La journaliste Françoise Laborde s'est exprimée au sujet du nouveau gouvernement de Michel Barnier : «C’est le retour à une politique plus apaisée, sereine et conciliatrice».
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00:00Le gouvernement, c'est toujours difficile, quelles que soient les circonstances politiques.
00:05Selon la Constitution, le Premier ministre, il est chef du gouvernement, mais il est aussi chef de la majorité.
00:10La difficulté aujourd'hui, c'est qu'on a un Premier ministre qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:14Donc, il doit former un gouvernement qui représente les différents courants de l'Assemblée nationale.
00:19Et en effet, pour passer moi cette expression familière, ce n'est pas gagné.
00:23Alors, pourquoi ce n'est pas gagné ? Parce qu'il y a en effet toute une partie de la gauche qui ne veut pas en entendre parler.
00:28Mais je note quand même que dans la manifestation qui est organisée aujourd'hui par une partie du Nouveau Front Populaire,
00:35le Parti Socialiste ne s'est pas associé, c'est-à-dire que manifestent dans les rues la France Insoumise, le PC et Europe Écologie-Les Verts.
00:42Et vous découvrez d'ailleurs en direct les images de cette manifestation qui se déroule actuellement à Nantes.
00:47Certaines ont commencé dès ce matin, c'est le cas en effet de Nantes, et je crois que ce sera en effet cet après-midi à Paris.
00:53Donc on voit déjà que le Nouveau Front Populaire est en train de se fracturer un peu, en tout cas sur certaines thématiques.
00:59Moi, ce qui m'a frappé aussi hier, en écoutant le Premier ministre Michel Barnier dans sa première interview télévisée,
01:06c'est qu'il en a, si je puis dire, cité tout le monde.
01:09Tous les secteurs, toutes les catégories sociales, toute la France, toutes les régions, les Outre-mer, tous les corps sociaux.
01:20Donc on sent qu'on a là à faire un Premier ministre qui veut rassembler et qui veut imposer sa marque et un style complètement différent.
01:27C'est ça aussi qui est, je trouve, très frappant.
01:30Depuis que Michel Barnier est arrivé à Matignon, le peu qu'on en a vu, c'était à la fois que ça soit la passation de pouvoir avec Gabriel Attal
01:39ou que ça soit dans sa première intervention télévisuelle, on sent qu'il veut imprimer une marque complètement différente.
01:46C'est-à-dire qu'on n'est plus dans la « start-up nation », comme aimait dire le Président Macron.
01:53On est dans un retour à la politique où, en effet, on essaie de respecter tout le monde, on essaie d'élaborer des consensus.
02:00On ne veut fâcher personne. Alors bon, pour l'instant, c'est facile parce qu'il n'a pris aucune mesure.
02:04Donc évidemment, c'est assez facile de ne fâcher personne quand on ne décide rien pour l'instant.
02:08L'enjeu, ça va être aussi de trouver, en effet, des ministres de toutes raisons.
02:12C'est le retour de l'ancien monde, comme beaucoup disent depuis quelques jours ?
02:16En tout cas, c'est le retour à une politique assez rénante.
02:21Michel Barnier, on lui a reconnu ses capacités, en effet, de négociateur, de conciliateur.
02:28On l'a dit à plusieurs reprises, négocier le Brexit avec nos amis britanniques, ce n'était pas évident,
02:33parce que ce n'est pas toujours facile de négocier avec eux.
02:35Il a cette capacité, il a cette stature, il a l'avantage de l'ancienneté.
02:40Il faut bien qu'il y ait quelques avantages à prendre de l'âge.
02:43Donc il a l'avantage de l'ancienneté et d'une certaine façon de la sagesse.
02:46Donc oui, c'est peut-être le retour, en tout cas, à une politique plus apaisée, sereine et conciliatrice.
02:53On n'est plus dans une politique qui veut fracturer et qui veut, en effet, jeter de l'huile sur le feu.
03:00On sent que lui, il est vraiment dans une politique d'apaisement, de réconciliation.
03:04Va-t-il y arriver ? On en aura sans doute des éléments de réponse dans les jours qui viennent.