Pillages nightclubs l'enfer de Saint-Martin après Irma (1)

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Retour à Saint-Martin, après le passage du terrible ouragan Irma, le dixième cyclone tropical de la saison cyclonique dans l'océan Atlantique nord. Il était l'ouragan à rester classé en catégorie 5 pendant la plus longue période continue à ce moment.
L'île des Antilles fut détruite à plus de 95%. Elle se reconstruit progressivement, mais laisse aussi place à de nombreux trafics, pillages, business de nuit et insécurité.

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00:00Saint-Martin, un mois après le passage d'Irma, l'ouragan le plus violent de l'histoire.
00:07Les bateaux sont encastrés sur les routes, les voitures retournées, les maisons à ciel
00:16ouvert.
00:17L'île des Antilles est détruite à 95%.
00:21Certains habitants ont profité de ces dégâts pour piller les magasins éventrés.
00:28Jordi est capitaine de la section de recherche de la gendarmerie.
00:32Il est très attaché à cette île sur laquelle il s'est installé il y a deux ans.
00:36Depuis le passage du cyclone, il ratisse avec son équipe toutes les maisons à la recherche
00:43de matériel volé.
00:44Bon, messieurs dames, on vient dans le cadre des enquêtes pour rechercher les objets volés
00:49pendant Irma.
00:50Les fouilles des gendarmes se concentrent sur un quartier populaire proche de Bellevue,
00:55une zone commerciale entièrement pillée.
00:57Ce sont des photos et vidéos postées par les habitants sur les réseaux sociaux qui
01:04ont aidé les gendarmes dans leur enquête.
01:06On y voit des scènes de pillage par des groupes organisés ou même en famille, comme dans
01:14ce magasin pour enfants.
01:15Ce matin-là, c'est sur les propriétaires de cette maison que Jordi porte ses soupçons.
01:20Notre caméra n'est pas autorisée à rentrer.
01:22Bonjour.
01:23Tu peux lui expliquer qu'on est en train de faire une enquête ?
01:28À Saint-Martin, fait surprenant, les trois quarts de la population ne parlent pas français.
01:34Ses propriétaires viennent de République dominicaine.
01:37Jordi doit se faire comprendre en anglais.
01:40Elle a donné les papiers à un ami et la maison s'est cassée.
01:48La propriétaire prétend que la facture d'un réfrigérateur neuf se trouve sous les décombres
01:53de la maison d'un ami.
01:54Pour les gendarmes, l'excuse est trop facile.
01:58Il décide alors de saisir le réfrigérateur.
02:07L'adjudant Grégory est persuadé qu'il provient d'un pillage.
02:12C'est un réfrigérateur qui est complètement neuf, qui fait un peu tâche dans la maison
02:17puisque ce n'est pas sa place et il y avait déjà un réfrigérateur d'occasion qui avait
02:22déjà été utilisé.
02:23À l'intérieur, les esprits s'échauffent.
02:26La propriétaire ne supporte pas qu'on lui vide la maison d'appareils électroménagers.
02:34Les enquêteurs continuent la perquisition et découvrent d'autres appareils électroménagers
02:44et de l'outillage encore dans leur carton d'emballage.
02:47On a un frigo, une machine à lager, plusieurs outillages, un ventilateur et quelques petites
02:57choses des magasins numériques.
03:00Donc là, on n'est pas forcément sur quelqu'un qui a volé, mais quelqu'un qui recèle réellement
03:04dans le sens où ils ont des objets volés chez eux.
03:06Ils savent que c'est volé.
03:07Donc, c'est une infraction.
03:09Quelle valeur, là, à peu près ?
03:10On est à quoi ?
03:11On est à un tour de 3-4 000 euros, je pense, au moins.
03:13Et le quart-cher ?
03:14L'opération déménagement des gendarmes attire les voisins.
03:18Ces Saint-Martinois n'hésitent pas à désigner certaines populations comme responsables
03:23du pillage de l'île.
03:24Il faut bien dire aux nations qui ont fait des dégâts.
03:29Moi, j'ai vu beaucoup d'Espagnols qui se sont pillés, surtout, et voilà.
03:33Ce jeune accuse les habitants de République dominicaine.
03:37À Saint-Martin, où cohabitent plus de 120 nationalités et où l'on parle plusieurs
03:42langues, des tensions raciales existent.
03:44Furieuse, la propriétaire interpelle ses voisins et dénonce tout le quartier.
03:50Elle dit que tout parut comme quelque chose, qu'ils se sont tous servi, en fait.
04:00Tout a été distribué dans divers maisons du quartier.
04:04C'est douloureux pour la population parce que, bon, hormis ça, c'est tout le matériel
04:09de reconstruction qui a été pillé, endommagé.
04:12C'est ce qui va ralentir d'autant plus la reconstruction de Saint-Martin.
04:16En un mois, les gendarmes enchaîneront plus de 300 perquisitions comme celle-ci, soit
04:2210 par jour, tant l'île a été mise à sac.
04:25Dans les Caraïbes, à 250 kilomètres de la Guadeloupe, Saint-Martin, une île de 90
04:33kilomètres carrés coupée en deux depuis le XVIIe siècle.
04:36Au nord, un territoire français de 35 000 habitants.
04:40Au sud, une zone autonome de 45 000 personnes sous la dépendance des Pays-Bas.
04:47Depuis 2007, la partie française de Saint-Martin est devenue une collectivité d'outre-mer
04:53indépendante avec son propre tribunal et sa préfecture.
04:56Avec ses 37 plages de sable blanc, ses kilomètres de côtes à perte de vue et ses paysages
05:04de rêve, l'île a tout d'un petit coin de paradis.
05:07On la surnomme la perle cachée des Caraïbes.
05:11Mais le 6 septembre 2017, Irma, le plus puissant des ouragans jamais vu, frappe Saint-Martin.
05:21Des rafales de vent de plus de 370 kilomètres heure balaient tout sur leur passage.
05:25L'île de Saint-Martin est complètement soufflée, détruite, et se retrouve en proie au pillage.
05:35Il n'y a rien là-dedans, c'est vide, c'est ma raison, descendez, descendez.
05:39Ces scènes témoignent d'une pauvreté et d'une violence présentes à Saint-Martin
05:43avant le cyclone.
05:44Cette île, qui était tantôt administrée, tantôt laissée à l'abandon, révèle aujourd'hui
05:49ses failles.
05:51Irma a renforcé un contraste choquant qui existait déjà entre les deux parties de
05:54l'île.
05:55Le côté hollandais vit du tourisme.
05:58Chaque année, 2,5 millions de vacanciers viennent ici profiter de ces plages et de
06:02sa réputation très festive.
06:04Sur 35 kilomètres, des dizaines de bars, restaurants, casinos, mais aussi clubs de
06:10strip-tease et maisons closes font de cette partie de l'île un mini Las Vegas.
06:16En face, le côté français attire 24 fois moins de voyageurs.
06:21Dans ces rues, locaux, métropolitains et immigrés vivent côte à côte.
06:26On parle français, néerlandais, mais surtout anglais, espagnol ou créole.
06:3155% des habitants sont étrangers, la majorité sont des haïtiens et des dominicains.
06:37Et des difficultés économiques et sociales minent ce petit territoire des Antilles.
06:43Le taux de délinquance est plus fort que dans n'importe quel autre département français
06:47et la population est très pauvre.
06:49Un habitant sur cinq vit du RSA.
06:52D'une frontière à l'autre, seules quelques centaines de mètres séparent les résidences
06:56de luxe des quartiers populaires aux aires de ghetto.
07:02La Praire-Ma ne sera pas le même pour tout le monde en quête sur Saint-Martin, une île
07:07à deux vitesses.
07:08Belle vue, au centre de la partie française, une zone commerciale qui a subi une double
07:18peine.
07:19En plus d'être touchée par le cyclone, elle a également été ravagée par les pillages.
07:23C'est en face de ce magasin pour enfants victime d'une radia que Stéphane détient
07:29une concession automobile.
07:30Donc là, ici, on est à l'intérieur du showroom.
07:36J'avais fait mettre toutes les voitures en les protégeant par rapport à Emma, mais
07:40là, en fait, on découvre aussi la Praire-Ma, les véhicules qui se trouvent sans roues,
07:47l'essence qui a été styphonée, les bombes à incendie qui ont servi de cric pour faire
07:54tenir les voitures.
07:55Tout ce qu'on voit là, c'est lié au pillage.
07:58Comme beaucoup de commerçants sur l'île, Stéphane ne peut plus rouvrir son entreprise
08:02à cause des pillages.
08:04Il a perdu ses 250 voitures, ses ordinateurs et écrans télé ont disparu et tous les
08:09bureaux ont été vandalisés.
08:12Là, en fait, dans ce bureau là, ils ont tagué, ils ont tagué une vitre en signant
08:19Coolest The Gang, dernière petite signature du vandalisme gratuit.
08:27L'extincteur à poudre qui a été déversé dans tout le bureau, je ne sais pas pourquoi,
08:33ça les a amusés, mais je ne suis pas le seul.
08:35Ils ont fait ça partout.
08:37Une enquête de gendarmerie est en cours pour tenter de retrouver les auteurs.
08:42Mais aujourd'hui, Stéphane est encore sous le choc.
08:45Le lendemain de l'ouragan, alors qu'il venait constater les dégâts dans son
08:49entreprise, il a croisé ses voleurs.
08:52Je suis venu parce qu'en fait, je regardais qu'est ce qui s'est passé.
08:55C'est là que j'ai vu que ça avait été ouvert, qu'il y avait des gens qui étaient
08:59dans les locaux. On sent cette tension.
09:01On se dit mince, je suis en danger.
09:03Il y a sa vie à sauver. On ne sait pas si c'est l'enjeu.
09:04Mais à ce moment là, comme on ne sait pas, il faut partir.
09:08Ce traumatisme, Stéphane le vit encore au quotidien.
09:12Dès qu'il entend le moindre bruit.
09:14Oh là, je crois que c'est le vent qui doit.
09:18Même un bruit comme ça, ça me fait flipper.
09:22C'est juste dire qu'est ce qui se passe en bas?
09:24Est ce qu'ils reviennent ou pas?
09:25Il n'y a rien, c'est bon.
09:33Envahi par la peur, le patron de cette concession envisage de prendre
09:38une décision extrême.
09:40Il y a des choses que je vais faire pour aussi me sentir plus en confiance,
09:43comme par exemple apprendre à se servir d'une arme.
09:48Si j'avais une arme, c'est clair qu'on s'en serait servi.
09:50Les lois, tout ça, franchement, on n'y pense même plus.
09:54Quelques jours plus tard, Stéphane a rendez vous dans un centre de tir.
09:58Le seul dont dispose l'île.
10:01Depuis Irma et les scènes de pillage, Robert David, le propriétaire,
10:05n'a jamais eu autant de demandes d'inscription.
10:08Tous les stands de tir sont complets et le patron joue lui même les instructeurs.
10:13Je vous remontre à nouveau, on met la main là et l'angle de tir, c'est ça ou ça?
10:21Je crois que j'ai fait un exploit.
10:23Il a fait un 10 exceptionnel.
10:26Comme en métropole, ces armes soumises à réglementation
10:30ne peuvent être utilisées que pour la chasse ou le tir sportif.
10:34Posséder une arme pour se protéger soi-même est strictement illégal.
10:38Mais ici, c'est assumé.
10:40Ce n'est pas anodin.
10:42Oui, si je me suis inscrit un centre de tir, c'est vraiment après ce moment
10:45d'insécurité qu'on a vécu pendant à peu près une dizaine de jours.
10:48J'ai peur de revivre ça.
10:50Il y a tellement d'entreprises qui ont fermé.
10:51Donc déjà, il y a des emplois qui sont en moins.
10:54Et juste avoir quelque chose pour se défendre à ce moment là,
10:57c'est faire face à la situation dans l'île, évidemment.
10:59Avant le cyclone, la criminalité à Saint-Martin était inquiétante.
11:03On recensait 220 vols avec armes pour 1000 habitants.
11:07Un record comparé à des territoires d'outre-mer ou en métropole.
11:11J'ai beaucoup d'affaires, armées, épiceries, chinoises.
11:15Il y en a toutes les semaines.
11:16Je ne vais pas calmer l'armée.
11:18On perd son temps à portée plate.
11:20On est obligé de s'auto-défendre.
11:23Ce sentiment de peur, plus fort depuis Irma,
11:26pousse les habitants à s'armer.
11:29Un business de la sécurité privée émerge sur l'île.
11:33Lors de banals contrôles routiers,
11:36les gendarmes découvrent parfois à bord des véhicules,
11:38des armes à feu illégales.
11:43Comme ce pistolet semi-automatique,
11:45le même utilisé par les forces de l'ordre.
11:48C'est dans la voiture de cet homme qu'a été retrouvé cette arme interdite.
11:53Arrêté, il est entendu par un officier de police judiciaire
11:57et il est accompagné d'un interprète.
12:04Equipé d'un chargeur de 13 cartouches, 9 mm.
12:07A qui appartient cette arme ?
12:12Je ne connais pas le propriétaire de l'arme,
12:13mais quand j'arrive à la boutique, Marc, il me la donne.
12:17Marc est un commerçant connu sur l'île.
12:20Il aurait employé l'homme détenteur de l'arme
12:22pour protéger son épicerie des voleurs.
12:24Reste à savoir qui des deux est le propriétaire du pistolet illégal.
12:29Le propriétaire de l'épicerie, donc certainement Marc,
12:32déclare que cette arme ne lui appartient pas
12:34et que vous lui auriez dit que vous aviez emprunté cette arme
12:37à un ami du côté hollandais.
12:40Non, je n'ai jamais dit ça.
12:42Donc il y en a un des deux qui ne dit pas la vérité.
12:44On maintient que l'arme ne lui appartient pas
12:47et que c'est Marc qui lui...
12:51L'homme soutient que c'est le commerçant qui lui a fourni l'arme.
12:54Il devra bientôt se présenter devant le tribunal.
12:57En attendant, il est libre.
12:59Pour assurer quelques heures par jour la sécurité de l'épicerie,
13:02il était payé 1000 dollars par mois.
13:04Une offre qui tombait à pic après Irma.
13:07C'est dur d'avoir un travail maintenant à cause de l'épicerie.
13:12Je dois réparer mon toit.
13:14Ma femme et mon fils sont embarqués depuis le passage de l'ouragan.
13:17Alors j'essaie juste de gagner de l'argent pour leur envoyer.
13:21Et dans mon esprit, je ne vois toujours pas ce que j'ai fait de mal.
13:24Je protégeais juste un lieu.
13:26Ça me fait passer pour un mec méchant.
13:28Comme si au fond, j'étais semblable à ceux que j'empêchais justement de faire du mal.
13:33Quelques jours plus tard, au tribunal de Saint-Martin.
13:36Devant le nombre incalculable d'affaires liées à Irma,
13:39le vice-procureur Payard convoque l'homme et lui attribue une date de jugement
13:43en procédure rapide.
13:51L'homme sera jugé pour détention illégale d'arme à feu.
13:54Les peines prévues au code pénal, ça va être 5 ans d'emprisonnement maximum
13:57avec possibilité d'avoir un travail d'intérêt général ou des amendes à payer.
14:02La personne qui détenait l'arme ne savait pas s'en servir, n'a pas d'antécédent.
14:06Donc on est vraiment sur du bricolage.
14:08Mais bricolage qui fait que quelqu'un se retrouve avec un Glock
14:11et 13 munitions 9mm sur lui, qui peuvent tuer et qui tuent souvent.
14:16C'est un mode de gestion privée de la sécurité qui n'est pas acceptable.
14:20Marc, le commerçant, a également été convoqué.
14:24Il a avoué s'être procuré l'arme et tente de se justifier auprès du vice-procureur.
14:30Je sais que j'ai fait quelque chose de mal.
14:33J'espère que le juge ne sera pas trop dur avec moi.
14:36J'étais vraiment effrayé.
14:38Il y a eu des gens qui ont acheté des boutiques et qui ont voyagé autour de vos boutiques.
14:47Vous devez appeler le gendarme.
14:49Vous ne pouvez pas vous assurer de la sécurité avec une arme.
14:52Marc a été condamné à une amende de 1800 euros
14:55et il est interdit de détenir une arme soumise à autorisation pendant cinq ans.
14:59Une peine plutôt indulgente.
15:01Le vice-procureur Payard est conscient du chaos et de la peur
15:04qui ont régné sur l'île après le passage de l'ouragan.
15:08Lui aussi a subi personnellement Irma et ses conséquences.
15:23Alors, c'était ma résidence, le pirate.
15:26Magnifique petite résidence en bord de mer.
15:29Le toit s'est envolé sur les deux tiers.
15:31On a tous eu des dégâts sur nos maisons, sur nos voitures.
15:35Il a fallu jongler entre le travail et la vie personnelle,
15:37trouver à manger, trouver de l'eau.
15:40Les premiers jours ont été assez difficiles.
15:42Lorsque son emploi du temps le permet,
15:44le vice-procureur rejoint sa femme pour nettoyer leur appartement
15:48dans cet immeuble en bord de mer, durement touché par le cyclone.
15:53Voilà ce qu'il reste de la piscine et le mur de clôture.
15:57Il y a une vague de six à huit mètres qui s'est abattue.
16:00C'était planté de cocotier et il ne reste plus que celui-ci.
16:05C'était un petit peu un paradis avant ?
16:06Oui, c'était bien. Pour travailler ici, c'était agréable.
16:09Mais on va continuer différemment.
16:12Yves Payard logeait dans cet appartement au premier étage
16:15dès son arrivée sur l'île.
16:17C'était avant Irma, lorsqu'un deuxième poste de vice-procureur
16:20a été créé pour renforcer la justice à Saint-Martin.
16:25Inondé le soir du cyclone par plusieurs mètres d'eau,
16:28le logement du vice-procureur est depuis inhabitable.
16:32C'est infesté de moustiques et de mouches.
16:34Les meubles pourrissent et l'immeuble n'est pas sécurisé.
16:38Et au-dessus, quand il pleut, ça goûte puisqu'il n'y a plus de toit au-dessus.
16:43Donc, ce n'est pas salubre.
16:45En attendant les travaux, le couple est logé dans une petite chambre d'hôtel.
16:50Malgré son statut, aucune aide particulière de l'Etat ne lui a été apportée.
16:55C'est difficile, il y a des tensions, il y a de la promiscuité
16:58parce qu'on est dans un tout petit espace.
17:00Il y a eu des moments difficiles, on ne pouvait pas se doucher pendant des jours.
17:04On portait toujours les mêmes vêtements, on mangeait les rations militaires.
17:07C'est une épouse courageuse qui n'a pas voulu partir en métropole,
17:10qui n'a pas choisi la facilité.
17:12Incourageablement, mais comme la plupart des gens ici,
17:15il a déjà suffisamment de travail,
17:17donc il ne pouvait pas se retrouver avec cette charge-là, en plus.
17:21Devant l'ampleur du phénomène des pillages,
17:23le vice-procureur n'a pas voulu quitter l'île.
17:27Avec des collègues et les gendarmes sur place,
17:29une cellule de crise a immédiatement été montée.
17:32Il y avait des bandes de pillards qui circulaient sans arrêt.
17:36Donc, on a senti ce besoin de sécurité et on s'est dit,
17:39on ne peut pas laisser les choses comme ça, il faut organiser la riposte.
17:44Et la gendarmerie a bien réagi et avait une structure
17:47qui permettait de bien s'organiser.
17:49Donc, nous, on est restés pour donner l'appui,
17:51pour que la chaîne pénale ne soit pas cassée.
17:54Sur le plan personnel, Yves Payard et sa femme se sont sentis livrés à eux-mêmes.
17:59En tant qu'ancien policier, il a alors pris des mesures radicales
18:03pour assurer leur propre protection.
18:05Moi, j'ai pris une arme un soir.
18:07J'ai demandé aux gendarmes une arme de poing pour passer la nuit ici.
18:09On s'est fait insulter de quoi ?
18:12Fucking white.
18:14Les problèmes ne sont pas résolus.
18:17Tout va dépendre de si l'île redémarre,
18:20si les commerces peuvent ouvrir à nouveau.
18:23C'est vrai que les commerces qui ouvrent, ça peut être une tentation
18:25pour des petits braqueurs pour aller chercher des fonds de caisse.
18:28Un mois après Irma, les petits commerces ont été les premiers à réouvrir.
18:32Le vice-procureur sait qu'ils peuvent être les cibles des voleurs.
18:36Avant Irma, il était en charge de plusieurs dossiers de braquage,
18:40tous visant la population chinoise qui détient la plupart des épiceries à Saint-Martin.
18:45C'est des Chinois, ce n'est pas la même communauté.
18:47Il y a de l'argent, c'est facile.
18:48On voit que le jeune homme, il prend le temps de récupérer la ferraille.
18:52Voilà, il demande bien à prendre l'argent qui est en dessous
18:54parce qu'ils savent que les commerçants ne mettent pas tout dans la caisse
18:57et puis que les gens qui sont alentours ne sont pas très préoccupés par ce qui se passe.
19:01Il s'est devenu un peu banal que les super-aides soient braquées.
19:07Quelques jours plus tard, nous retrouvons Marc,
19:10le commerçant qui s'était procuré une armée légale pour protéger son épicerie.
19:15Il a accepté d'être filmé à visage découvert pour dénoncer le climat d'insécurité.
19:22Dans le quartier, il fait partie des rares commerçants
19:25à avoir été épargné par les pillages.
19:28S'armer était pour lui un moyen de dissuader les braqueurs.
19:33Ici, vous avez neuf magasins comme le mien.
19:36Ils ont pillé sept d'entre eux.
19:37Il n'en restait plus que deux dans le mien.
19:40Alors, je me suis dit que le prochain, ce serait moi.
19:44J'ai donc décidé de me procurer une armée légale.
19:47Parce que si vous avez des gens violents, des gens pauvres,
19:50c'est pour ça qu'ils viennent ici et qu'ils volent.
19:55Son magasin se trouve dans le quartier d'Orléans,
19:58un des coins les plus pauvres du territoire,
20:00où 21% de la population vit du RSA contre 7% en Ile-de-France.
20:10Marc a déjà été braqué plusieurs fois derrière son comptoir.
20:13Le dernier fait remonte à seulement deux mois avant Irma.
20:17Je me souviens d'un jour où je faisais ici des comptes,
20:19il y a un mec qui est entré avec une arme.
20:21Il me l'a braqué et m'a dit d'ouvrir la caisse.
20:24J'avais à peu près un mille euros.
20:26C'est effrayant, terrifiant.
20:29C'est votre femme ?
20:30Non, c'est ma soeur.
20:31Votre soeur ?
20:32C'est ce genre de personnes qu'il faut que je protège.
20:35Depuis la série de pillages,
20:37c'est désormais dans l'épicerie que Marc a aménagé sa chambre.
20:41Ça, c'est mon oreiller.
20:43Et vous voulez que je vous montre une demande d'or ?
20:49Voilà, vous voyez ces deux bouts de carton ?
20:52Je les pose comme ça par terre.
20:54Je prends mon coussin et je m'assure d'avoir toujours les yeux ouverts sur l'écran télé.
20:59Juste après Irma, le commerçant a investi dans un nouveau système de vidéosurveillance
21:04et dans une arme à feu qu'il a acquise d'une façon particulière.
21:08Je suis chinois, je suis la cible.
21:11Je lui ai loué une arme quelque part.
21:13C'est un contact qui me l'a trouvée.
21:15Il m'a dit que cela me coûterait 1 000 dollars.
21:17Et si je l'ouvrais, je pouvais la lui louer.
21:19Dans ce cas, c'était 200 dollars par mois.
21:21C'est OK.
21:23200 dollars par mois pour un pistolet semi-automatique.
21:27Ici, on n'achète pas les armes, on les loue.
21:30Un nouveau business qu'a repéré le lieutenant-colonel Manzoni,
21:34le patron des gendarmes sur l'île.
21:36Il y a un commerce de location d'armes.
21:39Pour un vol à main armée, dans telle épicerie, côté français ou côté hollandais,
21:44beaucoup d'armes sont mises à disposition et vont servir, par exemple, à plusieurs méfaits.
21:48Et en fait, sont tout simplement louées à la journée par leur propriétaire
21:52pour faire tel ou tel fait.
21:55Saint-Martin serait l'un des territoires français où circulent le plus d'armes.
22:00Elles viendraient des pays voisins de l'île où elles sont autorisées.
22:04On est à une demi-heure de Porto Rico, le premier territoire des Etats-Unis
22:07où l'accès à l'armement est libre là-bas.
22:10Donc, on sait que par voie maritime ou aérienne, les armes circulent très librement
22:14et on se rend compte finalement, en étroite relation avec nos camarades de la police hollandaise,
22:19que oui, les armes sont bel et bien là, de par l'absence de frontières.
22:25Cette frontière, la voici.
22:27Une simple route qui sépare la France des Pays-Bas.
22:30Cette démarcation, c'est aussi celle d'une île qui fonctionne à deux vitesses.
22:36Côté français, la reconstruction est lente.
22:39Les plages sont dévastées, les rues commerçantes sont désertes.
22:44Côté hollandais, malgré les stigmates d'Irma, les plages accueillent les baigneurs.
22:50Les peltes s'activent pour déplier la zone des hôtels le long de la côte.
22:54Et dans le centre-ville, les rabatteurs ont repris place devant les nombreuses boutiques de luxe
22:59qui pratiquent le duty-free.
23:01Un cadeau offert.
23:02Allez rentrer, pas de taxe.
23:04Quatre mois à peine après le passage d'Irma, les paquebots étaient déjà de retour.
23:09Ils déversent depuis des milliers de croisiéristes chaque jour.
23:1396% des touristes de l'île arrivent partie hollandaise.
23:18Les compagnies de croisière leur déconseillent de se rendre dans la partie française,
23:22qui a plus de difficultés pour s'en sortir.
23:25Et ce côté de l'île a toujours été réputé branché et festif.
23:30La nuit, la partie hollandaise est le Las Vegas des Caraïbes.
23:35Avec ses bars animés, ses soirées sur la plage et ses nombreux casinos,
23:41ils sont près d'une quinzaine, un record pour une si petite île.
23:48Le plus grand et le plus connu est dirigé par Hervé Meunier.
23:52Il profite de règles beaucoup plus souples de cet autre côté de la frontière,
23:56car côté français, une loi empêche l'ouverture de casinos.
24:00On n'est pas station Balnières à Saint-Martin.
24:01On est considéré agricole.
24:03Donc, c'est des choses toutes belles.
24:05C'est des lois napoléoniennes qui n'ont pas été changées.
24:08La partie hollandaise...
24:09Tire la couverture, tire la couverture, effectivement.
24:12Donc, on voit que partie hollandaise, on va se retrouver avec 12, 14 casinos.
24:16Partie française, zéro casino.
24:19Un mois seulement après le passage du cyclone,
24:21le casino fait déjà sa réouverture.
24:24Excellente soirée à tous et à toutes et bonne chance.
24:26L'endroit a subi pas mal de dégâts qu'Hervé et des collègues réparent
24:30sous les yeux des clients.
24:32Salut, à bientôt.
24:34Ici, on ne se soucie pas trop des questions de sécurité.
24:38La priorité est donnée au business.
24:41Ce n'est pas bon signe quand il y a la queue,
24:43parce que les gens perdent du temps à faire la queue pour faire du change,
24:46mais ils ne jouent pas.
24:50Il faut que la vie reprenne à Saint-Martin, c'est primordial.
24:53Donc, voilà. Alors, bien sûr, les gens ne comprennent pas.
24:55Oui, il y a d'autres priorités avant d'ouvrir un casino.
24:57Je l'entends, mais moi, je suis quand même obligé de continuer ma vie normale,
25:01de gagner ma vie.
25:02C'est bien beau de faire du social, mais au bout d'un moment, il va falloir manger.
25:05Alors, pour vérifier si son casino redémarre bien,
25:08Hervé s'est doté d'un nouveau gadget.
25:10Ma petite astuce, ma petite astuce pour savoir combien de clients,
25:13on passe le portail de sécurité.
25:15404 entrées ce soir, pour l'instant.
25:18Il est 9h, on a encore une heure, donc on vérifiera après, c'est pas mal.
25:22Je suis très content pour une reprise.
25:24Parmi les clients, des Saint-Martinois hollandais,
25:28mais aussi des habitants venus de la partie française,
25:31où il n'y a pas de distraction.
25:33J'ai perdu mes deux maisons, alors, tu sais...
25:35Et deux maisons sont mortes, mortes ?
25:37Pas mortes, mortes, mais...
25:39Beaucoup de travaux.
25:41Là, il faut vraiment se détendre, parce que ça fait un mois que je suis en enfer, alors, un mois.
25:46Hervé, j'ai tout perdu.
25:47On n'a pas de quoi manger, on n'a pas de quoi manger,
25:50mais elle trouve quand même à venir mettre son petit billet de 20 dollars
25:53pour aller se guider la tête.
25:55D'autres clients viennent ici pour des raisons différentes,
25:58comme ces deux jeunes femmes belges.
26:00Ça va, la forme ?
26:02Elles sont à la recherche d'emplois, côté hollandais de Lille,
26:06où elles ont plus leur chance.
26:08Moi, là-bas, j'étais barmée dans la grande case.
26:13Il n'y a plus rien.
26:16Je suis mille fois mieux ici qu'en Belgique.
26:20Il fait bon, il n'y a pas les taxes.
26:22Hervé prendra rendez-vous plus tard avec ses filles,
26:24prête à tout pour décrocher un job.
26:27Je fais tout, moi, je n'ai rien à perdre.
26:30Moi aussi, je fais tout.
26:31Tu vois, les filles, alors qu'on se revoit, alors.
26:34Ici, les casinos font vivre beaucoup de gens sur Lille.
26:38Celui-ci emploie déjà 80 personnes.
26:40Hervé croule sous les candidatures et certaines sont très originales.
26:46Ce soir, il teste justement une danseuse pour son show principal.
26:57C'est une fille qui était là avant le cyclone,
26:58qui s'est installée sur Lille.
26:59Elle travaillait dans un club strictiste de pole-dance.
27:02Et là, elle s'est proposée un type gracieux pour, elle, donner son petit coup de main,
27:06de venir faire un petit spectacle ce soir au casino.
27:09Peut-être, si ça me plaît, je pourrais, dans le futur, la refaire travailler.
27:14Alors, je dis pas trop sexy, pas trop sexy.
27:18Hervé a l'air satisfait.
27:20À la fin de la prestation, le tour est joué.
27:23La danseuse Anna, originaire des Pays de l'Est, se voit proposer du travail.
27:29Pour le show, peut-être le week-end, le saturdais, peut-être un show,
27:36chaque nuit, peut-être deux ou trois chansons, si c'est possible.
27:38Si c'est bon pour vous.
27:39Je te donne mon invo.
27:40Ok.
27:40Appelle-moi avec plaisir.
27:42Merci beaucoup.
27:43Merci.
27:44Pleasure.
27:44Merci.
27:48Quelques jours plus tard, nous retrouvons Anna dans une autre ambiance.
27:53Nous sommes dans un club de strip-tease.
27:55Une fois encore, l'établissement est dirigé par un Français, David.
27:59Ici, il suffit de passer la frontière pour ouvrir toutes sortes de business, y compris de ce genre.
28:06Normalement, on a une moyenne de 40 filles, mais là, il y a 7 ou 8.
28:11Je travaille beaucoup avec des filles qui viennent d'Europe de l'Est, mais moi, je travaille plus pour le tourisme.
28:17Voilà, vous avez une très jolie fille.
28:23Avantage d'être de l'autre côté de la frontière.
28:26Ici, le fonctionnement des barres à strip-tease est moins contrôlé qu'en France.
28:31Les filles ne sont pas rémunérées par le club.
28:33Elles toucheraient de l'argent uniquement de pourboires et de danses privées qu'elles font payer aux clients derrière ce rideau.
28:40Une danse, c'est 30 dollars.
28:41Ça dure une chanson, c'est 3-4 minutes.
28:45Une fille, elle peut rester 10 danses, 15 danses, 3 danses.
28:49Ça dépend.
28:50En fin de soirée, elle peut faire pas mal de danses.
28:54Anna et les autres filles gagneraient plusieurs milliers d'euros par mois.
28:58La demande est forte.
29:00Elle vient de touristes et de clients français, souvent des habitués, décomplexés.
29:06J'aime l'île et je défends aussi les attractions qui rassemblent ce qui fait la France de Saint-Martin.
29:12Les casinos, les boîtes de strip-tease, les bordels, vraiment tous les vices que tu n'as pas du côté français.
29:19Côté hollandais, les bars et bordels drainent une clientèle friande de divertissement en tout genre.
29:25Et avec un PIB presque deux fois supérieur à celui côté français, il attire aussi de riches investisseurs.
29:31Perchés sur les hauteurs de cette colline, Pelican Cove, un quartier résidentiel chic qui abrite des propriétés de luxe avec vue sur l'océan.
29:43Antonio Pomata est un agent immobilier spécialisé dans les résidences haut de gamme.
29:48Il a rendez-vous avec Sylvia et Giorgio, un couple de touristes intéressés pour acheter une maison de vacances.
29:55Irma n'a pas entaché les affaires d'Antonio sur une île qui offre un argument imparable.
30:01Voici une superbe villa de 700 mètres carrés au bord de Londres, avec piscine privée et 5 chambres.
30:08Au premier étage, vous avez la cuisine, le séjour et la cérémonie.
30:13Cette villa est vraiment unique parce qu'elle se situe pile sur la pointe de la côte.
30:18Vous n'avez personne à gauche, personne à votre droit.
30:21Vous avez cette vue panoramique de 360 degrés.
30:26Giorgio et Sylvia habitent en Suisse et font régulièrement des allers-retours aux Etats-Unis.
30:32Alors qu'ils étaient ici en vacances, ils ont eu le coup de cœur pour la côte hollandaise de Saint-Martin.
30:38D'abord, ce qui me plaît, c'est de se lever le matin, d'ouvrir la fenêtre et de voir ça.
30:42En plus, le côté hollandais est vraiment festif.
30:45Vous avez les casinos, les bateaux de croisière tous les jours.
30:48Alors que quand vous allez à côté français, vous voyez trop de tristesse.
30:54On a l'impression que personne ne fait rien.
30:56Cette villa est estimée à 1,3 million de dollars.
31:00Même si Irma est passée par là, pas besoin de baisser les prix des maisons.
31:04Car si Giorgio et Sylvia deviennent propriétaires, ils bénéficieront davantage fiscaux à l'échange.
31:11Par exemple, si vous achetez cette villa à 1,5 million et que vous la revendez l'année suivante à 2 millions,
31:18vous réaliserez un gain de 500 000 dollars.
31:23C'est ce que les Français appellent une plus-value.
31:26Comment je dois payer sur ça ?
31:27Eh bien, côté hollandais, vous devrez payer zéro.
31:31Aucune taxe sur la plus-value de ce côté-ci de la frontière.
31:34Alors qu'en partie française, elle s'élève à près de 35%.
31:38Et ce n'est pas le seul argument.
31:41Côté hollandais, vous n'avez pas de taxe à payer en tant que propriétaire.
31:45C'est ce qu'on appelle en français la taxe foncière.
31:49Alors que côté français, on doit payer la taxe sur la plus-value et aussi la taxe foncière ?
31:52C'est ça.
31:54Et pour conclure sa vente, l'agent a un dernier coup de pouce.
31:58Au large de l'île, il n'est pas rare de croiser des milliardaires.
32:02Ici, vous pouvez voir des bateaux de son très célèbre.
32:04Regardez celui-là, là-bas par exemple.
32:06C'est le bateau d'un vraiment riche.
32:09Ce bateau appartient à un richissime homme d'affaires russes,
32:12également propriétaire d'un grand club de foot anglais.
32:16Ici, on a la plus grande marina de la région.
32:18Alors, un tas de bateaux viennent ici.
32:21Une des raisons pour lesquelles cette partie de l'île a autant de succès,
32:25c'est parce qu'elle est reliée parfaitement au reste du monde.
32:27Au même moment, la partie française, elle, est dans l'impasse.
32:31Quatre mois, l'école est toujours cassée.
32:34Cinq mois, l'école est toujours cassée.
32:37La colère gronde chez les habitants.
32:39Ce matin-là, ce sont des parents mécontents qui manifestent.
32:42Préparez nos écoles.
32:45Pensez à vos enfants.
32:47Six mois après le pire,
32:48les parents de l'école de l'île de Montréal
32:50se sont rendus compte qu'il n'y avait plus d'école.
32:52Ils ont fait des recherches sur l'école de l'île de Montréal.
32:55Pensez à vos enfants.
32:56Six mois après le passage d'Irma,
32:58ils réclament le retour à une scolarité normale pour leurs enfants.
33:02Après Irma, comment est-ce qu'on peut fermer trois classes
33:08et recevoir les élèves dans des telles conditions ?
33:12Pour compenser le manque d'établissements scolaires,
33:15cette maman s'improvise professeur.
33:17Et ça, c'est quoi ?
33:20Portugal.
33:22Ouais.
33:22Olga est inquiète pour son fils Wayan.
33:25En classe de 6e.
33:27Ça, c'est tous les devoirs qu'il a eus pour le lundi
33:30depuis le mois de janvier, depuis deux mois et demi.
33:33Ça, c'est les devoirs de jeudi.
33:36C'est un peu inquiétant quand même.
33:39Ils ont l'air d'oublier un peu que l'avenir, c'est les jeunes.
33:42C'est eux qui vont faire ce que deviendra l'île.
33:46Olga doute également du propre avenir de sa famille à Saint-Martin.
33:50Elle travaillait dans le secteur du tourisme.
33:53Greg, son compagnon, est carrossier.
33:55Irma a détruit leur maison.
33:57Alors depuis, il loge à Troyes,
33:59dans cette ancienne chambre d'hôtel de 15 mètres carrés.
34:01Il n'y a plus de place.
34:03Je ne sais pas où foutre les affaires.
34:05Comme on est 3 et qu'il y a le petit,
34:08j'ai essayé de faire une séparation.
34:10Ça lui fasse au moins un petit coin chambre pour lui.
34:13Après, bon, heureusement qu'on a la terrasse quand même,
34:16sur la plage, qui nous donne l'impression d'avoir une pièce en plus.
34:19La famille a quitté Nîmes pour s'installer ici il y a 11 ans.
34:23Malgré une loi qui empêche la construction à proximité de la mer,
34:26les habitations sauvages se sont multipliées dans des zones inondables,
34:30comme ici à Grand-Case.
34:32Wayan garde un souvenir difficile du passage d'Irma.
34:35On est allé chez une amie à ma mère,
34:37qui a une maison toute en béton.
34:40Et puis, c'est un peu cette maison qui nous a protégés,
34:43même si on voyait les murs trembler.
34:44Ça faisait plutôt peur.
34:48C'est des souvenirs que j'aimerais bien oublier.
34:50J'aimerais qu'on arrête de déménager toutes les 2 semaines.
34:53Trouver ma maison, ma chambre et tout.
34:57Tout a été détruit quasiment,
34:59on repart avec ce qu'on a réussi à sauver avant le cyclone.
35:03Leur maison se trouve à 20 mètres de leur chambre d'hôtel et de la plage.
35:07À l'intérieur, ce n'est plus qu'un tas de décombres.
35:11Ici, on est dans le salon.
35:12Il y a jusqu'à il y a 3 semaines, il n'y avait plus de toit,
35:15c'était tout à ciel ouvert.
35:18Là-bas, il y avait notre petit paradis.
35:22Notre terrasse avec la cabane.
35:24On faisait nos petits barbecues,
35:26on faisait nos petites fêtes avec nos amis.
35:29Voilà, il n'y a plus rien.
35:30C'est tout sous les décombres.
35:33Ça fait moins mal que de la voir le lendemain du cyclone.
35:36Quand on est arrivé devant la maison, j'ai pleuré.
35:38Je me suis mis à pleurer.
35:40C'est un peu énervant parce que tu dis,
35:43t'avais ton petit endroit à toi, t'étais tranquille et tout.
35:47Et tu reviens ici, tu vois que tout est cassé.
35:516 mois après le passage d'Irma,
35:53les travaux de leur maison viennent à peine de commencer.
35:56Aucune aide ne leur a été versée,
35:57car Olga et Greg n'étaient pas assurés.
36:00Sur l'île, moins de la moitié des habitants a une assurance habitation.
36:04On n'était pas assurés, ni nous, ni le propriétaire,
36:08parce qu'on est trop près de la mer, déjà,
36:09donc c'est difficile pour trouver une assurance.
36:12Si vous habitez ici, c'est un petit risque et péril.
36:16Malgré tout, vous avez accepté les risques et les périls ?
36:18Bah oui, parce que nous, ça faisait 7 ans qu'on habitait dans cette maison.
36:23Et depuis 11 ans qu'on était là, il n'y avait jamais rien eu de grave.
36:26Donc on n'a pas l'impression que ça va nous arriver, quoi.
36:30Vivre au bord de l'eau était le rêve de cette famille.
36:34Aujourd'hui, elle se retrouve sans maison, sans école, mais aussi sans travail.
36:39Olga organisait des excursions pour les touristes à bord de ce catamaran,
36:43aujourd'hui coulé.
36:44Voilà, ça, c'est le bateau où je travaillais.
36:47Il était normalement à Félixbourg, côté hollandais.
36:50Si Olga travaillait côté hollandais,
36:52c'est parce que les conditions y étaient bien plus rentables.
36:56Par exemple, un bateau qui fait du charter, côté français,
36:59il peut prendre jusqu'à 28 personnes, alors que là-bas, on n'est pas limité.
37:02Nous, on prenait jusqu'à 86 sur le bateau.
37:04Donc forcément, côté français, ils ont un manque à gagner.
37:07De toute façon, entre le côté français et hollandais,
37:09c'est vraiment à 2 vitesses, quoi.
37:13Là-bas, tout est fait pour faire du fric et ici, tout est restreint, quoi.
37:18Si le côté français est cool et qu'ils n'ont pas de touristes,
37:21ça les arrange même, quand même, quelque part.
37:23Côté français, les quelques coins qui peuvent accueillir des touristes
37:38se situent principalement autour de la marina.
37:45Problème, ils sont fréquentés par des consommateurs de crack,
37:49une drogue dure qui fait des ravages sur l'île.
37:52Ce fléau est favorisé par la proximité du lieu de fabrication de la drogue.
37:58Saint-Martin est à seulement quelques heures de la Colombie.
38:01Premier producteur mondial qui sert à faire du crack.
38:07Équipé d'une caméra discrète, nous avons voulu savoir
38:10s'il était facile de se procurer ces drogues.
38:12Derrière cette maison, en quelques secondes, le contact est pris.
38:17Cet homme nous propose de la crack.
38:19Combien t'en veux ?
38:21Deux barres.
38:23Il nous demande de le suivre dans une maison voisine.
38:29Ici, on trouve de ** et sont dérivés du crack à des prix défiant toute concurrence.
38:35Le caillou de crack est à 5 euros.
38:37C'est quatre fois moins cher qu'en métropole.
38:40Et ici, les dealers aiment prendre soin de leur clientèle.
38:43C'est de la bonne et tu reviens quand tu veux.
38:467 sur 7.
38:48À droite du dealer, nous croisons deux personnes assises sur une banquette.
38:53Elles sont en train de fumer du crack avec une pipe artisanale.
38:57Visiblement, les dealers ont aménagé un espace pour que leurs clients consomment
39:02directement sur place.
39:04Une véritable maison à crack, ouverte tous les jours, sans interruption.
39:11À la caserne de gendarmerie, Jean-Philippe, chef de la brigade de recherche et son équipe,
39:17enquête depuis plusieurs semaines pour démanteler ce trafic en plein quartier touristique.
39:22C'est un supposé trafic de stupéfiants qui prend place sur la rue Lothaun.
39:26C'est une rue qui part de Marigot en direction du côté hollandais,
39:30qui est située au bord de la marina.
39:32On s'est aperçu, effectivement, que très rapidement, les consommations de crack étaient
39:37avérées par plusieurs individus qui viennent régulièrement sur ce parking.
39:40Vulgairement, on appelle ça le parking des craqués.
39:44Ce parking, au bord de la marina, est un lieu de consommation à ciel ouvert.
39:50À ce stade de l'enquête, les gendarmes n'ont pas encore tous les éléments pour prouver le trafic.
39:55Ce qu'il nous faut, c'est d'une part, essayer d'identifier les individus qui sont sur cette zone de stationnement,
40:00mais au-delà de ça, de savoir d'où vient le produit.
40:03On a des soupçons sur une ou plusieurs maisons dans ce lotissement-là.
40:08Donc très difficile d'accès. Pourquoi ?
40:10C'est toutes des petites artères, des petites ruelles, des petites impasses.
40:12C'est un vrai petit labyrinthe.
40:14C'est une spécificité à Saint-Martin.
40:16Les maisons sont imbriquées les unes dans les autres.
40:19Difficile pour les gendarmes d'identifier le point de deal et les trafiquants.
40:25Le lendemain matin, Jean-Philippe et ses collègues décident de mettre en place des surveillances discrètes.
40:32Une partie de l'équipe part à bord d'une voiture banalisée.
40:36Un niveau en discrétion.
40:38Surtout être le moins visible possible.
40:41Pour assurer la plus grande des surprises, aucune interpellation.
40:44Mais sur une île où la partie française n'a pas encore tous les éléments pour prouver le trafic,
40:50Pour assurer la plus grande des surprises, aucune interpellation.
40:53Mais sur une île où la partie française est deux fois plus petite que Paris,
40:57difficile pour les gendarmes de passer inaperçus.
41:00Fais gaffe, fais gaffe.
41:03Il l'a pas rencontré, c'est un bon méchant.
41:07Il t'a reconnu ?
41:09Moi, il m'a jamais vu, mais il a bien regardé.
41:12On se connaît presque tous, ça se croise.
41:14Il faut prendre encore plus de précautions.
41:16A quelques kilomètres de là, Jean-Philippe préfère miser sur la discrétion
41:20en se rendant sur son point de surveillance à pied et dans un look passe-partout.
41:25Il faut que l'étiquette corresponde au produit, on est dans une zone touristique.
41:28On est dans une zone où, effectivement, le gendarme en tenue tire l'œil.
41:31Ça peut donner le port de la casquette, ça peut donner la perdue d'une nuit de soleil.
41:34Tous ces éléments qui vont pas attirer l'œil et qui vont nous faire fondre dans le paysage
41:37au maximum pour la réussite de l'opération.
41:40Jean-Philippe a repéré il y a quelques jours un immeuble avec un point de vue en hauteur.
41:45Juste en face de la zone de trafic de drogue.
41:47Mais pour y accéder, il faut faire un peu d'escalade.
41:52En fait, c'est un grenier de l'habitation.
41:54C'est une résidence, il n'y a pas grand monde dans la résidence.
41:56Et en fait, ce grenier a une lucarne qui donne les panoramiques sur la partie des...
42:01sur la partie de visée des craqués.
42:06Il faut se resservir de l'échelle et la remettre en place.
42:11Pour pouvoir faire quelques photographies.
42:15D'ici, Jean-Philippe peut observer le parking et cette maison grise
42:19qu'il soupçonne d'être le point de vente de la drogue.
42:23Les enquêteurs vont tenter d'obtenir des preuves visuelles du trafic
42:26en photographiant les allées et venues des clients depuis plusieurs points de vue.
42:31On est six, donc on a deux militaires qui sont placés en observation-surveillance
42:35sur un hôtel désaffecté qui est au fond de la rue, donc à une vue globale de la rue d'Hotel.
42:39On a un militaire qui couvre la zone pour prendre en filature.
42:43On a deux autres militaires qui sont, eux, en tenue
42:45et qui procèdent au contrôle sur un périmètre assez large.
42:47Et moi qui suis ici.
42:50À une centaine de mètres de là...
42:52C'est bon, on est tous ensemble dans le perchoir.
42:55Ces deux gendarmes remarquent de l'activité.
42:57Il est à peine 7 heures du matin
42:59et les consommateurs défilent déjà aux pieds des habitations.
43:04J'avais l'impression que c'est devenu une banalité, c'est un truc de fou.
43:09T'as ton supermarché à craques à côté de là où tu dors.
43:13Il faut enlever les fléaux qui la touchent.
43:16Le stupe facile comme ça, c'est un fléau de dingue.
43:19De son côté, Jean-Philippe repère alors une personne
43:22qu'il suspecte depuis des semaines d'être un client.
43:25Le mec entre le ciel et il rentre à gauche.
43:29Il demande à un de ses collègues, en planque dans la rue,
43:32de le prendre en filature.
43:35Il faut que tu me contrôles.
43:36Il y a un individu qui est sur un marin.
43:38C'est un t-shirt bleu, rayé et blanc.
43:40C'est un individu qui a peut-être 40 ans.
43:42Tu le vois ? Il est là ?
43:44Voici l'homme qui intéresse les enquêteurs.
43:47A peine sorti de la maison, il consomme aussitôt du craque
43:50à l'aide d'une pipe sous les yeux du gendarme.
43:53Lui, il consomme aussi devant toi ?
43:55C'est une pipe à craques améliorée, c'est artisanal.
43:58Donc ça, note bien ton heure de consommation.
44:01Qu'est-ce qui se passe ?
44:02Alors, on a un premier individu qui fait sa consommation
44:05devant un des enquêteurs.
44:06Ça fait 8h03.
44:07À partir de là, c'est un délit.
44:10On a un basculement de 4 jours et demi qui peut être probable.
44:12Chasser les consommateurs, un moyen pour les gendarmes
44:15de tenter de détruire le point de deal.
44:17L'homme pris en flagrant délit déclenche l'intervention.
44:20On peut se mettre en place et procéder à l'intervention.
44:23On s'équipe et le temps que le pays arrive, on sera là à de suite.
44:26On n'a plus qu'à se souhaiter bonne chance
44:28pour trouver maintenant de la matière.
44:30L'adrénaline qui commence à monter.
44:33Sur place, le peloton d'intervention de la gendarmerie
44:36boucle toute la zone d'habitation.
44:40Cette unité est spécialisée dans les opérations sensibles.
44:45Dès la vue des gendarmes, la tension monte.
44:48Cette femme habite la maison suspectée d'abriter le trafic de drogue.
44:51Elle se montre agressive.
44:54Pourquoi vous venez ici ?
44:56Les enquêteurs soupçonnent qu'elle soit sous l'emprise de stupéfiants.
45:01Pour cette autre femme, impassible et inerte, cela fait moins de doute.
45:05Elle est en train de mourir sur sa chaise.
45:07Elle est défoncée.
45:10Les gendarmes du peloton d'intervention se retrouvent confrontés à un problème.
45:15Ils réalisent que la maison en question
45:17est en fait traversée par plusieurs autres habitations.
45:20C'est un véritable labyrinthe.
45:22Il faut faire vite pour empêcher d'éventuelles fuites
45:25tout autour du lotissement.
45:27Tout est emboîté, c'est compliqué.
45:29On peut y accéder de n'importe quel côté,
45:31ni de repasser de l'extérieur.
45:33On va attendre le résultat.
45:35C'est alors que dans une des habitations,
45:38les gendarmes tombent nez à nez avec un jeune homme.
45:40Un enquêteur le contrôle aussitôt.
45:42Il veut savoir si c'est bien lui le dealer.
45:44T'habites là ?
45:46T'as une belle identité ?
45:48L'homme a des papiers français, mais ne parle pas très bien la langue.
45:51T'as de la drogue ou des trucs chez toi ?
45:53Quoi ?
45:55Est-ce que t'as des stupéfiants, t'en as ou pas ?
45:57J'étais au...
45:59Un petit peu, je disais.
46:01Attends, on regardera après.
46:03On va aller chercher le chien.
46:05L'homme précise qu'il aurait du...
46:07En très faible quantité.
46:09Un chien renifleur va fouiller
46:11toutes les coursives de la maison.
46:13Au bout de quelques minutes,
46:15la fouille est positive.
46:19Ok, bon, c'est bien.
46:23Aucune trace de craque pour le moment,
46:25mais les gendarmes ne s'attendaient pas
46:27à découvrir une plantation.
46:29On va découvrir des...
46:31Dans le jardin.
46:33C'est bon.
46:35Il y a une petite quinzaine.
46:37C'est un peu chaud.
46:39Il faut commencer à monter un peu en pression.
46:41Et c'est loin d'être fini.
46:43D'autres plans de...
46:45défilent encore.
46:47Échaudé par la découverte des gendarmes,
46:49la femme se montre à nouveau violente.
46:51Bouge de là !
46:53Éteins ta caméra !
46:55Les gendarmes tentent de calmer la situation.
46:57L'homme qu'ils soupçonnent d'être un trafiquant
46:59serait en fait son frère.
47:01Ils habiteraient ensemble.
47:03À la fin de la perquisition,
47:05les enquêteurs finissent par trouver chez eux
47:07le produit qu'ils recherchaient.
47:09On va faire des analyses, mais je pense que ça doit être
47:11des petits cailloux de craque
47:13avec des...
47:15Le trafiquant présumé est emmené à la brigade
47:17pour être placé en garde à vue.
47:19Jean-Philippe est satisfait,
47:21malgré le contexte difficile de la perquisition.
47:23Celle-ci est compliquée
47:25parce qu'on est sur un quartier, on est sur du ruelle,
47:27on est sur des petites impasses,
47:29avec des familles qui vivent dans des situations
47:31précaires. En tout cas, ça s'est très bien passé.
47:33D'une part, par le produit découvert,
47:35qui était le produit recherché et qui faisait l'ouverture
47:37de nos investigations, c'est-à-dire
47:39de la blanche.
47:41Et puis une plantation qui est quand même assez importante.
47:43Donc voilà, un individu placé en garde à vue.
47:45On va attendre d'un quart d'heure.
47:51De retour à la brigade,
47:53les enquêteurs comptabilisent au total
47:55plus de 60 blancs.
47:57Sur l'île, avoir une ferme de cailloux
47:59est facile et ne coûte pas cher
48:01par rapport à la métropole.
48:03C'est gagnant-gagnant comme opération.
48:05À part un peu de terreau, un peu d'eau,
48:07il n'y a pas besoin d'éclairage UV,
48:09il n'y a pas besoin d'humidificateur.
48:11Là, il n'y a absolument rien. C'est à l'air libre.
48:13On a l'eau, on a le soleil, donc ça pousse très vite.
48:15Disons que ça facilite le business.
48:17Mais en plus de ces 60 blancs
48:19de cailloux,
48:21les gendarmes ont retrouvé au domicile du prévenu
48:23environ 3 000 euros et dollars
48:25en petites coupures.
48:27Pourtant, lors des auditions,
48:29le jeune homme nie que l'argent
48:31provient du trafic de stupéfiants.
48:33L'argent lui aurait été remis par sa mère
48:35qui aurait perçu des loyers
48:37d'appartements qui ne sont pas forcément
48:39en rapport à ce qu'on a ici. C'est des reçus
48:41qui sont faits sur des petites panches papier.
48:43Un simple achat d'un petit carnet
48:45de titances de loyer qu'on trouve chez le Chinois
48:47pour 3 dollars et qu'on remplit à la main
48:49sans vérification.
48:51L'homme sera convoqué par le tribunal.
48:53Il risque jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
48:55Le point de deal autour de la marina est détruit
48:57mais Jean-Philippe sait qu'un autre
48:59le remplacera. Irma a renforcé
49:01la précarité de certaines familles
49:03qui n'hésitent plus à se tourner vers
49:05le narcotrafic pour subsister.
49:07Le trafic va certainement
49:09bouger dans les quelques jours.
49:11Ça perdura, on le sait très bien.
49:13C'est le jeu du chat et la souris. C'est quand même des gens
49:15qui vivent dans des conditions d'hygiène
49:17difficiles
49:19suite déjà au cataclysme
49:21qu'ils ont subi avec Irma
49:23et la misère sociale qui peut s'insérer
49:25dans ces petits quartiers.
49:27Si elle veut survivre,
49:29la partie française devra repenser le tourisme.
49:31Un quai pour yachts
49:33et paquebots de luxe était prévu d'ici
49:35la fin de l'année. Irma a reculé
49:37l'échéance. Celui qu'on surnomme
49:39l'ouragan du siècle
49:41sera l'occasion pour tenter de tout
49:43reconstruire en mieux
49:45et se tourner comme son voisin
49:47vers un tourisme haut de gamme.

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