Sophie Cohen-Elbaz, vice-présidente CRIF Alsace, communique sur le festival de cinéma israélien en Alsace qui a été annulé : «On arrive à une autocensure, à une forme de terrorisme intellectuel».
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00:00C'est le Cinéma Star qui a, nous, nous l'avons appris, au niveau du CRIF,
00:04nous l'avons appris par un communiqué du Cinéma Star,
00:08dont vous avez, j'imagine, que vous avez diffusé, j'imagine,
00:12qui fait état d'une accumulation de pression, de menaces, en fait,
00:16qui a cédé à une forme d'intimidation
00:20suite à des messages sur les réseaux sociaux
00:25qui appelaient au boycott, non seulement du festival
00:29du cinéma israélien, mais derrière, il y a une véritable peur,
00:33j'imagine, parce que je ne me suis pas entretenue avec le directeur du Star,
00:36mais une véritable peur que ces menaces
00:40se transforment contre le cinéma en lui-même,
00:43contre le personnel du cinéma ou contre le public,
00:47c'est-à-dire qu'en fait, on arrive à une autocensure,
00:52à une forme de terrorisme intellectuel qui conduit à décider
00:56d'annuler un événement en lien avec Israël
01:00et non pas pour une raison politique,
01:04mais parce qu'on décide de baïonner des artistes
01:08pour une seule raison, qui est leur appartenance à un État ou une nation.
01:12Et cela a un nom, ça s'appelle de la discrimination, ça s'appelle du racisme
01:16et ça s'appelle une forme, pour moi, de terrorisme intellectuel.
01:20Cette décision, elle est prise aujourd'hui par la peur, clairement,
01:22la peur suite à ces pressions.
01:25Oui, tout à fait.
01:26Le président de la région Grand Est,
01:29Franck Leroy, a dit dans un communiqué sa consternation.
01:32À l'heure où certains font taire la voix des femmes en Afghanistan,
01:35à l'heure où des cinéastes et artistes sont enfermés,
01:39torturés et assassinés en Iran, il est pour moi inconcevable
01:43qu'en 2024, nous cédions aux extrémistes, a-t-il déclaré ?
01:48Alors tout à fait, nous avons pris note de cette déclaration
01:51et effectivement, Strasbourg, qui est quand même capitale de l'Europe,
01:55qui est une capitale ouverte et tolérante,
01:57on est en train de céder à la peur.
02:01On est dans une situation, on est digne de ce qui peut se passer
02:04en Afghanistan, en Iran, etc.
02:06Et donc, nous, on en appelle vraiment aux autorités locales,
02:10aux pouvoirs publics, pour pouvoir reprogrammer ce festival
02:13et ne pas accepter une décision qui est dictée uniquement
02:19par une des menaces et des intimidations.
02:22Alors c'est ce que dit d'ailleurs la maire de Strasbourg.
02:24Elle dit que nous sommes en lien avec les organisateurs
02:27pour reprogrammer dès que possible ce festival.
02:30Donc ça veut dire qu'il n'est peut-être pas annulé
02:32et qu'il va être reprogrammé à un moment.
02:34Dans tous les cas, c'est ce que vous demandez et c'est ce qui devrait se faire.
02:36Alors tout à fait, si ce n'est qu'aujourd'hui, il a été annulé
02:40par le CinémaStar, par l'exploitant.
02:45La maire nous dit, je vais effectivement essayer de me substituer
02:49finalement à cette annulation.
02:53Donc, on attend qu'on nous propose des salles à Strasbourg
02:58et puis qu'il soit proposé des dates.
03:00Donc moi, je ne suis pas organisateur, je ne suis pas chaleureux ou pas.
03:04Ce qu'on espère, c'est que passé le moment de l'émotion
03:08et de la consternation qui a été exprimée par les uns et les autres,
03:12on n'oublie pas ce festival et on n'oublie pas qu'on attend
03:17aujourd'hui que ces artistes et ces films puissent être diffusés.
03:23Et effectivement, nous prenons note avec satisfaction
03:27et avec espoir de l'engagement de la ville de Strasbourg
03:29et nous attendons qu'il soit suivi des faits.