• il y a 3 mois
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, indique que pour la rentrée scolaire, il manque un professeur dans 56 % des collèges et lycées, et souligne que «le métier n’attire plus, les conditions sont très difficiles».

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Transcription
00:00Effectivement, on en parle tous les ans. L'an dernier, il y avait une enquête qui avançait, d'ailleurs, des résultats similaires.
00:06En fait, c'est un problème de fond, un problème structurel, qui fait que le métier n'attire plus.
00:13Je rappelle quand même qu'il y avait plus de 3 100 postes non pourvus au concours d'enseignants pour cette rentrée.
00:23Là, encore une fois, chiffre similaire l'an dernier. Le métier n'attire plus. Les conditions de travail sont, je le rappelle quand même,
00:33au-delà des stéréotypes que l'on peut voir sur le métier, très difficiles. Il n'y a pas de médecine du travail, il n'y a pas assez d'attractivité.
00:43Effectivement, on arrive à ce postulat et à recruter des contractuels qui ne sont pas assez formés.
00:50C'est, j'ai envie de vous dire, la seule solution à l'heure actuelle du ministère, du moins à court terme.
00:56Et on se rend compte que même cette solution ne suffit pas, puisqu'encore très récemment, on pouvait compter plus de 1 600 annonces de recrutement.
01:07Preuve, là encore, qu'il y a un gros déficit. Mais vous savez, ce problème ne touche pas que les enseignants, il touche également, par exemple, les AESH,
01:16qui accompagnent les élèves en situation de handicap.
01:20Et pardonnez-moi, mais Nicole Belloubet, ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, disait dans sa conférence de presse de rentrée,
01:28être tout proche des 100% de couverture des besoins. Elle n'a pas dit la vérité ?
01:35Je pense que c'est une déclaration aussi lunaire que la conférence qu'elle a tenue, puisque je rappelle quand même qu'on a une ministre démissionnaire
01:43qui a tenu une conférence pour évoquer ce qui se passera en 2025, alors que dans quelques jours, elle ne sera plus là.
01:50Les déclarations n'engagent que ceux qui les font. En tout cas, la réalité, elle est vraiment toute autre, puisque le 100%, je suis désolé,
02:01non, il n'arrivera pas cette année, il n'est pas arrivé, il n'arrivera pas. Et s'il n'y a pas un changement profond de politique en termes d'attractivité du métier,
02:11ce n'est pas demain la veille qu'on aura un professeur devant chaque enseignant, parce que l'objectif, il est bien là, c'est mettre un professeur et non pas un adulte.
02:20J'entends bien, mais comment on le rend plus attractif, là, le métier ?
02:25C'est simple, déjà, on va dire que c'est la chose que je dis tout le temps, mais c'est la question du salaire.
02:33Je rappelle quand même qu'un professeur est un fonctionnaire de catégorie A, qui touche en moyenne 1000 euros de moins mensuel qu'un autre fonctionnaire de catégorie A.
02:42Ça, déjà, c'est la première des choses. Ensuite, il y a la question des conditions de travail, c'est-à-dire que quand on se retrouve avec des classes surchargées,
02:49quand on se retrouve avec une multiplication d'émissions, avec des réformes qui vont faire un pas en avant, trois pas en arrière,
02:57vous comprenez bien que ça ne peut pas aller. Des réformes, il en faut, mais il faut que ce soit des réformes qui soient pertinentes.
03:04Vous savez, mon but en tant que syndicaliste, ce n'est pas de dire que tout va mal et qu'on est opposé à tout.
03:10Au contraire, on a des propositions, on essaye de mettre en place des choses, mais on se rend compte que face à cette question d'attractivité,
03:17face à la banalisation de la violence, je rappelle quand même qu'il ne se passe pas une semaine sans qu'on se retrouve avec des faits dans les médias
03:26où des personnels se retrouvent agressés, menacés. Donc si vous voulez, tous ces éléments mis bout à bout font qu'on se retrouve face à un problème qui paraît insoluble.

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