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Jordan Bardella, président du Rassemblement national, était en déplacement à Châlons-en-Champagne. Il a réagi à la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. 

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Transcription
00:00Jordan Bardet l'a depuis la Foire de Châlons, en Champagne.
00:02– Ces actes n'ont pas ces prises de parole, la réalité c'est que désormais,
00:06rien ne peut se faire sans nous, rien ne peut se faire sans le Rassemblement National
00:11et malgré l'alliance contre nature qui s'est déroulée pendant les élections législatives
00:15entre M. Macron, M. Attal et M. Mélenchon, le Rassemblement National
00:20est le premier parti de France en nombre de voix, en nombre d'adhérents
00:23mais aussi en nombre de députés et désormais, rien ne peut être effectué
00:27en politique contre nous ou sans l'approbation ou la censure du Rassemblement National.
00:32Donc moi je jugerais M. Barnier à ces actes et je me réjouis
00:37que le Rassemblement National ait empêché l'extrême gauche de s'emparer du pouvoir.
00:44– Hier le Premier ministre a dit qu'il allait respecter les 11 millions d'électeurs du RN,
00:47il a parlé aussi de la maîtrise des flux migratoires,
00:49est-ce que ces propos vous rassurent aujourd'hui ?
00:52– Le respect que l'on doit aux 11 millions de Français
00:54qui se sont exprimés pour le Rassemblement National,
00:57qui est le parti politique pour lequel les Français ont le plus voté
01:00aux élections européennes mais aussi aux élections législatives,
01:02est la moindre des choses.
01:03Et moi je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement
01:08puissent non seulement se mettre au travail
01:10mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres
01:14et je crois qu'à compter de ce jour M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance,
01:18sous surveillance démocratique d'un parti politique qui est désormais incontournable
01:23dans le jeu parlementaire et dans le jeu démocratique, le Rassemblement National.
01:26– La gauche dit qu'il a été nommé grâce à vous, il y a du vrai là-dedans ?
01:30– Non il n'a pas été nommé grâce à nous,
01:32moi je me suis présenté dans ces élections législatives
01:36comme candidat au poste de Premier ministre avec un projet,
01:40avec des inquiétudes qui étaient celles exprimées par les Français,
01:43nous avons recueilli 11 millions de voix,
01:47je note que nous n'avons pas pu obtenir la majorité, c'est un fait,
01:51maintenant M. Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile
01:58dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations,
02:01dans l'action qui seront les siennes,
02:03les sujets qui sont ceux du Rassemblement National
02:05parce qu'ils sont ceux de millions de Français,
02:08il est nommé par le Président de la République.
02:11– Mais en ne le censurant pas immédiatement, vous autorisez sa nomination,
02:14donc il a été nommé grâce à vous en quelque sorte ?
02:17– Mais nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois
02:22et à compter d'aujourd'hui, la vie politique,
02:26dont son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique
02:30qui compte 143 députés à l'Assemblée Nationale,
02:32mais moi je ne souhaite ni le désordre, ni le chaos pour mon pays
02:35et entre Mme Castex et M. Barnier,
02:39moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal,
02:44et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute
02:50plutôt sur M. Barnier que sur M. Castex,
02:53M. Barnier a des positions politiques qui ne sont pas les miennes,
02:57il a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire
03:00sur la question de l'immigration avec des positionnements extrêmement fortes,
03:04maintenant nous attendons sur les questions sécuritaires migratoires
03:06et sur la question du pouvoir d'achat,
03:08que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver
03:11dans la politique qu'il va conduire
03:13et le fait de lui accorder un bénéfice du doute et de ne pas le censurer
03:17a priori pour ne pas faire le jeu du désordre et du chaos institutionnel
03:20contrairement à la gauche,
03:21ne veut pas dire que nous nous interdisons
03:23toute forme de censure au cours des prochains mois.
03:25Est-ce que vous avez échangé avec lui ?
03:26Est-ce que vous avez reçu une invitation pour être consulté à Matignon ?
03:29Non, pas encore, mais j'espère que nous aurons l'occasion
03:33de nous entretenir avec le prochain gouvernement,
03:37avec le Premier ministre,
03:38et nous entendons être de ce point de vue-là extrêmement intransigeants
03:42parce qu'encore une fois,
03:43il y a des millions de Français qui ont dit leur volonté de changement
03:47et je crois qu'il n'est pas dans l'intérêt aujourd'hui du pays
03:50que Michel Barnier se comporte en collaborateur du Président de la République.
03:53Vous avez quand même parlé de défaite après la législative,
03:56est-ce que vous avez fait le bilan de cette défaite ?
04:00C'est à la fois une victoire et une défaite.
04:02Une victoire parce que nous sommes passés en deux ans
04:04de 6 à 143 parlementaires et que nous avons réalisé en France,
04:09avec nos alliés, un score qu'aucun mouvement politique
04:12n'a réalisé dans aucune autre démocratie occidentale,
04:14c'est-à-dire 34% des voix au premier tour,
04:1637% des voix au second,
04:18et le RN est le parti politique pour lequel les Français ont le plus voté.
04:21Maintenant, c'est une défaite, c'est une défaite personnelle
04:23parce qu'évidemment, candidat au poste de Matignon,
04:26je n'ai pas eu suffisamment de parlementaires à l'Assemblée nationale
04:28avec mon mouvement politique pour constituer une majorité,
04:30mais la progression du Rassemblement national
04:32est une progression extrêmement importante,
04:36donc nous allons évidemment travailler pour conquérir cette majorité
04:39dans le cadre de futures élections législatives,
04:41même si elles doivent être anticipées,
04:43et nous allons évidemment poursuivre la campagne.
04:45Moi, je poursuivrai les meetings chaque mois,
04:47les déplacements sur le terrain,
04:49et évidemment que nous allons rendre le Rassemblement national
04:52encore plus performant pour continuer d'élargir notre future majorité.
04:56Hier, il a dit vouloir ouvrir le débat sur la réforme des retraites
05:00et s'appuyer sur les compétences des régions.
05:02Ça se rapproche un peu de ce que vous défendiez également ?
05:04Pour l'instant, le Premier ministre a beaucoup de points d'accord
05:08avec tout le monde.
05:09Maintenant, il va falloir faire des choix,
05:11notamment en prévision du budget dans quelques jours,
05:13dans quelques semaines,
05:14parce qu'il n'y a rien de plus politique qu'un budget,
05:16et la formation du budget dira aussi quelles sont ses priorités politiques.
05:22Nous, nous militons pour l'abrogation de la réforme des retraites
05:24dans la version qu'elle a été votée et mise en œuvre
05:27de manière brutale par le Président de la République
05:29parce que je la crois injuste,
05:31notamment pour les Français qui ont commencé à travailler très tôt
05:35et qui, nous le savons, ont de plus en plus de difficultés
05:37à partir à la retraite en bonne santé.
05:39Donc, nous serons à la fois le parti du régalien, du quotidien,
05:42mais aussi celui de la justice sociale.
05:44Et encore une fois, je crois que le RN
05:46est le pôle de gravité de la vie politique.
05:48Quelle est la ligne rouge que Michel Barnier ne doit pas franchir ?
05:53De prendre en compte les exigences qui sont les nôtres
05:57et au travers des nôtres, celles de millions de Français.
05:59Je l'ai évoqué sur les sujets politiques,
06:01mais aussi par exemple sur la proportionnelle.
06:02Juste une question plus personnelle, votre livre, il en est où ?
06:06Il sortira bientôt.
06:07C'est-à-dire, c'est ce mois-ci ?
06:09Très bientôt.

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