"Les routes de l'impossible" est une série documentaire française produite par Tony Comiti Productions pour France Télévisions.
La série met en lumière les conditions de transport difficiles dans différentes régions du monde, souvent dans des pays en développement.
Chaque épisode se concentre sur un pays ou une région spécifique, montrant les défis auxquels sont confrontés les conducteurs et les voyageurs sur des routes dangereuses ou dans des conditions extrêmes.
La série a débuté en 2008 et compte plusieurs saisons.
La série met en lumière les conditions de transport difficiles dans différentes régions du monde, souvent dans des pays en développement.
Chaque épisode se concentre sur un pays ou une région spécifique, montrant les défis auxquels sont confrontés les conducteurs et les voyageurs sur des routes dangereuses ou dans des conditions extrêmes.
La série a débuté en 2008 et compte plusieurs saisons.
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VoyagesTranscription
00:30Au cœur du Pérou, la cordière des Andes, le royaume des Apous, les dieux Inca, des
00:50montagnes interdites, les Apous avaient promis la mort à tout homme qui s'en approcherait.
00:56Cinq siècles après, l'interdiction est toujours là.
01:03Mais quelques audacieux n'hésitent pas à braver le décret des dieux.
01:09Parmi eux, Juan Carlos.
01:19Ce transporteur fait la route de la cordière deux fois par semaine, non sans une certaine
01:24fierté.
01:25Pour conduire sur cette route, il faut avoir des nerfs d'acier, il faut en avoir dans
01:33le pantalon, être un vrai mec, parce qu'à la moindre erreur, t'es mort.
01:39Surtout quand le camion s'enfonce dans ces tunnels à voix uniques.
01:45Dans ces montagnes sacrées, le seul moyen de conduire, c'est au klaxon.
01:54Tunnel ou pas, du matin au soir, Juan Carlos roule à tombeau ouvert.
01:59Chaque sortie de tunnel est une loterie.
02:06En face peut surgir un autre véhicule ou encore il peut tomber sur un éboulement.
02:10Les abords de tunnels sont rarement consolidés.
02:15Si tu as peur, tu ne peux pas conduire sur cette route.
02:26L'autre jour, un éboulement a failli me faire tomber dans le ravin.
02:32Quand Juan Carlos lève le pied, ce n'est pas par peur de la mort, mais plutôt à cause
02:36du prix des pièces de rechange.
02:38On pourrait rouler plus vite, mais on risque de casser un essieu.
02:44Pour éviter l'accident, il faut slalomer entre les pierres.
02:55La géographie escarpée du Pérou cause de terribles souffrances aux chauffeurs.
02:59Pour traverser la cordillère des Andes, il y a peu de routes asphaltées,
03:03plutôt des pistes qui serpentent en lacets vertigineux vers des cols à 5000 mètres.
03:19Il y a beaucoup de cadavres au fond de ce ravin.
03:23Dans les passages étroits, il n'est pas rare qu'un camion glisse dans le vide.
03:26Là, on est foutu.
03:32Le bus a commencé à reculer, mais son poil a entraîné.
03:35Il est tombé dans le ravin.
03:37Il y a eu 40 morts.
03:41Pour chasser le mauvais oeil, les Pérouviens font appel à des chamanes.
03:48On est là pour chasser les mauvais esprits du corps.
03:50Au pied de la cordillère, l'Amazone, le plus grand fleuve du monde, parfois large de 40 kilomètres.
04:02Un monstre d'eau, indomptable et traître, où naviguent des centaines de navires.
04:10Les passagers peuvent y rester ensablés des semaines entières.
04:20Trou Rio, sur la côte pacifique du Pérou.
04:32Rien n'a changé depuis les Incas.
04:35Même si les surfeurs ont fait leur apparition, les pêcheurs partent toujours à bord de leurs raffiaux, construits en tiges de jonc, comme leurs ancêtres.
04:43C'est ici qu'Oruan Carlos a créé son entreprise, il y a tout juste six mois.
04:55L'idée a germé grâce à son père qui l'amenait dans son camion.
04:58Aujourd'hui, ce père regrette de lui avoir transmis le virus.
05:04J'ai vu beaucoup d'accidents, souvent très graves, des chutes, des carcasses de voitures, des incendies, des collisions.
05:10Beaucoup de mes amis sont morts dans des accidents de la route.
05:18Juan Carlos n'est pas seulement chauffeur, il achète et revend des marchandises pour son propre compte.
05:24Ce jour là, il prend un énorme risque, transporter cette cargaison de 260 000 oeufs sur une route de montagne.
05:34C'est un produit fragile, mais les oeufs sont bien emballés.
05:38Ils sont solidement attachés, ça va tenir.
05:40Si le camion a un accident, ça risque de faire une bonne omelette.
05:44C'est déjà arrivé à des collègues dont le camion s'est renversé.
05:51Le chargement n'est pas assuré.
05:53Juan Carlos a investi toutes ses économies dans l'aventure.
05:57S'il y a de la casse, c'est sûr, son entreprise coulera.
06:03Le pari est loin d'être gagné.
06:05Pour rejoindre son lieu de livraison, la ville de Yungay, il va affronter 300 kilomètres de pistes.
06:10Pas question de ralentir, même de nuit, sinon il perd le marché.
06:18En général, j'arrive au marché le matin vers 7 ou 8 heures.
06:24Si je suis en retard, il est probable que mes concurrents arrivés avant vendent leurs propres marchandises à mes clients.
06:32Juan Carlos a mis toutes les chances de son côté.
06:35Il part avec près de cinq heures d'avance.
06:41Mais deux heures de route plus tard, à l'entrée d'un tunnel, il doit s'arrêter.
06:45Deux voitures viennent de se télescoper.
06:49Mais qu'est ce que tu as fait ?
06:57C'est toi le responsable.
07:01Tu ne pouvais pas passer par là ?
07:03Cette fois, l'accident n'est pas grave, mais il a créé un énorme bouchon.
07:07Le tunnel n'a qu'une voie et le temps qu'il soit dégagé, Juan Carlos aura perdu deux précieuses heures.
07:19Les rattraper sera difficile.
07:21Même si c'est un macho, comme il dit, il a besoin de l'aide.
07:25Il a besoin de l'aide.
07:27Il a besoin de l'aide.
07:28Il a besoin de l'aide.
07:29Il a besoin de l'aide.
07:30Il a besoin de l'aide.
07:31Même si c'est un macho, comme il dit, il a peur d'accélérer.
07:35Il y a quelques semaines, il a tellement poussé la machine que celle ci a fini par lâcher.
07:42Il a failli y laisser la peau.
07:48Dans une descente très raide, mes freins ont lâché.
07:54J'ai essayé de freiner, mais le camion a pris de la vitesse.
07:58En plus, il y avait le poids de la cargaison, tu t'imagines ?
08:01Si j'avais été un trouillard avec rien dans le pantalon, eh bien, j'aurais sauté du camion et je serais mort écrabouillé.
08:12Mais moi, j'ai gardé mon calme.
08:19J'ai repéré un gros rocher, j'ai braqué le camion dessus et il s'est arrêté.
08:24Pour Juan Carlos, la nuit s'annonce longue, sans répit ni repos.
08:32Il doit redoubler d'attention pour ne pas perdre sa légère avance.
08:38Mais il joue vraiment de malchance.
08:40Une fois encore, à quelques kilomètres de là, il est obligé de s'arrêter.
08:45Un bus en panne bloque la route.
08:47Un autre tente de le remorquer.
08:53Il faut faire une boucle au câble.
08:55Maintenant, il faut l'attacher.
08:59C'est bon, c'est bon, je l'attache.
09:05Dans la cordillère, les bus sont le seul moyen d'aller de ville en ville.
09:09Souvent mal entretenu, ces vieilles carcasses multiplient les pannes et les passagers n'ont pas d'autre choix que d'attendre.
09:17Ils auraient dû vérifier l'état du bus avant de partir.
09:21Pendant dix minutes, il y a eu un drôle de bruit et puis le bus s'est arrêté.
09:29Maintenant, là, on est foutu.
09:34Ça fait plus de trois heures qu'ils attendent un bus de secours.
09:39On n'a plus rien à manger, on n'a pas d'eau et on ne sait même pas à quelle heure on va arriver.
09:43Cette route est mal entretenue.
09:45Il y a des éboulements, des voitures qui tombent.
09:47Il y a beaucoup de morts.
09:51Ces passagers ne sont pas prêts de rentrer chez eux.
09:53En attendant la dépanneuse, les chauffeurs parviennent à ranger le bus sur le bas côté.
10:16La route est enfin libre.
10:17Maintenant, c'est sûr, Juan Carlos est en retard.
10:20Ce nouvel arrêt a fait fondre son avance.
10:23Cette fois, pas d'hésitation, il accélère.
10:31Mais avec les chaos, les oeufs sont bien malmenés.
10:36Plus que 20 minutes de route jusqu'à Yungay.
10:38Juan Carlos a peur que son client n'achète les oeufs à la concurrence.
10:42Il tente de le retenir par téléphone.
10:43J'arrive, j'arrive, on pourra se parler là-bas.
10:527 heures du matin, Juan Carlos arrive avec quelques minutes de retard seulement.
10:58Il va tout de suite vérifier l'état du chargement.
11:04Ça a tenu?
11:06Oui, ça va.
11:09Et ça vous arrive d'avoir des problèmes?
11:11Oui, bien sûr.
11:12Là, j'aurais pu perdre la marchandise.
11:1510 heures de route pour 300 kilomètres.
11:18Juan Carlos aura juste le temps d'aller prendre un petit déjeuner
11:21avant de repartir avec une autre cargaison.
11:26Yungay, 20.000 habitants.
11:29Une des rares villes importantes dans cette vallée enclavée.
11:34Comme dans le reste des Andes, les femmes portent de drôles de chapeaux.
11:38Une tradition imposée par les conquistadors espagnols.
11:42Un modèle par tribu.
11:44Pour les Espagnols, c'était le plus sûr moyen de les reconnaître
11:47et donc de les contrôler.
11:50Bizarrement, les Indiens ont maintenu la tradition.
12:01Dans cette région du Pérou, tout transport est soumis à des contraintes différentes.
12:05Les ponts, par exemple, supportent rarement plus de 20 tonnes.
12:09Ce matin-là, Pedro vérifie que son chargement de ciment
12:12ne dépasse pas la charge autorisée.
12:23Pedro doit mener son camion de l'autre côté de la cordillère.
12:26350 kilomètres à travers les plus hautes montagnes du Pérou.
12:31Destination, Huancachuco, dernière ville des Andes avant l'Amazonie.
12:38À 20 kilomètres de Yungay, l'asphalte disparaît.
12:50Il y a pas mal de routes abandonnées par ici.
12:53Elles ne sont pas entretenues.
12:55Le gouvernement nous oublie.
12:57Nous, les pauvres, nous, les paysans.
13:01À l'horizon, la cordillère blanche et le Huascaran,
13:05le plus haut sommet du Pérou, culminant à 6700 mètres.
13:21On va mettre environ 15 ou 16 heures pour arriver à Huacranchucco.
13:25Mais quelquefois, à cause des nids de poules ou des éboulements,
13:28il faut deux ou trois jours.
13:30La routine pour Pedro, deux ou trois jours pour 350 kilomètres.
13:38Au début, la route semble facile.
13:40Pedro roule vite, en toute sécurité.
13:47Mais à l'approche des montagnes, la piste se rétrécit.
13:50Elle devient vite un chemin de terre très mince.
13:53Le même chemin qu'empruntaient les coursiers de l'Empereur Inca.
14:00Vas-y, vas-y, vas-y.
14:03Quand la route est aussi étroite, il faut que je puisse bien voir dans le rétroviseur.
14:12Entre la montagne et le ravin, le camion a juste la place de passer au centimètre près.
14:30Maintenant, la piste grimpe vers des cols à plus de 4000 mètres.
14:37Ce panneau signale une succession de virages très périlleux.
14:41Ils annoncent, en fait, le virage de la mort.
14:45Dans ces virages, il faut bien ralentir.
14:51La route est bancale et avec son poids, le camion va s'incliner.
14:56Et si on prend trop de vitesse, il peut se retourner.
15:00Et se retourner ici, c'est aller au fond du ravin.
15:12Tous les ans, sur ce tronçon, il y a des accidents mortels.
15:16Il n'y a pas si longtemps, un chauffeur de bus pourtant expérimenté a commis une imprudence.
15:22Le drame a eu lieu ici, en haut de cette montée, dans le virage de la mort.
15:27En haut de cette montée, dans le virage de la mort.
15:46Quand le bus a voulu prendre ce virage, il n'a pas réussi à passer du 1er coup.
15:51Il s'est arrêté, puis il a commencé à reculer.
15:55Mais brusquement, son poids l'a entraîné, il est tombé dans le ravin, il y a eu 40 morts et ce sont leurs familles qui ont mis ces croix et ces petits autels.
16:14Quelques kilomètres plus loin, Pedro s'arrête pour vérifier la pression des pneus et là, il entend un sifflement suspect.
16:25Il faut que je mette une rustine, sinon le camion ne tiendra pas le coup.
16:38Pedro est énervé, tu es assistant, tu dois tout contrôler, au lieu de ça, tu attends tranquillement dans le camion, c'est difficile à changer, non, il y en a pour 20 minutes.
16:48Nous sommes à 4000 mètres, à cette altitude, l'oxygène se fait rare, le moindre effort devient vite insupportable, surtout quand on doit manipuler une roue qui pèse plus de 100 kilos.
17:12C'est une pierre qui a fait un trou, on va mettre une rustine.
17:19Au lieu des 20 minutes prévues, Pedro et son assistant auront passé près de deux heures pour réparer le pneu.
17:30C'est très fatigant, la roue du camion pèse trop lourd, mais j'aime bien ce travail, voyager, faire la route, découvrir de nouveaux paysages, ça, ça me plaît.
17:58Malgré le retard, Pedro espère toujours arriver à destination avant la nuit.
18:08Dans la cordillère des Andes, les routes sont difficiles, mais elles permettent de relier toutes les villes du pays, sauf une.
18:16Cette ville, c'est Iquitos, perdu dans la forêt amazonienne, un bout d'humanité de 400 000 habitants isolés du monde.
18:28Et on ne peut y aller qu'en avion ou par bateau.
18:32Depuis le temps, les gens ont appris à se passer de voiture, ils ne se déplacent qu'en scooter ou à vélo, venus bien sûr par bateau de Yurimagas, à 400 kilomètres en amont d'Iquitos.
18:43Yurimagas est son port commercial, il n'en a que le nom.
19:00C'est pourtant de cette berge sauvage que sont chargés les bateaux qui approvisionnent Iquitos en nourriture et matériel.
19:13L'Edward aussi s'est sur le point d'appareiller.
19:23Ses cales se remplissent de fruits et de riz, 30 tonnes minimum.
19:29Iquitos, c'est une ville tentaculaire qui a englouti tout ce qu'on produit.
19:39Là-bas, en deux heures, toute cette cargaison est partie, il ne reste plus rien.
19:44L'Edward aussi, c'est un cargo mixte.
19:50Dans son ventre, les animaux et les marchandises, et sur le pont supérieur, les passagers.
19:59300 au total, à se serrer dans une moiteur irrespirable.
20:09Il fait très chaud, il faut encore attendre.
20:14Ici, pas de cabine, chacun s'installe comme il peut.
20:21Cette corde peut se défaire très facilement, il faut qu'elle soit solide pour que le hamac ne tombe pas.
20:29La plupart des passagers ne payent qu'une fois embarqué, c'est 30 euros jusqu'à Iquitos, l'équivalent de 10 jours de travail en Amazonie.
20:37Alors ils sont nombreux à essayer de resquiller.
20:44Il y a plein de faux billets. Ce petit appareil, ça m'aide à les détecter.
20:52De la vente des billets au commandement du navire, Raphaël occupe tous les postes.
20:58Il navigue sur le fleuve depuis plus de 30 ans, il en connaît tous les pièges.
21:03Et pourtant, l'année dernière, il a bien failli sombrer avec tous ses passagers.
21:11Il y a un an, on a heurté un autre bateau et on a coulé.
21:17Lors d'arriver jusqu'au deuxième étage, toute la cargaison a été perdue.
21:25Avant chaque départ, le commandant Raphaël revêt son uniforme.
21:30Ça, c'est la sirène du départ.
21:35Mettez les moteurs en route. Allez, on y va.
21:43Madame, rangez vos sacs là-bas. L'issue de secours doit être dégagée.
21:49Laissez-moi passer, là. Remontez les passerelles, là. Allez.
21:57Les bateaux sont stationnés les uns sur les autres. Pas facile de s'en extirper.
22:05Poussez un peu, là. Ça va passer. Continuez à pousser, ça va aller.
22:14Allez-y, continuez. Continuez à pousser, sinon on passera pas, là.
22:23C'est bon, ça passe.
22:29Pour rejoindre Iquitos, il faut au minimum 3 jours de navigation.
22:34Et en période de sécheresse, tout se complique.
22:42Regardez tout ça, c'est du sable. Le chenal est juste là.
22:46Tout le reste, ce sont des bancs de sable très dangereux. Il faut passer bien au milieu du fleuve.
22:53Ah, je vous jure, pour pas s'échouer dans le sable, il faut avoir l'œil.
22:59À la barre, les pilotes se relaient toutes les 6 heures. Ils doivent rester concentrés 24 heures sur 24.
23:06Les yeux rivés sur le large à surveiller les bancs de sable, car les courants les déplacent sans arrêt.
23:16Pour les éviter, les marins de l'Amazone doivent naviguer au jugé.
23:30En fin d'après-midi, une violente tempête s'abat sur l'Amazonie.
23:46Avec ce rideau de pluie, le barreur ne peut plus voir les bancs de sable. Un autre pilote doit venir à son secours.
23:58Va par là. Il faut que tu ailles toujours par là.
24:04Un peu plus à gauche. Un peu plus. Tu vois, il n'y a plus de chenal.
24:13Braque. Braque par ici.
24:19Trop tard. Le bateau n'est plus dans le chenal.
24:23Emporté par le courant, il est coincé par les sables sur chaque flanc.
24:27Impossible de virer, il fonce tout droit vers la berge.
24:33On ne passe plus.
24:38Il n'y a pas assez de fond.
24:44C'est trop étroit. Je ne pouvais plus manœuvrer. J'étais tout droit.
24:50Pour l'instant, seule la proue du navire est ensablée. Il faut la dégager au plus vite avant que le reste du bateau ne s'enlise.
24:57Normalement, ça ne devrait jamais arriver. Mais ça arrive toujours.
25:03On est bloqué ici. On va sûrement s'arrêter un peu plus haut.
25:09On est bon pour trois heures d'attente.
25:13Et on va prendre du retard.
25:17Dans ces cas-là, qu'est-ce qu'on peut faire ?
25:21Si le bateau s'enfonce encore, il faudra décharger toute la cargaison sur un autre bateau.
25:26Mais ça prend un temps fou. Il faut retrouver le chenal à tout prix.
25:30Deux marins partent sonder le fleuve pour trouver une sortie.
25:34Avec pour seul instrument de mesure, une perche.
25:432,40 m.
25:45Ils viennent de trouver un passage suffisamment profond.
25:48Grâce à une marche arrière, le bateau se dégage enfin.
25:522,40 m.
25:56Ça y est. Ils viennent de trouver suffisamment d'eau.
26:00On va passer par là-bas.
26:082,40 m.
26:132,40 m.
26:172,70 m, ici.
26:20Ça passe à 2,10 m.
26:272,40 m.
26:30Pour plus de sécurité, on va sonder toute la nuit, au minimum 12 heures.
26:35Et on continuera pendant tout le voyage.
26:38L'Edouard aussi s'est sorti d'affaires, pour l'instant.
26:42Il lui reste encore deux jours de navigation avant d'atteindre Iquitos.
26:562,40 m.
27:11Dans la cordillère des Andes,
27:13Pedro attaque la partie qui fatigue le plus son camion.
27:18Et les montagnes et les cols se succèdent.
27:23Il doit constamment changer de régime.
27:26Embrayé, débrayé, la mécanique suce jusqu'à la rupture.
27:36Sur son tableau de bord, un voyant d'alarme vient de s'allumer.
27:40C'est la température du radiateur. L'aiguille est dans le rouge.
27:44Regarde, c'est pas normal.
27:47Ça a l'air de chauffer. On n'est pas loin des 100 degrés.
27:52On a un trou dans le radiateur et une fuite.
27:56On va devoir s'arrêter souvent pour remettre de l'eau.
28:05Dans son malheur, Pedro a de la chance.
28:08Dans ces montagnes, il y a des torrents un peu partout.
28:23C'est de l'eau de source.
28:25C'est comme du liquide de refroidissement.
28:28Allez, il faut qu'on continue le voyage pour arriver aujourd'hui.
28:32Maintenant, on doit faire vite.
28:41Mais quelques kilomètres plus loin, nouveau problème.
28:45Il n'y a plus d'eau.
28:48Mais quelques kilomètres plus loin, nouveau problème.
28:53Il ne peut plus monter.
29:04La surchauffe a endommagé le moteur.
29:07Pedro ne sait pas d'où ça vient.
29:11Par chance, dans les Andes, la solidarité entre chauffeurs n'est pas un mythe.
29:18Il ne peut plus monter.
29:23Salut.
29:25Ça va bien, le voyage ?
29:27J'ai un problème.
29:29Mon moteur tourne bien, mais il n'arrive plus à monter les côtes.
29:33Il s'arrête tout le temps.
29:35Ça vient du gasoil.
29:37C'est ton filtre qui doit être sale.
29:39Ah bon ?
29:41Du coup, le gasoil passe mal dans le moteur.
29:44Merci beaucoup.
29:46Salut.
29:54Si ce n'est que ça, la panne sera vite réparée dans le prochain village.
29:58Mais si c'est plus grave, ce sera la fin du voyage.
30:10Après ce virage, il y a un pont.
30:14Pedro va pouvoir vérifier qu'il n'a pas dépassé le poids autorisé.
30:23C'est risqué.
30:25Parce qu'il y a des planches pourries.
30:27Elles peuvent nous faire tomber.
30:32Ça peut s'effondrer.
30:34Là, je suis à 19,5 tonnes.
30:39On est à 500 kg seulement du poids critique.
30:44C'est limite pour passer sans risque.
30:46L'important est d'avancer sans faire vibrer les planches.
30:49Vers 22h, Pedro trouve enfin un garagiste.
31:12Dans ces montagnes reculées, pas question de laisser quitter le village.
31:16Les mécaniciens interviennent jour et nuit.
31:19Pour le camion de Pedro, c'est le moment de vérité.
31:23Voilà ce qu'il y avait dans le gasoil.
31:26Plein de saleté.
31:28Elle l'empêchait de passer.
31:30C'est un gaz.
31:32C'est un gaz.
31:34C'est un gaz.
31:36C'est un gaz.
31:38C'est un gaz.
31:40C'est un gaz.
31:42C'est un gaz.
31:44C'est un gaz.
31:46C'est un gaz.
31:48C'est un gaz.
31:50C'est un gaz.
31:52C'est un gaz.
31:54C'est un gaz.
31:56C'est un gaz.
31:58C'est un gaz.
32:00C'est un gaz.
32:02C'est un gaz.
32:04C'est un gaz.
32:06C'est un gaz.
32:08C'est un gaz.
32:10C'est un gaz.
32:12C'est un gaz.
32:14C'est un gaz.
32:16C'est un gaz.
32:18C'est un gaz.
32:24Un peu plus haut dans le village,
32:26une agitation inhabituelle
32:28bloque la circulation.
32:30Des milliers de personnes
32:32avancent au son des tambours
32:34et des flûtes.
32:38Tous se dirigent
32:40vers un même point,
32:42la vallée de Kuyurriti.
32:44Ils ont traversé tout le Pérou pour participer au plus grand pèlerinage d'Amérique latine.
32:51La célébration de la Vierge Marie est de Viracocha, le dieu solaïenka.
32:59Pour le rendre hommage, cent mille fidèles vont se lancer des défis pendant trois jours et trois nuits.
33:10Parmi les danseurs, il y a les Ukukus. Selon la légende, ils seraient mi-hommes, mi-ours.
33:22Ces combats sont là pour montrer qu'ils sont forts et résistants à la douleur.
33:28Mais le plus drôle, c'est que leur voix n'a rien de virile, elle est même fluette.
33:32La tradition veut qu'ils la trafiquent pour éviter qu'on les reconnaisse.
33:36Mais tous ne viennent pas ici pour danser.
33:52La plupart des pèlerins gravissent la montagne pendant des heures, sans broncher, pour atteindre ce petit sanctuaire.
34:03Mais peu de pèlerins pourront y entrer et implorer ainsi les dieux de Koh-i-Loriti.
34:20Les gens se rendent au sanctuaire du seigneur de Koh-i-Loriti parce qu'il fait des miracles.
34:25Et les gens y croient parce que ça peut leur donner la santé, un bon travail et beaucoup d'autres choses.
34:31Pour tous ceux qui ne pourront pas entrer, il reste toujours le marché au miracle.
34:39Qui veut des maisons, des voitures, des terrains ?
34:42En fait, cette femme ne vend que du rêve.
34:45Les maisons sont symbolisées par ces rectangles de pierre, les voitures par des jouets.
34:50En les achetant, il y a une chance de voir son vœu se réaliser dans l'année.
34:55Voilà les faux papiers pour l'achat d'une voiture.
34:58Le reçu, le certificat de vente, le permis de conduire et la vignette.
35:04Avec ces 4 documents, vous pouvez avoir une voiture, mais il faut payer en dollars.
35:09En faux dollars américains, plus exactement.
35:12Et ces dollars, il faut les acheter dans cette fausse banque.
35:17Pour 30 centimes d'euros, tu auras 30 000 dollars.
35:21A ce tarif-là, une maison fictive coûtera environ 4 euros, 2 fois le salaire quotidien d'un Indien.
35:27Un notaire, vite, un notaire !
35:30Ce couple d'Indiens vient d'acheter une maison.
35:32Et ce faux notaire est chargé d'enregistrer l'achat officiel.
35:39C'est au nom de qui ?
35:41Georges Amayara.
35:47On est en train d'acheter un terrain.
35:49Et c'est pour de vrai ?
35:51Ces papiers, c'est un jeu, en fait.
35:54Il n'y a pas que des couples.
35:56Il y a aussi des étudiants qui achètent leur diplôme d'admission.
36:00Et tu vas quand même étudier ?
36:02Oui.
36:05Pour être admis, il doit d'abord soumettre son vœu au Seigneur.
36:09Il achète son admission pour qu'un jour, son vœu puisse se réaliser.
36:15Bien sûr que les vœux se réalisent.
36:17Si vous avez vraiment la foi.
36:21Le dernier jour du pèlerinage est le plus important.
36:25Seuls quelques privilégiés ont le droit de porter les croix.
36:36Après des heures d'ascension, ils vont les planter au pied du glacier,
36:40à 5 600 m d'altitude, au plus près du ciel.
36:47Que leur dieu soit chrétien ou inca,
36:49les fidèles de Cuyoliti espèrent que leurs prières seront entendues.
37:05Pour Pedro, le transporteur de ciment,
37:08décidément, c'est la loi des séries.
37:12Il n'y a que 350 km à faire,
37:14mais cela fait déjà 2 jours qu'il est sur la route.
37:17Son voyage est interminable.
37:26Pour éviter que la saison des pluies ne transforme cette nationale en bourbier,
37:29les cantonniers la tapissent de pierre.
37:37Une absurdité, selon Pedro.
37:44Mais pourquoi ils mettent des pierres ?
37:46Il ferait mieux de les enlever,
37:48parce qu'avec le poids du camion,
37:50elles coupent les pneus comme des lannes de rasoir.
38:07C'est ce qui va arriver à Pedro.
38:15C'est encore des pierres.
38:20Vous voyez, la pierre se loge entre les 2 roues.
38:23Avec la pression, elle crève le pneu.
38:25En général, le chauffeur ne s'en rend même pas compte.
38:34Et changer un pneu dans ces conditions peut être très dangereux.
38:39Si ce bord de la jante est mal mis,
38:41il peut vous sauter au visage.
38:44Mais si je mets ces barres de fer, ça protège.
38:47Beaucoup de chauffeurs et de mécaniciens sont morts à cause de ça,
38:50le thorax ou le cou brisé.
38:58Pedro n'a plus que 60 km à parcourir,
39:01les plus redoutables.
39:05Quelle heure est-il ?
39:07Il est 12h30.
39:0912h38.
39:11On pourra arriver vers 20h ou 21h,
39:14enfin, si on ne s'arrête plus.
39:16C'est pas vraiment prudent de rouler ici la nuit.
39:20Dans ces coins très perdus, il y a des attaques de bandits.
39:25Ils vous barrent la route avec des pierres,
39:28et puis ils vous dépouillent.
39:34Cette région était encore une des plus dangereuses
39:38Cette région était encore, il y a peu de temps,
39:40le fief du Sentier Lumineux.
39:42Des combattants maoïstes,
39:44qui pendant près de 20 ans,
39:46ont fait la guerre au gouvernement péruvien
39:48pour installer un régime communiste.
39:52A la fin de la guérilla, tous ne sont pas rentrés chez eux.
39:55Certains sont devenus des bandits de grand chemin.
39:58Ici même, il y a quelques jours,
40:00les guerrilleros ont dépouillé un camionneur.
40:08Il est minuit.
40:10Pedro arrive enfin à destination.
40:17Mais une fois dans le village,
40:19il est perdu.
40:21Au Pérou, les panneaux indicateurs sont plutôt rares.
40:25La paroisse, ça doit être par là.
40:28Je ne sais pas où aller.
40:34Je vais rester dormir ici.
40:36Demain, je trouverai bien mon chemin.
40:40Il y a quelques jours,
40:42Pedro arrive à destination.
40:44Il est minuit.
40:46Pedro arrive à destination.
40:48Il y a quelques jours,
40:50Pedro arrive à destination.
40:52Demain, je trouverai bien mon chemin.
40:57Pedro aura mis trois jours pour faire 350 kilomètres.
41:00Un périple épuisant.
41:02Payé moins de 5 euros.
41:14Deuxième jour de navigation pour l'Edouardo VI.
41:23Au coup de sonnette,
41:25300 personnes se précipitent vers le restaurant.
41:30Au menu, du riz,
41:32de la viande et de la banane.
41:37Et comme il n'y a qu'un seul point de distribution,
41:40la queue peut durer des heures.
41:47Le menu est très simple.
41:50C'est pas fameux, mais on n'a pas le choix.
41:53Sinon, on mange quoi ?
41:55Il y a tellement de monde
41:57que les derniers resteront sur leur faim.
42:10L'Edouardo VI,
42:12c'est un peu l'omnibus du fleuve.
42:15Il s'arrête dans tous les villages,
42:17une chance pour ses habitants oubliés du monde.
42:23Ils vont pouvoir gagner un peu d'argent
42:26en faisant commerce avec les passagers.
42:39Ces gens vivent loin de tout,
42:42à l'écart des villes et du commerce.
42:45Ils ne connaissent que leurs collines.
42:48Ils ont une vie difficile.
42:54Alors ils vivent de la chasse, de la pêche
42:57et ils mangent des régimes de bananes.
43:03Les dizaines de vendeuses se bousculent
43:06avec les spécialités du coin,
43:08comme ces brochettes de larves grillées.
43:11Mais leur but est de vendre aussi
43:14des choses bien plus chères.
43:193 euros, le petit perroquet !
43:22C'est interdit d'en acheter.
43:24Les gens achètent ces animaux
43:26et les amènent à Iquitos.
43:28Mais la police les confisque.
43:30Alors, pour être tranquille,
43:32ils les droguent et les cachent dans leurs bagages.
43:35Ils les passent comme ça.
43:37Les singes, les perruches et autres perroquets
43:40sont destinés à être domestiqués.
43:43Le coati.
43:45C'est un bébé. Il est tout petit.
43:48Il est tout mignon.
43:50En Amazonie, le coati est recherché
43:53pour une raison très spéciale.
43:55De leur pénis, on extrait un petit os.
43:58On en met plusieurs dans une bouteille
44:01et on mélange avec de l'eau de vie.
44:04On obtient de la chenoule.
44:06Les vieux en prennent un verre chaque jour
44:09et ça leur fait un sacré effet.
44:11Mieux que le Viagra.
44:23Des remèdes ancestraux pour se revigorer
44:26mais aussi pour se soigner.
44:28Le long du fleuve, les médecins sont rares.
44:31Alors les Indiens de l'Amazon en recourent à des guérisseurs.
44:35Des chamanes qui invoquent les esprits pour éloigner le mal.
44:42Comme sur ce jeune garçon, atteint de paludisme.
44:47...
45:09Le médecin n'a pas pu le guérir.
45:11Alors on me l'a amené.
45:13A mon avis, il va falloir 2-3 séances pour le rétablir.
45:17Mon père soignait comme ça, et mes ancêtres aussi.
45:22Ce pouvoir, les chamanes le tirent d'une plante de la forêt.
45:30Je vous présente l'ayahuasca, une liane qui a un pouvoir mystérieux.
45:36Elle est connue depuis la nuit des temps, parce qu'avant, il n'y avait pas de docteur.
45:41C'est le seul ingrédient qu'il a bien voulu révéler.
45:45Le reste doit rester secret.
45:47D'autant qu'une erreur de dosage peut être fatale.
45:54Si vous mettez une dose trop forte, vous risquez de devenir fou.
45:58Ça fait comme un court-circuit.
46:01Beaucoup en sont morts.
46:03Mais nous, les guérisseurs, nous connaissons les doses à respecter.
46:07Les chamanes sont bien plus que des guérisseurs.
46:11Grâce à la liane mystique, ils auraient d'autres pouvoirs.
46:18Cet homme vient demander au guérisseur le retour de sa femme qu'il a quittée.
46:27Cette jeune indienne, elle, aimerait tomber enceinte.
46:30Elle n'y arrive pas.
46:32Quant à la troisième, elle a des maux d'estomac très douloureux.
46:38Avant de commencer la cérémonie, chacun doit avaler un bol de la décoction magique.
46:44Tout.
47:01Le premier effet de la potion est de faire vomir.
47:04Puis, le patient sombre dans un état hypnotique.
47:08Cette liane est tellement forte qu'elle donne des visions.
47:12On entre en communication avec des jaguars, des tigres, des anacondas.
47:25Tous ces animaux vont se réunir pour extirper le mal de la personne.
47:30L'animal s'en saisit et les emporte.
47:32Le mal, c'est comme une fumée noire chargée d'ondes négatives.
47:51Pour cet homme, par exemple, la décoction magique permet de faire vomir.
47:56Pour cet homme, par exemple, la plante agit comme un aimant.
48:02Il attire la femme et ainsi le couple va être à nouveau réuni.
48:06C'est ça, le pouvoir de la liane.
48:18Que Dieu le bénisse.
48:21L'Edouard Dossi s'entame son dernier jour de navigation.
48:25Un passage difficile.
48:27C'est ici que l'Amazone reçoit deux nouveaux affluents.
48:30A partir de là, il devient le plus grand fleuve du monde.
48:38Regardez par là.
48:40Vous voyez dans ces tourbillons la puissance du fleuve ?
48:51Quand le bateau est trop chargé, les turbulences du courant peuvent l'aspirer et le couler.
49:01C'est pour ça qu'on doit faire attention à notre navigation.
49:05En fin de journée, Iquitos est en vue.
49:11Fin du voyage.
49:15Va au quai 19.
49:21Attention, faites attention à la passerelle.
49:31Chaque semaine, Iquitos est desservi par une dizaine de bateaux comme l'Edouard VI.
49:40Pour la ville sans voiture, le fleuve Amazone est le seul lien avec le reste du monde, malgré tous les dangers.
49:50Le fleuve Amazone est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
49:54Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
49:56Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
49:58Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:00Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:02Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:04Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:06Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:08Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:10Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:12Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:14Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:16Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:18Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:20Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:22Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:24Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:26Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:28Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.
50:30Il est un des plus beaux fleuves d'Amazonie.