui, vous avez raison Dimitri, surtout en France.

01:55Mais là c'est pareil, on est déjà le pays qui impose le plus le capital en Europe.

01:58La majeure partie des recettes de cette catégorie d'impôt vient des droits de mutation et de la taxe foncière.

02:03Ce levier a déjà été beaucoup mobilisé, les recettes de la taxe foncière ont augmenté de 30% sur la période 2017-2023.

02:11Évidemment, on pensait à l'ISF, il rapportait 5 milliards environ quand il existait.

02:16Aujourd'hui, sous sa forme IFI, il rapporte 2,3 milliards.

02:19Vous voyez, il n'y a pas grand chose à gratter.

02:21Parlerons-nous de la taxe sur les successions, elle est très impopulaire en France.

02:25Son taux marginal est à 45% en ligne directe, à 60% en ligne indirecte, et même là, ça ne rapporte qu'un pour cent de nos recettes fiscales.

02:32Sauf à passer à des taux confiscatoires qui provoqueraient des exils massifs et nuiraient gravement à l'activité économique,

02:37on ne peut pas espérer les immenses recettes supplémentaires dont notre budget a besoin.

02:42Reste l'autre levier, celui de la baisse de la dépense, et c'est elle le vrai tabou dont la France souffre.

02:48Ah tiens, comme par hasard ce matin, le patron de la sécu dit dans le quotidien Les Echos que les arrêts maladie, ça coûte cher.

02:5516 milliards d'euros par an, 11 de 8% sur un an, bah tiens, voilà un gisement d'économie.

02:59Portez-vous bien, que diable !

03:01Merci beaucoup Olivier, 20% de la population française est en affection longue durée. 20%, rendez-vous compte.

03:07Merci Olivier, à très bientôt, bonne journée à vous, 7h22.

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